jeudi 23 novembre 2023

79ième balade-santé MPLP Rives Ardentes et Ravel Rail 2ième partie

Lors de notre 79ième balade+-santé MPLP  de décembre 2023 nous avons fait le tour du chantier de l’écoquartier Rives Ardentes. Un premier blog décrit l’historique du site jusqu’en 2017 et jusqu’à la désignation de Néolégia pour la construction d’un écovillage.

Voici la suite, avec une description du chantier et son avancement.  Attention : perso je ne verrai pas la fin puisque lors de la  signature du contrat en 2017, on avait annoncé 30 ans, avec la construction d’une quarantaine de logements par an. 15 ans pour  la partie centrale du projet, avec le parc Astrid et le Grand Palais, et cinq ans pour la majorité des espaces publics. Pour ces dernières, on est +- dans le temps.  Comme les premières ventes sur plan dépassent les espérances, le responsable commercial  espère qu’au rythme des ventes fin 2023, ce ne sera plus que 20, voire même 15 ans,.

Je me suis dit qu’on ne va quand même pas attendre 15 ans pour jeter un coup d’œil.  Même si aujourd’hui le chantier, y compris le parc Astrid, n’est toujours pas accessible.  Certes,  on peut se faire une idée à partir du Ravel, qui est d’ailleurs resté accessible pendant toute la durée des travaux. Mais  à

condition de ne pas trop se fier au plan masse que le promoteur a présenté en 2017. Il  n’a pas l’obligation de le suivre et on a déjà plusieurs exemples. En plus, le principe même du dialogue compétitif est la confidentialité. S’ajoute à cela que le plan de secteur n’étant toujours pas modifié, le permis pour chaque bâtiment  est introduit comme une dérogation, ce qui rend pratiquement impossible une vue d’ensemble.

La requalification du plan de secteur annoncée en février 2019 toujours pas réalisée

Le 28 février 2019 on annonce une requalification du plan de secteur : un parcours administratif de 2 ans qui n'empêche pas les travaux de commencer. « Kafka et Courteline entrent en scène ! », juge le comité de quartier Saint-Léonard de manière prémonitoire. En effet, fin 2023 le plan de secteur n’est toujours pas modifié. Il faut croire que ça arrange le promoteur qui introduit une dérogation pour chaque bâtiment et qui n’est ainsi pas obligé de dévoiler son plan d’ensemble.

Ce plan d’ensemble est particulièrement important pour les problèmes de parking. L’écoquartier n’aura que 1000 places de parking pour ses 1300 logements et ses 1000 employés d’Ethias (cfr plus bas). On table sur le fait que tous les logements n’auront pas un véhicule et que les acheteurs sont attirés par le tram... Donc le risque que des voitures se retrouvent parquées dans le quartier est grand!  En plus, on ne retrouve plus sur les plans le parking de délestage pour le tram, promis par l’échevin Firket et repris dans les Fiches descriptives  («des parkings publics d’environ 300 places au total seront aménagés par le Soumissionnaire à proximité immédiate des entrées stratégiques de son Projet et, à tout le moins, une centaine de places au niveau de la Place de Coronmeuse. Ces parkings seront destinés à tous types d’usagers notamment les visiteurs, les travailleurs des commerces, les usagers des transports en commun, etc ») .  En attendant, le P+R de la patinoire a disparu.  Bref, les rues environnantes risquent de devenir un parking géant ! Ce problème est devenu d’autant plus aigu que fin 2023 une prolongation du tram vers Herstal devient de plus en plus improbable et que Coronmeuse risque de devenir le terminus définitif.

Une étude sur les incidences environnementales

Ce problème de parking n’est qu’un des exemples du manque intégration du projet dans le quartier.  L’étude sur les Incidences Environnementales (EIE), sorti le 6/3/2021, est vertement critiqué par la Commission d’Aménagement du Territoire  (CCATM) pour qui « l’analyse n’intègre pas suffisamment à la réflexion le fonctionnement des quartiers existants. Il apparaît difficile de conclure à une intégration du projet dans le quartier» (CCATM 22/12/2021).

Dans  un complément à l’EIE, le bureau d’études Aries (payé par Néolégia) répond aux critiques sur le manque d’intégration du projet dans le quartier, que « l’objectif du projet n’est pas strictement de restructurer les quartiers riverains mais plutôt de restructurer Coronmeuse ».

