En septembre 2019 notre balade-santé MPLP Herstal a fait le tour du potager collectif du Coin de terre, le plus grand de Wallonie. Mais en 2017 on demande de ne plus consommer les légumes : les quantités de plomb, cadmium, cuivre et zinc présentes dans la terre aux quatre coins du jardin potager sont jugées "affolantes" par une scientifique spécialiste des sols, qui dit n'avoir "jamais vu ça". Le Logis Social demande de ne plus consommer les produits de la terre et mandate le laboratoire Phytocontrôle pour analyser les légumes qui dépassement les valeurs-seuil pour plusieurs métaux lourds et HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques).
On lance alors un bio-monitoring médical des
jardiniers par l’ISSeP. 93 acceptent ; 85 d’entre eux présentent des
teneurs au plomb, au cadmium et à l’arsenic plus élevées que le seuil autorisé.
Seuls huit ne présentaient aucune contamination. On les invite de poursuivre
l’étude avec leur médecin traitant, pour voir s’ils fument beaucoup, si leurs
canalisations sont encore en plomb, etc. On élargit aussi ce monitoring à tout
le quartier, y compris Droixhe, de l’autre côté du chemin de fer
Le Service public de Wallonie s’engage à une
recherche historique sur le remblai, antérieure à 1930 (Sud Presse 10 jan. 2019 et Llb 10/1/2019 ).
C’est interpellant, puisqu’à première vue ce
qu’on appelle des ‘remblais’ ont été de tout tempsdes terres agricoles.
Les broyeurs à mitraille wallons
Voilà qu’on nouvel élément relance mon
attention.
Début février 2020 Alain Jennotte du Soir
lance l’alerte sur un rapport rendu en octobre par le service de toxicologie de
l’hôpital universitaire de Liège, à la demande de la Région wallonne, sur les
broyeurs à mitraille wallons spécialisés dans le recyclage des voitures.
Seraient-ils responsables d’importants rejets de PCB, des substances
extrêmement toxiques ? Dans les retombées atmosphériques autour des broyeurs et
dans des prélèvements réalisés dans les boues de lavage des gaz et des
poussières on trouve plusieurs variantes de PCB, dont ceux de « type
dioxine ». Les dépassements sont qualifiés de « spectaculaires » pour la
plupart des polluants mesurés. Les niveaux de dépassement et la dangerosité des
produits chimiques concernés sont tels que l’on peut parler de « danger qui met gravement en péril la
protection de l’environnement et la sécurité ou la santé » des travailleurs
du site et des riverains. La ministre Céline Tellier (Ecolo) demande une étude
scientifique et juridique. Depuis, rien.
Le problème n’est pas nouveau. La plupart des
exploitants contestent des normes plus strictes devant le Conseil d’Etat depuis
plusieurs années. En 2017 déjà le ministre de l’Environnement Carlo Di Antonio
(CDH) avait été alerté par la commune de
Courcelles pour les rejets de plusieurs broyeurs de recyclage des voitures. Les
dépassements des normes de PCB dépassaient plusieurs dizaines de fois les
valeurs d’émission autorisées.
Di Antonio demande aux services régionaux
d’amender les autorisations d’exploitation ; les valeurs limite d’émission
devront être uniformes pour toutes les entreprises du secteur (Le
Soir 7/02/2020).
Cela m’a mis la puce à l’oreille. Si ces
broyeurs à mitraille d’aujourd’hui sont si polluants, qu’en est-il de ce
marchand de mitrailles de Bressoux, fermé en 2010 et dépollué au frais du
contribuable ? N’y aurait-il pas un lien avec la pollution détectée sur
les hauteurs de Bressoux ?
1994 : des scellés sur le chantier de mitraille
Et si cette pollution était partie de la Cour aux marchandises SNCB Bressoux,
connu aussi sous le nom Cobetra (Aujourd’hui les transports Cobetra ont été repris en 1990 par
Galliker, un transporteur suisse, qui s'installe en 1991 à Milmort avec une flotte de 55 camions et 70
personnes). Il y a 70 ans, une partie du site a été
mis en location à diverses PME (Total, Salaco, Médart & Fils et LIDL), avec
notamment des activités de traitement des métaux, de ferrailleurs, de recyclage
de pneus et de fabrication d’éléments en béton. Christian Médart, et d'autres
démolisseurs industriels avant lui y ont entreposé tout et n'importe quoi (La
Meuse 24 fév. 2014). On y a également relevé du
stockage d’hydrocarbures, de charbon et d’agglomérés.
