jeudi 20 octobre 2022

69ième balade-santé MPLP Herstal 2ième partie une cité centenaire

Notre 69ième balade-santé MPLP du dimanche 13 novembre 2022 part de la Place Gilles Gérard de Vottem, dont la rénovation touche à sa fin. 2022 est aussi le centenaire de beaucoup de sociétés de Logement. Dans ce cadre nous visiterons la cite des Cascogniers qui, certes, est un peu plus jeune. Dans ce cadre nous visiterons la cite des Cascogniers qui, certes, est un peu plus jeune. Mais la Société Coopérative des HBM de Herstal & des communes environnantes avec comme principaux actionnaires les communes de Herstal et de Vottem, l’Etat, la Province et la Fabrique Nationale a été constituée le 31 janvier 1922. Son premier président est Gilles Gérard qui a donné son nom a la place où notre balade est partie. En 1929 s’affilie la commune de Vivegnis, en 1948 Wandre en 1954 Liers et en 1955 Milmort. C’est pourquoi elle change de nom en 1957 et devient la Société Régionale de Herstal et des Communes Environnantes. Voici la deuxième partie de la balade : la cité.

On part à 10h de la Place Gilles Gérard à Vottem. Il y a comme chaque fois un départ en covoiturage à  9h30 devant MPLP Herstal avenue Ferrer 26.

Le Calvaire

Nous montons la rue Vandervelde, avec au bout le Calvaire, œuvre du Curé Spinozza, en 1949. Les travaux ont du se faire en deux étapes, car les terrassements ne tenaient pas. Un gros problème a été de

photo B. Courtois

faire tenir les silex, qui recouvrent les talus et empêchent les terres de se laisser aller. Ces bancs de silex et de craie se trouvent à faible profondeur dans une argile rougeâtre, dite « argile à silex » Vottem avait d’ailleurs plusieurs croyîre, et une creûh’lêye vôye, al tchapèle ou d’a cascognis, càd entre la Rue Visé-Voie et l’autoroute. 

Nous prenons sur notre gauche la Ruelle Tridène, l’ancien chemin vicinal N°25, dénommée aussi Chemin conduisant de la ruelle Tridène au chemin de Rocour.  Nous traversons la rue des Maraîchers pour rejoindre la rue des Bleuets qui se prolonge en sentier au-delà de la rue Croix Jouette. Djouwète est une forme archaïque de Juliette. Une dame Juwette des Brassines y avait planté la creu (=croix) Djouwète.

Le lieu-dit as Cascognis était traversé par ‘li pazê d’Rôcou’ disparu aujourd’hui sous l’échangeur. Ce sentier débouchait à Liers au café du cheval blanc dans la rue du même nom. Une partie de ce sentier, du côté de l’Arbre Sainte Barbe, est accaparée par François Fornieri. On peut espérer qu’il soit  condamné à le remettre en état, et pourquoi pas, avec l’aide du Sofico, de restaurer un passage en-dessous de l’autoroute…

Les cités jardins

Au 19° siècle, la législation pour l’amélioration de l’habitat ouvrier suit très exactement le rythme d’apparition des épidémies de choléra. A Herstal on se bornera à ordonner le chaulage des murs. L’ouvrier loue quelques chambres, parfois dans des taudis, parfois dans des ‘casers’ (casernes ?) construits dans les impasses si nombreuses à Vottem et en hayeneux, dans le quartier des usines,  à Herstal.

L’année 1886 est marquée par une bourrasque sociale. Léopold II se prononce dans un discours du trône pour "la construction d’habitations ouvrières convenables". La loi sur le logement social du 9 août 1889 permet à la Caisse Générale d’Epargne et de Retraite (CGER) d’accorder des prêts à taux réduit pour la construction de maisons ouvrières. De 1890 à 1914 on en construit 60.000.