Zone de parc ou espaces verts publics ?

Le 13 juin 2018, lors de la réunion d'information préalable (RIP) dans les Halles des Foires (aujourd’hui démolies) le Collectif se félicite encore des similitudes entre le projet présenté et son poumon vert de 2010. Et en septembre 2020, à l’occasion du permis pour la première phase de 200 logements, la ville annonce  83 % d’espaces ouverts,  réservés aux modes doux, «même si une partie des quatre hectares du parc Astrid est construite.  On renforcera les valeurs paysagères avec notamment la végétalisation de la moitié de la surface pavée du quai de Wallonie, afin d’agrandir le parc Astrid de 3 000 m²” (DH 12/9/2020).  Le permis prévoit la plantation de 600 arbres et de 4.000 arbustes, avec un alignement de chênes et de peupliers au quai de l’île-aux-Osiers qui deviendra  piétonnier. La piste d’athlétisme rénovée du parc Astrid est prolongée par un chemin de promenade.    Mais il y a dans ces 83% une fameuse dose de greenwashing  (ou tape-à-l’œil si vous préférez). https://fr.wikipedia.org/wiki/Greenwashing

La Commission d’aménagement du Territoire s’interroge – à juste titre - sur les espaces nets réellement dévolus à la zone de parc. « L’EIE n’évoque  pas à suffisance la fragmentation de la zone de parc dont certaines portions significatives sont isolées (quai de Coronmeuse, pont Atlas), étroites (quai de Wallonie) ou traversées par  des  voiries  (pont  Marexhe).  Les espaces de circulation qui seront conservés sur  le  site  réduiront de  facto les  espaces  verts. La  Commission s’étonne qu’un espace résiduel tel que celui existant à l’extrémité Ouest du projet,  le long du quai de Coronmeuse (moins de 0,2 ha), puisse être qualifié d’espace vert. La zone d’habitat végétalisée ne peut davantage être qualifiée d’espace vert ; si tel était le cas, de nombreux espaces non urbanisés en raison de la configuration des voiries pourraient être qualifiés de zone de parc ou d’espace vert ».

Réponse de Néolégia  via le bureau d’études Aries: « les continuités écologiques seront renforcées entre la darse et la Meuse via la zone de Parc étendue à l’ensemble du quai de Wallonie. Cette zone créera ainsi un parc continu, sans la barrière physique importante que représentent aujourd’hui la voirie et les parkings attenants.  La carte d’affectation des sols reprend en effet les deux extrémités du site de Coronmeuse (pointes Atlas et Marexhe ainsi que l’extrémité du quai de l’Île aux Osiers en ‘zone de parc ‘. Bien qu’il serait prétentieux de considérer ces zones comme étant un parc eu égard à leur dimension, elles peuvent toutefois être assimilées à des espaces verts publics, offrant des lieux de détente et de respiration aux habitants du quartier ».

Je vous invite de confronter ce jargon avec la réalité de ces ‘espace vert public’ lors de notre balade.

Des bureaux pour Ethias


Comme j’ai déjà expliqué, en absence de modification du plan de secteur, les  permis d’urbanisme tombent séparément.  En février 2023 le permis M/92645 C concerne deux  immeubles résidentiels et un immeuble de bureaux,  85 unités de logement et des espaces horeca donnant sur la darse. Ces bureaux, c’est nouveau. En avril 2021 Ethias décide de déménager du centre ville.

La  commission d’aménagement du territoire est  interpellée  par  les  conséquences  d’un  transfert d’entreprises depuis le centre-ville vers la zone de Coronmeuse, « a fortiori si l’objectif est d’y bénéficier d’une accessibilité automobile améliorée pour les employés, ce qui conduirait à  une  augmentation  des  problèmes  de  congestion.  Compte tenu du profil d’accessibilité du site, la Commission est réservée sur l’estimation du nombre de voitures pour les employés et visiteurs, notamment pour la maison de repos. Le report modal vers le tram apparaît optimiste; les  conséquences  pour  la  congestion  de  la  zone  pourraient  être  largement sous-estimées ».

