mercredi 24 août 2022

67ième balade-santé MPLP : Chertal et le Hemlot

 

Nous reprenons nos balades-santé MPLP le dimanche 11 septembre 2022, le long de la friche de Chertal. Rv à 10h rue René Delbrouck, à Hermalle-sous-Argenteau, devant l’entrée N°32 de l’usine (cette entrée a été condamnée lorsque le pont de Vivegnis-Hermalle a sauté).

Il y a aussi un départ en covoiturage à  9h30 devant MPLP Herstal avenue Ferrer 26.

Nous serons accompagnés par Fred Gillot, un des derniers délégués syndicaux du site. Après la fermeture, Fred a continué avec un mandat de député PTB à la Région Wallonne, en gardant son salaire de prépensionné.

Il y a quelques mois, le démontage de l’usine a commencé. Pour avoir une idée des démolitions en cours, il faut aller voir du côté Ravel Canal. Nous par contre suivrons le Hemlot, un ancien bras de la Meuse, avec ses étangs de nénuphars, l’île Aux Corbeaux et l’île de Franche-Garenne.

Il y a aussi un paysage très lunaire avec ces montagnes de laitier d’aciérie qui bordent le site. Comme dit Fred, le chapitre de cette usine est clos. Mais un nouveau chapitre est en train de s’écrire. Sauf que le scénario n’est pas encore défini.

Les balades-santé, c’est chaque deuxième dimanche du mois. La balade est gratuite et ouverte à tous.

Un recrû forestier sur un ancien terrain de foot

 Nous longeons la clôture de l’usine pour traverser un ancien terrain de foot, où les aciéristes jouaient un match lors de la casse croûte. Chertal a eu plusieurs équipes de foot. Le terrain a été abandonné quand ces équipes se sont éteintes. Depuis des bouleaux l’ont colonisé. Les chercheurs du consultant Pluris parlent du «recrû forestier de Chertal ». What’s in a name ?  Il n’y a jamais eu de forêt là-bas, et il ne peut donc pas recroître. C’est des bouleaux principalement, des plantes pionnières par excellence.

Le Hemlot

Nous débouchons sur le Hemlot, un ancien bras de Meuse qui est menacé d’ensablement qui n’a rien à faire avec la construction de Chertal, mais avec la démolition du barrage à aiguilles de Hermalle. En 1998, la Direction des voies hydrauliques a démonté ce barrage avec son déversoir et son écluse fortement endommagée par les crues de 1993 et 1995. De ce fait, le niveau de la Meuse entre le pont-barrage de Monsin et  le barrage de Lixhe se trouve en dessous du niveau du Hemlot qui n’étant plus alimenté, s’ensable.

A l’époque, le comité des riverains a eu des contacts avec le directeur de Chertal pour amener de l’eau du canal Albert dans le Hemlot, via une conduite passant par Chertal. Ce projet n’a pas abouti suite entre autres des contraintes de passage d’un charroi très lourd.

Aujourd’hui des riverains ont relancé le projet, dans le cadre de compensations ( ?) pour l’assainissement du site. On pourrait en effet créer cette liaison avec le canal Albert, éventuellement sous forme d’un parcours d’eau vive pour la pratique sportive du kayak. L’idée avait déjà été lancée à l’époque, entre Lanaye et Visé. Peu importe, à partir du moment où le Hemlot reçoit de temps en temps une bonne dose d’eau, comme une chasse.

La PFL

Nous arrivons au chemin de halage avec ses entrées d’eau pour le Hemlot presqu’à sec. Les abris bétonnés remontent à 1927, lorsque la Commission d'Etude du Système des fortifications décide le réarmement de la Position Fortifiée de Liège (PFL), avec e.a. une ligne d’abris sur la rive gauche de la Meuse pour défendre principalement les trouées de Visé et de Lixhe.

