samedi 17 juillet 2021

59 ième Balade santé Rocourt: des sentiers, un stade et une colline disparus et un parc de sculptures en infraction urbanistique

Les urbanistes du LEMA ont eu dur à «comprendre le chaos» du village de Rocourt. Nous essayerons de la faire lors de notre 59ième promenade-santé du 8 août 2021.

Départ à 9h30 avenue Ferrer 26 Herstal ou à 10h pile devant WPC, au croisement de la rue Visé-Voie et la rue de l'arbre Sainte Barbe. Le parcours est plat à part une pente légère pour monter sur le terril des Français.

L'équipe de recherche en urbanisme et mobilité LEMA (Local Environment Management and Analysis) parle de «  comprendre le chaos ». Il n'y a pas de lien direct avec "Natural Chaos", la sculpture d'Arne Quinze qui trône dans le parc 'Fornieri' et   qui a reçu ce nom 'in tempore non suspecto', avant d'être délocalisé à Rocourt. Cette sculpture se sent déjà sur le domaine public d'hôtel Bocholtz, au centre de Liège Elle se retrouve à nouveau sur le domaine public à Rocourt.

La rue de l'arbre à Sainte Barbe prolonge la vieille Voie de Tongres. A côte de cette Vieille Voie, il y a la Chaussée de Tongres (construite en 1724-1740 par les 'Etats de Liège'). Louis XV passe sur cette grande paveye en 1747 (la p'tite paveye reliait Ans à Glons. C'est aujourd'hui la rue François Lefebvre et la rue Provinciale) . Parallèle à cette paveye débute en 1956 la construction de l'autoroute roi Baudouin achevée en 1964.


Ces axes de mobilité, avec, en plus, le P&R au bout de l'A3, invitent à une réflexion sur la mobilité sous toutes les formes.
Le projet de prolonger cette autoroute vers La Citadelle est-il enterre définitivement?
  Est venu s'inviter au débat dernièrement sur la privatisation (disparition?) De deux chemins publics reprises dans le vénérable Atlas des chemins vicinaux de 1841. Une partie a disparu dans les années 1950 en-dessous de l'échangeur de Vottem. L'autre passé entre l'autoroute et la rue de l'Arbre Sainte-Barbe. Qui dit mobilité doit dire aussi 'mobilité douce'. serait-il pas temps de ne reprendre les liaisons de mobilité douce en dessous de cet échangeur est un balafre dans le paysage, 70 ans après la construction de cet échangeur, à une époque où la bagnole était sur piédestal?

L'arbre Sainte-Barbe : un lieu de supplice

L'arbre qui a donné son nom à la rue était un arbre de justice. Nous retrouverons plus loin un autre arbre de justice, celui de la Courte Joie,   à l'angle de la rue du   même nom et de la rue de la Tonne. Cette courte-joie réfère sans doute au sentiment qu'éprouvait un pendu. Louis Maraite, ancien journaliste et actuel porte-parole du CHU de Liège, l'a reprise dans son "Almanarbres". Le tilleul  d'origine avait un diamètre de 1m80. La foudre le frappa par deux fois, en 1886 et au début du XXième siècle, puis des vandales y boutèrent le feu. Fin 1978 la ville y replanta un tilleul qui ne résiste pas.

La borne BCG marque la concession de Bouck et Gaillard Cheval (dans la rue du même nom cfr http://hachhachhh.blogspot.be/2014/02/balade-sante-vottem-un-ravel-la.html ).

Vers 1945, l'Arbre était à la limite de 3 concessions minières : Abhooz, Batterie et les Charbonnages d'Ans et Rocour. Deux bornes ont disparues, pas assez récemment. Corn elles avaient déjà été déplacées par le fermier. En principe il y avait entre les bornes une esponte de 30 mètres.