Comme chaque bâtiment est une dérogation, il est impossible d’évaluer le nombre de places de parking : tout le sous-sol est un parking mutualisé de 1000 places. La justification est que c’est un quartier à mobilité alternative. On n’a pas de vue d’ensemble non plus pour les 10 % de logements destinés à des ménages à revenus moyens en 2022 par Christine Defraigne (Sud Presse 29/4/2022). D’ailleurs, selon l’EIE, il n’y a pas de logement à prix modéré, et « l’inadéquation des types de logements produits pourrait avoir pour conséquence un transfert de la population depuis les quartiers voisins (le centre-ville notamment) qui ont déjà un déficit de population et d’occupation à l’heure actuelle ».

 Une tour qui change de hauteur et de place

Le riverain Pierre Nicolay découvre que la tour prévue à la droite de la darse, dans le même permis  M/92645 C , avait non seulement changé de hauteur, mais également de place.  La tour fera désormais 15 étages (84 logements) et est désormais à la gauche. Cela va immanquablement projeter de l’ombre sur le bâti existant. Et ils ont roqué à gauche pour ne pas faire de l’ombre à leurs propres bâtiments qui étaient prévus au départ sur quatre étages à front de place. NeoLegia répond que cette « émergence servira de repère, de phare, devant le port de plaisance et la nouvelle capitainerie. » (La Meuse 21/2/2023 ; ils ont déjà avancé le même argument pour la tour près du pont Atlas ; voir plus bas). Et « pour créer 1 325 logements tout en conservant des espaces publics de qualité, il faut prendre de la hauteur, sans quoi les immeubles mangeraient tout le site. C’est dans cet esprit que le permis introduit prévoit la construction d’un immeuble R + 15 (de 59 mètres de haut) ».

Le comité se rend compte aussi que les projections 3D présentées au public en 2018 et 2019 sont trompeuses tant en gabarit qu'en choix de matériaux (tour entièrement blanche et lumineuse). Au final les façades sont partiellement en briques rouges foncées et en enduit blanc. Et  là où l’on faisait miroiter des façades vivantes, avec des terrasses de largeur différentes, on voit sur les plans définitifs  des terrasses uniformes, «un empilement de mètres carrés et de billets verts ».

La passerelle des reflets

Je ne sais pas à quel moment  on a promis une passerelle  au-dessus de la darse, afin  d’établir une connexion entre le Quartier Saint-Léonard et l’éco-quartier, au Collectif pour la Préservation et la

Rénovation du site. Mais cette passerelle cyclo-piétonne  est posée en avril 2023. Et elle est même déjà inaugurée en septembre 2023.  Willy Demeyer espère « qu’à l’instar de la Belle Liégeoise qui a magnifiquement relié les Guillemins à la Boverie, elle jouera le même rôle entre Saint-Léonard et ce nouvel écoquartier ». Elle s’appelle ‘passerelle des reflets’ car elle se reflète sur l’eau de la darse (Lm 14/4/2023).  Il y a mieux comme nom et on aurait pu s’inspirer des nouvelles rues qui ont comme noms sympathiques  Gisèle Halimi et Rosa Parks. Mais l’important est qu’elle est là.

Cette passerelle est en effet la victoire d’une mobilisation publique. Même si, en fait, c’est un investissement public.  Et même si, comme j’ai dit plus haut, l’intégration avec les quartiers environnants a été le dernier des soucis de Néolégia. Jean-Christophe Peterkenne, initiateur du projet : « la Ville a construit cette passerelle, aménagé tous les cheminements routiers et également rénové le bâtiment de l’Équerre grâce à des fonds Feder et wallons. Le public prend à sa charge 10 % de ce projet immobilier privé de 300 millions d’euros». C’est la Ville qui s’occupera d’ailleurs des entretiens.

Une seconde passerelle va également être aménagée un peu plus loin sur la darse. D’un poids de 60 tonnes et d’une longueur de 37 mètres, elle sera plus étroite et reliera les premières maisons du port au bâtiment de l’Équerre. Elle sera plus design, plus bombée et sera baptisée « la passerelle des Plaisanciers ». Elle devrait également être opérationnelle au printemps prochain (lm 16/9/2023).

On avait parlé aussi d’une prolongation de la darse par un pertuis qui la relierait au canal Albert de manière à assurer l’écoulement et ainsi supprimer les problèmes liés aux eaux stagnantes et à l’envasement. Je n’entends plus parler de ce projet. Pourtant, l’envasement doit bien être là….

