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Voici la balade party.
Notre balade a trois thèmes : l’histoire de notre maison médicale (MPLP
fête ses 50 ans cette année) ; la lutte des femmes de la FN pour l’égalité
salariale ; et le projet immobilier dans la bande verte entre la rue du
Bon-Air et du 3 juin.
Entre les deux usines
Notre premier arrêt
est ‘entre les 2 usines’ (rue J-M Browning).
L’entrée emblématique de la première usine, est pour notre prochain arrêt. La deuxième a été construite vers 1930. La
grande entrée est souvent associé à la grève des femmes de 1966. Mais les assemblées
de la grève de 1966 se faisaient dans la nouvelle usine au Pré Madame, dans le
réfectoire au premier étage. L’expo sur cette grève s’est tenu d’ailleurs dans
ce bâtiment. La bâche qui en ornait l’entrée est toujours là.
Après 1945 on a commencé à monter ici les premiers moteurs à réaction pour l’armée. Lorsque l’usine des moteurs a déménagé aux Hauts Sarts cette friche industrielle a été achetée par un promoteur immobilier. Comme la démolition de cette usine tout en béton dépassait la valeur du terrain, il a proposé de construire 400 logements sur le toit. Il avait commencé à vendre les premières maisons (visibles de la rue des Monteux), mais ses assises financières étant trop faibles devant ce projet énorme, il est tombé en faillite. Nous voilà avec une friche au carré, au beau milieu de notre village.
La grande entrée, Voie de Liège.
Notre deuxième arrêt
est devant la grande entrée, Voie de Liège. Dans le fond, on voit les bâtiments
de la première usine de 1900. Depuis sa fondation elle a été conçue pour
remplacer le travail d’armurier qualifié par des gens sans qualification, en
partie déjà des femmes. Lorsque l’Europe accepte dès 1950 le principe ‘à
travail égal, salaire égal’ la Fabrique Nationale adapte ses définition de
fonctions. Aucune différence de salaire était justifié par le genre, mais pour
des jobs qualifiés, et même pour se perfectionner dans l’école de l’usine, il
fallait un diplôme d’enseignement technique. Or, la toute grande majorité des
filles sortait de l’enseignement professionnel (couture etc.). Comme ce système
était tellement sournois il a fallu une nouvelle grève en 1974, beaucoup moins
connue, pour imposer une toute relative égalité salariale. Le plafond de verre
est toujours là !
MPLP rue de l’Economie
occupation MPLP rfue Louis Demeuse
Notre arrêt suivant
est dans la rue de l’Economie, deuxième implantation de MPLP à Herstal, après
la rue Louis Demeuse. A cette époque les carreaux de notre maison Médicale ont
été cassées par les fascistes d’Agir.
Nous avons été soutenus par toute la communauté herstalienne. Le 1 décembre
1992 cette implantation devient trop petite et MPLP achète de la maison de
l’Avenue Ferrer où il y a de la place pour deux cabinets médicaux, une salle
d’attente intégrée au secrétariat, une salle de réunion et une grande salle en
arrière qui nous donner la possibilité d’organiser des conférences et même des
petites fêtes. Le prix de 2.800.000 francs était une aubaine que nous n’avons
pas voulu laisser passer : l’expert l’avait estimé à 4.300.000. Plus de
cent bénévoles ont fourni un travail pour un montant de plus d'un million de
francs. Je vous laisse convertir les francs en euros.
La crèche :une revendication
réalisée de la grève des femmes de 1966
La crèche de l’Avenue d’Alès est un résultat bien vivant de la grève des femmes. A l’époque l’usine emploie 13.000 personnes dont 4000 femmes. La crèche applique une pédagogie progressiste développée par Emmi Pikler, une pédiatre hongroise qui dirige en 1946 un orphelinat à Budapest. Pour Emmi Pikler le bébé était un puissant acteur de son propre développement.
Des tests Covid MPLP au pied des
tours Piedboeuf.
Via la rue de la
Malgagnée nous gagnons la rue Christophe
d’où nous avons une belle vue sur les tours de Piedboeuf. Lorsque Inbev refusait
de réagir face à quelques travailleurs touchés par le Covid, le délégation a
demandé de venir faire des tests devant l’entrée de l’usine.
Ce beau panorama est
un bel exemple de la bande verte qui parcourt Herstal : à l’époque il
était difficile de construire sur les flancs de coteaux, mais aujourd’hui les
promoteurs immobiliers y voient des
belles opportunités. Cette rue est aussi un bel exemple d’aménagement en zone
de rencontre ou résidentielle. Pour le code de la route – article 2.32 et 22
bis – c’est une zone où l’habitat est la fonction prépondérante et la vitesse
limitée à 20 km/h. Les piétons peuvent utiliser toute la largeur de la voie
publique, les jeux y sont autorisés. Les conducteurs ne peuvent mettre les
piétons en danger ni les gêner, au besoin ils doivent s’arrêter. Ils doivent en
outre redoubler de prudence en présence d’enfants. Le stationnement se fait sur
des emplacements de couleur différente.