J’ai retrouve une première trace de
réclamation le 3/3/94 (ce qui ne veut évidemment pas dire qu’elle a commencé à
cette époque). Le Conseil de quartier de Bressoux invite les riverains du dépôt
de mitraille Médart à faire état de leurs éventuelles réclamations. Six mois
plus tard, la police de l'environnement et du Service de salubrité et sécurité
publiques (SSSP) interviennent ; le commissaire Tonneau et l'inspecteur Huygen
apposent les scellés sur le chantier de mitraille exploité par Christian et
Alain Médart, sur base de quatre infractions:
- l'absence de permis de bâtir;
- le non-respect de la zone de protection
spéciale contre la pollution atmosphérique (art. 6 de l'arrêté du 26 juillet
1971);
- les atteintes au Règlement général sur la
protection du travail (titre 1, chapitre 2);
- et le mépris de certaines des dispositions
du décret wallon sur les déchets (art. 15 du décret du 5 juillet 1985).
Police et SSSP évoquent aussi l'incinération
de câbles électriques comme source importante
de pollution atmosphérique... Pourtant, quelques mois plus tôt les
exploitants s'étaient engagés à ne plus incinérer de déchets sur leur chantier
de la rue Defrance.
Cela dit, « les
autorités restent conscientes de l'utilité du dépôt Médart, qui récupère chaque
semaine de 300 à 400 tonnes de ferraille (soit un chiffre d'affaires de 16
millions par an). Il va sans dire que les scellés seront levés, précise M.
Moreau, chef de cabinet du bourgmestre, dès que M. Médart sera en ordre »
(Ricardo Gutierrez Le Soir 24/09/1994).
2010 des nettoyages par le feu intempestifs
Je n’ai pas l’impression que M. Médart s’est
mis en ordre. On recommence à s’intéresser à ses activités en 2008, lorsque
tombent 5 millions de fonds Feder et d'argent régional pour "requalifier”
les friches industrielles qui courent sur un kilomètre. Le journaliste de La
Libre titre : « Demande d'urgence frères Dardenne pour
sublimation ou mère Europe pour résurrection. Terrains vagues et hangars
effondrés, jusqu'à la centrale électrique et l'abattoir que longent l'autoroute
et le fleuve. Seules activités, à deux pas des barres d'immeubles de la place
Louis De Geer, celles de ferrailleurs, grues et presses bruyantes parmi des monceaux
de carcasses de voitures » (La Libre Belgique 2 août 2008).
Apparemment, cette ‘demande d’urgence’ n’a
rien donné puisque le conseil de
quartier doit une nouvelle fois tirer la sonnette d'alarme en 2010, à quelques
jours avant que l'entreprise devait quitter le site: «Les riverains se plaignent notamment de nettoyages par le feu
intempestifs » (La Dernière Heure 29 mars 2010).
Des forages sur la partie "Oxyméco" et "Médart"
L’ampleur du désastre écologique apparaît un
peu plus tard dans l’année, lors de 13 forages
sur la partie "Oxyméco" (2,5ha) et de 13 forages sur la partie
"Médart" (2ha). Il y avait déjà 6 piézomètres des campagnes
précédentes crépinés dans les graviers de Meuse. Avec les 26 de la campagne de
2010 cela fait 32, plus 3 piézomètres dans la nappe des remblais.
"L’interprétation
de l’ensemble des résultats analytiques du sol et des eaux a été réalisée sur
base des normes du décret relatif à la gestion des sols adopté par le Parlement
wallon le 5 décembre 2008 (décret ‘sols’)".
Les remblais présents sur la partie
"Oxyméco" présentent des pollutions en métaux lourds, en benzène, en
hydrocarbures aromatiques polycycliques mobiles et peu mobiles, en huiles
minérales, en composés organo-chlorés halogénés extractibles et en
polychlorobiphényles. Les échantillons de terrain naturel analysés sur cette
même partie présentent des pollutions en métaux lourds, en hydrocarbures
aromatiques polycycliques peu mobiles, en huiles minérales et en composés
organo-chlorés halogénés extractibles.
