dimanche 18 décembre 2016

La sauvegarde du patrimoine charbonnier dans le Ruhr



Lors de notre descente en vélo du Ruhr, nous avons quitté la vallée à Hattingen pour deux jours pour visiter des vestiges miniers qui remontent au Moyen Age. On y a aménagé unepiste cyclable sur un ancienne voie de chemin de fer charbonnier. Le début est très spectaculaire, avec le Schulenberg-Tunnel de 200 mètres.
Voici la descente de Schee à Hattingen. Notre trajet fait partie du Bergischen Panorama-Radweg. Un nom qui couvre une réalité: on a partout des vues sur ce qu’on appelle là leur petite Suisse. Au bout de notre chemin la ville de Wuppertal avec son train suspendu, un projet de 1901, 14kilomètres au dessus de la rivière Wupper. Mais Wuppertal, c’est mon prochain blog.
J’avais au départ envisagé de monter sur Schee à partir de Witten, en amont de Hattingen. On y est en train d’aménager un autre trajet, du Ruhr au Ruhr, en grande partie aussi sur un chemin de fer charbonnier. Mais plusieurs tronçons doivent encore être aménagés, et on envoie les cyclistes sur des petites routes avec des montées très raides. On a donc préféré la montée douce Hattingen- Wuppertal en aller-retour.

Des couches de charbon qui affleurent

la veine Béguine à Herstal
Comme dans le bassin de Liège les couches de charbon affleurent à la surface à Sprockhövel, berceau de l’exploitation charbonnière.  C’était au départ une occupation secondaire de paysans. La Zeche Glückauf à Gennebreck était avec ses 17 ouvriers une des plus grands charbonnages du Comté de Mark, et la  Zeche Frosch en avait 20. Dans la région liégeoise, comme dans le Ruhr, des sociétés de « comparchonniers » exploitaient, entre autres dans le quartier des Monts à Herstal, des petits puits dits « bures de petit athour » ou « fosses à bras ». Ils permettaient à une équipe de 10 à 15 mineurs de remonter quotidiennement près de 200 kg de charbon extrait à la main. 
Dans le Ruhr, comme chez nous, ces coopératives disparaissent quand on va chercher le charbon plus bas, vers 1890. Cela inaugurait aussi le déclin des petites mines autour de Sprockhövel.
Ces exploitations en surface ont été reprises à la sortie de la deuxième guerre mondiale, devant la misère générale, pour s’arrêter définitivement dans les années 50.  La dernière mine, Zeche Alte Haase, a fermé en 1968.
A Herstal j’organisé des balades le long de la Voye des Botis, avec ses petits terrils dans les champs. Dans le Ruhr aussi on a balisé plusieurs balades sur ces traces du charbon Spur der Kohle , autour des gares désaffectées de Sprockhövel et Schee  

Dans les flancs d’une ancienne carrière six couches de charbon.

Mutten: couches charbon
A Witten, lors de notre descente en vélo du Ruhr, nous sommes passés tout près d’un autre site minier sympa, mais ça ne se mettait pas dans notre planning. Nous avons préféré une petite terrasse juste devant la gare d’un petit chemin de fer touristique de 1300 m à voie étroite qui va à l'ancien charbonnage Nachtigall, point de départ d’une balade qui passe, entre autres, dans une ancienne carrière où l’on voit  six couches de charbon. En 2006,  ce site de Muttental à Witten a été reconnu ‘Géotope national’. Une promenade de 9 km https://www.ruhrgebiet-industriekultur.de/images/karte_muttental.jpg
passe devant 30 vestiges du temps de l’exploitation charbonnière historique. En voici une description https://www.ruhrgebiet-industriekultur.de/muttental.html
Nous avons à Herstal quelque chose de comparable, mais plus discret.  Tout près de la gare de Herstal, sur le flanc de vallée raclé pour le passage du chemin de fer, nous avons aussi une veine de charbon apparente, ou plutôt une veinette qui a quand même été baptisée «Beguine» (parce que stérile, non exploitable). Une deuxième,  «Halballerie», est cachée sous un treillis censé empêcher toute chute de pierres sur les voies.
Nachtigall et Muttental font partie du premier musée dédié à l'industrie en Allemagne. LWL regroupe depuis 1979 huit établissements industriels désaffectés.
Ce charbonnage de Nachtigal fait partie d’un programme de sauvegarde important du patrimoine industriel, lancé par le Land de Rhénanie du Nord-Westphalie, dans le cadre de sa reconversion à côté e.a. des musées de la mine Zollverein à Essen, avec ses bureaux en style Jugendstil (art nouveau), Zollern à Dortmund, et Hannover à Bochum.

