Et voilà que les hasards du confinement, avec son take-away à la bibliothèque des Chiroux, me fait découvrir dans le catalogue d’une l’expo de 1982 « Herstal avant les usines » un article sur une telle machine, l’ « indjin » de Wandre. Cette expo avait été organisée par Daniel Droixhe, devenu ami depuis quelques années.
En résumé
Cet engin a été redécouvert par notre historien local André Collart. En 1922, à la suite d’une grande sécheresse avec les eaux de la Meuse très basses, réapparaît un dallage de 40 mètres de long, flanqué d'une double rangée de pilotis, dépassant le gravier de 10 à 15 centimètres. Ces pilots avaient été réduits, en 1888, lors des dragages dans le lit de la Meuse pour le gravier servant à bétonner la ceinture des forts. Le début des mines à Wandre avait été difficile. A mesure que les travaux s'approfondissaient, la lutte contre l'eau s'avérait de plus en plus difficile. Les ouvrages furen délaissés comme submergés et « inouvrables », vers 1650. C’est l’époque où Gilles de Sarolea achète la seigneurie de Cheratte. A Wandre, des comparchonniers veulent reconquérir les ouvrages noyés et veulent installer sur le fleuve une machine hydraulique d'exhaure. Mais entre-temps Sarolea avait franchi souterrainement les ouvrages wandruziens. Dès lors, s'instaure une guérilla souterraine. Saroléa provoque en 1675 une double inondation des ouvrages wandruziens: souterraine, en envoyant l’eau de ses ouvrages de Cheratte dans les veines de Wandre, inondation par l'extérieur par obstruction de la galerie d’exhaure de Wandre. Les maîtres de Wandre commencent à renettoyer les xhorres creusées 50 ans plus tôt par leurs ancêtres pour l'exhaure. Ils avaient mis trois pompes dans leur puits, mobilisant 12 hommes par jour. Mais alors que les pompes avaient dévallé quarante pieds, il fallut en mettre une quatrième en action. L'idée d’installer un engin dans la Meuse était venue avant l’inondation provoquée par Saroléa. Le mouvement de la roue était transmis à quelque 1 100 mètres de là au bure situé au pied de la colline. Saroléa essaye d’obtenir une interdiction juridique de l'achèvement de la machine. Mais malgré l'interdiction, «leur ouvraige val sans cesse, la roue tourne, et tout cette instrument et maschine agisse encor présentement que jescript». En 1679 Sarolea rebouche l'araine, et submerge ainsi tous leurs bures. Appuyées d'un mandat de la cour de Herstal et munis d'armes à feu les wandruziens emmenèrent les hommes de Saroléa à Herstal pour les y enfermer dans les « prisons ou fermes». Une nouvelle tentative pour relancer la machine est lancé en 1682. Les comparchonniers engagent un certain « maister Jean Zualem pour conduir et entretenir la machinne, engien et dependance». Jean Sualem est de la branche de la famille Sualem qui resta dans notre région. En 1684 seulement le prince d'Orange Guillaume-Henri de Nassau désigna le drossart de Herstal, pour régler définitivement ce litige. Les wandruziens troquent leur appellation de maîtres de Celly, Roye et Paume contre celle de maîtres de la machine et engin. Mais les charbonnages de Wandre s'arrêtent vers 1690, face aux difficultés de l'exhaure. Morand écrit dans son ouvrage des machines hydrauliques d'exhaure de 1773: « à trois lieues de Liège, à Herstal, on voit les restes d'une pareille machine d’exhaure ».
En 1793 Gerard Corbesier reprend l’exploitation mais il abandonne sa participation à John Cockerill, qui fournit une autre machine, à vapeur, en 1828. Via Amélie Cockerill qui épousera un Suermondt d’Aix-la-Chapelle, le charbonnage est dirigé en 1865 par William Suermondt, qui doit pour cela abandonner sa nationalité prussienne. En 1876 il retrouve malgré lui cette nationalité prussienne suite aux nouvelles lois sur la nationalité de Bismarck. Suermondt est allemand, ce qui suffit à l’état belge à mettre ses avoirs en Belgique sous séquestre, en 1918, parce que de nationalité ennemie. La Belgique se retrouve avec un charbonnage nationalisé ! Un gros problème pour le Parti Ouvrier Belge (POB) ! Cette houillère sera refilé le plus vite possible au privé. En 1927 Wandre sera repris par la S.A. des Charbonnages de Bonne-Espérance et Batterie.