Les remblais présents sur la partie
"Médart" présentent des pollutions en métaux lourds, en xylènes, en
hydrocarbures aromatiques polycycliques mobiles et peu mobiles, en huiles
minérales, en composés organo-chlorés halogénés extractibles et en
polychlorobiphényles. Les échantillons de terrain naturel analysés sur cette
même partie présentent des pollutions en métaux lourds, en hydrocarbures
aromatiques polycycliques mobiles et peu mobiles et en composés organo-chlorés
halogénés extractibles. Les échantillons d’eau souterraine prélevés au niveau
de la nappe des remblais sur la partie "Médart" présentent des
pollutions en hydrocarbures aromatiques polycycliques mobiles et peu mobiles.
Au niveau de la nappe des graviers de Meuse, une pollution en métaux lourds a
été mise en évidence
Les échantillons d’eau souterraine prélevés au
niveau de la nappe des remblais sur la partie "Oxyméco" présentent
des pollutions en huiles minérales. Du produit pur a également été mis en
évidence au niveau d’un piézomètre. Au niveau de la nappe des graviers de
Meuse, une pollution en huiles minérales a été observée. Du produit pur a
également été mis en évidence dans plusieurs piézomètres (souce https://bressoux-droixhe.blogs.sudinfo.be/archives/tag/droixhe/index-68.html
Patrice Lempereur 06/01/2012).
Est-ce farfelu de faire un lien avec la
pollution détectée dans les potagers de Bressoux ?
2014 un bidonville de Calcutta. Mère Teresa en moins
En 2008 on évoque les
frères Dardenne. En 2014 on se croirait dans un bidonville de Calcutta. Mère
Teresa en moins. Le journaliste C.
Vrayenne de la Meuse du 24 février 2014 titre : « Misère humaine. Des nouveaux ‘chercheurs
d'or’ retournent la boue à mains nues en quête de métaux. Un gamin a 11 ou 12
ans au sourire large et sincère, explique en toute franchise que «oui», il
«fouille le sol à la recherche de bouts de ferrailles». «Avec tes mains?» «Oui,
et parfois ça blesse», reconnaît-il en regardant ses mains qui ne sont que deux
amas de boue craquelée. Il accompagne une femme – sa mère, dit-il – qui, pliée
en deux, ratisse la gadoue de cette poubelle à ciel ouvert au cœur même de
Liège. Quand la pelle achoppe contre un déchet dur, le garçon se baisse et
sonde la terre de ses doigts. Sa vie est ici, dans ce remake de Germinal.
Peut-être l'aime-t-il. Sans doute n'en connaît-il pas d'autre. Non loin, trois
hommes effectuent le même labeur, mais à la pioche, pour aller plus profond.
Propriété de la SNCB, le site doit accueillir le dépôt du futur tram de Liège. En
attendant, chaque jour, jusqu'à une vingtaine de «glaneurs» arpente le site
pour farfouiller dans les entrailles du cloaque. Fer tordu, bouts de plomb,
fragment d'alu et parfois – ô miracle! – du cuivre. LA pépite de ces chercheurs
d'or du XXIe siècle! Bingo, ça va payer chez les récupérateurs installés non
loin, aux abords de l'île Monsin ».
2002-2008: Christian Médart et les mitrailles d’ArcelorMittal
Ce qui suit n’a pas de lien direct avec la
pollution, mais je trouvais que ça avait sa place ici. Fin 2011 a eu lieu le
procès dit « ArcelorMittal » 30.000 tonnes d’acier detournées dès 2003. Les
onze prévenus travaillaient chez ArcelorMittal (responsables des pesées des
chutes provenant du « finishing » de Kessales, Tilleur, Marchin…), chez Shanks
ou au sein d'entreprises sous-traitantes. En février 2009, ils avient été
écroués à Lantin. Deux d'entre eux sont des ferrailleurs bien connus : René
Franchi et Christian Médart, établis à Bressoux et Gomzé-Andoumont, ont écoulé
la marchandise à l'étranger.
C'était portes ouvertes,
entre 2002 et 2008, chez ArcelorMittal. On l’a vu parce que Liège consommait
beaucoup plus de ferraille que dans ses autres usines. Les chauffeurs
chargeaient une certaine quantité, puis on remettait sept ou huit tonnes de
plus d'une qualité différente : « J'allais
déposer une partie pour le compte de Shanks chez ArcelorMittal et le surplus
était amené chez le ferrailleur. On se donnait rendez-vous dans un café avec
Médart, et là il nous remettait une enveloppe à chacun». Franchi serait
intervenu plus tard, en offrant un peu plus. «On chargeait la marchandise chez Shanks, mais au lieu d'aller la
déposer à Chertal on la déposait chez Franchi ». . Ou on partait avec deux camions pleins, puis
d'en envoyer un chez le ferrailleur pendant que le second était pesé deux fois.
Cela rapportait 3.750 euros par camion détourné
René Franchi a perçu
1.800.000 €. Christian Médart avoue avoir touché 40.000 €. Les trois convoyeurs
de mitraille sont en aveux pour 400.000 €, 293.000 € et 70.000€. Le grutier de
chez Shanks avait touché 100.000 €. Les deux employés d'ArcelorMittal, le chef
de service qui délivrait les bons et le préposé à la pesée, avaient chacun reçu
80.000€. Même les simples guetteurs percevaient 10.000 € pour ouvrir l'oeil. Ce
qui fait un total de 3 millions d'€. Or, ArcelorMittal évalue son préjudice à
10 millions d'€...
(sources La Meuse 26 octobre 2011 et Le Soir 15 novembre 2011.
Voir aussi les notules du Procès contre Christian Médart et René Franchi).
Un bilan historique
Fermons cette parenthèse que j’ai mentionné
parce que ça situe un peu ce milieu des marchands de mitraille. Vers 2008 on envisage donc la dépollution
du site. Ca a pris du temps ! Et ça coûtera de l’argent !
En 2009 on fait un bilan historique pour la
phase 1. C’est en principe une approche intéressante. Plutôt d’évacuer tout
vers des centres agréés, en localisant ce qu’il y a eu comme activité on peut
cibler la dépollution..
Le site de la « Cour aux marchandises » s’est
développé dès 1930. Il appartenait alors à la SNCB. Le terrain a été comblé
avec des remblais divers afin de le protéger des crues de la Meuse. On y a
amené des scories, cendrées, briquaillons et schistes de terril sur une
épaisseur de 4 mètres. Il y a probablement déjà une pollution dans ces
remblais. (Voir le blog du comité de Bressoux cité plus haut : « Les
échantillons d’eau souterraine prélevés au niveau de la nappe des remblais sur
la partie "Médart" présentent des pollutions en hydrocarbures
aromatiques polycycliques mobiles »).
Une partie de ce site remblayé appartenait à
la SNCB (le site a aussi servi de zone de délestage à la gare de formation de
Kinkempois). Selon le plan de secteur 42/2 (AR 26/11/1987), le site est en zone
d’activité économique mixte pour sa partie nord, en ce compris la zone
"Oxyméco" et en zone de service public et d’équipement communautaire
pour sa partie sud, en ce compris la zone "Médart".
La gare de Bressoux a servi aussi comme zone
de délestage pour la gare de Kinkempois
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, des
concessions ont été octroyées à plusieurs sociétés dont des ferrailleurs. Plus
d’une trentaine d’entreprises et d’exploitants y ont développé des activités
diverses, notamment le stockage de carburants, d’huiles minérales et de
charbon, le recyclage des métaux, etc. Des sociétés qui sont restées là jusque
fin 2012, avec Oxymeco qui cesse ses activités, et le déménagement de Médart en
octobre 2013. Nous venons de voir sous quelles conditions.
Il y avait aussi Cobetra, transport combiné,
principalement par conteneurs, avec une agence en douane (Sud
Presse 17 juil. 2017).
2014 Des forages et dépollution
Les deux années suivantes on fait des études
d’orientation et de caractérisation (phase 1, 2 et 3). Le bilan historique est
terminé pour la phase 2. J’’ai décrit
plus haut les forages.
En 2014 – 2015 on dépollue les parties Médart
et Oxyméco. On évacue 120.000 tonnes de terres polluées: des huiles minérales,
des métaux lourds, des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), des composés
organochlorés (EOX) : les mêmes polluants qu’on a retrouvés aux jardins
communautaires. Les fonds européens financent à hauteur de 7,8
millions d’euros.
