samedi 16 novembre 2019

53ième balade-santé MPLP Herstal : Oupeye, ses vestiges miniers, son château Curtius et son abbaye de Vivegnis


Notre 53ième  balade-santé MPLP Herstal, le 8 décembre, part à 10h pile sur le petit parking rue Wérihet, juste après le croisement avec la rue en cul-de-sac du Bois de l’Habbay, en venant du rond-point de la rue d’Argenteau, en bas du pont sur le canal.
Nous avons aussi notre  rendez-vous habituel à 9h30 devant notre Maison Médicale Médecine Pour le Peuple, Avenue Francisco Ferrer 26, à Herstal, d’où nous partons en covoiturage vers Oupeye.
Le clou de notre balade sera une visite à l’areine de Nopis, vestige ancestral des premiers charbonnages dans le coin. L’idée de départ était de suivre cette areine de son aboutissement au puits Collard, dans la campagne des Monts, jusqu’à son œil à Hermalle-sous-Argenteau. Cela aurait  permis à ceux et celles que ça intéresse de rendre visite, après la balade, au plus petit village de Noël, à Milmort. Mais c’était compliqué à organiser : cela fait 7 bons kilomètres et il aurait fallu organiser le covoiturage pour revenir à notre point de départ. Et surtout,  le deuxième dimanche du mois tombe trop tôt cette année (nos balades-santé, c'est chaque deuxième dimanche du mois): le seul et unique chalet de Milmort n’ouvre que le 13 décembre!
Nous gardons donc le concept de balade en boucle et nous suivrons +-  le trajet la balade ‘Alpaide’ balisée par la commune d’Oupeye, avec à la fin la visite de l’areine.

L’effondrement d’un puits d’aérage au dessus d’une chambre à coucher

Oupeye est la «capitale wallonne de la fruiticulture», avec ses 150 ha de poiriers et de pommiers, sans compter les vignes! Et le Pek'Oupeye n'est pas le péket du houilleux, c’est sur base de fruits. Peu de personnes associent encore Oupeye à un passé minier, qui est pourtant bien là, même si ces souvenirs ne reviennent qu’à l’occasion d’un accident, comme en2012, avec l’effondrement du puits d’aérage du siège d’Oupeye – dit « Pieter», rue Cockroux. En 1974 quelqu’un avait construit une annexe au-dessus de ce puits, pour en faire sa chambre à coucher. Et il y avait envoyé ses eaux usées et l’eau de pluie. Quarante ans plus tard l’habitation a été évacuée sur arrêté du bourgmestre, avec sécurisation d’urgence pour empêcher l’extension de l’effondrement et la ruine totale de l’habitation. Il a fallu remblayer en urgence le puits avec 200 m³ de béton.
Ce puits « Pieter »  appartenait à la houillère Biquet-Gorée qui avait arrêté l’exploitation en  1919. L’administration avait ordonné la mise en sécurité des 2 puits comme condition d’abandon, avec remblayage des 2 puits + voûtes + serrement de la galerie à l’accrochage. Apparemment, ce travail a été mal fait. La preuve un siècle plus tard !  Pourtant, en 1920, la concession avait été déclarée ‘déchue’, ce qui vaut décharge pour les propriétaires qui peuvent se partager ce qui reste de la concession. Ce qui explique qu’en 2012 le frais sont pris en charge par l’administration – en l’absence de concessionnaire -  et imputés au budget dgo3 .
Cet effondrement a fait l’objet d’un colloque en avril 2014.
effondrement du puits d'aerage photo dgo3
Le puits d’extraction se trouve pas loin du puits d’aérage effondré. Une galerie à l’étage de 65 m réunissait  les 2 puits à la paire de Hermalle-sous-Argenteau. Ca se pourrait que cette galerie correspond à la sortie de l’areine. Notre areinier nous raconte que l’on sortait vers la fin de l’exploitation le charbon par là, ce qui explique le diamètre surdimensionné de l'oeil. La paire aurait pu se trouver alors de l’autre côté de la rue Wérihet.  