1921, une grande sécheresse révèle une double rangée de pilotis
Donc, cet engin a été redécouvert par notre historien local André Collart (Chronique archéologique du Pays de LIÈGE13ième ANNÉ E 1922). Fin 1921, par suite de la grande sécheresse et de gelées intenses, les eaux de la Meuse étaient excessivement basses. Au milieu des larges bandes de gravier, à 600 mètres en aval du pont de Herstal-Wandre, sur la rive droite, M. Collart découvre un dallage de 40 mètres de long, flanqué d'amont et d'aval d'une double rangée de pilotis, dépassant le gravier de 10 à 15 centimètres: «à 600 mètres en aval du pont de Herstal-Wandre, sur la rive droite, un massif de maçonnerie en pierres de grès houiller du pays, au rez du lit de gravier, n'a guère d'assise. Il revêt la forme d'un rectangle de 12 m50 sur 4 m10. Deux contreforts forment corps avec le massif rectangulaire, donnant à l'ensemble la forme d'une clame de 7m75 d'écartement. Vers amont et vers aval part vers l'axe du fleuve, une double rangée, d'environ 40 mètres de long, de tronçons de forts pilots en chêne, dépassant le gravier de 10 à 15 centimètres. Ils sont très bien conservés. Selon des personnes de l'endroit, ces pilots furent réduits, en 1888, lors des grands dragages effectués dans le lit de la Meuse à l'occasion de la construction des forts de Pontisse et de Barchon. En amont, trois émergent encore d’un mètre, leur hauteur primitive. Il est très probable que ces pilots étaient reliés entre eux par des planches et que l'intérieur était rempli de terres et de graviers, de façon à constituer deux jetée »s.
Pour M. Collart, ce ne sont pas des restes de ce fameux pont romain, qui aurait donné son nom à Pontisse, et quireliait Jupille et Herstal. Il aurait été ruiné par Pépin-le-Bref et Charlemagne qui, avec les débris, auraient construit la Licour. L'examen du mortier fait penser M. Collart à une construction plus récente. La toponymie lui « fut d'un secours très heureux. Nous étions au lieu dit à l'Inghin, dénomination prise au cadastre. En 1739 on retrouve ‘lez le vieux enghien’. En 1761 on rapporte ‘quatre pièces de terre ou de prairie à l'engin’. Dans un texte de 1750 c’est la forme wallonne ‘à l’ingin’. Inghin ou ingin est le mot wallon correspondant au français engin et signifiant: instrument, appareil, machine. Quel était cet ingin? »
Selon lui, le dallage au lieu dit ‘à l’enghin’ est l'assise d’une construction de 1679 destinée à produire la force motrice d'une machine à exhaurer les eaux d'un puits (bur) voisin.
Si les vestiges physiques ont pratiquement disparus, lors des grands dragages de 1888, cet engin est bien présent dans les archives de la Seigneurie de Herstal. Ces archives, c’est souvent des procès. Les hommes en robe noir (les robins ou avocats) ont laissé plus de traces que les gens noirs qui grattaient le charbon ! Il y a évidemment des pièces qui ne pèsent pas lourd, comme ce jugement du 8 février 1680 sur un rendage de pêche (une redevance de « trois cens et quattres florins») qui stipule « de prétendre aucune choese à l'eawe sur laquelle la machinne est bastie d'entre les murailles gros pillots et grille» (Rendage de la pêche d'aval, 8 février 1680, Registre 1677- à 1680, f° 336).
Mais un autre conflit, entre les Saroléa, seigneurs de Cheratte et les comparchonniers de Wandre, s‘étend sur 10 ans, entre 1673 et 1684, avec une guérilla souterraine et mort d’homme. Et, cerise sur le gateau, l’intervention d’un Sualem qui permet de relier cette histoire directement aux fameuses machines de Modave, voire de Versailles, et à notre machine liégeoise à Decize.
1921, quand la Meuse n'était pas encore un canal entre deux murs de moellons
Ces recherches de M. Collart sont approfondies par Jean Renard, dans « Vie et mort d’une industrie multiséculaire. La houillerie à Wandre ». L’article du musée de 1982 est basé sur cette étude.
Même si ça recoupe la description de la
découverte de la Machine donnée par André Collart lui-même, je reprends ici la
version de Jean Renard, parce qu’elle est charmante et pittoresque : « aux très basses eaux de la fin
décembre 1921, André Collart qui cherchait entre Wandre et Chertal les vestiges
du pons mosae, découvrit avec émotion le jour de Noël, les restes des
fondations de la machine. En 1921, la Meuse n'était pas encore un canal entre
deux murs de moellons. Ses rives encore naturelles abritaient dans leur tracé
buissonneux les minuscules criques et les trous
familiers aux pêcheurs dominicaux. Au-delà des peupliers qui faisaient
au hameau du Werixhet un cadre frissonnant, se prolongeaient les vergers, et
c'est avec regret qu'on évoque ce dos herbeux où la ruelle des Douze Verges
rejoignait la Meuse, tout cela enfoui aujourd'hui sous les remblais de
l'autoroute de Maestricht. Dans l'étendue caillouteuse découverte par la baisse
des eaux, des rangées de têtes de pilots et un appareillage de gros moellons de
grès non équarris révélèrent l'emplacement du vieil engin.