Les Comités de patronage des habitations ouvrières sont censés exercer un contrôle sur l’hygiène. On doit à ce comité un ouvrage de 200 pages publié en 1909 par Ernest MAHAIM: « Enquête sur la situation hygiénique des habitations ouvrières dans lacommune de Herstal ».

Mais la fuite des campagnes vers la ville continue, et avec ça la crise du logement: en 1830, Herstal comptait 6140 âmes ; 15.000 en 1880 ; 30.000 en 1911. En 1910 la majorité des habitations ouvrières avait une superficie de base de 35m2.

A la sortie de la première guerre mondiale, nous retrouvons la crise du logement au carré. La révolution russe fait trembler la bourgeoisie, qui concède le suffrage universel, et fait semblant de s’attaquer à la crise du logement.

La cité des Cascogniers presque centenaire

Emile Vinck, le premier président de la Société Nationale des Habitations et Logements à Bon Marché (S.N.H.L.B.M.), créée en 1919, s’est inspiré des cités jardins qu’il a vues en Angleterre pendant la guerre.  Le 31 janvier 1922 se constitue la Société Coopérative des Habitations Bon Marché de Herstal & des communes environnantes. Elle a pour but exclusif « l’achat, l’amélioration, la vente et la location d’HBM, l’achat de terrains en vue de la création de cités-jardins ainsi que de jardins ». Vous lisez bien : cités-jardins ainsi que de jardins. Même si je n’ai pas retrouvé des initiatives genre ‘coin de terre’ ou jardins ouvriers à Herstal.

Les principaux actionnaires étaient les communes de Herstal et de Vottem, l’Etat, la Province et la Fabrique Nationale. Le siège est au Palais Provincial. Un mandat est réservé à l’Etat, deux à la Province, deux à la commune de Herstal et un à la commune de Vottem. Optimistes, les coopérateurs comptaient construire « plusieurs centaines » de logements.

A l’ouverture de la première séance, les sociétaires, par la voix de leur président, le député permanent Gilles Gérard, expriment leur espoir de parvenir enfin à « contrer la spéculation immobilière par l’acquisition d’espaces importants ». Le fonds social de départ est de 1.079.0000 frs. Je n’ai pas réussi à calculer l’équivalent en Euro un siècle plus tard, mais le gros des capitaux nécessaires venaient d’emprunts auprès de la Société Nationale SNHBM. Ou d’autres sociétés ad hoc comme l’Intercommunale (Herstal s’affilier à cette société de crédits en 1926), ou encore  au ‘Pauvre homme et sa maison’ en 1929 et à ‘l’Auxiliaire du Pauvre Homme et sa maison’ en 1936.

fenêtres Art Déco maison L. Rahier Vennes
La nouvelle société a de l’ambition : elle organise un concours d’architectes pour ses premiers projets. Par la suite, elle utilisera souvent les services de l’architecte intéressant Louis Rahier. Cet architecte avait en quelque sorte sa signature personnelle: il travaillait beaucoup avec des fenêtres Art déco avec des motifs géométriques (damiers, fleurs stylisés, feuilles et colonnes stylisées). Le Département de l’Urbanisme de laVille de Liège publie quelques beaux exemples de sa maison personnelle aux Vennes (pages 154-185). Certes, à Vottem c’étaient des habitations Bon Marché, mais mon ami Paul qui y habite m’a confirmé qu’il y avait ce genre de fenêtres qui ont disparues avec le double vitrage. Et peut-être nous en retrouverons une de ces pépites lors de notre balade, qui sait ? 

les logements de la rue du Bouxthay
Les premières maisons remontent à 1923-1924 : avec 12 maisons rue du Bouxthay, et 3 logements multiples rues Croix Jurlet et J-L Sauveur.