Le Montabay


Ces arbres de justice se trouvent souvent sur le point élevé.
Sur notre gauche s'élève le Montabay, point-clé de la bataille de Rocourt, en 1746, lors de la guerre de Succession qui a opposé la France à une alliance d'Autrichiens, Anglais et Hollandais. Ceux-ci avaient installé
deux batteries de 8 pièces au Montabay qui a été appelé ensuite 'as bat'reyes': “Ils établirent leurs principales redoutes sur la montagne de sable à côté de la chaussée de Liège à Tongres  ” peut-on lire in une chronique. Selon le curé de Rocourt de l'époque, « les Français commencèrent l'attaque du côté d'Ans. Deux batteries hollandaises avaient été placées sur Montabay pour défendre l'entrée de Rocour; mais elles ne firent pas grand effet. Ces canons tuèrent beaucoup de Français, mais comme il y avait trop peu de monde pour soutenir le choc de ceux-ci qui fonçaient en foule, les Alliés ne se défendirent pas longtemps. Après quelques décharges, ils prennent la fuite. » (Le vieux Liège  n°66, janvier 1946).

Selon le stratège militaire Clausewitz,  « et les questions d'art militaire, le mot dominateur exerce une sorte de fascination. D'où d'expressions Une foule Telles Que 'position dominante', 'Clef de paie' , etc. Qui la Plupart du temps ne Que des mots Sont Vides de sens. C'est le rapport de valeur existant entre les armées qui se représentent sans cesse à la guerre ; l'influence du terrain n'y joue qu'un rôle associé » .

L'année après, lors de la campagne suivante de cette guerre, avec le siège de Maastricht , "Louis XV, est Pour le recevoir on avait dressé quelques tentes au sommet du Montabay; une d'elles était sur une batterie hollandaise qui n'était pas encore démolie; c'est là que le roi a dîné avec les princes". Plus tard on ya construit un petit oratoire où Napoléon s'est fait expliquer la bataille en août 1803.  Vers 1770 Ferraris reprend sur  sa carte de la ' Plaine de Rocour Champ de bataille de 1746' encore l'arbre et le Montabay(La bataille de Roucourt, dossier pédagogique réalisé par l'enseignement de la province de Liège, p.24, 44 et 48).

La neutralité de la principauté et les créances de guerre    

Il n'y a pas de monument pour la bataille de Rocourt; juste un petit panneau du Cercle Géohistorique de la Hesbaye Liégeoise. Didier Jacquemin et Claude Lange ont organisé une exposition sur la Bataille de Raucoux au Kinépolis en 2000. En 2002 le Cercle y a replanté un chène fastigié : un arbre colonnaire. Fin 2020 Louis Maraite constate que « le chantier est toujours d'actualité . La plaque explicative a été ôtée et ... un poteau électrique prive le site de toute majesté. Un contact avec le propriétaire privé voisin, qui refait un jardin exceptionnel à côté, sans trop se soucier de l'égalité, pourrait changer les choses » .

Un an plus tard le poteau électrique a été enlevé, en abîmant la borne minière. La plaque a été rétablie. Mais à mon avis il faudra la foudre de la loi pour faire restaurer par le propriétaire privé voisin le passage d'un sentier au milieu de son jardin exceptionnel.

Le petit oratoire sur le Montabay ds français vainqueurs a donc disparu. Et le peuple de Liège n'avait aucune raison pour commémorer cette bataille. Pour l'historien Daniel Jozic, «pendentif près de 4 ans, la principauté de Liège a été le théâtre d'affrontements sanglants et l'innocente victime d'atroces hivernages. Ces années de conflit laissent le pays totalement exsangue et complètement ruiné. Depuis Charles le Téméraire, Liège n'avait plus connu une telle désolation ! ».

La principauté de Liège avait opté pour la neutralité où, théoriquement, les deux camps payaient leurs fournitures militaires. Mais lorsque Liège présente son " Tableau de la dévastation du Pays de Liège " au camp perdant, la Diète Germanique, rien ne vient. Lors de la paix d'Aix-la-Chapelle de 1748, les arrérages s'élevaient à douze millions de livres, soit huit fois le budget annuel de l'État liégeois. L'Autriche paye finalement un dixième de ses créances. Les Hollandais et les Anglais qui doivent resp. 1 186 546 livres et 1 052 124 livres n'ont rien payé.

Le seul qui paye est le roi de France qui veut ainsi soudoyer le Prince-Evêque Jean-Théodore de Bavière qui avait d'ailleurs été élu à l'issue de ce qu'on a nomméait aujourd'hui un intense travail de lobbying: il le candidat de Versailles. Tout au long de cette guerre, Jean-Théodore a profité des « argents de France ». Mais ce n'est qu'au printemps 1750 qu'a lieu la première répartition: le Prince a voulu dissimuler au pays ses gratifications prélevées sur ces indemnités de guerre: 500 000 livres. (Daniel Jozic, Liège entre guerre et paix, Ch.2 Une neutralité bafouée p. 170). En conclusion, ni le prince ni le peuple avaient une raison pour commémorer cette bataille, le prince parce qu'il avait des choses à cacher, et le peuple à cause des souffrances.

Un relief bien changé

Il n'y a pas que l'oratoire qui a disparu. Le mont même a été exploité par la sablière Gritten du 19ième jusqu'en 1980. Son sable convenait bien pour le moulage de la fonte. On ya fait des découvertes archéologiques en 1911 et en 1977, du Paléolithique moyen (Haesaerts, 1978 ; Otte, Boëda & Haesaerts, 1990) . En archéologie le Sol de Rocourt est un nom propre pour ce canapé que l'on retrouve jusque Milmort.

Fornieri et la privatisation des sentiers vicinaux


M. Fornieri et la SPRL Yima (qui lui appartient à 100%) se trouvent deux sentiers vicinaux (le 1 et le 13).
L'assiette de ces deux sentiers fait toujours partie du domaine public à l'heure actuelle. Ils cherchent aujourd'hui à régulariser la situation, en proposant une modification de voirie. En réalité il s'agit d'un nouveau chemin qui longeait le domaine. Accepter cette modification reviendrait à valider leur privatisation de sentiers publics. M. Fornier prétend que ces chemins n'ont plus été utilisés depuis l'achèvement de l'échangeur de Vottem. On peut se demander pourquoi il a installé alors ce portail impressionnant à l'arrière de son parc, justement à l'endroit où le chemin sort de son parc. 
Le chemin 13 démarre au niveau de l'aire avec le jeune chêne et la plaque, mais il est de suite coupé par une clôture et une sharks. La haie est composée d'arbres adultes plantés récemment. Ce tronçon, commun au chemin n ° 1, a été incorporé dans la propriété dont le paysage a été entièrement remodelé avec des éléments de relief de plusieurs mètres de haut. https://chemins.be/rocourt/chemin/13

Pourtant, le 20 septembre 2018 il a eu ordre verbal d'arrêter les travaux. Ca ne l'a pas impressionné et le parquet du Procureur du Roi de Liège en a accusé réception le 10 octobre 2018. Nous osons espérer que le dossier suit son cours au niveau juridique mais nous ne aurions pas nous contenter de ça: une infraction urbanistique débouche le plus souvent sur une amende qui pour le propriétaire en question d'avoir un faible effet dissuasif.

L'enquête publique en cours de la SPRL YIMA prévoit la création de merlons végétalisés et d'un plan d'eau de 400 m², l'aménagement de deux parkings et d'un verger. En fait, tout est déjà en place. En plus, le dossier déroge au plan de secteur. Et cette enquête   cherche à régulariser ces modifications de secours, la privatisation de ces deux chemins vicinaux et des entorses au plan de secteur. Cette  sensiblement le soulagement  aurait dû faire l'objet d'un permis préalable (3 500 m3 !). En plus, les

merlons végétalisés ont probablement été réalisés avec le surplus des terres déblayées lors de la réalisation d'un parking enterré en 2015. Ou, on se trouve dans une zone agricole au plan de secteur. Si les bâtiments n'y sont pas interdits, ils doivent servir à l'exploitation agricole. On peut difficilement considérer ce parking enterré comme utile à une exploitation agricole. M. Fornieri y ajoute aujourd'hui encore   9 +5 places de parking. Le présent est un plan d'eau comme un bassin de rétention.