Les terrils et leurs totems

La Région du Ruhr essaye aussi de valoriser ses terrils. Un peu comme on fait au Limbourg. Chez nous on les a laissés à l’état. Le Ruhr a ont mis le paquet ; un peu trop à mon goût : il n’y en a pratiquement plus qui ont gardé leur forme originale. Comme chez nous, les premiers terrils étaient en pointe, chargés à partir de skips. L’évolution  technique et la concentration des charbonnages allemands ont mené à des terrils plats (Tafelberge), chargés par camion.  Là, leur affectation ultérieure était déjà envisagée ; on a commencé déjà le reboisement tandis que les camions-bennes déchargeaient encore leur cargaison de déchets.
Le Ruhr a pu le faire parce que les instances publiques sont pratiquement propriétaires de tous les sites, contrairement à la Région Wallonne où l’écrasante majorité est entre les mains d’une société qui travaille pour les charbonnages en liquidation, la SIR, ce qui empêche pratiquement toute intervention.

Les terrils en sculptures paysagers

Le Ruhr ‘vend’ ses terrils comme un atout touristique, une ‘expérience de terril, jour et nuit’ (Haldenerlebnis bei Tag und Nacht!). On en a fait des sculptures paysagères. Parfois c’est le terril même qui est ‘sculpté’, parfois c’est une structure au sommet qui attire l’attention de loin.
Halde Norddeutschland Berg der Ruhe
Le terril Norddeutschland fait 90 ha; on y a déposé 80 millions de tonnes entre 1952 et 2001. On a commencé à le boiser en 1962. Ce terril brûle à l’intérieur, comme celui de la petite Bacnure chez nous. Un escalier mène directement au sommet, où une structure en acier évoque les maisons en colombages. Mais il y a aussi des sentiers qui contournent et qui permettent de monter en nordic walking. Le proprio est le Regionalverband Ruhr
Halde Pattberg
C’est un jeune terril: on a commencé à y déposer les schistes miniers dans les années 60.  En 1997 le RAG l’a transféré au Regionalverband Ruhr. On essaye d’y attirer les cerf-volants, mais la concurrence avec les autres terrils est rude.  Les trois sommets de ce terril ne sont pas d’origine, mais le résultat d’un aménagement en sculpture paysagère (Landschaftsbauwerk).  Sculpter avec un bull, ça se fait… Un des sommets est orné d’une croix. L’église n’est jamais loin dans la région…
Halde Rheinpreußen
Ce terril est couronné d’une lampe de mineur géante, de 30 mètres de haut. Ses flancs ouest sont  éclairés en rouge, évoquant une coulée de fonte. Le lieu est en concurrence avec le Pattberg pour l’organisation d’un festival de cerfs volants. Les 49 ha sont propriété du Regionalverband Ruhr.
Halde Haniel
Sur le ‘terril au ciel’, Berg am Himmel, on a installé un chemin de croix, avec un autel au sommet et aussi un amphithéâtre de 800 places où l’on a produit l‘opéra Aida.  Le charbonnage Prosper-Haniel y décharge toujours ses déchets. Les 114 ha sont toujours la propriété de Ruhrkohle AG.
Halde Beckstraße
Au dessus un  tetraèdre dans lequel on a suspendu un escalier avec des câbles en acier, ce qui fait que ça balance un peu. Une installation-lumière  „Fraktal“  est visible de loin la nuit.
Halde Prosperstraße
Un terril du  charbonnage  Prosper, avec vue sur la cokerie en bas. On y a construit le centre alpin Bottrop  avec une piste artificielle d’un kilomètre, la plus longue du monde. On peut y faire aussi de l’indoor et du paintball.
Schurenbachhalde
Au dessus de ce terril l’artiste Richard Serra a implanté son slab de 70 tonnes  „Bramme  für  das  Ruhrgebiet“. Et planter, c’est planter : il a enfonce la brame 13,5 m dans le sol. Il penche de 3°: ce n’est pas un défaut; c’est voulu par le sculpteur. Ce slab se dresse tel un totem sur le terril qui surplombe le vaste complexe minier Zollverein reconverti en pôle culturel et créatif.
Halde Rungenberg
Ce terril est implanté à côté de la cité  historique  Schüngelbergsiedlung,  que le charbonnage Hugo  a construite pour ses mineurs en 1897. En 1989 on a restauré la cité-jardin,  dans le cadre de l’Internationale Bauausstellung. Ce n’est d’ailleurs pas la seule cité-jardin qui a été restaurée. En 1993 on y a ajouté 200 logements. Magnifique comment ces cités qui à lépoque avaient tous un nom à consonnance péjorative sont aujourd’hui revalorisées ! Un escalier permet l’accès au terril qui fait ainsi partie de la cité. Le terril a deux sommets, reliés par deux canons de lumière qui dessinent  un sommet unique.
En 2002 on a installé dans la cité un petit musée qui organise des visites guidées, y compris le péquet des mineurs, le Bergmannsschnaps, servi au dessus du terril. C’est à partir de ce petit musée qu’a été lancé en novembre 2002 l’alerte: "Abriss oder Denkmalschutz"! contre le projet du Deutschen