Une reconstitution
sommaire de l'engin est aisée : deux contreforts avec fruit à l'aval
supportaient l'axe de la roue en bois dont on peut, par l'écartement des
contreforts, supputer les imposantes dimensions. Les deux digues dont les
rangées de pilots formaient l'ossature, délimitaient un canal qui amenait l'eau
sous la roue à pales puis l'évacuait. La fondation était protégée à l'amont
contre l'affouillement des eaux par un brise-flot constitué de moellons
consolidés par des piquets. La rive, dans le même but, était revêtue d'un
parement en planches de chêne maintenues également par des piquets.
Un court
tronçon de ce parement, à l'aval, subsistait seul en 1921, ayant protégé la
partie de la berge qu'il recouvrait et permettant d'apprécier le volume de
terre enlevé à la rive par l'érosion depuis la démolition de l'ouvrage. Une
grille devait, à l'entrée du canal, arrêter les glaçons ou les épaves qui
seraient, sans elle, venus endommager la roue. C'est ce qu'on déduit d'un texte
dans lequel Lambert de Lovinfosse, concessionnaire de la pêche dans cette
section de la Meuse en 1680, défend de pêcher dans la partie du fleuve comprise
entre les murailles, les rangées de pilots des digues et les grilles ».
Cette description de la découverte fait doublure avec la version originale d’André Collart. Mais Jean Renard apporte aussi beaucoup d’éléments nouveaux sur cette machine. On voit qu’il maîtrise son sujet, y compris dans les détails géologiques. Comme par exemple ce dessin de la couche Petite Veine des Dames, morts terrains enlevés, qui met bien en relief l'aspect tourmenté des couches chiffonnées et morcelées du gisement de Wandre.
Un début d'activité minière houleux: 1614-1650.
Le début des charbonnages à Wandre et à Cheratte fut déjà difficile et houleux: wandruziens et cherattois s’accusaient mutuellement d'exécuter des travaux qui menaçaient d'attirer dans leurs ouvrages les eaux de la nappe aquifère de la Meuse. Ils arrivent péniblement à un accord qui interdit toute progression des ouvrages « en direction des dilouxhes ou puits perdus dans le gravier mosan au voisinage du pied de la montagne. Ces mesures de défense contre l'eau n'accordèrent cependant qu'un bref sursis aux comparchonniers. Leurs veines étaient vraisemblablement épuisées au-dessus du niveau des xhorres, ils étaient forcés de poursuivre l'exploitation sous ce niveau, en vallées et par bures ». A mesure que les travaux s'approfondissaient, la lutte contre l'eau s'avérait de plus en plus difficile et finalement, les maîtres durent abandonner la partie et les ouvrages furent, en tout ou en partie, délaissés comme submergés et « inouvrables », vers 1650.
Les dents longues de Gilles de Sarolea, seigneur de Cheratte
Notre historien Jean Renard parle volontiers de wandruziens et cherattois. Je préfère présenter le conflit qui va suivre comme un conflit entre les Saroléa et les maîtres charbonniers de Wandre.
Ca coïncide avec l’achat du ban de Cheratte par Gille Saroléau, en 1643, pour la somme de 4100 florins, à la Cour du Brabant. Il a 26 ans. Il s’était fait élire mayeur deux ans avant. www.cheratte.net nous apprend dans ‘La Seigneurie Hautaine de Cheratte’ que Gilles de Sarolea n’a pas l’argent : il doit emprunter 8000 florins auprès de Wathieu delle Vaulx, bourgeois de la cité de Liège, contre une rente annuelle de 400 florins.
Gilles Saroléa est l’exemple-type de cette bourgeoisie naissante. Son père Nicolas est maître de houillères, au service de Curtius. Gilles Sarolea achète avec la seigneurie de Cheratte la haute, moyenne et basse justice. Il détient en outre la collation de la cure. Et il va en user et abuser pour rentrer dans ses frais… Pour commencer, il met le grappin sur des terres communes des Grands Sarts, en 1649, en les échangeant contre “ rachapt et redemption du droict de Mortement duquel tous Bourgeois chefs de menage de cette jurisdiction dudit Cheratte etoient charges au jours de leur trepas, lequel dit droict ne leur etoit moins odieux qu’en horreur.”
Face à ce nouveau noble, il y a les houilleurs de Wandre qui dépend de la seigneurie de Herstal. Je n’ai pas l’impression qu’ils sont très soutenus par leur seigneur.
Les deux seigneuries relèvent du Duché de Brabant, mais Cheratte a un lien plus direct avec le pouvoir central, exercé à ce moment par un Habsbourg d'Espagne, Philippe IV. Tandis de Herstal doit passer par les Nassau, de la maison d’Orange. Et Gilles Saroléa a son cheval de Troie à Herstal : l’épouse de son fils François Casimir, a la qualité de bourgeoise de Herstal. Jeanne Catherine de Borre, Dame de Barchon, joue un rôle important dans le long conflit qui l'opposera aux houilleurs de Wandre de 1673 à 1683.