Une tour au pied du Pont Atlas

Ne nous faites pas trop d’illusions sur le terrain entre la passerelle et le pont Atlas qui a l’ai dégagé aujourd’hui. On y a prévu  « une émergence très élevée sur la pointe Atlas très déconnectée du nouveau tissu créé ». Mais cette tour sera pour la phase ultérieure.  Pour le consultant Aries, cette tour est « une réponse aux gabarits présents sur l’autre rive, notamment ceux des tours de Droixhe et de la tour Atlas, respectivement R+12 et R+28. Une position privilégiée à la confluence des deux voies d’eau».

Aries réagit ainsi sur « les sérieuses réserves  sur les gabarits de la  zone  de  développement  projetée  à  proximité  du  pont  Atlas, formulées par la Commission d’Aménagement du Territoire  Le 22/12/2021. La Commission ne perçoit pas comment un immeuble de grande hauteur sur cette partie du site peut contribuer à l’intégration du nouveau quartier dans l’existant. La  volonté  de ‘marquer  l’entrée  de  la  ville  de  Liège’ doit  être  justifiée  non  pour  elle-même,  mais  au regard de l’environnement urbain direct ».

Les Bayards

Actuellement nous ne risquons pas grand-chose à traverser les rails engazonnés du tram, pour rejoindre la rue des Bayards. Bayard est un cheval-fée légendaire.  En wallon c’est « li tchvå Bayåd » En italien, on le connaît sous le nom de « Baiardo », et en flamand « Ros Beiaard ». Ces légendes, surtout celle des Quatre Fils Aymon, lui attribuent des qualités magiques et une origine surnaturelle : fils d'un dragon et d'une serpente. Le roi Charlemagne le donne à Renaud de Montauban, l'aîné des quatre fils Aymon. Bayard peut porter les quatre fils sur son dos, pour échapper à la colère du roi. Livré à Charlemagne en gage de paix, celui-ci tenta de noyer Bayard du haut du pont des Arches, les jambes attachées et une meule au cou. Mais Bayard parvient à rompre ses liens et à regagner la berge. Sur le pont des Arches un bas-relief de Louis Dupont illustre cette tentative de noyade.

Des toponymes comme « Pas-Bayard » ou « Saut-Bayard » existent un peu partout. Et on le promène lors de la ducasse d'Ath et l'ommegang de Termonde. Seul point d’interrogation sur ce nom : pourquoi c’est rue des Bayards, au pluriel ?

La ruche des Bayards est une ancienne armurerie (devenue ensuite garage automobile) transformée en un lieu de travail associatif, par la coopérative Les biens communaux qui y a investi 1,3 million d’euros. La première phase du projet, achevée fin 2021, a été un vaste atelier de 450 m2, pour l’asbl ProVélo : mécanique vélo, location longue durée et formation. La phase 2 du projet, finalisée à fin 2022, a créé une dizaine d’alvéoles de bureau rassemblées autour d’un grand espace commun. Ses alvéoles sont occupées par CoopERLiC, Gracq, ProVelo, SEN5 et urbAgora.  La phase 3 est, si tout va bien,une brasserie/cantine de quartier.

La Ruche des Bayards de Substra architectures, avec Olivier De Wispelaere, a eu un Prix de l'architecture de la Ville de Liège.

Une annexe accueillera un «poste avancé» de la Maison médicale Saint-Léonard (2 cabinets médicaux et de kinésithérapie). Ce projet s'inscrit dans le contexte d'une pénurie médicale qui va fortement s'aggraver puisque pas moins de 7 médecins généralistes actifs dans le quartier ont plus de 65 ans et devraient arrêter leur pratique dans les 3 à 5 ans. Objectif  septembre 2024