Le 10 mai 1940, la ligne n'était pas terminée. Pour construire certains abris, on attendait la construction du nouveau pont d'Argenteau, l'ancien étant en bois, et la rectification des berges de la Meuse rendu nécessaire par la construction du canal Albert. Il y avait deux abris flanquant le fleuve à la ferme de Happart, avec deux chambres de tir pour mitrailleuse. A Basse-Hermalle il y avait les abris PL 5 et PL 6. Les abris PL 1 à PL 4 n’ont pas été construits. Dans les (anciens) ponts Marexhe, Milsaucy et de Wandre se trouvent des abris à plusieurs chambres de tir.

L’île Monsin était particulièrement bien défendue. Sur la rive gauche du canal Albert, en face de l'île, 5 abris ont été construits.  Un abri à plusieurs chambres de tir se trouve dans le pont barrage. Deux abris sont dissimulés dans le socle de la statue du Roi Albert. Il y avait aussi trois abris avec plusieurs embrasures dans les culées des ponts de Liège, profitant de la reconstruction des ponts des Arches, du pont Saint-Léonard et du pont de Coronmeuse. N’était-ce pas prendre les civils en bouclier humain ?

http://www.clham.org/050521.htm Lorsqu’un peu avant la guerre, avec la mobilisation, la Défense Nationale se rendit compte que le IIIe Corps d'Armée, occupant la PFL, ne disposait ni d'effectifs suffisamment nombreux, ni d'assez de mitrailleuses pour garnir cette ligne de front de 179 abris se développant sur 60 Km, il fut décidé de ne pas l'occuper. Elle constituera un leurre pour l'ennemi. Nous avons vu comment l’ennemi s’est fait « leurrer ».

Les tas de scories

Le contraste entre les étangs du Hemlot et la friche de Chertal est saisissant. Nous longeons ce paysage lunaire de scories. C’est un terme belge. Les français parlent de laitier d'aciérie ou de convertisseur. Une tonne d'acier génère entre 80 et 150 kg de scorie. A première vue ces scories ne devraient pas poser un problème écologique: en Wallonie, la scorie classique est considérée comme un déchet inerte  (arrêté du Gouvernement Wallon du 14 juin 2001 concernant la valorisation des déchets issus de la production d'acier).

Le problème écologique est ailleurs. Ces scories pourraient être utilisée pour les routes et voies ferrées, et remplacer ainsi le ciment.  La teneur en chaux libre dans la scorie fraîche favorise en plus un durcissement naturel de la couche de surface apprécié pour un chemin secondaire (remembrement, forestier, halage), parking ou sentier pédestre.

Il y a néanmoins un problème pour une utilisation sur les routes. Les laitiers « LD » (laitier de convertisseur à oxygène suivant la méthode  LinzDonavitz ) gonflent à cause de  l’hydratation de la chaux et de la magnésie libres présentes en forte quantité. Pour une couche de scorie avec une teneur en chaux libre de 3 %, une épaisseur de 25 cm et une largeur de 6 m, la dilation linéaire minimale est de 2,5 mm verticalement, 6 cm latéralement et de 1 m par tronçon de 100 m. C’est surtout cette dernière déformation qui est contraignante, vu que cette zone de gonflement se trouve bloquée entre deux zones rigides. Le phénomène est moins visible latéralement car les abords sont généralement en terre et peuvent donc mieux dissiper les contraintes.

Un autre problème est que ces % de chaux libre sont variables à cause de la répartition hétérogène des nodules de chaux. Cette variabilité est encore plus élévée pour les stocks historiques ce qui explique qu’ils sont plus difficiles à valoriser.

Terranova

Il y a des procédures pour maîtriser ce problème. On peut par exemple de mélanger du laitiers LD frais avec des granulats inertes afin d’optimiser la répartition granulométrique de façon à absorber l’expansion des grains de laitier dans les vides. C’est probablement ce que l’on faisait à TERRAnova, l'unique société à commercialiser ce produit sous le nom de TERRAX. Elle a arrêté sa production, suite à l'arrêt de l'aciérie. Les installations sont toujours là, abandonnées en pleine campagne. A mon grand étonnement, je n’ai rien retrouvé sur l’internet sur Terranova.  

