Notre 44ième balade-santé de janvier 2019 avait comme thème le Ravel Rail. Le RAVel est un réseau de voies développées pour usagers lents. R pour Réseau,
A pour Autonome, Ve pour Voie et L pour Lent. C’est une appellation wallonne. Ailleurs, on parle de
voies vertes.
Plein de choses ont changé les dernières
années. Infrabel a aménagé plusieurs tronçons de Ravels en compensation pour la
suppression d’une série de passages à niveau.
Nous avons fait une partie de ce Ravel Rail en
avril 2016, du club Garcia Lorca de Herstal au club Garcia Lorca de Saint
Léonard. Entretemps, en 2020, la toute nouvelle passerelle de Vivegnis qui permet de rejoindre
les Coteaux de la Citadelle a reçu comme nom "Passerelle Léon-Tchiniss". Cette passerelle a été transportée pré-montée
par un camion de 37,5 mètres de long, 3,5 de large et 4,3 de haut ! Une grue
équipée d’un bras télescopique de 70 m. a posé cette passerelle de 29,5 mètres
de long et 3 mètres de large, s’appuyant d’un côté sur une cage en bois et de
l’autre sur le mur de
pose nouvelle passerelle photo Antonio Gomez Garcia |
Ici nous ferons ce Ravel Rail dans l’autre
sens, de la
rue Bois de l’Evêque à la rue de la Buse.
Un tout nouveau Ravel entre la Bacnure et la rue de la Baume
Nous suivons
(inaugurons ?) le tout nouveau Ravel Rail entre la Petite Bacnure et le
hameau ancestral de la Fontaine. De là nous rejoindrons le
Ravel de liaison Meuse- Liers.
Nous descendrons la rue des petites Roches-
Jolivet, en suivant le trajet du Ravel Meuse-Liers. Ca vaudrait la peine de
faire un écart par la rue de la Crête, que nous avons emprunté plusieurs fois,
pour se rendre compte de l’urbanisation qui est en train de se faire tout
autour de nos terrils. Le Ravel Meuse- Liers qui passe par la rue Saint Léonard en contre-sens (SUL, pourtant
cycliste au quotidien, je n’aime pas les SULs) pourrait très bien
emprunter le GR412E qui passe par le rue de la Crête.
Un petit détour par la rue de la Crête
Le Charbonnage de la Brande Bacnure avait
construit en 1947 rue de la Crête et sur un tronçon de la rue des Petites
Roches des pavillons pour y loger ses travailleurs étrangers. Actuellement seul subsiste à l’état original,
un pavillon, situé au 104 de la rue Petite Roches. La rue de la Crête, bordée de cerisiers du
Japon, comportait 20 pavillons occupés par des familles au départ italiennes,
qui ont été progressivement remplacées par des familles espagnoles, grecques et
à partir de 1963, turques. Les pavillons
situés sur le tronçon de la rue des Petites Roches entre le n°138 et la rue de
la Crête étaient aussi occupés par des familles, puis furent ensuite aménagés
en phalanstère pour y loger des travailleurs soit célibataires, soit mariés
mais arrivés en Belgique sans leurs familles.
Après la fermeture du charbonnage en 1971, les pavillons furent laissés
à l’abandon.
Un périmètre de sécurité autour du terril
Entre ces logements et le terril de
Bernalmont, dans les mesures prises après l’éboulement du terril-crassier de
Jupille en 1961, le charbonnage avait établi à une cinquantaine de mètres des
pieds du terril une butte de terre limitant ainsi un périmètre de
sécurité. Par la suite, les déversements
sur le terril avaient été poursuivis et avaient atteint la butte lors de
l’arrêt de l’exploitation charbonnière en 1971.
Cette butte de terre subsiste toujours actuellement en se confondant
avec la base du terril. Bien que le
terril de Bernalmont soit considéré comme stable, donc sans risque
d’éboulement, ce terril, comme la plupart des terrils récents, se tasse au fil
des années si bien que sa base s’élargit à plusieurs endroits, au moins de
quelques centimètres d’année en année.
La cause en est les rejets latéraux de schistes dus à la poussée exercée
par le poids du terril sur sa base et l’érosion naturelle des flancs du terril
haut de 78,5 mètres.
En l’absence de nouveau périmètre de sécurité,
le propriétaire du terril a vendu des terrains à lotir et à bâtir situés à la
base du terril. La croissance de la base du terril atteindra après quelques
temps ces terrains et constructions. Cette situation, que l’on connaît
ailleurs, ne peut être que source de conflits entre le propriétaire du terril
et ses nouveaux riverains.
Pire : une nouvelle construction érigée au 136
rue des Petites Roches a entamé la butte de protection du pied du terril et
serait de ce fait en infraction urbanistique.
Un autre permis de construire a été accordé en
2016 par le Service d’Urbanisme de la ville de Liège pour 27 logements dont 15
maisons et 12 appartements. Bien que le
permis ne fasse pas mention de périmètre de sécurité autour du terril, il
prévoit que « les constructions coté terrils soient établies à quelques
mètres de distance de la base du terril, assurant un périmètre de sécurité ».