La Grande dépression de 1929 freine leur essor. Mais  malgré ça la cité de Vottem est inaugurée en 1930. Mais  malgré ça la cité de Vottem est inaugurée en 1930, le long de la Visé-voie, avec les rues de la Cité, de l’Emancipation, du Champ des Manœuvres, du Progrès (= aujourd’hui rue des Cascogniers) et la Place Joseph Wauters. Après la guerre 40-45 la cité s’étend rue des Arts, rue du Régent, rue de la Coopération, rue des Mésanges, rue de la Pépinière, rue du Bon Air (devenu rue Louis Pirghaye), rue Visé Voie et rue de Liège. C’est là que le plan de construction s’achève, en 1973, avec les 2 immeubles-tours de 9 étages (Le temps où Vottem riait, p24).

Comme la plupart des cités, elle reçoit un surnom : Brasschaet, du nom d’un camp militaire. Selon Edgard Renard qui écrit en 1934 une « Toponymie de Vottem » ce nom est donné ‘plaisamment’. Je crois que c’est plutôt péjoratif.

L’équipement urbain des espaces nouvellement bâtis fut une source importante de problèmes entre la société et l’administration communale à qui incombait cette tâche pourtant subsidiable.

En 1935, soit 13 ans après la création de la société, qui avait alors à son actif 500 maisons à Herstal, aucune voirie, aucun égout n’était installé. Les locataires devaient se ravitailler en eau potable à des bornes fontaines. L’installation électrique n’était même pas généralisée. Pour que les délais d’équipement se raccourcissent il faut attendre que l’Etat les prendra totalement en charge avec la loi Brunfaut de 1949.

La petite cité Le Pireux, Rue des Colombiers reçoit aussi le surnom ‘le camp de Beverloo’. En 1925 un certain Alexandre Gustin s’impose comme ‘li bourgimaisse dè camp de Beverloo’ pour défendre les droits des locataires. Il affronte Gilles Gérard, président de la SHBM. Gustin quitte la commune de 1936 à 1945. A la FN il devient délégué syndical. Il est décédé en 1971 (Chez nous à Vottem vol II p.181).

La situation est tellement grave que malgré l’Arrêté Royal du 15/11/1928 qui imposa aux sociétés agréées la vente de 1/10ième de leurs maisons unifamiliales sous peine de se voir refuser les prêts de la Société Nationale, la société coopérative ne parvint à vendre aucune maison, tant que l’équipement des cités ne fut pas réalisé. En 1939, elle n’avait vendu que 84 maisons, soit 15% de son parc de logements. Ce n’est que dans l’après-guerre qu’une réelle politique de vente s’installe, motivée par le désir a de disposer de capitaux propres, exempts de toutes charges, afin de payer les nouvelles constructions.

Malgré tous ces handicaps, la SRL de Herstal peut afficher en 1971 la création de 1578 logements, soit 40.8% des nouveaux logements de 1920 et 1959. Elle n’est peut-être pas parvenu à « contrer la spéculation immobilière », comme l’avait espéré Gilles Gérard en 1922, mais elle a soulagé la crise du logement. La régionalisation du logement dans les années 80 sonnera non seulement le glas de toute nouvelle construction, mais inaugure une diminution du parc du logement social…

Voilà les éléments que j’ai ur l’histoire de cette cité. Je sais encore que la rue du Régent a été construite après la deuxième guerre mondiale, lorsque le prince Charles a fait le Régent lors de l’absence de son frère Léopold III.   Comme il disait lui-même : il a sauvé le brol. Une rue du Régent est souvent signe d’une majorité anti-léopoldiste…

Par contre, la rue de l’Emancipation est dans les premières rues de la cité, de 1930. Vottem avait 4.852 habitants à l’époque. Avec la cité, la population monte à 5.156. Une commune qui dépassait les 5000 devenait une commune émancipée. Vottem a du attendre 17 ans : le changement de catégorie se faisait sur base du dernier recensement. Or, il y en a eu un en 1930 et le prochain, programmé pour 1940, est retardé suite à la guerre jusqu’en 1947. La commune officiellement émancipée comptait alors 5.445 habitants.