La régularisation de cette privatisation pourrait constituer un grave précédent, à une époque où plein de gens re-découvrent ces sentiers. L'ancienne assiette du chemin devrait être dégagée. Elle consiste de pierrailles accumulées au fil des siècles et constitue une véritable couche archéologique.   A défaut, il devrait empierrer le fond du chemin. Nous avons heureusement la technologie « LiDAR » qui permet de reconstituer la situation de départ.   "Light Detection And Ranging" est une technique de mesure à distance du relief.   Un heureux hasard veut qu'un avion équipé d'un émetteur-récepteur laser a survolé le territoire wallon entre février 2013 et mars 2014. L'émetteur-récepteur envoie  des ondes laser dont l'intensité et la vitesse de retour varient en fonction de la nature de l'élément rencontré. La mesure du temps qui s'écoule entre l'émission d'une impulsion et la détection de sa réflexion permet   in fine de modéliser   un nuage de points représentatif du relief de la zone parcourue.

On voit le chemin creux fait par les chemins nos 13 et 1.  A mon avis, il faut demander à instaurer le chemin creux, excavation à l'endroit même où il se situe, descente graduelle et raccorder le chemin creux au chemin qui subsiste. Lors de l'enquête publique en cours, on pourrait demander de reprendre ses terres utilisées pour remplacer une partie du chemin plus au nord, avant de végétaliser les talus avec des espèces végétales indigènes. La Ville pourrrait alors désire le petit bout qui reste au nord. De la sorte il y a une liaison cyclo-pédestre sur site autonome, parallèle à la rue. Le domaine du riverain sera alors coupé en deux; Libre à lui de faire une passerelle pour enjamber le chemin creux. Donc une remise en état autant que possible. L'alternative que propose Fornieri, avec plein de changements de direction, entre treillis et autoroute, revient presque à récompenser  une atteinte au domaine public.


Je vous signale que la sculpture d'Arne Quinze, qui se trouve déjà sur le domaine public au Bocholtz, se retrouve à nouveau sur le domaine public à Rocourt.
C'est presqu'une provocation.

"La collection de Monsieur François Fornieri a une disposition à La Maison Alexandre s'attache à présenter de manière permanente plus 120 artistes de la scène internationale. La Maison Alexandre se consacre à la promotion, la vente et la location d'œuvres d'art en Belgique et à l'étranger. Des artistes tels que Alechinsky, Combas, Jeff Koons, Panamarenko Christo, Didier Triglia, Richard Orlinski et Yves Klein se retrouvent à votre portée». Pnotre avoir une idée de la collection, voir le site de la https://www.lamaisonalexandre.com/artistes-ok (Alexandre est le fils de François Fornieri).

Comprendre le chaos 

Après le viaduc de l'autoroute nous longeons celle-ci à gauche pour déboucher dans la Rue du village. Cette rue ne fait plus du tout village et ce n'est pas pour rien que les urbanistes du LEMA ont eu dur à «  comprendre le chaos », tellement la lisibilité urbanistique de Rocourt est nulle. La rue du Stade est un souvenir du stade de RFCL qui a après des années sans stade fixe a retrouvé des terrains à l'arsenal. Nous traversons la Chausséé de Tongres pour rentrer dans une petite plaine de jeux et traverser un lotissement  ou nous retrouvons un jumeau de notre Arbre Sainte-Barbe: l 'Arbre Courte-Joie, avec un panneau explicatif. Nous débouchons dans la rue de la Tonne.