Steinkohle AG pour raser tout le site. Un mois plus tard "das kleine Museum" comptait son 2.000ième visiteur. En avril 2003 le musée lance une pétition pour la sauvegarde du Schacht 2. Ils ont très vite le soutien des joueurs de FC Schalke. Je ne voyais pas directement Schalke comme une ancienne équipe de mineurs indécrottables, mais ça les honore… Ils interpellent Mme Merkel. La belle-vue Schacht II est tout récente et date de 1972. Son maintien ne doit donc pas demander énormément de frais.
En octobre 2003 le rapport de forces bascule: la ville se prononce pour le maintien. On instaure un moratoire jusque fin mars 2005. Le petit musée devient un lieu de pélerinage des opposants. A l’occasion du centenaire de l’équipe de Schalke les irréductibles offrent une Sainte Barbe au Manager Rudi Assauer.
Aujourd’hui cette belle-fleur est reprise dans le patrimoine industriel ; un symbole de résistance…
Halde Rheinelbe
L’artiste Herman Priganns a installé une sculpture au sommet de son „Himmelstreppe“, son escalier vers le ciel, en empilant des cubes de beton, découpés dans la démolition d’une mine. Une manière à lui de relier l’histoire industrielle et la nature. Ca évoque les temples Mayas. Depuis les années 90 il s’est installé sur le terril où il travaille à une forêt de sculptures, son  „Skulpturenwald“ fait de bric et de broc, récupéré dans la démolition du site ou dans la nature. Il y a créé comme des tombes avec des textes de l’histoire minière. Au pied nord du terril il a installé sa balance du vent (Windwaage).
Halde Hoheward
Le terril Hoheward est un géant avec ses 100 m de haut et ses 6 km de promenade. Visible de loin est
le Horizontobservatorium“ (observatoire d’horizon), un Stonehenge moderne, avec des arcs de 45 m de haut. Au centre d’un cercle de 88 mètres on peut observer les évènements astronomiques. Les deux arcs représentent le méridien et l’équateur. C’est scientifiquement sérieux, élaboré avec les cercles d’astronomie du coin.
Sur un autre sommet il y a un cadran solaire horizontal.
On a accès via le pont „Drachenbrücke“, le pont des dragons. Très spectaculaire ! En bas du terril un point de vue panoramique „Ewald-Empore“, fort critiqué (à juste titre) comme un gaspillage de moyens: la vue sur le charbonnage Ewald, un patrimoine industriel avec un théâtre et restaurant, est meilleure du sommet du terril… Il n’y a pas que chez nous que les fonds de reconversions sont
parfois dilapidés…
Halde Lothringen
Le charbonnage Lothringen a été fermé en 1967, très tôt donc.  Kirsten Kaiser y a créé „Über(n) Ort“, uns structure tubulaire de 220 m. de long en jaune clair équipé de diodes lumineux.  Il y a peu de verdure ; mais pour l’artiste, il y en a déjà de trop : pour elle, ce flanc doit rester noir.  Elle trouve que l’on doit empêcher la végétation de reprendre ses droits.
Pas de chance, ou manque d’empathie avec les riverains : on a volé très vite les plaques d’acier qui protégeaient le pied de la structure, et les LEDs ont été vandalisés. Kirsten Kaiser a dû se battre pendant cinq ans pour les réparer. Et s’il n’y avait eu l’évènement de la capitale européenne de culture RUHR.2010 la réparation ne se serait probablement pas encore faite.
Halde Schwerin
Là aussi on a créé un cadran solaire. Le concept est né d’un atelier qui a réuni en 1993 des citoyens, artistes et planificateurs. Un des rares endroits, à part le Kleines Museum, où j’ai retrouvé une participation des anciens mineurs. Les sentiers se recoupent dans un Geo-Kreuz  avec des escaliers dans les quatre directions du vent. Il y a un axe Industrie (avec des slabs), un axe avec des rails, et deux axes nature avec des bielles de chemin de fer  et des rondins de bois. On ne permet pas des arbres sur le sommet, pour garantir le panorama. Ce panorama est un problème chez les terrils wallons où la végétation reprend ses droits (tous ses droits) : pour une vue panoramique il faut monter en hiver, quand les feuilles ne sont plus sur les arbres.  Au pied du terril il y a un temple de l’eau (Wassertempel) et une  pergola sinusoïde.
Halde Brockenscheidt
C’est le charbonnage avec le plus beau siège Art Nouveau (Jugendstil). Il a fermé en 1979. Sur le terril tabulaire qui ne fait que 21 mètres de haut  Jan Bormann  a installé une marque paysagère en forme de pyramide. Il a utilisé pour cela des barres qui guidaient les ascenseurs dans le puits. Et le sculpteur local Paul Reding y a érigé un chemin de croix (encore un!)  en silhouettes d’acier, payé par la paroisse catholique. Je trouve que les cathos exagèrent un peu, mais ici c’est du participatif !.
Bergkamen,  Berg mit blauem Band
Le Halde Großes Holz est un des plus vieux terrils, ce qui explique son nom: gros bois. Le sommet de 90 m, Adener Höhe, a été reboisé très tôt ; aujourd’hui on y trouve une forêt de hêtres. Fin 2010 les deux frères artistes Dirk et Maik Löbbert  créent pour 650 000 Euro un point de répère paysager „Impuls“. 4 400 LED qui consomment 2 500 Watt réduit à 1500 Watt du fait que la lumière est pulsée.

Décharges et crassiers

Des 100 terrils 28  sont repris dans une  brochure. 21 sont charbonniers et correspondent à nos ‘terrils’; les autres sont ce qu’on appelle chez nous des décharges. En France on utilise aussi le mot ‘crassier’ pour les terrils. Ce qui nous rapproche de l’allemand ‘Halde’. On a donc aménagé dans le Ruhr aussi des décharges avec des déchets industriels ou domestiques.
Knappenhalde
La maxi-carte à ce propos est le Knappenhalde, une décharge en feuilleté. La première couche est les terres arables. On a d’abord étalé des déchets miniers, puis du laitier. En  1943/44  on y a aménagé des abris. Après la guerre on y a entassé les débris des maisons bombardées. Aujourd’hui il est verdurisé, avec une tour panoramique au sommet.
Heinrich-Hildebrand-Höhe est le plus spectaculaire. C’est la décharge d’une usine de zinc, la Metallhütte Duisburg, tombé en faillite en 2005. La ville a racheté l’usine et le crassier. Un cadeau empoisonné : tout autour il y avait interdiction de manger les légumes de son jardin, à cause de la pollution au zinc. Duisburg y a aménagé un parc et un port logistique, le tout pour 47 millions d’euros. Le gros a été pour le ‘parc’ logistique. Entre 2006 et 2008 il a fallu pour cela déplacer deux fois le million de tonnes de scories de zinc pour mettre une couche de géotextile étanche en dessous.
Le dessus est aussi recouvert de tapis synthétiques. La décharge contiendrait encore 3000 tonnes de zinc, 2000 tonnes de plomb et 300 tonnes de cadmium. Une chance ratée de récupérer ces métaux ? L’urban mining et la récup dans les décharges d’anciennes exploitations est aujourd’hui en plein développement. En 2000 déjà le Bureau de Recherche Géologique et Minière a étudié cela pour l’Union Européenne.
Aujourd’hui on récupère même de l’or dans les eaux d’écoulement d’anciennes mines d’or en Californie.
En 2011 on y a inauguré l’œuvre d’art Tiger&Turtle, qui évoque les montagnes russes de la foire, mais en piétonnier. Un ensemble d'escaliers d’un mètre de large permet de circuler sur la structure de 49,20 m de long pour 34,40 m de large. Elle culmine à 20,60 m. La boucle verticale n’est évidemment pas inaccessible aux piétons. La nuit, la sculpture est éclairée par 880 lampes à diode.
Cette hauteur est intégrée dans le  Angerpark, espace vert d'une quinzaine d'hectares aménagé dans le quartier Wanheim-Angerhausen de Duisbourg,

Rockelsberghalde
Ce terril de 2,5  km de long offre le panorama le plus complet sur le complexe portuaire de Duisburg. En dessous de nos pieds les déchets de l’usine Krupp de Rheinhausen, du laitier, des poussières de filtres etc. chargés d’abord dans une gravière de 17 mètres de profondeur. Le crassier a aussi été utilisé pour des déchets ménagers. Aujourd’hui c’est devenu un parc sur les rives du Rhin. Ces 14 ha sont la propriété de la ville de Duisburg
Wolfsberg
Le Wolfsberg était appelé Monte  Schlacko,  Monte  Schrott  ou Monte Klamotto. Des déchets industriels et ménagers, mais aussi du Trümmerschutt, les débris des maisons bombardées. Au sommet il y avait pendant la guerre de l’artillerie anti-aérienne. On a tout couvert de terre et en  1994.  Thyssen  Krupp  et  Mannesmann ont sponsorisé une tour d’observation, avec ses 22  m  le point d’observation le plus haut de la région. Par temps clair on voit Cologne. Les 6 ha sont la propriété de la ville de Duisburg.

Le patrimoine minier, un atout touristique, et aussi la mémoire de générations de mineurs.

Voilà un petit aperçu de ce qu’on fait avec le Ruhr de son patrimoine minier. Paula et moi n’avons vu que la magnifique piste cyclable aménagée entre Hattingen et Wüppertal (cette vile sera mon prochain blog). Ce qui est positif est la conscience que ce patrimoine est non seulement un atout touristique, mais un élément important dans la mémoire de ces générations de mineurs. On y a mis le paquet, y compris les dérives inévitables, avec une manne financière et une approche technocratique d’une manne européen dépensé sans réelle participation des gens. Pour moi, un des éléments les plus intéressants est ce petit musée à Rungenberg qui est devenu un centre de résistance.
Les allemands ont été très loin dans l’aménagement de leur terrils, jusqu’à les remodeler en ‘sculptures paysagères’. C’est d’ailleurs aussi l’option prise au Limbourg. Si on sait que les terris du Nord de la France ont aussi été rempilés, suite à leur utilisation dans des centrales thermiques mobiles, on a en Wallonie pas mal de terrils intacts qui couvrent un laps de temps très étendu, des petits terrils d’avant la révolution industrielle, dans le quartier de Monts à Herstal, jusqu’au terril des Aulniats qui a servi au Roton, dernier puits fermé en Wallonie.
A Blegny, le terril d’Argenteau est accessible via  sentier de 1,1 km qui en fait le tour et un escalier permet l’accès au sommet (55m) où est installée une table d’orientation. Idem avec le terril du Gosson à Saint Nicolas où le Parc Paysager a son sentier de découverte. D’autres sont accessibles pour les connaisseurs. Le gros problème est la propriété. En Wallonie la plupart des terrils sont dans les mains des anciens actionnaires des charbonnages en liquidation. Certains trouvent qu’ils sont bien dans ces mains là. Au moins on est sûr que rien ne bougera. Ce n’est pas mon avis, mais le débat est ouvert. J’espère que notre petite escapade dans le Ruhr a pu y contribuer…

Sources

https://de.wikipedia.org/wiki/Bahnstrecke_Wuppertal-Wichlinghausen%E2%80%93Hattingen histoire du chemin de fer Hattingen Wupper

Voici une Jolie description de la route cycliste Hattingen Wuppertal http://www.panorama-radwege.bahntrassenradeln.de/etappe01.htm


 

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