Du logement social avec un bas-relief de Louis Dupont

Au 161-165 de la rue des Bayards, l’immeuble de logement social construit vers 1950 par la Société coopérative "La Maison liégeoise", d'après les plans de l'architecte Louis Jacquet, est repris dans l’inventaire du patrimoine immobilier culturel. Édifié sur un terrain en pente, l'immeuble de style moderniste affecte un plan en fer à cheval allongé. Façades caractérisées par les dominantes horizontales des allèges continues en brique jaune, soulignant des fenêtres séparées par des trumeaux ornés de céramiques vertes. Une légère concavité anime la façade, rythmée par les verrières verticales éclairant les cages d'escalier. Chaque niveau comprend onze appartements pourvus dès l'origine de tout le confort de l'époque, y compris ascenseurs, parlophones, etc.  Surmontant la porte principale, l’élégant bas-relief signé Louis Dupont de 1950. Nous avons déjà mentionné ici  le bas-relief Le cheval Bayard, au pont des Arches. Louis Dupont ( 1896 + 1967)  est présent partout à Liège, entre autres au lycée Léonie de Waha, avec le monument à Eugène Ysaÿe, sur le boulevard Piercot, les reliefs pour l'hôtel des Télégraphes et des Téléphones, initialement sur la façade du bâtiment rue de l'Université et déplacé en 1995 rue du Nord-Belge à Liège, le monument national à la Résistance, dans le parc d'Avroy, les reliefs  sur la façade de la Faculté de Philosophie et Lettres, place Cockerill, etc..

La  sculpture en bas-relief en bois sur les rambardes du Pont des Bayards s’appelle « Fenêtre avec vie ». En 2020, le Créahm a eu son nouveau bâtiment, au sein même du quartier Saint Léonard. Afin de tisser des liens avec les nombreuses associations voisines, l’asso a entamé un processus d'ouverture et de partenariat. Les rambardes du pont des Bayards sont divisées en une petite vingtaine de panneaux. Chacun de ces espaces est réfléchi comme un tableau présentant des fragments d'existence. Pour enrichir le contenu des tableaux, le Creahm est allé à la rencontre des habitants du quartier. L'assemblage a été orchestré par le Collectif Lost Niños. La technique utilisée est la création d'un bas-relief en planches de bois brutes de récupération. 

Les vignes de Vivegnis

Dans son étude sur la  culture  de  la vigne en Belgique de 1895, Joseph Halkin signale que «la carte de l'Etat-Major y mentionne encore un vignoble (1877) et le cadastre appelle cet endroit les vignes de Vivegnis. Après avoir traversé une petite vallée, qui porte actuellement le nom de Fond des Tawes, nous rencontrons une autre colline qui fut aussi couverte de vignobles dès le commencement du XIIIe siècle: c'étaient ceux de Tawe, Morinval, Jolivet et Bernalmont; la vigne y était encore cultivée il y a peu d'années et cette partie est connue sous le nom de vignes des Bayards. Vers 1900 ce terrain a été transformé en jardins légumiers et en fraisières. A partir de cet endroit, la Meuse dirige son cours vers le Nord, ce qui amène une diminution dans le nombre des coteaux bien exposés ».

Cinq coquelicots géants en acier Corten

Au Pont des Bayards, cinq coquelicots géants en acier d'Alexandra Gadina, à l’époque étudiante à l'Académie des Beaux-Arts de Liège, commémorent le souvenir de Nathalie et Stacy dont les corps sans vie ont été retrouvés un peu plus loin, le long du chemin de fer,  en 2006.

Nous longeons le chemin de fer via la rue des Vignes. Le Boulevard Solvay au-dessus de nous est un sous-produit de l’expo de 1905 qui a tracé des boulevards de circonvallation. Le parc des Vignes est très délabré, au point où la Ville a interdit le sentier qui monte sur le Tribouillet.

Les terres de l’Evêque

Nous montons la rue Joseph Truffaut qui est sur Liège. Elle devient un peu plus loin, sur Herstal, la rue Bois de l’évêque. Un découpage bizarre qui a son origine dans les tractations parfois obscures des fusions des communes des années 70. Les princes-évêque passaient par ce bois  pour visiter leurs nombreuses terres à Herstal. La cité des Monts que j’habite a été construite en 1928 sur les terres de l’Evêché, qui y avait aussi une carrière (d’où rue de la Carrière) ainsi que les ‘Sept Bonniers’ où se trouve notre maison médicale et le site de la FN.

Dans cette rue, à l’emplacement de la cabine électrique, se trouvait une passerelle par où étaient amenés les stériles au terril. Le charbon arrivait par un tunnel qui reliait la paire de Bernalmont, derrière Coronmeuse, et les sièges de Cloes et de la Petite Bacnure.