J’ai aussi l’impression que l’on a utilisé le terrain comme crassier, et que les scories d’aciérie ont été mélangées avec d’autres scories, notamment celles  résultant de traitements spécifiques comme le chrome ajouté pour inoxyder. La scorie inox ou ALZ (Chertal a travaillé pour ALZ) contient beaucoup de chrome. Même si l'ensemble des scories contiennent des métaux lourds en quantité généralement inférieure au critère requis dans les cahiers des charges, leur valorisation peut devenir problématique s’il s’avère qu’elles ont été mélangées avec des scories inox.

Des buttes paysagères

Tous les sidérurgistes européens prétendent valoriser ces scories. C’est ainsi qu’ArcelorMittal France écrit dans son Rapport de responsabilité sociétale 2020 :  « Les scories constituent une source importante de sous-produits. Des laitiers d’aciérie sont granulés afin de les transformer en produits finis commercialisables. Les scories d’aciérie peuvent être utilisées pour le renforcement durable de parkings, de routes, chemins etc. Les plus grosses fractions (40 mm et plus) constituent une alternative à part entière au gravier concassé. Ainsi à Dunkerque, depuis 2019, ce laitier a été utilisé pour la construction de buttes paysagères destinées à protéger les riverains des retombées de poussières émanant des activités portuaires ».

Voilà une solution toute tracée pour Chertal ? On ne doit même pas construire une « butte paysagère » : elle est déjà là. En mars 2021 un député wallon se demandait ce qu’il était « prévu de faire avec les 370 000 tonnes de scories qui sont sur cette deuxième partie du site »? Ne cherchez plus : elles peuvent rester telles quelles !

Blague à part, ce n’est pas si simple. Et j’ai aussi l’impression que la communication de la plupart des sidérurgistes sur la valorisation de leurs scories est du green-washing. Là où ils ont de la place, ils stockent et évitent ainsi la granulation et la maturation des scories peu rentables.

Conserver des scories pour l’habitat des crapauds calamite ? 

Dans une autre question écrite au Parlement Wallon du  23 avril 2021 sur le permis de démantèlement de Chertal nous apprenons que l’on voudrait « conserver une partie des scories afin de préserver l’habitat des crapauds calamite ». Cet amphibien protégé en Wallonie est emblématique pour le site du terril du Gosson. Voilà que j’apprends qu’il pondrait dans les petites mares du parc à scories… Ce qui ferait pencher la balance vers le maintien de ces scories comme zone naturelle. D’ailleurs, si on laissait ces merlons tels quels on aura évidemment au bout d’un certain temps une biodiversité unique. Les plantes qui arrivent à prendre racine sur ce genre de substrat sont uniques !

Mais n’allons pas trop vite : lors d’une réponse précédente, le ministre avait indiqué que le sort des scories dépendra d’une part de leur qualité environnementale et d’autre part, des options urbanistiques qui seront retenues.

Un autre argument pour élargir la Zone Natura 2000 du Hemlot est la présence du chemin de fer qui desservira la Trilogiport. Le Port Autonome l’a clôturé des deux côtés. Logique : on ne va pas traverser un chemin de fer en dehors d’éventuels passages à niveau. Mais cette clôture sépare le parc à scories du reste du site.

On a envisagé aussi de basculer Chertal dans le Trilogiport. Tout compte fait, l’usine avait été conçue comme trilogistique, comme réponse à la sidérurgie maritime. Amener minerais et charbon via le canal Albert ne revient pas plus cher que le canal de Terneuzen de Sidmar. Idem pour les produits finis. Ceci dit, les quais du côté canal n’ont jamais été utilisés. Les Hauts-fourneaux sont restés à Seraing et on a amené la fonte par chemin de fer. Ils servent aujourd’hui pour la première fois, pour amener la mitraille issue des démolitions à …Sidmar !

