dimanche 23 décembre 2012

la Marseillaise de la guerre des paysans de 1525


Panorama la bataille de Frankenhausen 

Mon camarade Frédericq (Engels, pas l’autre) parle quelque part de  la „Marseillaise de la guerre des paysans de 1525”. Cela était pour moi le départ d’une plongée dans cinq siècles d’histoire de la musique. En passant je suis tombé sur  un panorama magnifique sur cette guerre, en ex-DDR (RDA), qui sert de ‘tapisserie’ à mon blog.
100.000 paysans sont morts avec ce chant de lutte sur leurs lèvres. Il s’agit au départ d’une chorale “Ein feste Burg ist unser Gott” (notre Dieu est une forteresse; notez: notre Dieu, pas le Dieu des autres).  Le texte est de Martin Luther. Le même Luther prend peur face aux vagues révolutionnaires qu'il a soulevées et condamne le mouvement. « Il faut les mettre en pièces, les étrangler, les égorger, en secret et publiquement, comme on abat des chiens enragés ! s'écria Luther. C'est pourquoi, mes chers seigneurs, égorgez-les, abattez-les, étranglez-les, libérez ici, sauvez là ! »
Bach et beaucoup de compositeurs l’ont mis en musique. Mais j’ai du chercher pour trouver des versions combattives. Le plus impressionnant est une musique de film polonais.
En Afrique du sud un certain Pienaar Fourie a retravaillé la finale du cinquième Symphonie de Mendelssohn.
En version orgue; et un groupe portugais a fait une belle version rock de Castelo Forte.

F. Engels a écrit des pages magnifiques sur cette guerre des paysans allemands, et notamment sur Luther, auteur de “Ein feste Burg ist unser Gott” . Luther commence comme révolutionnaire : « Si le déchaînement de leur furie devait continuer, écrivait-il en parlant des prêtres romains, il me semble qu'il n'y aurait certes meilleur moyen et remède pour le faire cesser que d’attaquer cette engeance néfaste qui empoisonne le monde et mettre fin à leur entreprise par les armes et non par la parole. De même que nous châtions les voleurs par la corde, les assassins par l'épée, les hérétiques par le feu, pourquoi n'attaquons-nous pas plutôt ces néfastes professeurs de ruine, les papes, les cardinaux, les évêques et toute la horde de la Sodome romaine, avec toutes les armes dont nous disposons, et ne lavons-nous pas nos mains dans leur sang ? »
Mais « en face de la révolution toutes les vieilles inimitiés furent oubliées. En comparaison des armées paysannes, les valets de la Sodome romaine étaient des agneaux innocents, de doux enfants de Dieu. Bourgeois et princes, noblesse et clergé, Luther et le pape s'unirent contre les armées paysannes, pillardes et tueuses ».
« Qu'on donne de la paille d'avoine aux paysans. Ils n'entendent point les paroles de Dieu, ils sont stupides  c'est pourquoi il faut leur faire entendre le fouet, l'arquebuse et c'est bien fait pour eu. Prions pour eux qu'ils obéissent. Sinon, pas de pitié ! Faites parler les arquebuses, sinon ce sera bien pis. Il faut les mettre en pièces, les étrangler, les égorger, en secret et publiquement, comme on abat des chiens enragés ! s'écria Luther. C'est pourquoi, mes chers seigneurs, égorgez-les, abattez-les, étranglez-les, libérez ici, sauvez là ! Si vous tombez dans la lutte, vous n'aurez jamais de mort plus sainte !  »
Le bureau politique de l'ancienne RDA décida de faire construire en 1973 un musée panoramique sur le lieu où se déroula la bataille de Frankenhausen entre les paysans révoltés et les  forces princières. Le professeur Werner Tübke travaille sur le panorama de 1976 à 1987. La toile a une surface totale de 1800 m², 123 m de longueur et 14 m de hauteur. 3000 personnages sont représentés dans 75 scènes. La salle a 14 m de haut et  40 m de diamètre.  

Werner Tübke devant son tableau
 

Aucun commentaire: