lundi 24 août 2015

15ième balade santé MPLP Herstal : Hayeneux et Coronmeuse



La 15ième balade santé de notre maison médicale MPLP de Herstal, le 13 septembre,  a été très rail, très urbaine  et très histoire. On est passé sur le nouveau sentier aménagé par Infrabel (le réseau autonome de voies lentes (RAVeL)  fêtait ses vingt ans), devant la maison de l'armurier Gosuin à Coronmeuse. On a fait le point sur la rénovation urbaine du quartier de Hayeneux, et on est passé sur la paire du charbonnage de Bernalmont. 

Point de départ : un PANG !

Nous partons de la gare, ou plutôt un PANG (point d’arrêt non gardé). Cette gare (en fait un abri pour un distributeur de billets) qui se retrouve au premier emplacement  lors de la mise en service de la ligne le 1er mai 1865 par la Compagnie du chemin de fer Liégeois-Limbourgeois. La gare aujourd’hui désaffectée a été ouverte en 1914. Des mauvaises langues disent que les premiers à débarquer étaient des casques à pointe allemands, et qu’ils avaient même en bon allemand payé leur ticket avant d’embarquer…. 
L'ancien bâtiment de la gare doit devenir un espace polyvalent. Le Gre-Liège a confirmé il y a quelques mois l'attribution d’1,7 millions de fonds européens Feder (40  % Europe, 50  % Région et 10  % Ville)… « Un espace polyvalent qui doit pouvoir s'adapter et évoluer en fonction des activités , explique notre bourgmestre, mais aussi un espace qui accueillerait des associations comme la régie de quartier, la Croix-Rouge, la banque alimentaire ou d'autres acteurs du secteur. Sur ce site appartenant à la SNCB, la Spi envisage de créer un pôle dédié aux PME et à l'artisanat." Sans oublier un parking, pour absorber les mouvements générés par ces nouvelles activités (La Dernière Heure 11 juillet 2015).
Nous suivons le nouveau piétonnier allant de la gare à la rue des écoles. Sur notre gauche, le jardin du centre culturel Alévi où nous allons prendre le thé à la fin de notre balade : une bonne occasion de prendre contact avec cette communauté sympathique.

Saroléa et les Demoiselles de Herstal.

On a une belle vue sur l’arrière des bâtiments industriels comme Saroléa. Avec Saroléa, Gillet, Bovy ou Brondoit, Herstal produisit ce que l’histoire motocycliste connaît sous le nom des Demoiselles de Herstal. C’est aussi le nom de la nouvelle place devant la gare. Une production qui a pris malheureusement fin en 1965. En 1892 nait la marque de bicyclettes Royale Saroléa. Puis Saroléa produit en 1901 des vélos où l'on a monté un moteur à pétrole quatre temps de 247 cm3. Pour l'Exposition universelle de Liège en 1905, Saroléa sort deux modèles avec un moteur révolutionnaire bi-cylindres en V. Léopold II en possèdera une. Les motos gagnent Paris-Nice et  Paris-Liège.
 Le bâtiment de 15 000 m² sur trois étages date de 1928. Cette usine était capable de produire 75 motos par jour. Saroléa produit tout elle-même, les roues, les moyeux, les moteurs, les boîtes de vitesses, les cadres... L’usine ferme en 1963.
Le tandem Saroléa/Gillet approvisionnera encore l'armée belge en pièces de rechange pour motos jusqu'en 1973, date de la disparition définitive des activités. De 1901 à 1960, la Maison Saroléa aura construit quelque 100.000 motos, la production actuelle d'une marque japonaise... en un mois! Depuis 1998, l'AIGS asbl y  installe certains de ses services. Outre les nombreux services d'aide aux personnes il y a des expositions, des balades, des galeries d'art, un restaurant ou encore une salle de conférences.Un restaurant vous accueille du lundi au vendredi de 9h à 15h. Du potage frais du jour aux cuisines des cinq continents en passant par les produits du terroir et une sélection de tapas et de sandwiches classiques ou originaux.
Pour voir des Demoiselles de Herstal, il faut aller au musée du cycle à Ampsin. En 2001  Les Editions Nostalgia publient «La Maison Saroléa» de Guy De Becker, 1.100 documents, reproduction des pages de catalogues, fiches techniques, diagrammes de distribution, «bleus de travail», mais aussi reproduction de photos, d'affiches ou d'insignes, 256 pages dont dix-huit de textes. Le livre coûtait à l’époque 1.815 FB.

Les bornes de puits de l’ancien charbonnage de Belle-Vue

A hauteur de la Marée de la rue Hayeneux, on est sur le terrain de l’ancien charbonnage de Belle-Vue. A 4 mètres du chemin betonné du Ravel, l’emplacement de 2 puits de mine du charbonnage, marqués chacun par une borne posée sur la dalle du puits. Il serait heureux pour la conservation des témoins de notre histoire économique et sociale que ces 2 emplacements restent visibles et accessibles du ravel.  Sur la borne récemment rénovée les chiffres 202002 – 202, le n° attribué par la Région Wallonne à la Concession de Belle-Vue et Bien-Venue. Ces concessions exitent toujours au niveau juridique. L’abrégé BV-BV + 002 indique le n° du puits, le n°2.  Dans tous les charbonnages modernes il y avait au moins 2 puits.  Le N° 1 ou puits principal et le n° 2 puits secondaire.  Les 2 puits étaient utilisés tant pour la translation du personnel que pour la remonte du charbon, toutefois, par principe, le puits n°1 servait de puits d’entrée d’air et le puits n°2 de retour d’air.  L’air, servant à l’aérage des galeries et des tailles du fonds de la mine était aspiré et refoulé par des ventilateurs et acheminé dans tous les recoins de la mine par un circuit de porte ouvertes et fermées.  L’aération avait pour but d’amener de l’air frais là où travaillent les ouvriers mineurs, mais aussi d’éliminer l’air vicié par le CO2 et  par le grisou qui se dégageait des couches de charbon, en plus ou moins grande quantité suivant le charbonnage.
Nous quittons le piétonnier d’Infrabel pour suivre la rue pied des Vignes, une (fausse ?) impasse. Il manque un bout pour aboutir sur l’Esplanade de la Paix ; un bout que certains ont déjà essayé de franchir en démolissant partiellement un mur. Cela ne vaudrait-il pas la peine de restaurer le passage vers l’Esplanade ?

Rue des écoles : des logements ou le Lidl au lieu de La Marée?

Borne belle-vue
« La Marée » se trouve sur l’ancien paire de Belle-Vue et Bienvenue, qui avait un passage comblée sous voie qui servait à transférer les inertes de Belle Vue vers le terril.
L e grossiste en poissons et crustacés La Marée fournissait restaurants et poissonneries de la région. Mais fin 2008, le scandale éclate : sept tonnes de marchandises périmées sont saisies, et le patron est suspecté d'avoir changé les étiquettes afin de prolonger leur durée de validité. Jusqu’en août 2015  nul ne savait s'il y a encore une activité sur le site de la rue Hayeneux. Ce vaste site pourrait prochainement avoir une nouvelle affectation. L’échevin Jean-Louis Lefèbvre : «Leur idée de départ était d'y aménager plusieurs commerces, Je me suis montré très frileux. Notre volonté est qu'il n'y ait pas de nouveaux commerces à cet endroit, comme nous l'a d'ailleurs confirmé une étude réalisée par le SEGEFA (Service d'Étude en Géographie Économique Fondamentale et Appliquée de l'ULg, NdlR). Par contre, pour du logement, nous y sommes favorables. L'endroit pourrait s'inscrire pleinement dans la rénovation urbaine du quartier Marexhe. Et vu la superficie du site, on pourrait aussi y faire une poche de parking pour les riverains». Le Lidl de la rue Elisa Dumonceau  « veut quitter le centre pour trouver un endroit plus adapté. Il a été question un moment que le groupe occupe le seul terrain vierge du boulevard Zénobe Gramme. Une autre piste était aussi qu'il rachète l'ancien garage Lequet & Herkenne, lui aussi sur le boulevard». Mais une troisième possibilité serait de venir s'installer dans l'ancien bâtiment de La Marée. «Nous sommes contre de nouveaux commerces, mais pas de voir y déménager un commerce existant» (La Meuse 11 août 2015). Oui mais, quid du trafic dans la rue Hayeneux, M. Lefèbvre ?

l’Impasse Serwir, dans la rue Hayeneux, un véritable casse-tête pour la rénovation Hayeneux?

Nous abordons la rénovation du quartier avec l’Impasse Serwir. Le négociant M. Serwir-Simonon qui a construit l’Impasse avait aussi rue Champs-des-Oiseaux un ‘caser’ – 26 maisonnettes en quadrilatère, un bel exemple d’habitat ‘social’ typique du 19° siècle. A cette époque des rentiers, des commerçants, des patrons d’usine construisent quelques maisonnettes dans leurs cours ou dans leurs jardins. Cela s’appelait le caser, impasse, l’allée, la ruelle, la cour ou le carré. La rue Hayeneux en compte quatre. En 2007 le Schéma directeur de la Rénovation Urbaine Z.I.P. – Q.I. QUARTIER MAREXHE constatait que  « l’ entrée  de l’Impasse Serwir constitue un danger pour ses habitants, des débris tombent régulièrement dans le passage ; elle fait l’objet d’un étançonnement mais c’est insuffisant. L’entrée qui prolonge cette ruine est formée d’un couloir que constitue une rangée d’habitations peu  confortables et en mauvais état. Cette impasse est étroite et l’accès pompier y est difficile. Le  problème de cette impasse est que tout est du domaine privé, à savoir que le couloir  d’accès appartient à chaque habitation qui constitue l’impasse. Il s’ensuit que les  problèmes d’éclairage, de revêtement de sol et de propreté incombent aux différents  propriétaires et non à la Commune ». 
Ce schéma directeur date donc de 2007. La Meuse du 24 janvier 2015 nous apprend que la Ville a enfin pu  racheter « le numéro 114 de la rue Hayeneux ainsi que les 1 et 2 de l'impasse. Ces deux derniers logements vont être rasés. Quant au 114, le fonds wallon du logement va en avoir la jouissance via un bail emphytéotique. Il va alors se charger d'y aménager, au rez-de-chaussée, un logement pour personne à mobilité réduite et, à l'étage, un logement pour famille nombreuse». 150.000 euros y seront ainsi engagés, en grande partie subsidiés.
En face des anciens bâtiments de la vinaigrerie Lourtie, au n°53, une maison en style Art Nouveau de Victor Rogister. Celui-ci est probablement un des architectes les plus productifs Art Nouveau (d’ailleurs un architecte très éclectique).Il fait ses études d’architecture à Liège à l’Académie des Beaux-arts dont il sort en 1899. Il remporte ensuite la médaille d’or de l’exposition de 1905 à Liège pour laquelle il réalisa quelques pavillons, ainsi que pour l’exposition de 1930.

Hayeneux et rénovation urbaine

En face, derrière les palissades, le cœur de la rénovation de Hayeneux en rade. Théoriquement, on devra pouvoir se rendre via un piétonnier sur le Boulevard Solvay. En 2007 Hayeneux  fait partie du pôle 1 du schéma directeur de rénovation urbaine de Herstal. Dans un langage châtré destiné aux pourvoyeurs de fonds Feder, cela sonne ainsi : « L’analyse des cheminements (véhicules et piétons) a permis de dégager un concept de balades minérales et végétales autour desquelles s’articulent les différents bâtiments, avec  un atrium d’où rayonnent les différentes fonctions. Des points d’appels situés le long du Boulevard Ernest Solvay sont mis en place permettant de guider les piétons vers ces nouveaux espaces ». N’est-ce pas bien dit, ça ?
Pôle 2 : « Espace Marexhe »
Pôle 3 : « Espace Gare de Herstal ».
Pôle 4:  « Espace des Boulevards »
En cours d’étude on a rajouté un 5ème espace « Jean Jaurès». Comme dirait la parabole des ouvriers de la onzième heure (Matthieu, chapitre 20) : les derniers seront les premiers. Le Pôle 1 de Hayeneux est à l’arrêt. Le plan était ambitieux, avec la construction d’une maison de quartier (1.100m²), d’un espace polyvalent extérieur (2.000m²) , d’un parking sous terrain (45 places) et, dans une seconde phase, d’un parc (5.500m²) et d’un club de pétanque (1.600m²). Un peu trop ambitieux, voire contradictoire ? Une Maison de quartier avec 2 grandes salles de 75 à 100 personnes : 150 et 180 m2 ; 2 salles moyennes de 30 à 50 personnes ; 2 petites salles de 10 à 15 personnes : y a-t-il un besoin pour ça, à quelques hectomètres du Motorium. Déjà lors de la présentation du Pôle 1 on avait signalé : « Il y a néanmoins lieu de mettre en regard le programme d’activités à développer avec celui qui est déjà mis en place par des organismes ou associations voisins, par exemple au « Motorium».
Cela commence bien en 2012 – 2013 avec la démolition des bâtiments existants sur le site et les deux maisons sise Boulevard Ernest Solvay 69 et 70.  Enfin, un bien très relatif : le hangar hébergeait un club de pétanque qu’on avait promis de re-localiser.
un hibou du sculpteur
Berchmans en hayeneux
Et puis, patatras : on découvre une pollution dans le sous-sol. 
Depuis, plus rien ne bouge. On n’entend pas de précisions sur cette pollution. Le seul chantier entamé du côté public est le  parking souterrain avec une rampe commune pour les logements privés et pour ceux de la Ville. C’est un PPP, partenariat public privé. Et on peut se demander comment ce parking s’inscrira dans le plan parking de Besix.
Il est vrai que quand on compte exclusivement sur des subsides, on devient tributaire des méandres de l’administration des pouvoirs subsidiants. Or, les moyens propres de la Ville sont engloutis dans le NHV ; et même le contrat calamiteux avec Besix trouve ses origines dans le financement d’une partie du Nouvel Hotel de Ville (les parkings souterrains)….
Le chantier privé, l’espace Aurora de Minguet, est achevé. Le Groupe Horizon, spécialisé dans l'habitat durable Thermo Efficace a inauguré en 2015 son Espace Aurora : trois résidences totalisant 44 appartements de 1 ou 2 chambres pour 55 à 90m².
Quant au parc le dossier a été renvoyé à la Région. La Ville n’a « pas encore reçu d’accord concernant une promesse de subsides. Nous envisageons donc de solliciter des subventions pour ce volet via d’autres filières ». Pour le boulodrome aussi, la demande de subsides a été introduite auprès d’Infrasports en 2012.  Depuis plus rien de la part d’Infrasports qui « se concentre sur la mise à jour du cadastre des sports des différentes communes ». Donc le boulodrome et le parc sont ‘en attente de subsides’.

L’Esplanade de la Paix

le projet Visimmo
Nous voici arrivé sur l’Esplanade où le promoteur Visimmo avait voulu construire une haute tour de 26 étages (comptant une centaine de logements). Avec des subsides de revitalisation urbaine, le parking serait transformé en parc. « Nous avons donc monté un dossier afin de disposer d'à peu près 1,25 million d'euros de subsides pour créer, à la place de l'esplanade actuelle, un grand espace vert, expliquait à l’époque le bourgmestre (PS) Frédéric Daerden. Il y resterait peut-être quelques places de parking aux abords, mais le projet de Visimmo prévoit la création d'un parking souterrain. Ça me paraît être un beau dossier, une réelle opportunité pour ce quartier de Marexhe qui est au cœur de notre rénovation urbaine. On aurait là un geste architectural, qui peut être très esthétique, pour marquer l'entrée de Herstal. Et on améliorerait en plus le cadre de vie avec l'espace vert.» Ce projet de ‘tour infernale’ a été bloqué par la mobilisation des comités de gestion des deux immeubles de l'Esplanade et le comité de participation de Marexhe qui se sont réunis en un « Collectif pour la protection de l'esplanade de la Paix » (LM 16/1/2009)

Coronmeuse

Nous voilà à Coronmeuse, une espace chargé d’histoire ! En guise d’intro des images sur l'Expo de l'eau 1939. Un film de Philippe Ory et Albert Léonard (Belgique, 2007). Une bobine retrouvée dans une cave. Sur la boite: "Expo'39",... en couleurs! Un évènement qui marqua la fin de la belle époque...

L’immeuble aux numéros 24-29 fut construit en 1780 par Jean Gosuin. J’ai publié plusieurs blogs sur Gosuin,premier bourgmestre ‘moderne’ de Herstal.
Ne vous attendez pas à retrouver la maison dans l’état où le révolutionnaire Gosuin l’a laissé au moment où il a dû fuir les sbires du Prince-Evêque… Nous n’avons pas réussi à organiser une visite lors de notre balade, mais on peut la visiter, dans le cadre des journées du patrimoine, entre  14h et 17h. Il y a une visite guidée d’une heure à 14h et 15h30, avec inscription préalable auprès de museecommunal.herstal@teledisnet.be
Notre Musée de Herstal édite à cette occasion une monographie intéressante sur cette maison et son maître (bulletin N° 175 2,5€).
A part d’un inventaire dressé deux mois après la mort de Gosuin, on sait peu de son état d’origine. Les trois doubles portes d’accès sont d’origine. Le bas relief du fronton représente la Justice, avec dans la main droite sa balance, et cinq fusils appuyés contre le fût d’un canon ; des boulets de canon. Dans la main gauche un faisceau dont émerge une hallebarde. Une association un peu étrange de la Justice avec des armes, mais tout à fait à l’image de son commanditaire dont le meilleur ami Ransonnet proposait dès 1787 déjà de régler à sa façon le sort du prince-évêque : «Des procès! des enquêtes! C'est la guerre des lâches. Qu'on abandonne la sainte écriture et les plaideurs à leurs rêveries, ce sont des armes rouillées.» Les «bonnes armes » se trouvaient chez son ami Gosuin, le marchand de fusils.
L’élémént le plus spectaculaire du bâtiment d’origine est l’antichambre, une pièce d’apparat avec un plafond en demie-coupole qui se termine en puits de lumière.
En 1840 la famille Gosuin loue la maison à un conseiller communal de Herstal, le Comte de Borghave, et en 1864 au procureur Ernst, d’où sa dénomination de ‘maison du procureur’. La petite-fille de Gosuin, Valérie Desoer, Vicomtesse de Clérambault, lègue à sa mort en 1896 la maison aux Hospices Civils de Liège, qui la vendent en 1897 à un certain Bonhomme qui en fait un immeuble de rapport, loué par chambres et ‘Quartiers’.  Plus d’un siècle plus tard, la Région Wallonne sortira LES DIRECTIVES COMMUNALES POUR RESTREINDRE LES DIVISIONS D’IMMEUBLES pour  combattre le phénomène de subdivision des immeubles. Je cite : « Cette découpe, classiquement, est effectuée par un propriétaire soucieux de pousser au maximum la rentabilité de son bien et qui, à cette fin, fait de sa maison unifamiliale un immeuble de rapport ; concrètement, il scinde le bâtiment et y crée plusieurs unités de logement En raison des excès du passé (qui ont vu des propriétaires « saucissonner » de manière excessive des maisons en une multitude de micro-appartements exigus et sous-équipés où la dignité humaine s’abîmait) les communes concernées ont résolu de lutter de la sorte contre la subdivision des immeubles ».
La Province l’achète en 1924 pour y installer une école d’infirmières avec internat. En 1937 on rase les communs à l’arrière du bâtiment pour la construction d’un grand réfectoire et des cuisines. Quand cette école s’installe au Barbou, la Province y installe un internat et au 1er étage les services de l’enseignement provincial.

Au numéro 26, juste à côté, la maison Breuer dite aussi La Maison Lem. Classée en 1973, elle date du XVIIe siècle. Elle porte l’enseigne: à la croix d’or. A l’intérieur, il y a une porte et une cheminée Régence. Propriété de la famille Lem en 1700, la bâtisse fut mise au goût du jour en 1765. La façade a été reconstruite en style Régence. Mais c’est privé.
Le  Lion Rouge, au numéro 18, était autrefois une brasserie que possédaient les Sualem en 1700. La façade est en brique et en calcaire de type Mosan de la fin du XVIIe siècle.

la rue Derrière Coronmeuse.