Ce conflit se déroule aussi à l’époque de la guerre de succession de Louis XIV contre la Hollande, de 1672 à 1678. Le mousquetaire d’Artagnan mourra lors du siège de Maestricht. A Cheratte, le peuple est maltraité, les églises pillées et les terres ravagées. Mais même une période troublée est source de profit pour le noveau noble Saroléa : en 1677, les communs habitants de Cheratte cédèrent au seigneur un vignoble "pourle dédommager des frais de passades des troupes tant d'Espagne que de France". Et lorsque ces troupes revinrent en novembre et décembre 1678, le seigneur leur payait 300 florins par jour pour compte de la communauté.
1673 une guérilla souterraine
A Wandre, le silence s’était fait sur les fosses jusqu'en 1673. Cette année, les descendants des «maîtres de fosses de Celly, Paume et Roye » veulent reconquérir les ouvrages abandonnés et noyés par leurs ancêtres. Les houilleurs reprennent en même temps le fil des conflits avec les cherattois: ils sont partis pour dix ans de querelles, d'animosité et de procédure. Entre-temps Sarolea avait franchi souterrainement les limites de la terre de Wandre et atteint les ouvrages wandruziens qui pénètrent à leur tour dans le chantier de Sarolea. Dès lors, s'instaure une guérilla souterraine. Les houilleurs de Wandre pénètrent dans les galeries que le seigneur de Cheratte avait fermées d'une porte et s'y livrent à toutes espèces de déprédations, jusqu'à en suffoquer les occupants par des fumées d'une matière très puante. Et, dans l’autre sens, alors qu'il travaillait de nuit dans la veine de Paume, Mathy Talbot de Wandre vit tout-à-coup la paroi s'écrouler sous les coups des ouvriers de Cheratte, que l'on entendait s'approcher depuis plusieurs jours. Dès ce moment, la brèche ainsi pratiquée laissa tomber sur les wandruziens l'avalanche des gros mots et des pierres. Thone Gros fil qui travaillait au-delà du trou pratiqué par ceux de Cheratte, poussa un sonore «Oye Jesu Maria» (c'est du moins la version officielle!): « il venait d'être atteint à la jambe par une pierre et une houille lancées par les Séverin dont Jean Séverin, maître ouvrier du bure de Cheratte, et homicide par deux fois».
Sarolea porta l'attentat devant la cour de Cheratte et en obtint un « décret d'appréhension » contre quelques-uns des maîtres. Maestricht venait de tomber aux mains des Français. Le Seigneur s’arrange français pour venir cueillir les wandruzien Léonard du Jardin et son fils chez eux par les Français et les emmener à Maestricht.
Tandis que se développait la procédure de la cour de Cheratte et à Maestricht, les maîtres de Celly, Paume et Roye traduisirent le 4 septembre 1675 le seigneur de Cheratte devant la cour de Herstal, tout en poursuivant leurs travaux de reconquête et d'exhaure de leurs anciens ouvrages. La Dame de Barchon récusait la compétence de la cour de Herstal et un décret du 16 décembre 1675 par le Conseil de Brabant interdisait aux maîtres de Wandre de poursuivre leurs attentats. On appréciera l'ironie involontaire de ce décret d'interdiction de « poursuivre leurs attentats», signifié aux maîtres dix jours après l'irruption des cherattois dans leurs ouvrages, suivie de l'inondation provoquée de ceux-ci. Les wandruziens venaient en effet de pénétrer dans la veine de Paume lorsque, dans la nuit du 6 décembre, les cherattois y débouchèrent à leur tour. Alors qu'il travaillait de nuit dans la veine de Paume, Mathy Talbot de Wandre, vit tout-à-coup la paroi s'écrouler sous les coups des ouvriers du seigneur de Cheratte.
Une machine hydraulique
Malgré la distance séparant la Meuse de leur puits, les descendants de « vieux maîtres » décidèrent d'installer sur le fleuve une machine hydraulique d'exhaure. Lorsque fut construite la machine de Modave en 1667, l’exhaure hydraulique était chose banale au pays de Liège. Pour réunir les capitaux nécessaires, le curé de Wandre, à la demande des promoteurs du projet, publia sur l'église le 20 janvier 1675, une invitation à tous les bourgeois qui voudraient s'associer à la remise en activité des bures, à s'enrôler dans l'apparchonnement. Les initiateurs prétendaient qu’ ‘icelle machine se basty au contentement et joye de tous les bourgeois, attendu que lesdits bourgeois esperent d’avoir des houilles pour leurs necessitez qui les obligent a en charcher ailleurs, et que semblables ouvrages faisent vivre le commerce’. Mais ces appels n'eurent pas d'écho.
Les matériaux étaient pourtant à pied d'oeuvre. Cet engin liégeois était-il une machine achetée d'occasion ou, au contraire, un engin fabriqué sur commande?
Pour la transmission du mouvement, on rencontrait à l'époque deux systèmes différents. Soit une transmission par courroie commandant un arbre tournant, soit des tringles ou chaînes animées d'un mouvement alternatif obtenu par bielle et manivelle sur la roue.
Jean-François-Clément Morand (1726-1784), directeur de l’Académie royale des Sciences de France et professeur au célèbre Collège de France, a publié en 1768 « L'Art D'Exploiter Les Mines de Charbon de Terre. Mémoires Sur Les Feux de Houille ». Voici comment selon lui fonctionne un système à tringles: « A l'essieu de la roue que fait agir l'eau, est une manivelle qui, par le moyen d'une bielle pendante, communique le mouvement à un varlet vertical: ce varlet se meut sur un essieu & tire alternativement deux chaînes soutenues de distance en distance par des balanciers portés sur des chevalets : les chaînes tirent à elles alternativement ta tête de deux autres varlets, donnant le mouvement aux tiges des pistons qui répondent aux puits». Cette description est confirmé par la toponymie: dans la campagne de Wandre il y a un lieu-dit «aux Balances», qui jalonne exactement la ligne joignant le lieu-dit « Inghin ». Ces balances étaient des palonniers de la transmission de l'engin. Dans le puits lui-même, l'engin actionnait des pompes. L'épuisement par l'engin n'était qu'une mécanisation du pompage manuel qui absorbait une main d'œuvre excessive.1675 une double inondation
Mais c’était pomper avec le robinet ouvert. Saroléa provoque en décembre 1675 une double inondation des ouvrages wandruziens: inondation intérieure par les eaux détournées de ses ouvrages de Cheratte, inondation par l'extérieur par obstruction de l'araine par laquelle Sarolea épuisait ses vallées par tonneaux et chevaux. Ces eaux furent dérivées vers les ouvrages de Wandre. Pour qu'elles ne pussent s'échapper par la xhorre de Wandre, notre seigneur avaient passé au travers du bout de cette dernière, en y approfondissant et coupant la veine plus bas qu'elle. En faisant cela, il inondait tous les jardins parcourus par ces rigoles et, pour assurer l'efficacité de l'opération, il posta dans une hutte des paysans armés chargés d'empêcher la destruction du barrage. Les propriétaires des jardins submergés protestent par une lettre lue en chaire par le curé.
C’est dans ces conditions que les maîtres de Wandre renettoyent les xhorres creusées par leurs ancêtres. Ils mettent en service trois pompes dans le bure de Paume, mobilisant 12 hommes par jour.
Alors que les pompes avaient dévallé quarante pieds, il fallut en mettre une quatrième en action et la main-d'œuvre totale de pompage atteignit 18 hommes par jour. En pure perte apparemment car, pendant plus de trois ans, la situation reste inchangée; l'exploitation est dans le marasme et probablement même complètement arrêtée.
Pas question de reprendre les ouvrages où les cherattois avaient pris pied. A peine avaient-ils avancé de sept à huit hauwais dans la veine de la Paume qu’ils tombaient sur ceux de Cheratte. En plus, ces anciens ouvrages étaient dans un piteux état. Ils y trouvèrent les bois rompus et constatèrent qu'il fallait astanser la montagne (wallon astancener, astans'ner = étançonner), sous peine de voir la belle-fleur s'écrouler dans le puits.
En résume, au-dessus du niveau de la vallée, les ouvrages supérieurs sont occupés par les Cherattois; sous le niveau du pied de la colline, les « vallées » plus récentes de Paume, reliées au vieux bure sur lequel l'engin aurait dû pomper, sont noyées par les Cherattois. Reste deux nouveaux puits en cours de creusement aux mains des wandruziens.
1679 la machine
L'origine de l'engin n’est pas liée directement au conflit, puisque l'idée première en remontait, tout au début de 1675, voire à 1674, c'est-à-dire avant toute inondation par les cherattois. Cependant, la décision de passer à l'exécution naquit de l'impossibilité de venir à bout de cette inondation. A moins que ça soit l'érection de la machine qui sert de signal pour une recrudescence des hostilités.
Toujours est-il qu'en février 1679, on mit la main à l'œuvre, profitant sans doute des basses eaux de la fin d'un hiver sec. Les travaux durèrent six mois et coûtèrent 26.000 florins. L’engin bâti sur la Meuse traversait les jardins, terres et prairies. Le mouvement de la roue était transmis à quelque 1.100 mètres de là au bure situé au pied de la colline.
Un texte de 1679 décrit ainsi l'installation: « ladite machine passe parmy tours les jardins, terres et prairies jusques a une haute montagne appartenante a la communauté au pied de laquelle se trouve le vieux bure. Ainsy est-elle bastie au contentement de touts les bourgeois qui l'ont jugé si propre utile qu'ils ont laissé coupper toutes les liayes et arbres fruictiers qui se sont rencontrez sur la ligne ».
En parallèle il y a des procédures en justice. Charles Budin, greffier de la Court de Justice de Herstal, mais aussi comparchonnier à Wandre, accuse Saroléa d’avoir franchi souterrainement les limites de la terre de Wandre. Comme il y avait déjà contestation sur les limites en surface, on peut s’imaginer la complexité! Saroléa réplique via un homme à sa solde, un certain Jean Bols, qui reproche aux plaignants d'avoir entraîné la communauté sans son consentement dans des procès d'intérêt personnel. Au début Bols arrive à entrainer les bourgeois qui rejetèrent toute intervention dans ce procès «intenté à leur insu ». Ils feront volte-face trois mois plus tard, et se joindront au procès en cours.
Sarolea essaye aussi d’obtenir du Conseil de Brabant une interdiction, portant sur l'achèvement de la machine. Mais les maîtres ne se soucient pas de l'interdiction, « leur ouvraige val sans cesse, la roue tourne, et tout cette instrument et maschine agisse encor présentement que jescript».
Le 3 février 1679 ils obtiennent un octroi seigneurial de Guillaume III de Nassau, Seigneur de Herstal. La redevance annuelle est de six chapons de deux sous chacun. Mais apparemment cet octroi ne pèse pas très lourd, puisqu’en octobre 1679 trois charpentiers ‘cognoisseurs en houillerie’ invoquent devant le notaire Faloize les crues et débâcles du fleuve pour achever le pavement d'une digue avancée dans le Meuse et d'une autre établie entre la machine et la rive. D'autre part, le bure devait être reboisé de neuf si l'on ne voulait pas voir le terrain s'effondrer à l'entour et la belle-fleur s'écrouler dans l'excavation. La machine est presqu’achevée ‘à la réserve de quelquz picqz et parement’. Ils insistent sur l’urgence de terminer l’ouvrage ‘avant que la Meuse se grossisse, et que les glaces viennent à couroir, d’autant que ‘laditte machine n’est pas raffermée par l’achèvement d’une dicque encommencée entre icelle et les biens joindants, et le pavement des dicques avancés dans la Meuse, qu’icelle venant à croistre peut remplir de gravier les ouvrages faits en ladite Meuse. La machine a esté fort dispendieuse à raison que depuis l’hyvert l’on y ait travaillé tous les jours, voir mesme les dimanches et festes à raison du danger et péril et ce par environ trengt, quarante et cincquante personnes par jours. Il s’agit par le moyen d’une double rowe et de tout ce quy sensuit tirer les eaue d’un vieux bure scitué dans les biens de la communauté a effect de jetter les mines de houilles qui sont submergée. Il faut absolument remettre en état le vieux bur lequel estant degarny presentement de tous les vieux bois qui le soustenoient aussy bien que les ouvrages y joindants par quels passent les instruments propres à faire roller ladite machine attacher a la bellefleur contigu audit bur, car il est situé au pied d’une haute montagne qui panche de trois costez sur ledit bure et un glissement de terrain pourrait tout engloutir’.
Ils demandent de lever les interdictions.
les galeries d'exhaure à Cheratte-Wandre
Je rappelle qu’en décembre 1675 Sarolea avait
bouchée la xhorre pour faire refluer les eaux dans les ouvrages de Wandre. Quatre
ans plus tard il refait son coup : « il
se jeta à main armée sur le jardin pour y boucher l'araine, y faire monter les
eaux, les faire rentrer dans la xhorre des maîtres et submerger ainsi tous
leurs bures. Puis il y plaça des ‘soldats’
(?) pendant douze jours avec la consigne d'empêcher la démolition de la digue
qu'il avait fait élever. Le 22 décembre, appuyées d'un mandat en bonne et due
forme de la cour de Herstal et munis d'armes à feu et aux cris de «Tue, tue» et
«volleurs... meschants hommes» (c’est la version Sarolea) les wandruziens se jettent
sur les deux cherattois qui se trouvaient devant la xhorre, et les emmenèrent à
Herstal pour les y enfermer dans les ‘prisons ou fermes’».
Un maister Jean Zualem pour conduir et entretenir la machine
la machine de Renkin Sualem à Versailles
On ne sait pas comment et pourquoi cette
escalade s’arrête. Toujours est-il que quelques semaines plus tard, début
janvier 1680, la machine est arrêtée. Depuis début 1679 l'«engin» n’a fonctionné
que pendant de courtes périodes et dans une sorte de clandestinité, bien qu'il
ait alors fourni la preuve de ses possibilités.
Le 2 décembre 1681 Charles Budin, le greffier de la Court de Herstal, qui avait lancé la plainte contre Saroléa, est blessé mortellement au cours d'une dispute avec cinq ou six soldats, et c'est à Cheratte que les herstaliens et wandruziens lancés à la poursuite des agresseurs, les découvrirent dans une maison voisine de la demeure de Sarolea, où ils s'étaient réfugiés.
Une nouvelle tentative pour relancer la machine est lancé le 25 mars 1682, lorsque les comparchonniers engagent un certain « maister Jean Zualem pour conduir et entretenir la machinne, engien et dependance». Ils fixent son salaire à 24 florins brabant par quinzaine et lorsque la fosse « viendrat à fruit tous les mois une chartée de houile ». Jean Zualem promet de faire « tout son possible pour destourner les eaues et touttes autres choses de sa science, outre la conduite de l’engien et pompes et mesme de se faire assister par ses oncles au besoing, ou qu’il y aurait quelque chose qui surpasserait sa science. Il se réserve un lieu dans la hatte et aux environs qu’il adjusterat pour travailler et tourner les boulles necessaires au pompes dudit engien ». En effet, l’épuisement par l’engin n’était qu’une mécanisation du pompage manuel qui absorbait une main d’œuvre excessive. Et ce pompage avait pris des proportions démesurées suite au sabotage des Saroléa !
Ce Jean Zualem est évidemment un lien direct
avec la famille Sualem, dont le plus illustre était responsable de la fameuse
machine de Versailles, et le moins connu Daniel Michel a construit la machine
de Decize. Selon la généalogie des Sualem, dressée par Evelyne Quatrebarbes,
Jean Sualem, né le 9/6/1663, est le fils de David Sualem, l’ainé de la famille
et apparemment le seul qui resta dans notre région. Lorsque Jean s’est engagé à
Wandre, il a 19 ans (La Famille Sualem de Jemeppe-sur-Meuse à Bougival, in
La Vie Wallonne, T LIV, Liège, 1980).
L’arrêt de la machine, comme marque de bonne volonté
Sous la direction de Sualem, l'engin réussit à « dévaller » les eaux de 50 pieds de profondeur, sans permettre cependant aux maîtres d'atteindre la veine. En nettoyant la partie démergée de l'ouvrage, ils avaient recueilli une charette de houille. Mi-décembre, ils avaient commencé un nouveau bure avec un tel acharnement qu'ils n'avaient même pas interrompu leur travail le jour de Noël, au grand scandale du peuple. L'exploitation de la veine, poursuivie au début de janvier, aurait continué si la crue de la Meuse n'avait immobilisé la machine en la submergeant. C’est alors qu’avec une soudaineté assez insolite, à moins qu'elle ne trouve son explication dans la crue de la Meuse, les maîtres de l'engin déclarèrent se conformer jusqu'à la sentence définitive et font cesser la machine. La roue continua à tourner, mais à vide, les tringles de transmission étant déconnectées et les travaux ne visèrent plus qu'à entretenir la roue, surveiller les bures et réparer une digue inachevée que les eaux avaient emportée.
L'arrêt de la machine, « marque de bonne volonté, de désir de conciliation et de déférence pour la cour », produisit immédiatement son effet : l'eau remonta jusqu'à la surface, noyant une fois de plus les ouvrages de Wandre.
Un accord à La Haye en 1682
Après trois nouvelles années de joutes de prétoires, un accord met fin au conflit en 1682. La famille Saroléa était autorisée à exploiter les ouvrages qu'elle avait conquis de haute lutte sous les communes de Wandre, moyennant un droit du 25ième panier au profit du seigneur de Herstal, pour les houilles qu'il extraira des communes de Wandre.
Le 31 mai 1684 le prince d'Orange Guillaume-Henri de Nassau désigna Pierre Isacq, drossart de Herstal, pour régler définitivement ce litige.
Saroléa ne fit apparemment jamais que deux paiements et le receveur du seigneur de Herstal dit que la houillère du seigneur de Cheratte étant «périe», il n'a plus rien perçu, dès 1704.
De leur côté, les wandruziens, avec l'aide de l'engin, travaillaient les vallées de ces mêmes couches. Ils avaient troqué leur appellation de maîtres de Celly. Roye et Palme contre celle de maîtres de la machine et engin. Comme le prouve le testament de l'honorable Léonard du jardin du 5 janvier 1687, qui cède à son fils Antoine ses deux chevaux, les harnais, charrettes et accessoires, et ses parts à la houillère de l'engin de Wandre.
Mais les ouvrages wandruziens s'arrêtent vers 1690, se heurtant aux difficultés de l'exhaure et de l'exploitation en profondeur.
En 1739, d'une pièce de terre située en lieu dit « au werixhas lez le vieux enghein » témoigne de la survivance à cette époque de restes de la vieille machine. Et Morand, écrit dans son ouvrage sur les machines hydrauliques d'exhaure, édité en 1773: « à trois lieues de Liège, à Herstal, on voit les restes d'une pareille machine ». Et lorsque le 8 mars 1824 François Habran, boucher à Wandre, obtenait en rendage l’île de Langin (aujourd'hui disparue), terre communale n'est qu'un toponyme oublié.