Le moins qu’on puisse dire est qu’à certains endroits ce périmètre soit réduit
à un strict minimum. Le terril de
Bernalmont est ainsi progressivement entouré de part et d’autre de propriétés
privées qui font et feront l’objet de lotissement. Qui de ses propriétaires
privés autorisera sur son terrain un passage donnant accès au terril ? Les
seuls accès pas menacés actuellement sont les départs de sentiers le long du
Ravel Rail, qui menaient vers des jardins.
Le Ravel Rail
Après ce petit crochet nous reprenons le Ravel Meuse- Liers et nous descendons par la rue des Petites Roches et la rue Jolivet pour prendre laRue Joseph Truffaut (territoire
de Liège) qui se prolonge dans la rue Bois de l’Evêque (territoire de
Herstal ; découpage étrange qui remonte à la fusion des communes en 1977).
Cette rue servait à l’époque aux princes-évêque pour visiter notamment la ferme
du séminaire (aujourd’hui la chocolaterie Charlemagne). Infrabel nous a donc asphalté (et sécurisé) un
Ravel Rail que nous suivons le long de la voie.
Au dessus de la rue du Bois de l’Evêque se
trouvait une passerelle, là où il y a aujourd’hui une cabine électrique. Dans
le fond d’un des jardins débouche un tunnel qui reliait la paire de Bernalmont,
derrière Coronmeuse, et les sièges de Cloes et de la Petite Bacnure. Un
branchement arrivait au pied du terril de Bernalmont.
Ce projet intéressant est une
compensation pour la suppression de deux passages à niveau piétonniers.
Nous avons sur notre droite plusieurs départs de
sentiers, qui menaient vers des jardins.. Juste avant le treillis
anti-éboulement une veine de charbon apparente, ou plutôt une veinette qui a
quand même un nom : ‘Beguine’ (parce que stérile, non exploitable). Une
deuxième, Halballerie, est cachée sous
le treillis. A la Bacnure cette veine a été exploitée à moins 227 m. !Ces veines en affleurement, donc visible en
surface, ont été repérées lors de la construction de la tranchée du chemin de
fer. La ruelle du Renard (assez raide)
est sur le sentiers de terrils GR412E et permet le tour des terrils de
Belle-Vue et de Bernalmont. Les bornes de puits de l’ancien charbonnage de Belle-Vue
Nous passons sous la voie par le trou du
Renard, un tunnel cyclo-pédestre construit par Infrabel pour remplacer
deux passages à niveau non sécurisés. Au départ Infrabel avait mis des
escaliers au lieu d'une rampe comme le prévoyait le permis. Nous sommes ici –
brièvement- sur le Sentier des Terrils, 300 km, de Bernissart à Blegny-Mine.
La Marée –aujourd’hui en faillite - est sur la paire de l’ancien charbonnage de
Belle-Vue. A 4 mètres du sentier, deux tombes, des puits de mine marqués par
une borne. Doit-on s’estimer heureux que le treillis a été vandalisé, et qu’on
a ainsi encore l’accès à ces témoins de notre histoire?
Saroléa et les Demoiselles de Herstal.
Le bâtiment Saroléa (15 000 m² sur trois
étages) date de 1928. Cette usine produisait 75 motos par jour. De 1901 à sa
fermeture en 1963, Saroléa a construit 100.000 motos, la production actuelle
d'une marque japonaise... en un mois!
La nouvelle place devant la gare s’appelle Les
Demoiselles de Herstal, en souvenir de l’histoire motocycliste de Herstal, avec
e.a. Saroléa. La gare est un PANG (point d’arrêt non gardé). Cette gare se
retrouve au premier emplacement de la ligne ouverte en 1865 par la Compagnie du
chemin de fer Liégeois-Limbourgeois, qui desservait la FN et les Acec, ainsi que les Charbonnages d'Abhooz et
Bonne-Foi, Bonne Espérance, Batterie, Bonne-Fin et Violette et les deux Bacnures. Ce qui explique la grande boucle que
nous suivons au plus près.
L'ancien bâtiment de la gare doit devenir un
espace polyvalent. Si tout va bien…
Le club Miguel Hernandez (en vente) s’appelait
jusqu’en 1996 le club Garcia Lorca. En 1977 notre regretté Firmin Badillo avait
écrit au nom de l’Association des familles espagnoles de Herstal au bourgmestre : «une septantaine de
parents espagnols veulent créer un club récréatif et culturel ici à Herstal. La
plupart d’entre nous habitons cette commune depuis dix et vingt ans. Serons-nous donc toujours des
marginaux ? »
Nous suivons la rue Gallo-Romaine pour
emprunter un autre passage sous voie et une nouvelle route qui emprunte
l’ancienne bretelle qui allait vers la FN. La Ville espère créer une liaison
pédestre entre le Ravel Rail et le Ravel 76, Avenue de l’Europe : un
trajet assez ‘minéral’.
Nous débouchons En Faurieux. Nous plongerons
en dessous du chemin de fer rue Nozé. Et un peu plus loin encore une fois par
la rue Dronet, pour redescendre vers la rue Charlemagne et la Petite Bacnure.
Sur le
hameau ancestral de la Fontaine http://hachhachhh.blogspot.be/2017/04/herstal-le-hameau-ancestral-de-la.html
https://www.herstal.be/loisirs/tourisme/promenades/les-ravels/a3-carte.pdf
Plan des Ravels à Herstal
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