2017 De nouveaux travaux à la Cour aux marchandises
En 2017, en pleine crise politique, Carlo Di
Antonio (CDH), ministre de l’Aménagement du Territoire, fait passer un arrêté pour la seconde phase
de réhabilitation. Des nouveaux travaux de déconstruction sélective sont entrepris
par la SPAQuE, sur les parcelles devant accueillir la Foire internationale de
Liège (FIL) et les infrastructures du tram liégeois. Les gravats sont évacués
vers des centres de traitement agréés. Ce qui permet encore une fois des investigations
dans les parcelles qui ont autrefois accueilli des halls de stockage, un
supermarché, un vendeur de charbon, une entreprise de location de conteneurs et
un ancien bâtiment des douanes. Les travaux de cette phase sont financés par
les FEDER (programmation 2014-2020) et par le Plan Marshall 2.vert. Cette phase
2 a coûté aussi 7,755 millions d’euros (La Dernière Heure 5 oct. 2017
En 2017 et. Le Soir 18 juillet 2017). En 2019 la
SPAQUE assainit encore un spot de pollution sur la partie dite « Simonis ». Cet
assainissement « participera ainsi à
la renommée et à l’image de la Ville de Liège au niveau
international »(sic).
Une paire du charbonnage
Plus de 15 millions d’argent public a donc été
dépensé pour cette dépollution. C’est quand même un peu étonnant que personne
n’a pensé à vérifier un éventuel lien avec la pollution au-dessus de Bressoux,
dans ces jardins familiaux. D’autant plus qu’il n’y a rien d’autre qui pourrait
l’expliquer. Certes, il y a eu un peu d’industrie dans la rue de Moulin. J’ai
retrouvé, sans prétendre l’exhaustivité, les Anciens Etablissements Dehousse
frères, Société anonyme pour la Fabrication d'Appareils d'Eclairage et Articles
de Fantaisie en Cuivre, et
l’entreprise de construction Moury,
qui à l’occasion de son centenaire en 2018 a installé son siège à Ans, en
quittant son siège historique de Bressoux.
Et puis, il y a eu la paire d’un charbonnage au
dessus du Thier du Bouhay et de la rue Bois-Mangon, là où il y a aujourd’hui
une plaine de jeux. En 1859 les Charbonnages de la Chartreuse et Violette y creusent une galerie
horizontale de 1.480 mètres, avec deux puits: la «Sainte Famille» (dans
l’ancienne plaine de manœuvres, et « Robermont », près du monument aux morts de
14-18. L’entrée se trouvait dans la cave d’une maison de
la rue Bois-Mangon, détruite
pendant la seconde guerre mondiale. Lors de cette guerre des particuliers sont
encore venus s’approvisionner en charbon. La société produit en 1913 86.000 tonnes. Elle ferme en 1933. Je n’ai pas de données sur
l’emplacement exact de la paire, mais elle ne couvrait que l’extrémité du site.
Je ne prétend pas que les charbonnages de cette époque étaient des modèles de
production respectueuse de l’environnement, mais je n’en connais aucun qui est
à la base d’une pollution comme on vient de découvrir au ‘Coin de Terre’ de
Bressoux.
photo elisabeth slegers plaine jeux rue Mangon |
Je
crois qu’il est important de déterminer la source de cette pollution, afin de
déterminer les possibilités d’une dépollution. Si celle-ci serait
superficielle, amenée par le ‘nettoyage’ par le feu de câbles électriques et
d’autres saloperies, il y a peut-être moyen de sauver cette initiative
centenaire qui est quand même autrement plus écologique que beaucoup d’autres
initiatives d’agriculture urbaine. Et, sans rentrer dans les détails, il y a
plusieurs catégories de dépollution, avec au-dessus du classement les terrains
aptes à l’horticulture. Suis-je parano en me pensant que certains promoteurs
immobiliers peu scrupuleux verraient d’un bon œil que ce poumon vert au-dessus
de la Ville serait déclaré inapte pour ces jardins potagers ?
Liens
https://hachhachhh.blogspot.com/2019/08/50ieme-balade-sante-mplp-herstal.html
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