Un petit-fils de John Cockerill directeur du charbonnage de Wandre
En 1750, Jean Mathieu de Sarolea, chanoine tréfoncier de Saint Lambert, essaye encore de relancer les activités minières du côté de Wandre, suivi en 1793 par Gerard Corbesier. La houillère atteint son apogée en 1810, avec 280 ouvriers. Mais en 1820 les biens de la houillère sont dispersés aux enchères. En 1826 les Corbesier abandonnent leur participation à John Cockerill, qui est autant intéressé par le charbon que par la possibilité d’y placer une de ces machines à vapeur. Nous passons de l’engin de l’époque pré-industrielle à la pompe à vapeur de la révolution industrielle.
La famille Cockerill était à l’époque particulièrement bien implantée à Aix-la-Chapelle. John, 20 ans, et James, 23 ans, se marient avec les sœurs Pastor (Frédérique et Caroline), originaires d’Aix-la-Chapelle.
Une des filles de James, Amélie Cockerill,
épousera Barthold Suermondt, un contact d’affaires du père. William Suermondt
Après la mort de
John, en 1840, les héritiers laissent Wandre à Barthold et Robert Suermondt. En 1865 William Suermondt, prend la direction
du «Charbonnage des frères Suermondt » et doit pour cela abandonner sa
nationalité prussienne ; en 1876 il acquiert la double nationalité suite aux
nouvelles lois sur la nationalité de Bismarck. Deux nouveaux puits sont creusés
en 1882. En 1910 l’exploitation atteignait l’étage de 540 mètres. L’état belge
met les avoirs de Suermondt sous séquestre, en 1918, parce que de nationalité
ennemie. La Belgique se retrouve avec un charbonnage nationalisé ! Un gros
problème pour le Parti Ouvrier Belge (POB) ! Cette houillère sera refilée »
le plus vite possible au privé. En 1927 Wandre sera repris par la S.A. des
Charbonnages de Bonne-Espérance et Batterie.
Sources
A.Collart, Dallage et pilotis dans le lit de la Meuse au lieu dit « A l’Inghin » à Wandre, dans CHRONIQU E archéologique du Pays de LIÈGE 13ième ANNÉ E 1922 Procès-verbal de la séance du 27 octobre 1922 p.97 à 99
http://www.ialg.be/ebibliotheque/chroniques/capl013.pdf
http://www.ialg.be/ebibliotheque/bial/bial081.pdf#page=74 J. RENARD, VIE ET MORT D UNE INDUSTRIE MULTISECULAIRE LA HOUILLERIE A WANDRE, BULLETIN DE L'INSTITUT ARCHÉOLOGIQUE LIÉGEOIS TOME LXXXI 1968 p.74-189
http://www.ialg.be/ebibliotheque/bial/bial083.pdf#page=4 Jean Renard, Vie et mort d’une industrie multiséculaire. La houillerie à Wandre DEUXIÈME PARTIE LE NOUVEAU RÉGIME
Jean Renard a encore écrit en 1974 « Toponymie de la Commune de Wandre » pour le Musée Curtius. http://www.ialg.be/ebibliotheque/bial/bial085.pdf
BULLETIN D E L'INSTITUT ARCHÉOLOGIQU E LIÉGEOIS TOME LXXXV 1973 Édité avec l'appui du Ministère de l'Éducation Nationale et de la Culture LIÈGE MAISON CURTIU S
Il y explique « qu’après avoir, à l'occasion de trente années de recherches d'archives intéressant l'histoire de Wandre, glané plus de quatre milles formes toponymiques remontant de nos jours au xve, parfois au xive siècle, nous avons pris conscience que le fruit de cette récolte ne devait pas être perdu ». Je n’ai pas retrouvé d’autres publications de cet auteur intéressant…
L'exposition temporaire "Aux origines de La Machine" du Musée de la Mine de La Machine, conçue pour 2020 mais non réalisée sera présentée en 2021. Elle retracera, à travers des documents inédits, sculptures, peintures, costumes, animations…, la période comprise entre le XVe siècle et la fin du XVIIIe siècle.
https://www.mairie-la-machine.fr/le-musee-de-la-mine
https://www.facebook.com/musee.delamine.7
@musee.delamine.7
http://hachhachhh.blogspot.com/2017/05/31ieme-balade-sante-mplp-une-cite-des.html balade dans la cité des fleurs et urbex à Wandre-Cheratte.
http://hachhachhh.blogspot.com/2018/01/le-hasard-des-mises-sous-sequestre-de.html une micro-histoire, à partir de William Suermondt, petit-fils de John Cockerill et directeur du charbonnage de Wandre. Suermondt est allemand, ce qui suffit à l’état belge à mettre ses avoirs en Belgique sous séquestre, en 1918, parce que de nationalité ennemie.
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