La houillère Biquet-Gorée

Au départ il y a donc deux charbonnages, Biquet et Gorée. Dans un mémorial administratif de la province de Liège de 1816 nous retrouvons comme propriétaires de la houillère Biquet Hyacinthe de Saroléa. Les Saroléas sont des maîtres de fosses depuis des siècles. Le charbon à Cheratte, c’est Gilles de Sarolea qui racheta en 1643 la Seigneurie de Cheratte au roi d’ Espagne. La majestueuse entrée du château de Cheratte (en piteux état) est toujours surmontée de son monogramme. Et en 1710 Jean-Baptiste Curtius donne l’usufruit du château d’Ouepeye à Mathieu Joseph de Saroléa, qui paye les disputes sur la possession du Château par sa mort, dans un duel à l’épée en pleine rue de Liège, huit ans plus tard.
monogramme Gilles de  Saroléa à Cheratte
Dans  un autre document de 1837 on retrouve un autre Saroléa, Hyacinthe, comme concessionnaire de la houillère Biquet. On retrouve la famille plus tard dans les grandes familles industrielles de Liège, avec notamment les motos du même nom.
Quant à la mine de Gorée, qui fusionnera plus tard avec Biquet, elle est la propriété de Grégoire Wariment, de Herstal ; de Lambert Paquo, de Liège et de la Vve Demezt, à Liège
(On retrouve dans le même document comme proprio de la première extension de Bon-Espoir et Bons-Amis à Hermée M. Daniel Colson, et d’une 2ième extension de Bon-Espoir et Bons-Amis, à Oupeye, Vve Daniel Colson, à Liège. Le proprio de Homvent ou Bonnefin, à Herstal est un certain Tollet d’Oupeye et uneVve Albert Colson, de Liège).
Dans un document de la Chambre des représentants de 1837 sur les mines exploitées avec ou sans concession on retrouve dans la liste des bureaux particuliers qui dépendent du bureau central de Herstal, un bureau à Oupeye « entre les deux houillères dites Biquée et Gorée ».
(Il y a aussi un bureau à Vivegnis, pour Bon Espoir et Bons Amis, un à Ste Walburge, pour la houillère Bonne-Fin, un à Biernalmont (sic), pour la Grande-Bacnure, un à Coronmeuse, pour la Bienvenue et un à Hoyoux, pour les houillères dites Huffenal et Bacnure).

La grande veine d’Oupeye

Oupeye est un peu la fin du bassin charbonnier liégeois. En 2015 par exemple nous sommes passés avec une balade-santé au Fragnay près des chais du Vin de Liège.  En 1810 Napoléon avait donné une concession pour 50 ans pour une recherche de houille au nord des chemins du Fragnay et du Haut Vinave ( Décret du 6 février 1810 Napoléon Empereur des Français volume 28). Cette recherche de charbon s'est avérée infructueuse.
Mais les premiers comparchonniers étaient intéressés dans la couche 'Grande Veine d'Oupeye' qui a été largement exploitée. Son épaisseur diminue en allant vers l'Ouest : à hauteur d'Ans, elle n'a plus que 30 cm de charbon. Mais  à Oupeye elle dépasse les 70 cm. Entre la Grande Veine d'Oupeye et Petite Veine d'Oupeye, il y a 52 m de stampe avec comme seule veinette dénommée la couche Boutenante qui n'a que 9 cm.
On retrouve les veines exploitées à Biquet-Gorée dans la Stratigraphie du bassin houiller de Liège, de X. Stainier, de la société belge de géologie et  de paléontologie. 
P.62 Une veinette insignifiante de 0m10, 35 mètres en-dessous de la Grande-Veine d’Oupeye, se retrouve une dernière fois au charbonnage de Biquet-Gorée, sous forme d’une veinette mince de 35 mètres en-dessous de la veine Belle-et-Bonne.
p.63 Au charbonnage de Bois-d’Avroy, le veine connue sous le nom de Désirée a fréquemment jusque 0m70 de charbon à un seul lit avec 0m02 de faux toit. Au charbonnage d’Abhooz, la veine très régulière, avec une puissance constante de 0m50, est activement exploitée sous le nom de Grande-Veine d’Oupeye. Enfin, à Biquet-Gorée, la veine appelée Belle-et-Bonne est tantôt d’un seul lit de 0m70 à 0m80, tantôt il y a dans le mur une petite veinette de 0m10.
N°102 A Biquet-Gorée on exploite la Veine Petite-Pucelle régulièrement sous le nom de Boutenante en un seul lit de charbon de 0m30 en moyenne. Ce qui est remarquable pour cette veine, c’est la constance du caractère de son toit. A Bon-Espoir, Abhooz, Biquet-Gorée le toit est d’un schiste noirâtre, feuilleté, doux au toucher.
p.65 N°104 A Biquet-Gorée on exploite la Macy-Veine sous le nom de Boulotte, avec une puissance cependant très faible de 0m25 à 0m30 sans havage.
Notre géologue est évidemment aussi intéressé par les fossiles. C’est ainsi qu’il signale à Biquet-Gorée « un fossilifère très remarquable, au toit d’une veinette souvent sans charbon, à la bacnure nord de l’étage de 130 mètres, 1.100 mètres à l’Ouest du puits Pieter. Le toit de la Grande-Veine d’Oupeye aussi est très riche en végétaux, avec des fougères Sphenopteris hoeninghausi, Alethopteris decurrens, Mariopteris acuta, Diplotmema sp., etc. Et le toit de la veine Boutenante se montre d’une richesse prodigieuse en Anthracomya Williamsoni notamment ».
Comme on le voit, le bassin houiller de Liège collectionnait les difficultés : outre les abondantes venues d'eau, les mineurs n'avaient pour ressources que des veines d'une faible ouverture, 50 centimètres en moyenne avec un maximum frisant les 90 centimètres, mais disposées dans une grande variété de pendages, allant des plateures aux dressants. Par chance, il s'agissait essentiellement d'un charbon maigre à faible teneur en matières volatiles et en cendres (7 à 8 %), recherché sur le marché et pas trop grisouteux,
Les registres de quinzaine nous dévoilent les dénominations de ces veines, comme la Grande Veine d'Oupeye...
En août 1951 la grande veine des Dames, avec son bon toit, et la ‘petite Dame’ avec une couche de charbon de trois pieds est pour le député Timmermans, du PCB, un argument contre la fermeture du charbonnage Abhooz, à Vivegnis: "Le puits était encore rentable. C’est d’autant vrai qu’à l’étage 125 se trouve la grande veine d’Oupeye, qui s’étend sur des hectares et qui est rentable avec très peu de frais d’investissements. Il y a également la grande veine des Dames, qui a été exploitable peu avant la guerre: elle rapportait par ouvrier plus de 5 tonnes par jour. La grande veine des Dames avait un bon toit, d’où moins de risques d’accidents mortels. Pourquoi a-t-on abandonné la veine qu’on dénomme ‘la petite Dame’ et qui pouvait encore produire 90.000 tonnes de charbon? »

L'areine Jean Nopis

Si les couches de charbon sont assez minces vers Oupeye, il y a quand même quelques veines intéressantes. Assez pour qu’en 1622 Jean Nopis investit dans une areine de 7 kilomètres, un  grosse dépense pour l’époque.
l'oeil de l'areine photo J-J Lorquet
A Liège on exploite le charbon de terre depuis 1300 parce que le charbon affleurait, et les premières exploitations extrayaient la houille facilement accessible. Lorsque leurs travaux étaient envahis par les eaux, l'exploitation était abandonnée et on creusait un nouveau puits dans les environs. Il arrivait fréquemment que les mineurs soient victimes d'un coup d'eau en tentant d'exploiter des veines inférieures. L'eau accumulée au-dessus de leur tête faisait brutalement irruption dans les galeries, ne leur laissant aucune chance.
Pour résoudre ce problème d’eau on a commencé à creuser des galeries d’exhaure - les premières areines. Je dis galerie, mais c’était parfois une simple buse, comme on peut encore voir dans le bassin d’orage de la rue du Pied du Bois Gilles à Herstal. Il existe plusieurs orthographes : arène, araine, arhaine ; en région liégeoise, où on parle aussi de d'exhaure ou  xhorre. En Hainaut c’est seuwe, sèwe, saiwe, et dans le Borinage on parle de conduit.
Assez vite on comprend que l’on a intérêt à ce que l’œil de l'areine se situe au point le plus bas possible de manière à drainer un maximum d'eau. On entreprend alors le creusement d’areines qui partaient au niveau du fleuve, en pente très douce, vers les petits puits qui se trouvaient un peu partout.
photo Bruno Guidolin Blegny-Mine
Le point de rencontre entre l'areine et une mine s'appelle steppement, les diverticules sont appelés rotices. Une areine couvre un district repérable grâce au niveau de sa « mer d'eau » et est séparée des autres areines par des serres (zones d'exploitation interdites) ou des failles.
La Cour des Voir-Jurés de charbonnage statuait sur les (nombreux) conflits entre les exploitants, les propriétaires et les areiniers. Elle comptait quatre membres dès avant 1355. Ce nombre fut porté à sept en 1487.
Quatre franches areines servaient également à l'alimentation en eau de la ville de Liège; les autres, une trentaine, étaient dites bâtardes, elles ne servaient qu'au démergement.
On obligeait les comparchonniers qui étaient démergés par une areine de payer une sorte de taxe, le cens d'areine : 1,25 pour cent du produit brut des extractions  sur la rive gauche et 1 pour cent sur la rive droite.
 L'Édit de Conquête de 1582, du Prince-Evêque Ernest de Bavière, donne un boost énorme à ces areines: il autorise celui qui parvient à exhaurer un gisement à l'exploiter lui-même si le propriétaire des lieux est dans l'incapacité de le faire lui-même. C’est probablement dans ce cadre que Nopis commence son areine, en 1622: un travail gigantesque pour l’époque: 7 kilomètres, de Hermalle-sous-Argenteau au puits Collard,  au chemin dit du Fond d'Oupeye. Profond de 67 mètres à la fin de l’exploitation, en 1898, il fut muni plus tard d'un ventilateur hélico-centrifuge pour servir, jusqu'en 1954, de puits d'aération au charbonnage des Boules à Milmort. La tombe est encore là aujourd’hui, avec une dalle en béton marquée ABFH P.B. 67 m.
 Je ne sais pas si ce puits Collard a un rapport avec la Veuve Collard qui hérite en 1795 le château de Bouxhtay situé sur un terrain riche en affleurements charbonniers.