L'arsenal et les puits de phosphates

L'arsenal sur notre droite a été inauguré en 1939 sur un site où l'on a exploite des phosphates entre 1884 et 1924, puis de 1940 à 1944. En Hesbaye liégeoise se trouve une couche irrégulière de phosphate de chaux de quelques décimètres d'épaisseur, à des profondeurs variant de 7 à 30 mètres. Une série de puits de + - 1.5 m de diamètre étaient creusés en ligne, à + - 30 m les us des autres. Ces puits étaient rarement boisés. Au pied de ces puits courait une "maîtresse galerie" d'où partaient, perpendiculairement, tous les trois mètres environ, des galeries secondaires d'une dizaine de mètres de long. De part et d'autre de ces galeries, des tailles étaient ouvertes dans l'épaisseur de la couche de phosphate. Le toit, constitué du banc de silex, était soutenu par des massifs laissés en place et un boisage. Les vides en arrière du front de taille étaient (parfois) remblayés. La parcelle épuisée, les puits étaient alors + - remblayés et la surface rendue à la culture. Des débourrages de ces puits sont très fréquents. 2 000 carrières ont été exploitées sous plus de 3 800 parcelles, dans 12 communes dont Fexhe-le-Haut-Clocher (41), Voroux-les-Liers (118), Liers (348), Milmort (88), Vottem (347), Saint Walburge, 154, Rocourt (302).

Héros de la Révolution ?


Dans la rue de la Tombe, au bout de la rue JAMBE-DE-BOIS,
à Rocourt, s'élève le monument aux morts de 1830: " à la mémoire des Volontaires Liégeois morts au combat, Héros de la Révolution ". Francis Balace nous livre un récit très désopilant de ces hérosEn 1830, quand commencer les émeutes contre la Hollande,  le commandant de province de Liège, le général Cornelis Gerardus baron van Boecop, ne dispose que de 30 officiers et 550 hommes des deux premiers bataillons de la 11e Afdeeling, de 11 officiers et 108 hommes pour le bataillon de réserve à Saint-Laurent et de 32 officiers et 799 hommes pour l'artillerie de milice de la Caserne des Ecoliers. Très sagement, il regroupe tout son monde à l'abri des remparts de la Citadelle. Le gouverneur Sandberg lui a conseillé cette réponse " dans une ville comme Liège, entourée de communes remplies d'ouvriers armés et pouvant vovo Liège 30 à 40 mille ouvriers connus de tous les temps dans l'histoire du pays ".

Boecop forme la Garde Bourgeoise qui adopte néanmoins très vite les couleurs liégeoises qui avaient l'avantage de "  respecter les couleurs de l'armée " (sic), c'est-à-dire le drapeau orange. Liège de son côté organise une Garde Urbaine. Le 4, Rogier à la jambe de bois s'empare sans mal de la caserne Saint-Laurent, vide.  Le 7, sur la fusion Garde Communale, Garde Bourgeoise et Garde Urbaine, 5000 hommes, soit le quintuple des forces "hollandaises" de Boecop.

Le 19 septembre, un jeune homme nommé Wibrin provoque les hollandais, en montrant "zijn partes posteriores " à la sentinelle qui tire. On fera à Wibrin des funérailles en grande pompe depuis la place Saint-Lambert jusqu'au cimetière de Robermont. Une soixantaines de gardes capture   la garnison  de la Chartreuse : un sergent-major conducteur des travaux, un sergent, un caporal et six hommes. Cette victoire sans péril sera signalée par la suite comme « un épisode glorieux », et donnera même lieu à la frappe d'une médaille.

