Ce samedi j’accueille
des ami.e.s de jeunesse dans ma ville ardente. Ils arrivent aux Guillemins.
Comme ils logent rue Beeckman on va regarder un peu d’Art Nouveau en allant à
leur hôtel. Je n’invente rien : le site cirkwi.com a tracé une belle balade bien documentée. Et je me suis documenté aussi un peu à l’Inventaire du Patrimoine
Immobilier (IPIC).
Le plan incliné de la première gare
L’espace qui s’étend
du jardin botanique à la rue des Guillemins est urbanisé à partir de
l’implantation la première gare : il a fallu quand même attendre le plan
incliné pour franchir la vallée de la Meuse. Le 1er mai 1842, le premier train
fut hissé de Liège à Ans.L'effort était transmis aux trains montants par un
wagon spécial, muni d'une pince dont les mâchoires saisissaient le câble
moteur. En 1871, les locomotives étant devenues suffisamment puissantes pour se
passer de cette machinerie. Jusqu'à l'électrification de la voie, une seconde
locomotive était nécessaire pour pousser le convoi jusqu'en gare d'Ans. Cette
locomotive n'était pas attelée, elle pouvait ainsi se séparer du convoi sans
l'arrêt de celui-ci, avant de redescendre en gare de Liège. Cette méthode
perdura jusqu'aux années 1970, les premières locomotives électriques n'étant
pas suffisantes pour tracter les convois. Et je crois savoir qu’il y a toujours
une loco en réserve, en cas de pépin, comme des feuilles mortes…
Un quartier résidentiel en vogue
Les Guillemins deviennent le quartier
résidentiel le plus en vogue. La plupart des maisons sont dans le style
néoclassique mais il y a aussi quelques perles Art Nouveau. Ce style est
particulièrement présent dans les rues ouvertes à l’extrême fin du 19e siècle,
comme la rue de Sélys et la rue Edouard Wacken. Cinq façades sont classées.
Nous découvrirons
aussi que les grands architectes liégeois comme Victor Rogister, Paul Jaspar,
Clément Pirnay ou Arthur Snyers
7 Rue des Guillemins A
l’angle de la rue des Guillemins et de la rue de Serbie, une construction de
l’architecte Arthur Snyers, dans un style plutôt éclectique. L’oriel aux
extrémités courbes et étendue sur deux niveaux est unique à Liège. Des bouquets
de feuilles sculptés sur les panneaux inférieurs des ouvrants de la porte.
Rue des Guillemins 41
-45 Art Nouveau, signée par Antoine Mottet. Trois niveaux à l'origine,
exhaussés de deux niveaux dans les années 1920. Façade symétrique, en brique
blanche et calcaire. Des motifs de style Art Nouveau rehaussent notamment
l'encadrement des vitrines et l'allège de la loggia du premier étage.
Rue Dartois 42, 1920
architecte Clément Pirnay, immeuble de quatre niveaux commandé par la société
Bacot. Une exceptionnelle composition de sgraffites de style Art Nouveau.
L’ossature du bâtiment en béton armé rythme la composition intérieure et la
façade. Verticalité accusé par les pilastres prolongés de plus de trois mètres
au-delà de la toiture plate pour soutenir l'enseigne commerciale (Bacot,
"comptoir d'Outremer pour le négoce des vins et de spiritueux").
Sgraffites s'étendant sur toute la façade, à l'exception du rez-de-chaussée
affecté en commerce. Sgraffites s'étendant dans tous les panneaux enduits : des
pampres de vignes s'étirent de bas en haut, à partir de deux vases situés de
part et d'autre de la loggia. Quatre des panneaux supérieurs sont ornés de
corbeilles de fruits. L'ensemble est complété de ferronneries peintes
(garde-corps, couronnements des pilastres et du sommet de la façade). Toiture
plate.
Rue Dartois 44,
Art Nouveau géométrique construite de 1907 à 1911, habitation personnelle de
l'architecte Clément Pirnay. Immeuble primitivement de quatre niveaux, exhaussé
de deux niveaux en 1926. Le rez entièrement de calcaire était occupé jadis par
le bureau de l'architecte. Au deuxième étage, loggia trapézoïdale en calcaire
reposant sur deux importantes consoles figurant des sirènes antiques.
Surmontant la loggia, balcon accessible par quatre baies jointives séparées par
des colonnes à chapiteaux sculptés. Les quatre panneaux en pierre blanche ornés
de couronnes qui amortissaient primitivement la façade servent aujourd'hui
d'allèges au cinquième niveau. Les deux niveaux supérieurs en brique et béton
comportent deux loggias rentrantes triangulaires. Les quatre derniers niveaux
sont encadrés par deux larges pilastres en brique et calcaire. Belle rampe
d'escalier en ferronnerie de style Art Déco.
3 Place de
Bronckart Le jardin d’hiver de cet
ancien hôtel de maître héberge aujourd’hui une brasserie Art nouveau. Il se
compose d’un ensemble de miroirs biseautés encadrés par des boiseries dessinant
des volutes organiques.
Rue Louvrex 14
L’immeuble abritant l'Institut des Hautes Études Commerciales, à l'emplacement
de l'ancien couvent des Filles de la Croix et d'une partie des bâtiments de l'école
d'infirmières Ste-Julienne, a été construit en 1993 d'après les plans de B.
Albert et C. Ghysen. Ensemble composé de deux ailes principales en V,
articulées autour d'un espace central en béton brut et surfaces peintes éclairé
par des verrières, assurant les liaisons entre les différentes parties.
Longeant la rue Louvrex, la façade au parement de calcaire est animée dans la
partie supérieure par un damier alternant le calcaire et la pierre rose.
Dominant la composition, une tour circulaire essentée abrite un escalier et un
ascenseur. Façade et toiture arrière entièrement en zinc. A l'arrière,
auditoire principal comprenant cinq cents places et épousant la déclivité du
terrain.
En retrait dans la
propriété, vestiges de l'ancien couvent de Beauregard, ou de la Sainte Trinité
de l'ordre réformé des Ermites de Saint-Augustin (171 de la rue Saint-Gilles).
Long bâtiment en U, édifié au début du 18e siècle, intégré au bâtiment de
l'Institut des HEC par une galerie de circulation et aménagé en médiathèque et
locaux administratifs.
Rue Louvrex 62 au fond
d'une cour située à l'arrière du no 62, maison personnelle de l'architecte
Henri Snyers, de style moderniste, édifiée en 1934. Volumes cubiques
harmonieusement disposés aux maçonneries enduites et peintes.
Des
serres de style victorien au jardin botanique
En
1838, la ville de Liège acquit 5 hectares dans le quartier alors peu urbanisé
du Bas-Laveu. L’architecte de la ville,
Julien-Étienne Rémont est fort influencé par le style anglais. Les serres de
style victorien sont achevées en 1841. Dans les années 1970, une grande partie
des facultés de l’université sont déplacées au Sart-Tilman. Le jardin botanique
est également déplacé. L’ancien jardin devient alors propriété de la ville.
L’ancien Institut de Botanique a retrouvé une nouvelle affectation en juillet
2001, par l’installation de la Maison liégeoise de l’Environnement.
La Rue des Augustins a
été percée en 1838 sur des terrains provenant de l'ancien couvent des
Augustins. Ce quartier constitue une des premières extensions de la ville au
19e siècle. Au
N° 33, la maison Comblen est un top. Cette maison du 19e siècle était autrefois
semblable à sa voisine. Elle a été remarquablement transformée en style art
nouveau par l'architecte Paul Comblen à partir de 1901. Restaurée en 2007-2008
par l'architecte Ph.A. Dirix.
La travée de gauche du bâtiment est la partie en
bois. L'oriel en bois sombre dont la base est finement sculptée en forme de
denticules se compose de trois baies composées de vitres surmontées de vitraux.
Un balcon en bois couronne l'oriel par des motifs géométriques réguliers. La
travée de droite est d'influence maure. Auvent en pierre de taille curieusement
concave. Au sommet de l'édifice, il est difficile de distinguer les trois
cartouches carrés représentant de gauche à droite, un faune, un lion et un
diable, tous gueules (ou bouches) ouvertes. La façade en brique a été
recouverte en 1901 d'un enduit blanc en intégrant de fines moulures horizontales
dans l'enduit, au-dessus du soubassement en calcaire et sous la corniche. A
gauche, dans une large ouverture aux arrêtes arrondies, porte d'entrée à deux
vantaux en chêne ornés de vitraux nuancés de bleu et translucides, perlés. A
droite, grande fenêtre en triplet à linteau métallique et grilles remarquables
en fer forgé. Les deux étages sont percés chacun de trois fenêtres
rectangulaires, celles du premier à châssis asymétriques encadrant un panneau
de sgraffite. Attribué à E. Berchmans et réalisé en 1903 par E. Jaspar, sgraffite
sur fond rouge représentant les trois Parques.
Façades
couronnées d'une importante corniche concave soutenue par des consoles en fer
forgé prolongeant les piédroits des baies du dernier niveau. Façade arrière
plus sobre, s'ouvrant sur un jardin au fond duquel s'élève un pavillon orné
d'un vitrail d'imposte représentant deux paons se faisant face. Exceptionnelle
décoration intérieure de style art nouveau conçue par P. Comblen. Rampe
d'escalier en fer forgé réalisée par l'Atelier Bouvy en 2008-2009 d'après les
plans de l'architecte.
no 34 de la rue du Jardin Botanique. La Maison du docteur Janssens-Lycops est
de 1907. L’architecte Paul Jaspar a été un initiateur de l'art nouveau en cité
ardente.
Au
no 39 de la même rue, la Maison Jules Alexandre signée par Victor
Rogister.
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