Rue derrière les Haies : des
baraques Albert
La rue se termine en sentier que nous remontons pour déboucher dans la rue Haute Préalle. Nous faisons, tout au début de la rue du Bon Air, un crochet par la rue derrière les Haies, avec ses baraques Albert, achetées par le bourgmestre Hubert Sacré, en 1928, pour palier à la crise du logement créée par le creusement du Canal Albert et la construction de la nouvelle usine de la FN que nous avons vu au début de notre balade. Ces baraques avaient été construites en 14-18 par et pour les soldats belges internées en Hollande. Le Fonds du Roi Albert les a achetées pour reloger les sinistrés de guerre. C’était donc déjà la troisième fois que ces baraques avaient été montées et démontées. Presqu’un siècle plus tard, des dizaines de ces baraques sont encore habitées.
La rue Pré des Communes et la
soi-disante tragédie des ‘Commons’
Nous arrivons via un
petit sentier dans la rue Pré des
Communes. Une partie de ces prés communs étaient toujours aux mains de la commune
de Herstal en 1928 et c’est pour cela que nous y trouvons encore pas mal de ces
pavillons Albert. Ily a 50 ans les néolibéraux ont avancé la thèse de «la tragédie des communs ». Selon
eux, par la force des choses, ces terres communes sont surexploitées, et il faut
donc les privatiser. Depuis des historiens ont prouvé qu’il y avait des règles
très strictes, parfois non écrites, qui organisaient l’exploitation de ces
terres. Ce qui n’a pas empêché ces chevaliers de la privatisation de persister
dans leur erreur. Aujourd’hui on ne se limite pas à privatiser les communs. On
vend des villes, à Cannes, au Mipim.
Nous n’avons pas le
temps de descendre les Prés des Communes (sauf pour ceux qui seraient fatigués
ou pressés de rejoindre la fête en bas), mais ces potagers bien entretenus
montrent encore sous un autre aspect cette bande verte. Nous verrons son
prolongement du côté du 3 Juin. La ferme abandonnée vers 1950 venait jusqu’ici.
Et déjà maintenant des gens essaient de vendre ces terres comme terrain à
construire.
Au bout de la rue du Bon-Air :
les terrasses de la Meuse
Nous avons un premier aperçu du projet de lotissements entre la rue du Bon-Air et la rue du 3 juin à partir des appartements de la SRL au bout de la rue Bon-Air. La cour de ces appartements installés dans les anciens ateliers de la SRL donne sur une particularité géologique intéressante : les terrasses de la Meuse. Lorsque la ‘formation de maestricht ‘s’est soulevée, suite à plusieurs tremblements de terre, la Meuse a dû recreuser son lit. Ces terrasses ont à leur tour été creusés par des petits ruisseaux comme le Rida. Mais les terrasses des Monts sont restées telles quelles et donc assez faciles à reconnaître même par un non-géologue. Si nous poussons la barrière de la cour nous avons une belle vue sur cette terrasse. C’est en-dessous qu’un promoteur essaye de construire. La cellule GISER (Gestion Intégrée Sol – Erosion – Ruissellement) demande un talus d’une cinquantaine de cm en bas de la cour de ce bloc d’appartements (qui a déjà un problème de caves noyées). A mon avis, cette diguette en bord de l’esplanade ne fera que de concentrer les eaux de ruissellement dans les noues qui ceinturent le projet et remplir plus vite le bassin aérien prévu à hauteur de l’Impasse Jehansson.
La cité des Monts
Le sentier entre
Bon-Air et Trois juin ayant disparu, nous sommes obligés de remonter la rue J-M
Courard et la rue Muraille. Sur notre gauche la cité des Monts dont les
premières maisons ont été construites dans le même contexte de pénurie de
logements de 1928. Les maisons en briques jaunes ont servi à loger les mineurs
qu’on avait fait venir d’Italie et ensuite de Turquie etc. et qu’on avait logés
dans les baraques construites par les allemands pour leurs prisonniers de
guerre. Le complexe du Spar s’appelle Bois d’Orange. Les Princes d’Orange,
Seigneurs de Herstal, ont été les premiers à privatiser les communs du Bois
d’Orange qui était plutôt situé du côté de Wandre.
Les lotissements
derrière couvrent le Centre Sportif Coq Mosan de la FN. Ce doublement des surfaces bâties et
l’imperméabilisation qui l’accompagne est limite pour l’égoût de la rue du 3
juin qui se met en charge.
L’Impasse Jehansson et ses caves
noyées
Nous voyons les résultats plus bas, à l’Impasse Jehansson, où à chaque orage un peu important l’égoût refoule et noie les caves. Le promoteur a fait couper les nombreux arbres sous prétexte de faire des sondages pour mesurer la perméabilité du sol. En effet, les stations d’épuration n’aimant pas de l’eau propre, l’urbanisme interdit aujourd’hui d’envoyer les eaux pluviales dans l’égoût. Théoriquement, un projet de lotissement doit pouvoir absorber toute pluie. Dans ce cas-ci le promoteur a prévu des noues, dans le plus important se trouve en-dessous du mur de séparation avec cette impasse. J’ai l’impression que ces normes ne tiennent pas compte des gros orages. Or, l’arrière de toutes les maisons du 3 juin et de la rue D. Janson est dans un axe de ruisselement.