Juste avant le treillis anti-éboulement  la veinette de charbon apparente s’appelle« Béguine » (parce que stérile, non exploitable). Une deuxième,  «Halballerie», est cachée sous le treillis. A la Bacnure cette veine a été exploitée à moins 227 mètres! Ces veines en affleurement, donc visible en surface, ont été repérées lors de la construction de la tranchée du chemin de fer.

Sur notre gauche plusieurs départs de sentiers, qui menaient vers des jardins. Un de ces sentiers permet de passer entre les deux terrils de Belle-Vue et de Bernalmont. Juste avant le  passage sous-voie nous

photo D.Cosyns
avons sur notre gauche la Ruelle des Renards, avec la maisonnette marquée au fronton ‘1923’ qui abritait le treuil de la mise à terril. Cette ruelle est un tronçon du Sentier des Terrils, 300 km, de Bernissart à Blegny-Mine.

Après le tunnel cyclo pédestre , où se trouve aujourd’hui la Marée, il y avait la paire du charbonnage de Belle-Vue. A 4 mètres du sentier, deux puits de mine, marqués par des bornes récemment rénovées. L’abrégé BV-BV + 002 indique le n° du puits.  Dans tous les charbonnages modernes il y avait au moins 2 puits, utilisés tant pour la translation du personnel que pour la remonte du charbon. Le puits n°1 - puits principal - servait toujours de puits d’entrée d’air et le puits n°2 - puits secondaire - de retour d’air.  Les chiffres 202002 – 202 sont le n° de la Concession de Belle-Vue et Bien-Venue.

Le piétonnier qui longe les voies a été aménagé par Infrabel en compensation pour la suppression de deux passages à niveau qui ne servaient plus qu’à quelques rares piétons pour sortir leur chien.

Les bâtiments de Saroléa.

Du Ravel on a une belle vue sur l’arrière des bâtiments industriels de Saroléa.  En 1892 on y monte les bicyclettes Royale Saroléa. En 1901 on les équipe d’un moteur à pétrole de 247 cm3. Pour l'Exposition universelle de Liège en 1905, Saroléa sort une version avec un moteur révolutionnaire bi-cylindres en V. Léopold II en possèdera une. Les motos gagnent Paris-Nice et  Paris-Liège.  Le bâtiment de 15 000 m² sur trois étages date de 1928. Cette usine était capable de produire 75 motos par jour. Saroléa produisait tout elle-même, les roues, les moyeux, les moteurs, les boîtes de vitesses, les cadres... L’usine ferme en 1963.  Le tandem Saroléa/Gillet approvisionnera encore l'armée belge en pièces de rechange pour motos jusqu'en 1973, date de la disparition définitive des activités. De 1901 à 1963, Saroléa a construit 100.000 motos, la production actuelle d'une marque japonaise... en un mois! Depuis 1998, l'AIGS s’y  est installé. http://www.aigs.be/motorium-sarolea.php

photo D.Cosyns
La gare d’origine de la Compagnie du chemin de fer Liégeois-Limbourgeois de  1865 a disparu. Le projet prévoyait une ligne Tongres à Ans, avec un embranchement vers Liège, et une ligne de Hasselt à Eindhoven et de Hasselt à Maestricht. La ligne a joué plus tard un rôle important pour relier le bassin minier limbourgeois et le bassin industriel liégeois. http://fr.wikipedia.org/wiki/Ligne_34_(Infrabel) Cette ligne desservait la FN et les Acec, la sucrerie de Liers, ainsi que les Charbonnages d'Abhooz et Bonne-Foi, la Bonne Espérance, Batterie, et la Grande Bacnure. La gare restaurée avec son enseigne bilingue remonte à la nationalisation de cette compagnie en 1897. La gare elle-même a été inaugurée en 1914.

Sources

En 1740 Frédéric le Grand vend Herstal au Prince Evêque de Liège. https://hachhachhh.blogspot.com/2011/01/frederic-le-grand-regle-en-1740-sa.html

Le Ravel rail de Herstal à Saint Léonard

https://hachhachhh.blogspot.com/2021/11/le-ravel-rail-de-herstal-saint-leonard.html

l’historique de Coronmeuse jusqu’à l'écovillage >>> https://hachhachhh.blogspot.com/2023/11/79ieme-balade-sante-rives-ardentes-les.html

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