Derrière l’araine, la mer, mahais, district…

photo George Modoveanu
L’areine Nopis drainait (à moins 80 mètres sous terre) 14 puits de mine dont le bur n° 8, dénommé Bourriquet situé le long de la rue du même nom, et les puits dans la campagne des Monts, dont témoignent les petits terrils dans les champs. Derrière cette areine, il y a la mer. Mr De Crassier, membre des états de Liège, écrit en 1827 son  'Traité des Arènes, construites au Pays de Liége, pour l'écoulement et l'épuisement des eaux dans les ouvrages souterrains des exploitations de mines de houille'.  La pensée de Mr De Crassier ‘éprouve un vide immense, lorsqu'embrassant le mot arène dans toute l'étendue de l'acception, on le remplace par celui de galerie d'écoulement. Le terme ‘galerie’ n'est propre qu'à la partie de l'arène, depuis son oeil jusque aux points où elle pénètre dans les couches des mines; cette partie est celle que le mineur liégeois, appelle 'Mahais' de l'arène. Chaque arène avait son district circonscrit. L'arène poussée au Steppement, c'est-à-dire, jusqu'à la mine où s'établit son niveau, se poursuit dès lors en oeuvre de veine et est progressivement conduite d'un bure à l'autre. Toutes les eaux qui inondaient la mine ont dû au fur et à mesure qu'on leur donnait ouverture, se précipiter sur l'arène. C'est ainsi que s'est établi progressivement pour tout le district houiller d'une arène, un seul et unique niveau. Ce niveau est appelé par les mineurs, 'mer d'eau'. Cette mer d'eau s'étend au fur et à mesure que les extractions avancent’.
L'areine Nopis est à première vue, alimentée par cette ‘mer’ : son débit est régulier, et l’est resté pendant l’été 2019 très sec.

Comment visiter une areine aujourd’hui ?

La seule areine accessible pour le commun des mortels est celle de Richonfontaine, en dessous du musée de la vie wallonne- cfr cette photo prise lors d'une balade-santé.
Pour d’autres, comme pour Nopis ou celle de la Chartreuse, il faut prendre contact avec l’areinier. A l’occasion d’une visite l’ areine de Benoit Mahaux, à la Chartreuse, j’ai posté un blog http://hachhachhh.blogspot.be/2017/12/le-patrimoine-minier-de-la-chartreuse.html
Et puis il y a ceux qui les visitent équipées de matériel de plongée et/ou de respiration. Il faut un matériel de détection, à cause des teneurs parfois très élevées en CO2. Ils partagent leur reportages sur internet. C’est ainsi que l’on peut faire une visite virtuelle de l’Areine de Richonfontaine, de Gersonfontaine, de la Légia, de Barchon, En Ster (Glain), Sous Les Vignes (Seraing), Messire Louis d'Ouffet (rue des Anglais). 
Cliquez ici pour la technique de reconnaissance et de progression en milieu minier confiné comportant des gaz nocifs : CO2, CO, H2S, CH4.
Parallèlement avec l’areine Nopis il doit y avoir en-dessous de la campagne des Monts l'araine Hareng, entreprise en 1666 par les deux frères Henri, dits Naiveux, aussi connue sous l'appellation Xhorre des Dames.  Elle drainait la couche Grande veine des Dames. Son point limite se trouvait à Milmort à une centaine de mètres à l'est du puits du Nouveau Siège.  Le vieux bur du Sawhay, précurseur de Bonne Foi-Homvent situé au nord de la rue de la Limite, était drainé par cette araine (Milmort La mémoire vive, t.2, p. 115, H. Dewe).  Cette araine qui conduisait ses eaux jusque dans les graviers de Meuse sous Pontisse fut prolongée en aval vers 1918 par une galerie construite par Abhooz-Bonne Foi-Hareng (A.C., t.1, pp.123-124).

Les areines : quel intérêt aujourd’hui ?