La rue de la Xhorrée et sa galerie
d’exhaure
Nous prenons un peu
plus bas la rue de la Xhorrée sur notre gauche. La galerie d’exhaure principale
des charbonnages sur les Monts de la concession de Bonne Espérance passe en
dessous de la rue des Sept Bonniers derrière MPLP.
On peut encore une fois se rendre compte ici de la variété des paysages de la bande verte. Nous descendons la rue Malvoye (un pléonasme) pour un petit arrêt dans la rue Louis Demeuse où Lieve Dehaes a commencé notre maison médicale en pleine grève des médecins. En novembre 1984, sur ordonnance de l’ordre des médecins, un huissier devait venir saisir les meubles des médecins du peuple Johan et Lieve ; du 12 au 22 novembre la maison médicale a été occupé, jour et nuits, par des sympathisants de la FN, de et Cockerill Chertal et de l'immigration espagnole et italienne. L’huissier a jugé opportun de ne pas se présenter.
Le tribun Célestin Demblon
Nous rejoignons la rue Célestin Demblon. Cet instit dans l'enseignement communal de Liège avait été révoqué par l'échevin libéral qui lui avait reproché d'avoir employé le mot socialisme. Lors des élections de 1894, il avait battu l'ancien ministre libéral Frère-Orban. En 1918 il n'est pas resté insensible au grand espoir que la création de l'Union soviétique a fait naître: «Je suis pour la révolution russe, qui constitue une forteresse pour la classe ouvrière du monde entier». La bourgeoisie concède en 1918 le suffrage universel par peur du bolchévisme. Le 13 Juillet 1922 il se fait attaquer durement pour son pacifisme à la Chambre des représentants, y compris par la gauche socialiste. La Fédération socialiste liégeoise « constate que Demblon n'a pas régulièrement payé ses timbres d'affiliation et s'est exclu de lui-même ». Elle lui laisse jusqu’au 2 décembre 1924 pour se rétracter. Il serait sans doute devenu le premier parlementaire communiste de ce pays si la mort ne l'avait emporté brusquement le 12 décembre 1924.
Le parking du CPAS dans la rue la rue
Désiré Janson
L’Athénée est de
l’architecte Joseph Moutschen qui a marqué
Herstal : la statue du roi Albert à l’entrée du canal, le Pont-barrage de
Monsin, la station de pompage n°1 à Herstal, ainsi que le Palais des Fêtes (ex
patinoire de Coronmeuse).
Nous faisons un petit
crochet vers le parking du CPAS dans la rue Désiré Janson. Deux couples y coupent
régulièrement l’herbe pour permettre à leurs enfants d’y jouer. Là on voit
physiquement ce que cet espace vert signifie pour les riverains. Des sentiers partent dans tous
les sens. Des enfants y ont construit une cabane.
On se rend compte de sa richesse écologique: les bouleaux ‘pionniers’ qui ont colonisé ces terres agricoles abandonnées se voient concurrencer déjà par les chênes. Ce site est un ensemble d'anciennes prairies abandonnées de longue date qui ont été progressivement reconquises par la forêt, au point de représenter une part importante de la surface forestière de la commune! Je vous conseille de lire le rapport sur la biodiversité.
La rue des Sept Bonniers
Avec la rue des Sept
Bonniers, nous sommes sur les terres confisquées au Prince-évêque lors de la
révolution de 1789. On qualifiait de bande noire les gens qui achetaient ces
biens comme le citoyen Behr qui les vend en 1830 à la famille Brixhe (qui a une
rue à con nom derrière MPLP)..
Le charbonnage de
Bonne Espérance achète ces ‘sept bonniers’ en 1880 pour y installer un raccordement
au chemin de fer de son puits du Moulin à vent, au croisement des rues Paradis
et Emile Muraille. En dessous des Sept Bonniers passe la Xhorre où exhaure des
puits de l'Espérance sur les Monts. En 1913, le Charbonnage permet à la FN
d'écouler ses eaux dans cette xhorre qui débouchait dans le canal
Liège-Maastricht. Le bonnier est une unité de mesure de surface. Attention
avant d’acheter un bonnier : la notion est très élastique. Le Bonnier liégeois
faisait 8 716 m2, mais ailleurs il pouvait faire 14 000 m2.
Il ne nous reste qu’à
rejoindre la fête !
Liens
https://hachhachhh.blogspot.com/2020/12/herstal-le-projet-bon-air-3juin-et-la.html
http://hachhachhh.blogspot.com/2015/09/balade-sante-mplp-herstal-sur-lancienne.html
http://hachhachhh.blogspot.com/2014/08/demblon-en-juin-1899-au-parlement-si-le.html
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