De Maastricht, le général Dibbets charge le général Daine de gagner la citadelle avec une colonne de 10 fourgons porteurs de vivres et des fonds pour la solde. Le 30 septembre à midi, Daine est à Rocourt, où il négocie et arrangement avec les rebelles. Mais ce que l'on appellera " des pillards " entraînent le convoi dans la pente raide de Xhovémont. S'estimant trahi, Daine fait charger ses cuirassiers. C'est le pot de fer professionnel contre le pot de terre de civils désorganisés. L'arrivée d'une colonne de la garde urbaine qui vient d'Ans fait la balance en faveur des révoltés. Les cuirassiers hollandais sont fusillés depuis les maisons et les jardins. Quand on fera leur appel à Tongres, beaucoup ont déserté ou sont morts, « il paraît que des paysans en avaient tué plusieurs sur la route» (Courrier de la Meuse, 4 octobre) .

 La Citadelle reste encerclée. Les Liégeois ont une trentaine de morts.      

L'affaire de Sainte-Walburge divise une garnison assiégée et affamée. Des rixes opposées aux " Belges " de la 11ième aux Hollandais de la 13ième.

La convention de reddition est signée le 6 octobre : la place sera occupée « par nos frères les militaires belges » : un major belge remnants à la citadelle avec tous les soldats belges qui le désireront sous prétexte « de conserver et commander le fort au nom et pour le roi des Pays-Bas pendant les dix jours que cette conservation est obligatoire »(sic). Toutefois ceux des officiers " qui croient de leur honneur de devoir suivre jusqu'à Maastricht pouvoir le faire ". Il ne s'en présente que DEUX, porteurs d'ailleurs de patronymes wallons, le major de Villers et le lieutenant-colonel JVPestiaux ! Quatre officiers hollandais pouvoir y rester pour assurer la protection des femmes et enfants ...

 Le 6 octobre, les hollandais quittent la citadelle à la tête de 900 soldats atteint 5000 Gardes Urbains ont obtenu les honneurs.

1905 : un pèlerinage à Sainte-Walburge

L'hommage à Sainte-Walburge devient petit à petit un rendez-vous respecté. En octobre 1892, Édouard Termonia, président des premiers Congrès wallons, appelle à l'union des Wallons et des Flamands pour créer une Belgique prospère et forte (La Meuse, 3 octobre 1892, p. 2).

En 1912 on cherche un évènement pour une fête wallonne annuelle. La Garde Wallonne organise un hommage à la Paix de Fexhe. Les journées de septembre et Jemappes ont aussi la cote. Jules Destrée propose de commémorer le départ des volontaires wallons vers Bruxelles. L'Assemblée Wallonne choisira finalement le dernier dimanche de septembre, célébrant ainsi les journées révolutionnaires de 1830. Le Comité d'Action wallonne organise la Fête de Wallonie à partir de 1924, avec une retraite aux flambeaux, des concours de ballonnets des représentants , et des chansons populaires. En 1930, les 300 délégués du premier congrès de la Concentration wallonne se sont rendues à Sainte-Walburge.

L'ancien charbonnage des français et le Terril de Sainte Barbe et Tonne


Notre balade se termine sur le terril des Français, avec ses
  50 m et ses 17 hectares le plus grand de Liège. Pourtant il a été rasé partiellement pour les terrassements de l'autoroute. On monte en pente douce et sur un chemin + - empierré. D'en haut on a un panorama époustouflant. Le terril est reconnu comme zone de grand intérêt écologique, tant pour sa flore, que pour son entomofaune (insectes) et son herpétofaune (batraciens et reptiles). À la fin des années 80, le quartier s'est mobilisé, avec succès, pour empêcher que le terril, alors désaffecté depuis plus de 25 ans, soit à nouveau exploité.

La Société anonyme des Charbonnages d'Ans et de Rocour était desservie par une extension de la ligne 3 du chemin de fermais transformer, désormais transformer en voie lente RAVeL.