La cité mérite toujours son surnom de cite-jardin. Les potagers avaient tous un accès par l’arrière, entre autres pour de temps en temps amener un peu de fumier. Le potager est passé de mode mais la plupart de ces sentiers sont toujours accessibles, plus ou moins. Certains servent même d’accès aux garages.

carte chemins.be
Nous retrouvons par exemple sur le site chemins.be que le sentier lhtvti24, qui démarre de la Rue des Mésanges et qui arrive à la Rue de la Coopération, est bloqué par une barrière de chantier. Il est également barré du côté de Rue de l'Emancipation où il nécessite réfection. Le sentier lhtvti29 démarre de la Rue de la Pépinière et longe la clôture de l'ancienne caserne militaire. Je n’ai pas l’impression que le projet immobilier sur la friche de la caserne se préoccupe beaucoup du maillage avec la cité.

Une partie des maisons a été vendue. C’était déjà le cas tout au début, mais ça s’est fortement étendu depuis qu’on impose des normes d’isolation. Tout ce qui ne peut pas être mis aux normes pour moins de 60.000 € est vendu, avec un prix certes intéressant pour les locataires. En 2011 174 logements ont connu une rénovation lourde par Strabag Belgium, un budget de 4.7 millions d’€, avec  l'isolation partielle des façades et des toitures, le renouvellement des zingueries, des châssis (PVC), de l'installation électrique et la ventilation.

En 2021 la Région wallonne lance un nouveau « plan rénovation 2020-2024» : 1,2 milliard d'euros pour rénover énergétiquement 7.500 logements sociaux, soit le quart du parc wallon. 17 millions d'euros sont alloués à la SRL de Herstal, qui ajoute 16 millions sur fonds propres, pour rénover 757 logements soit 40 % de son parc immobilier. Un premier marché fin de l'été 2021 concerne 254 logements situés à Vottem. Mais suite à la hausse des prix des matériaux ce marché public n'est pas finalisé. « Soit il faudra débloquer plus d'argent soit, malheureusement, il faudra réduire de 30 % le nombre de logements rénovés», selon le directeur de la SRL.

Un projet immobilier à la caserne

A côté de la Cité se construit en 1937 une unité DTCA (Défense Terrestre contre l’Aviation). Logique : c’est un des points les plus hauts du coin ! Des miliciens et des militaires de carrière s’installent dans la Cité. En 1942 s’y installe un corps de gendarmerie qui fait place après la libération au 4ième groupe mobile, partagé avec le noyau mobilisateur N°25 (=les hangars rue Visé Voie). Ce centre d’instruction de défense passive y accueille les miliciens des classes 41 à 44 qui ont été exempts de service, libérés du service militaire en temps de paix, mais mobilisables en temps de guerre. On les affecte à un service d’aide à la population. Ils arrivent chaque samedi avant-midi et reçoivent un semblant d’instruction. Le service militaire étant abrogé, les locaux sont désaffectés (Chez nous à Vottem vol II p.27).

Le permis unique  DEM/2010/020/PU vieny de démarrer. Il porte sur une maison de repos de 142 lits, avec résidences services ; 96 appartements ; un nouveau rond-point rue Visé-Voie, avec les arbres classés conservés; 38 places de parking (maison de repos), 49 (résidences services) et 187 pour les immeubles à appartements. Un plan masse a eu un accord unanime au Conseil communal  en janvier 2015 . C’était à l’époque un plan masse pour 89 logements, une maison de repos de 150 lits et 2 résidences services de 20 appartements chacune.

La SA Alme Invest était déjà propriétaire du terrain en 2009 lorsque le SPF en exproprie un bout de +- 2000 m3 pour une zone de sécurité supplémentaire autour du Centre Fermé La  société de Promotion immobilière résidentielle Alme Invest de Genk a des résultats négatifs depuis des années (comme c’est souvent le cas BE 0451.409.393 https://www.companyweb.be/fr/0451409393/alme-invest

J’ai vu passer le projet le 18/6/2014 à la Commission d’Aménagement du Territoire (CCATM). Je me suis abstenu parce qu’un nouveau ‘carrefour giratoire’ à 100 mètres d’un autre rond point (rue de la Pépinière) me semblait aberrant. L’aménagement d’un rond point  «doit être lisible. Il doit être perçu comme tel par les usagers en approche. Attention aux îlots décalés, l'îlot central est centré le plus près possible de l'axe des différentes voies qui se croisent dans le carrefour ».

Le nouveau rond point est, comme celui de la rue de la Pépinière d’ailleurs, complètement décalé parce qu’on veut – à juste titre - sauver l’alignement d’arbres le long de la Visé Voie. Le trottoir passera derrière ces arbres. J’ai l’impression que rien n’a été fait pour un maillage avec la cité voisine, maillage qui est pourtant imposée par le Code de Développement du Territoire (CoDT).

Un Masterplan pour la police fédérale

Du côté de l’autoroute est posé en mai 2018 la première pierre d’un important complexe, visant à rassembler tous les services fédéraux présents dans notre province. En 2020 la Régie des Bâtiments inaugure le nouveau centre d’appels 112 et un laboratoire pour la Police judiciaire. Aujourd’hui on est rentré dans la deuxième phase, la plus importante : rassembler toutes les entités judiciaires : la PJF, la police des autoroutes, la police des chemins de fer, celle de la navigation, les unités spéciales, la direction de la police administrative, celle de la sécurisation, etc. La troisième phase est pour 2033 (La Meuse 10/11/2021).

Le centre fermé

En avril 1994, le conseil des ministres fédéraux décide l’implantation d’un centre fermé à Vottem, le premier en Wallonie (et l’unique jusqu’à nos jours). L’avocat Jean-Paul Brilmacker tente de prouver l’illégalité des centres fermés puisque des innocents y sont enfermés sur simple injonction administrative sans passer par un juge d’instruction.

Au printemps 1996 est fondé le Collectif herstalien d’opposition aux centres fermés (le CHOC). Dawinka Laureys de l’IHOES a fait l’historique de ce centre et de la lutte contre son implantation. À l’époque, trois autres centres fermés pour étrangers existent déjà en Belgique : à Melsbroek (le 127) depuis 1988, à Merksplas depuis 1993 et à Steenokkerzeel (le 127 bis) depuis 1994. Vottem est le premier en Wallonie.

En 1997 le Collectif de Résistance Aux Centres Pour Étrangers (CRACPE) multiplie les manifestations contre l’ouverture du centre. Le 9 mars 1999 les deux premiers détenus arrivent. Le lendemain trois cents manifestants se rassemblent devant autant de gendarmes, avec des chevaux de frise trois autopompes et d’un hélicoptère.

Dès mars 1999, le Collectif assure une présence devant le centre fermé chaque mercredi et samedi de 16h à 17h pour assurer un contact avec les détenus. Ces détenus organisent en septembre 2000 une  grève de la faim, contre les manquements de l'établissement, et encore en été 2002, quand vingt-huit détenus s’insurgent contre le fait d’être enfermés sans avoir commis de délit.

Le CRACPE organise chaque année une veillée de Noël avec des bougies.

En 2006 il est question d’ouvrir une aile pour enfants et familles. Le 29 janvier 3 000 personnes, dont beaucoup d’enfants, se réunissent devant les grilles. Le 20 février 2006 le conseil communal de Liège adopte à l’unanimité une motion condamnant l’enfermement d’enfants d’origine étrangère en centres fermés. En mars pourtant, des familles arrivent au centre de Vottem. Une nouvelle manifestation finit par obtenir gain de cause puisqu’en juin 2006, l’aile consacrée aux familles à Vottem est fermée et qu’elle ne réouvrira plus ses portes. « C'est la victoire la plus tangible du mouvement » selon France Arets du CRACPE. La manifestation « Vottem camp de la honte 10 ans déjà … » du 10 mai 2009 réclame à nouveau la suppression des centres fermés et l’arrêt des expulsions.