Il y a des précédent historiques. Cockerill avait versé ses scories au Bois-Saint-Jean, au-dessus du HFB. Lors de l’aménagement du parc scientifique du Sart Tilman, on a rassemblé toutes les terres polluées dans un tas que l’on a recouvert d’un peu de terre. Au-dessus on a reconstruit un dôme de scorie que la vox populi attribuait – à tort- comme  la dernière demeure d'infortunés métallos tombés dans des poches de fonte en fusion Tout ça se discute… A condition de savoir ce que l’on veut faire des terrains. L’accord tripartite conclu lors de la fermeture de Chertal impose à ArcelorMittal d’assainir le terrain aux normes d ’une zone industrielle. Un assainissement pour l’habitat coûte deux fois plus cher. On ne va quand même pas recommencer l’opération si envisage de changer l’affectation en zone industrielle…

Le halage

Nous continuons notre balade le long du chemin de halage qui s’arrête devant un fil barbelé au nom poétique de concertina arborant des lames rasoirs. Troué, certes, mais le passage est pratiquement impossible à cause des ronces. Et la zone est très humide, même si les étangs doivent être fortement envasés. A l’époque Frédéric Gillot a posé une question orale à Maxime Prévot,  Ministre des Travaux publics : « le site de Chertal mesure approximativement 3,5 kilomètres. Il est bordé, d'une part par la rive gauche de la Meuse et, d'autre part par la rive droite du canal Albert. Or, ces rives comportent l'une et l'autre un quai de halage et ceux-ci sont obstrués par des grillages placés par l'entreprise. De même, l'absence d'entretien, côté ArcelorMittal, a permis qu'une végétation dense puisse s'y développer. Il est impossible pour un piéton ou un cycliste de circuler sur ces quais pour se rendre de Herstal à Hermalle. Que comptez-vous mettre en place pour rendre, de nouveau, le passage possible sur ces quais pour les usagers ? »

La question de Fred reste pertinente: ça vaudrait la peine de restaurer ce chemin de halage. D’autant plus que l’on a prévu un nouveau pont de Chertal vers Cheratte.

L’écluse

Nous revenons sur nos pas, pour remonter jusqu’aux vestiges du barrage à aiguilles d’Hermalle, du déversoir, de l’écluse et du Hemlot. Espérance-Longdoz, société mère de Chertal, avait montré du cœur pour le Hemlot quand on a construit l’usine. En 1963 Aves  remercie plusieurs hautes personnalités de l’Espérance pour leur sensibilité pour l’intérêt biologique et leur promesse de reconstituer les étangs comblés. Aves obtient la création d’une station ornithologique à l’intérieur même de l’usine. En 1992 on appelle Chertal l’hôtel pour cormorans et on y compte jusque 1000 têtes ! 

Ces structures ont été fortement endommagées par les crues de 1993 et 1995, et la Direction des voies hydrauliques les a fait démonter en 1998. Suite à cela le niveau de la Meuse en amont a baissé. L’alimentation en eau par le tuyau situé sous la berge est devenu insignifiant et l échelle à poissons amont n’apporte plus une goutte .  En 2011 le ministre en charge de la Nature Benoît Lutgen promet des travaux de désenvasement dans le cadre des travaux compensatoires octroyés pour la quatrième écluse de Lanaye. Promesse non tenue…

Une nouvelle chance s’annonce aujourd’hui avec la réhabilitation des friches industrielles d'Arcelormittal .

 

Un chapitre encore à écrire

Chertal a été construit sur le canal Albert par Espérance Longdoz, en réponse à son concurrent Cockerill- Ougrée qui s’était associé avec Arbed pour construire Sidmar sur le canal Gand- Terneuzen. Un demi-siècle plus tard Arcelor lance le projet Apollo de fermeture des sites continentaux. Lorsque Mittal met la main sur Arcelor il relancer l’usine. Mais la crise de 2008 le pousse néanmoins à fermer quand-même Chertal et Florange. Mittal accepte une mise sous cocon. Un accord tripartite prévoit l’assainissement par ArcelorMittal pour une affectation industrielle.