Nous revenons sur le territoire de Herstal avec la rue Derrière Coronmeuse, avec les ateliers des Tramways Unifiés de Liège et Extensions (le tram nouveau aura ses ateliers à Bressoux).
A côté les bâtiments du charbonnage de BernalmontLa paire supérieure du charbonnage de la Grande Bacnure est située à Bernalmont et sa paire inférieure rue Derrière Coronmeuse. Lors de la fusion avec la Petite Bacnure, on réunit les différents sièges par un tunnel qui partait d'un étage inférieur du puits de la Petite Bacnure, à - 30 mètres, pour arriver à - 47 mètres au puits de Gérard Cloes et de là aboutir à Coronmeuse dans la rue J. Truffaut entre les maisons nos 49 et 53. A la paire inférieure rue Derrière Coronmeuse une partie de la production est lavée. Les pierres résidus du lavoir sont mises à terril. Le site est aujourd’hui occupée par les Ateliers d’art contemporain. Les guichets sont toujours présents dans le couloir du rez-de-chaussée.
En 2004 Ecolo propose un parking -relais sur le site : «500 emplacements y sont réalisables mais ce chantier est plus coûteux. Il mériterait une concertation avec la commune de Herstal». Personne n’a repris l’idée, mais toujours est-il  qu’il faudra le jour où le tram arrive à Coronmeuse trouver des centaines d’emplacements de parking, dans un plan de mobilité bien conçu…
Via la rue du petit Chêne et la rue des Steppes nous croisons Rue Jolivet le Ravel de liaison Meuse- Liers : un trajet qui pourrait être optimalisé via Hayeneux.
Dans la rue des Vignerons et rue Borgnet des logements sociaux de type Mulhouse: quatre maisons avec les jardins autour. Le modèle a été peu appliqué, probablement parce que cette disposition n’est pas optimale point de vue éclairage à l’intérieur des maisons. Mulhouse a invité, à l’occasion du 150e anniversaire de sa cité emblématique un grand architecte Jean Nouvel, et a repris la requalification du quartier de la Cité Muller dans le GPV (Grand projet de Ville).
A Liège, on a tout près aussi un beau projet de rénovation urbaine. Les espaces verts privés sont rares dans le quartier. Une exception notoire est la maison située au 521 de la rue Saint Léonard qui possède un très grand jardin (environ 3.800 m²) planté d’arbres, jouxtant Le «Château des quatre tourettes» construit en 1522  et s’étendant jusqu’à la rue Morinval. Cet espace vert a été acquis par le public pour être aménagé en un parc public ouvert aux habitants du quartier. Il apporte une heureuse respiration à l’îlot et représente une véritable potentialité pour le quartier.
Nous revenons à la Place Coronmeuse, où au N° 39 (anciennement rue Saint-Léonard, 653), nous retrouvons une enseigne au perron liégeois qui marquait la limite du territoire liégeois où se trouvait l'octroi. A Herstal on ne payait pas de taxe sur la bière et les vins. Les liégeois venaient à l’époque se désaltérer à bon prix à Coronmeuse. Aujourd’hui c’est l’inverse : on évite Herstal et sa taxe (excusez= redevance) Besix.

Coronmeuse : un poumon vert.