En 2012 la Secrétaire d'État à l'Asile et à l'Immigration, Maggie De Block, crée d'une aile sécurisée dans le centre pour les criminels clandestins jusque-là mêlés aux autres sans papiers. Pour le CRACPE, cela stigmatise davantage les détenus des centres fermés.

La rue Suzanne Grégoire

Sur notre chemin de retour nous saluerons Suzanne Grégoire qui a une rue à son nom. C’est une proposition de mon amie Anne-Marie Meunier au conseil communal de mars 2008. Suzanne Grégoire a été trésorière du comité «A travail égal, salaire égal ». Elle avait été secrétaire de la section de Herstal du PCB et conseillère communale en1938. J’ai réuni quelques éléments de sa biographie dans un blog  http://hachhachhh.blogspot.be/2011/12/suzanne-gregoire-une-grande-dame.html

A part ça, les noms de femmes sont rares. Nous avons à la Préalle la Place Charlotte Hauglustaine, autre dirigeante de la grève des femmes de 1966. Il y a encore Elisa Dumonceau, épouse d’un riche industriel. En 1908, elle fonda « La Layette », qui distribuait des vêtements pour les enfants des familles nécessiteuses. «L’Œuvre du Lait» distribua 1.000 litres de lait par jour de 1917 à 1918. En 1919 elle mit une maison à la disposition de « l’Œuvre Nationale de l’Enfance ».

La Rue Marie-Catherine Bulton  réfère à une femme tuée le 22 mai 1918, lorsque la RAF bombarde les usines Pieper, à côté de la gare. Ils ratent leur cible mais tuent Cathérine.

La chapelle Cloes

Notre dernier arrêt est pour la chapelle Cloes. En 1848, la rumeur se répand d'une apparition de la Vierge sur l'écorce d'un peuplier. André Cloes, flairant l'aubaine, fait construire à proximité deux maisons, pour en faire des cabarets-restaurant, ainsi qu'une chapelle, avec un caveau en dessous pour y être enterré lui et les siens. Dans un premier temps les pèlerins affluèrent, mais par la suite on finit par

se moquer de ces apparitions, car cette prétendue Vierge était tout bonnement une verrue sur l’écorce, toute en noir et crevassée. On transforma par la suite la chapelle en maison, ne reste plus que cette petite partie, intégrée dans celle-ci. Pourtant le 6 août 1914, un miracle s'y produisit à l'occasion de la bataille de Vottem. Ca a été commémoré en 2014 par les associations patriotiques. Lors de cette bataille les vêtements de la statue avaient pris feu. Avec la fumée que les allemands n'ont pas vu les soldats belges qui s'y étaient cachés.

Sources

Une bonne partie des infos sur la cité des Casogniers vient d’un tapuscrit très intéressant sur l’histoire séculaire du logement ouvrier à Herstal, de Christiane Clokers, qui a été  attachée scientifique à notre musée.  Ce texte n’a jamais été édité par notre musée, parce qu’à l’époque il y a eu bisbouille avec l’auteure sur le copyright. Mais ça serait vraiment intéressant de l’éditer aujourd’hui, à l’occasion du centenaire de notre SRL, fondée comme Société Coopérative des Habitations Bon Marché de Herstal & des communes environnantes. Si les cicatrices seraient encore trop vivdes au niveau de notyre Musée, la SRL pourrait se charger de l’édition.

http://hachhachhh.blogspot.be/2013/12/historique-du-logement-social-herstal.html

Georges Dehousse, Histoire de Vottem, 1981

Vottem dans l'Atlas des chemins vicinaux de 1841



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