Dès le 8 mars, Martens Democom a entamé la déconstruction des 300 bâtiments, par cisaillement et par affalement. L’acier part par barge vers ArcelorMittal Gand. Tout devrait être terminé d’ici quatre ans. L’analyse des sols pourra alors être finalisée avant d’entamer la dépollution.  L’évolution des travaux est sur sdchertal.be.

J’ai l’impression que cet accord tripartite est aujourd’hui un chiffon de papier. Le 9 juin 2022 Willy Borsus déclare que “dans le cadre de la préparation des négociations avec ArcelorMittal, des groupes de travail ont été mis en place depuis plusieurs mois. Un premier groupe de travail concerne l’estimation du coût de la mise en œuvre des responsabilités environnementales propres à ArcelorMittal sur les 4 sites (Chertal, HF 6, HF B et la Cokerie d’Ougrée) dont l’acquisition est envisagée. Le second groupe de travail concerne la valorisation immobilière de ces sites. Ensuite, les négociations pourront réellement commencer entre la Sogepa et ArcelorMittal pour l’acquisition de ces quatre friches”.

J’en conclue que cet accord tripartite n’existe plus ! En plus, le ministre de l’Économie annonce qu’un montant de 90 millions est bien prévu pour ces missions, dont 40,9 millions d’euros ont déjà été débloqué ce 25 mai 2022… et confié à la Sogepa. “Ces montants serviront à financer l’acquisition, l’assainissement, les équipements et la reconversion des anciens sites sidérurgiques de la SA ArcelorMittal dans le bassin liégeois”. Une autre mission a été  confiée à la Spaque pour  constituer une réserve foncière de terrains stratégiques à assainir. 5,4 millions ont été alloués. « ArcelorMittal reste bien le pollueur… payeur, mais la Région souhaite aussi aller plus loin que “l’usage industriel” des terrains… Le coût de l’assainissement pour un usage industriel incombe à ArcelorMittal. Le Master Plan prend en compte des objectifs d’assainissement plus larges qu’un objectif de compatibilité avec un usage industriel dont la responsabilité financière incombe à ArcelorMittal. Des moyens publics sont donc indispensables pour financer ce différentiel de coûts d’assainissement ».

Apparemment, le pollueur… payeur s’en tirera à bon compte. Ce n’est pas moi que le dit, c’est un  ex-bourgmestre d’Oupeye : « toutes les analyses de ce groupe Sogepa-Spaque-Arcelor sont faites à partir de données environnementales fournies exclusivement par ArcelorMittal, alors que des prélèvements auraient pu être réalisés et étudiés par l’Issep, organisme public. C’est sur base des données fournies par le vendeur privé que sera déterminé le prix d’achat de ces terrains par la Région. C’est comme acheter un chat dans un sac ».

J’approfondirai ce sujet d’un autre blog.

Sources

Un groupe de riverains préconise, dans la perspective de la disparition des installations industrielles de Chertal et en se basant sur le principe des compensations à accorder aux riverains et aux pêcheurs, lors de bouleversements importants à caractère industriel, la création d’une zone tampon, à l’instar de celle du Trilogiport, la prolongation des liaisons au RAVeL, la création d’une zone naturelle en bord de Meuse, et  la nécessité d’oxygéner le Hemlot

https://docplayer.fr/37422798-Hermalle-sous-argenteau-site-unique-en-basse-meuse.html 

 http://hachhachhh.blogspot.com/2014/04/balade-au-hemlot-des-castors-des.html

Franck Vernier Les abris de la position fortifiée de Liège en mai 1940 http://www.clham.org/050511.htm



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