ennoyage minier à Cheratte après l'arrêt
L’eau qui sort de l’areine Nopis est potable. L’areine de la Chartreuse aussi est utilisée par M. Mahaux qui a reçu du notaire, avec l’acte de vente de la ferme de la Chartreuse, le titre d’areinier. L’eau est utilisée un peu plus bas par un car-wash.
Un autre exemple négatif, qui remonte à la construction du chemin de fer Liégeois-Limbourgeois, en 1865. Dans la rue Nozé, on y avait bouché une areine, dans le talus du chemin de fer. L’eau s’est accumulé derrière le remblai et a inondé le chantier.On a créé  une galerie dans le talus du chemin de fer pour évacuer ces eaux.
Le titre d’areinier n’a pas été aboli lors de la disparition de l’Ancien Régime, malgré les rouspétances des charbonnages qui prétendaient ne plus en avoir besoin depuis qu’ils avaient des pompes à vapeur.
Plus récemment, en 1982 un coup d’eau s’est produit, après l’arrêt des pompages du charbonnage de Cheratte : les Aciéries de la Meuse, un kilomètre plus loin, ont été inondées. L’on a estimé le volume des vides laissés par la mine de Cheratte à 400.000 m2 ! Le réseau des 5 galeries d’exhaure est estimé à 80 kilomètres. Un volume d’eau qui pourrait être bien utile avec le réchauffement climatique qui nous guette ! Pour l’irrigation ; ou pour produire de l’électricité hydraulique. Comme à Coo, sauf que la réserve d’eau se trouve sous nos pieds.
Et puis, très récent aussi, notre areine Nopis  bloque en partie l'extension des Hauts Sarts en direction de Hermée. Comme on ne connait pas l'emplacement des puits qui ont servi (en 1622!) à creuser cette galerie d'exhaure, la SPI a dû geler l'extension sur 30 hectares. J’ai la satisfaction d’avoir soufflé cet argument dans l’oreille des avocats qui ont contesté cette extension devant le conseil d’état…
La « Petite histoire des charbonnages d’Oupeye»
En 2008 Toussaint Pirotte, ancien instituteur et ex-échevin de Hermalle-Sous-Argenteau a sorti sa « Petite histoire des charbonnages d’Oupeye», un livre qui est malheureusement épuisé. Il fait revivre des charbonnages d’Oupeye et de Vivegnis dont les noms se seraient probablement perdus à jamais : Abhooz, Biquet-Gorée, Bons Espoirs et Bons Amis réunis. Il reprend notamment une photo d’un groupe de mineurs de Haccourt au début du 20ème siècle, dont tout le premier rang est constitué d'enfants dont beaucoup ont à peine 12 ans. 

Suggestion de balade le long de l’ areine Nopis, 60 mètres sous nos pieds, de son steppement jusqu’à son œil.

Comme je l’ai dit au début, mon idée de départ était de suivre cette areine de son aboutissement au puits Collard, dans la campagne des Monts, jusqu’à son œil à Hermalle-sous-Argenteau. Voici la description. Départ au puits Collard,  dans les champs du chemin dit du Fond d'Oupeye. La tombe est encore lภune dalle en béton marquée ABFH P.B. 67 m. De là on monte sur notre pédoroute A601, fermée à la circulation depuis 2014. Au printemps 2019 La Meuse annonçait qu’elle accueillerait à nouveau des véhicules dès la fin 2020, mais depuis le ministre Philippe Henry a déjà enterré la réhabilitation prévue ! On quitte notre ex-l’autoroute là où elle rejoint le ring, pour passer en-dessous et suivre la rue de Hermée jusqu’à la rue de l’Abbaye. Prendre la première à gauche (ça devient un sentier 50 mètres plus loin) et tenir la gauche jusqu’à l’arbre Saint-Roch. L’areine passe quelque part dans les champs sur notre gauche. Comme le fermier interdit à la SPI+ de faire des sondages, cette partie de l’extension du zoning restera gelé. De là on peut suivre la rue du Pré de la haye et la rfue Perreau, traverser la rue du Roi Albert et rejoindre la rue Jean Rey via un sentier dans le parc. Via le rue des Châtaigniers il faut alors retrouver le sentier qui descend de la rue sur les Vignes vers la rue du Bois de l’Habbay et la rue Wérihet, avec l’œil de l’areine sur la gauche. Cela fait 7,3 kilomètres.
Ais ce 8 décembre nous suivrons +-  le trajet la balade ‘Alpaide’ de la commune d’Oupeye. Cela fera l’objet d’un autre blog. Il faut d’abord faire une petite reconnaissance avec mes amis Jean Claesen et Eddy Van Loo.




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