En 1840 un arrêté royal octroie une concession de 317 ha sous les communes de Glain, Loncin, Alleur et Ans. En 1862 la société française Levant de Liège en divient propriétaire, d'où le surnom de Charbonnage des Français. Le siège administratif  se trouve rue des Français 312. https://data.be/fr/societe/Societe-Anonyme-Des-Charbonnages-Dans-Et-De-Rocourt-SA-0404394186  Le charbonnage à ses heures de gloire 1122 travailleurs ferme le 30 juin 1966. Avec ses 70 hectares, l'ancien charbonnage constitue la plus grande réserve de développement urbanistique de Liège. Une partie de cette ZACC (Zone d'aménagement communal concerté), constituée de l'ancien carreau du charbonnage, présente une pollution aux métaux lourds, hydrocarbures et huiles.

Biblio

http://hachhachhh.blogspot.com/2016/05/balade-sante-mplp-sur-le-champ-de.html

http://hachhachhh.blogspot.be/2015/03/balade-sante-liers-deux-ravels-et-un.html

http://www.lema.ulg.ac.be/urba/Cours/Morphologie/0910/4.rocourt.pdf

http://www.edplg.be/index.php?page=item&id=212 Lambotte Miguel, La Bataille de Rocourt 1746 - Aquarelles de Jean Dengis ISBN : 2871300852

Sur les carrières de phosphate http://geologie.wallonie.be/files/content/sites/geoprod/files/ressources/soussol/admin/CSSG_risquescontraintes_minesminierescarrsout.pdf  

Miguel de Lambotte a fait son mémoire de licence (1984-1985) à l'Ulg sur la bataille de Rocourt http://www.i6doc.com/fr/livre/?GCOI=28001100156350&fa=author&person_id=11833 Miguel LAMBOTTE La Bataille de Rocourt-1746, Céfal • Reliance

La bataille de Rocourt, dossier pédagogique réalisé par la province D / 2000 / 4540/03

« De la bataille de Rocourt à l'Europax », brochure éditée par le CGHL à l'occasion d'une expo à Kinepolis en octobre 2000

https://books.google.be/books?id=CwUNEHp9VcAC&pg=PA29&lpg=PA29&dq=MIGUEL+LAMBOTTE+bataille+de+rocourt&source=bl&ots=jISLTl0G1y&sig=rbNnt_QBN6LSpPCdusdUeiXca&rKEzIqA%8page=JISLTl0G1y&sig=rbNnt_QBN6LSpPCdusdUeiXfr&KzI 20LAMBOTTE% 20bataille% 20de% 20rocourt & f = false  avec le plan de la bataille p.31

http://praetiritifides.chez.com/Anc_Reg/DocHist/1VA15S1_4c2/005_m.htm Au camp de Tongres, ce 14 octobre 1746 Relation de la bataille de Raucoux près de Liège, gagnée complètement par le maréchal de Saxe sur l'armée du prince Charles. Par Lamy de Châtel

Claude Lange du CGHL a édité un Circuit découverte de la bataille à l'occasion   des Journées du patrimoine 2001, trop vaste pour faire à pied mais intéressant à faire en vélo (ou en voiture).

http://users.skynet.be/cghl/Bataille%20de%20Rocourt.pdf

La bataille de Rocourt (les français parleront de Raucoux) est une des batailles majeures de ce qu'on a appelé la guerre de succession. Il ya eu quatre grandes batailles : Fontenoy, Raucoux, Lafelt et le siège de Maastricht. Les deux côtés de cette guerre ont été marqués avec une centaine de milliers de soldats, un record pour l'époque.

Nous avons déjà arpenté ce champ de bataille lors d'autres balades-santé : le Domaine de Grand Aaz, point de départ de notre balade-santé d'avril 2015, a été le siège de l'Etat major du général Autriche Charles de Lorraine . L'Etat Major du Maréchal de Saxe par contre logeait au Château d'Othée.

http://hachhachhh.blogspot.be/2015/03/balade-sante-mplp-hermee-des-vergers-en.html

Et notre balade sur la ligne 31 à Liers http://hachhachhh.blogspot.be/2015/03/balade-sante-liers-deux-ravels-et-un.html

a suivi la ligne d'affrontement des armées en présence en octobre 1746.

 

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