Nous traversons cet espace énorme sacrifié à l’automobile pour faire un petit tour de ce qu’un collectif de sauvegarde appelle – à juste titre - un poumon vert. En 2007, en apprenant que Coronmeuse était un des sites pressentis pour l'édification d'un nouveau stade, un collectif a développé un projet citoyenpour ce ‘poumon vert’. Depuis il y a eu le projet d’une expo universelle, avec le tram. L’expo se fera au Kazakhstan, mais est resté à Liège l’idée d’un quartier durable (éco-quartier) mêlant 1200 logements à des équipements communautaires/services, commerces, bureaux, Horeca et parkings. 
Mais Coronmeuse a depuis toujours suscité des projets. Le premier canal latéral Liège-Maastricht’était ouvert à la navigation en  octobre 1850 et démarrait à Coronmeuse. Long de 26 km (dont 8,2 en territoire néerlandais), il comptait 24 ponts et 6 écluses. Dans Herstal en cartes postales Pierre Baré a publié quelques beaux souvenirs de ce canal bucolique qui est devenu depuis un boulevard urbain….
Un arrêté royal de 1923 institue une commission chargée d’examiner un canal entre Liège et Anvers. Cette Commission Bouckaert termine ses travaux en 1926. En mars 1927, suite aux crues désastreuses de l’hiver 1925-1926 en région liégeoise, le Gouvernement belge crée la  Commission nationale des grands travaux. Le roi Albert Ier inaugure les travaux le 31 mai 1930. Douze mille ouvriers y travailleront. Le canal suit d’abord un ancien bras de la Meuse, la Laye. L’ancien canal Liège-Maastricht est remblayé. L’île Monsin accueille le port de Liège. À Milsaucy, le canal se poursuit en site neuf. À partir de Wandre et jusqu’à Lanaye, le canal se superpose à l’ancien canal Liège-Maastricht élargi, approfondi et rectifié. De Haccourt à Lanaye, sur 6 km, le canal a été élevé en remblai, suspendu jusqu’à 10 m au-dessus de la plaine par de puissants murs-digues. Le Gouvernement ouvre le canal Albert au  cours de l’été 1939, ouverture de l’Exposition internationale de la technique de l’eau de 1939. Mais avant ça Coronmeuse avait acceuilli une exposition à l’occasion du centenaire de la Belgique ; expo qui a laissé peu de traces.
De cette Exposition internationale il ne reste qu’un bâtiment : l’ancienne patinoire. Pourtant, une   Commission   consultative   d’architecture avait  réuni à l’époque  la fine fleur des urbanistes et architectes, avec entre autres Henry  van  de  Velde,   conseiller artistique du Ministère des Travaux publics, J. Moutschen, et Yvon Falise, de   la  revue  L’Équerre.
Nous retenons surtout Joseph Moutschen, qui a mis à son actif l’ancienne Patinoire, Palais des fêtes de la Ville pour l’expo. Ce témoin de l’architecture moderniste est aujourd’hui en danger, ne fût-ce par l’absence de projets de réaffectation.
Le bas-relief qui la surplombe est l'oeuvre du sculpteur Wansart. La façade postérieure est coupée par un « Dionysos » dû au sculpteur Adelin Salle. Derrière il y avait une piscine en plein air remblayée.
Mais  Joseph Moutschen dessine aussi l’ensemble monumental dominé par un phare de 40 m auquel est adossée la statue du roi Albert 1avec un bas relief reproduit le tracé du canal et deux sculptures, un débardeur et un puddleur, symbolisent le port d’Anvers et la région industrielle liégeoise. Cérise sur le gateau, la station de pompage est aussi de sa main.
Notons que cette esplanade hébergeait dans ses flancs des canons. En 1927, on décide le réarmement de la région fortifiée de Liège. Dans les (anciens) ponts Marexhe, Milsaucy et de Wandre se trouvent des abris à plusieurs chambres de tir. L’île Monsin était particulièrement bien défendue. Sur la rive gauche du canal Albert, en face de l'île, 5 abris ont été construits.  Il ne reste plus que les abris MeMo 1, MeMo 1 bis, MeMo 2 et MeMo 3. Un abri à plusieurs chambres de tir se trouve dans le pont barrage. Deux abris sont dissimulés dans le socle de la statue du Roi Albert. Un peu limite comme camouflage ? Mais ce qui est particulièrement discutable : trois abris avec plusieurs embrasures seront construits dans les culées des ponts de Liège, profitant de la reconstruction des ponts des Arches, du pont Saint-Léonard et du pont de Coronmeuse. N’était-ce pas prendre les civils en bouclier humain ? La Défense Nationale se rendit compte que le IIIe Corps d'Armée, occupant la PFL, ne disposait ni d'effectifs suffisamment nombreux, ni d'assez de mitrailleuses pour garnir cette ligne de front de 179 abris se développant sur 60 Km. C'est pourquoi il fut décidé de ne pas l'occuper. Elle constituera un leurre pour l'ennemi…
Nous longeons le parc qui est pluôt un espace évènements. Cathy Cabine aux Ardentes, ce sont 155 cabines-toilettes et aussi 40 mètres de rampes-urinoirs sur les barrières Heras, directement raccordées aux avaloirs, des urinoirs-champignons, et des fontaines à eau dans lesquelles les festivaliers se lavent les dents et les cheveux.
Nous passons par l’Espace Aurore, seul projet abouti du Pôle Hayeneux, dans  la rue Haute Marexhe. Ceux que ça intéresse peuvent venir boire un thé au centre culturel Alevi.

La meilleure façon de marcher,

c'est encore la notre,

c'est d'mettre un pied devant l'autre,

et d'recommencer.

Biblio

Gosuin
http://hachhachhh.blogspot.be/2013/08/1792-1808-gosuin-revolutionne.html 1792-1808 Gosuin révolutionne l’armurerie à Liège
Gosuin, premier bourgmestre ‘moderne’ de Herstal

http://www.crmsf.be/sites/default/files/product/file/Coronmeuse.pdf

Plus d’info sur site mplp …. Ou sur le blog http://hachhachhh.blogspot.com/ 
Animateur : HEDEBOUW Hubert gsm: 0496 953608

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