dimanche 25 août 2019

50ième balade-santé MPLP Herstal : Bressoux, l’église Notre-Dame de Lourdes au Bouhay et le potager collectif du Coin de terre

photo sudpresse
Deux points forts de notre 50ième  balade-santé MPLP Herstal de septembre 2019: l’église Notre-Dame de Lourdes au Bouhay et le potager collectif du Coin de terre . Pas question d’allumer un cierge dans l’église : elle vient d’être désacralisée. Mais elle intéresse peut-être des amis qui veulent se lancer dans l’immobilier. Elle est à vendre, pour 790.000€, avec ses 6 cloches qu’il n’est peut-être pas interdit de sonner à toute volée. Avec son orgue, sa tour de 43 mètres, et son parc adjacent avec une réplique grandeur nature de la Grotte de Lourdes.
Quant au site des jardins-ouvriers, c’est avec ses 6 hectares le plus grand potager communautaire de Wallonie. Mais en 2017 on demande aux utilisateurs de ne plus consommer leurs légumes : on vient d’y découvrir  des dépassements de la valeur seuil pour des métaux lourds comme arsenic, cuivre, mercure, plomb et zinc et pour plusieurs HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques). Cette année, lors d’un bio-monitoring médical sur 93 des les 253 jardiniers amateurs du site, seuls huit ne présentaient aucune contamination. Chez les 85 autres, on a détecté à des degrés divers une contamination soit au plomb, soit à l’arsenic, soit au cadmium, à des teneurs situées au-delà de la limite autorisée. Pas de panique : on ne se promènera pas avec un masque à gaz. Il faut juste éviter des jambes nues, parce qu’il y a parfois les orties qui reconquièrent le terrain.

Le sentier de grande randonnée GR57

Nous empruntonsle GR57, tout au début de la rue Ernest Malvoz. Ce sentier de grande randonnée démarre à Barchon, sous le pont de l'autoroute E40. Le GR57 contourne l'abbaye du Bouhay. Nous nous promenons sur les coteaux de l’Ourthe. On ne s’en rend probablement pas compte, mais la Dérivation suit grosso modo un ancien bras de cette rivière. Ce n’est pas pour rien que ce GR s’appelle Sentier de l'Ourthe.
Ce sentier est en fait une variante du GR, sentier mythique qui va de la mer du Nord à la Méditerranée, en traversant l'Ardenne, les Vosges, le Jura et les Alpes.
Le GR longe lepotager communautaire. Le site pourrait être agréable si les talus n'étaient pas envahis de détritus en tous genres. Ces jardins familiers sont là depuis presqu’un siècle, mais connaissent aujourd’hui un moment difficile, depuis qu'on a détecté une pollution. 258 familles exploitent aujourd'hui 304 parcelles dans ce potager collectif du Coin de terre, en échange d'un loyer symbolique (10 euros par an pour 100 m²). A gauche, Droixhe et ses tours de béton pointées vers le ciel. A droite, Robermont, terre de repos éternel.

Le plus grand potager communautaire de Wallonie

Le propriétaire du terrain est la société de logement public Logis Social. La gestion de ce  plus grand potager communautaire de Wallonie est confiée à la Ligue du coin de terre de Bressoux. Il s'étend sur 4,6 hectares et se prolonge, à l'ouest, par une partie "pirate" d'1,5 hectare squattée par plusieurs jardiniers anonymes.
Le Coin de Terre s’occupe aussi de réaffectation de zones industrielles. Mais il n’y a pas eu d’industrie sur les six hectares de Bressoux, et les potagers sont là depuis presqu’un siècle (1930). Et voilà qu’on y découvre en 2017 une pollution aux métaux lourds. Un colon qui travaille à l’ISSeP (Institut Scientifique de Servie Public) a fait analyser la terre. "L'analyse montre des dépassements de la valeur seuil pour de nombreux métaux lourds (arsenic, cuivre, mercure, plomb et zinc) et pour plusieurs HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques) ainsi que des dépassements de la valeur d'intervention pour le cuivre, le plomb et le zinc." Une "valeur seuil" est une concentration en polluant au-delà de laquelle une étude approfondie du sol doit obligatoirement être réalisée. Une "valeur d'intervention" correspond à une concentration au-delà de laquelle il faut immédiatement assainir le sol ou prendre des mesures de sécurité (grillager le site, par exemple) ou de suivi.
Les quantités de plomb, cadmium, cuivre et zinc présentes dans la terre aux quatre coins du jardin potager sont jugées "affolantes" par une scientifique spécialiste des sols, qui dit n'avoir "jamais vu ça".
Le Logis Social demande de ne plus consommer les produits de la terre et mandate le laboratoire Phytocontrôle pour analyser les légumes qui y sont cultivés. Au départ on croyait que seuls les salades et les choux (les légumes à feuilles) présentaient un taux de contamination au plomb supérieur à la normale. On était à demi rassuré.

Un bio-monitoring médical

Mais en même temps, l’ISSeP demande aux jardiniers du site de se soumettre à un bio-monitoring. 93 acceptent ; 85 d’entre eux présentent des teneurs au plomb, au cadmium et à l’arsenic plus élevées que le seuil autorisé. Seuls huit ne présentaient aucune contamination.
On les invite de poursuivre l’étude avec leur médecin traitant, pour voir s’ils fument beaucoup, si leurs canalisations sont encore en plomb, etc. La Ligue demande au Logis social de renforcer les clôtures
Le Service public de Wallonie s’engage à une recherche historique sur le remblai, antérieure à 1930. La Faculté de Gembloux Agro Bio-Tech continue également son investigation : tant les cerises que les mûres ou les raisins peuvent être consommés, ainsi que tomates et les courgettes (Sud Presse 10 jan. 2019 et Llb 10/1/2019 ).

Un Coin de Terre, une oeuvre de salut public

Ces potagers communautaires ont une histoire séculaire. En 1896, Joseph Goemaere, imprimeur bruxellois aux idées avant-gardistes, achetait un hectare pour y installer le premier potager familial. Pour lui, c’était un moyen de lutter contre le marasme social ambiant (alcoolisme, chômage, conditions de vie précaires,...) et permettre aux familles ouvrières de cultiver leurs propres légumes.
La section liégeoise du Coin de Terre naît vers 1930. Au début on parle de ‘jardins ouvriers’, mais après on parlera plutôt de  « jardins familiaux ». Dans les Golden Sixties  un mouvement de « Guérilla verte » lance un mouvement de «Community Gardens», avec unjardin « manifeste » à Manhattan.
Vers 1980 Mme Tatcher, la dame de fer, lance l’idée d’activation, y compris pour les gens qui sont dans l’assistance sociale. On voit alors les potagers dit « d’insertion ». A Liège il y aura ainsi la ferme de la vache, en Pierreuse.
Le Coin de Terre de Bressoux était florissant jusqu'il y a quelques années. Italiens, Maghrébins, Slaves... Plus de 17 nationalités se partagent ce coin de terre urbain. La  location est d’un franc le mètre carré. 
En 1991 la Ligue provinciale se sent même à l'étroit et lance le slogan : « Libérez les jardins ». Le logis Social met à la disposition de la section de Bressoux un terrain vague. Tellement... vague que le comité local doit louer un conteneur pour évacuer les immondices stockées sur place. Coût de l'opération: 70.000 F, à charge du modeste groupement! Et à la même époque des parcelles en bordure des potagers sont vendues.
En 1998  encore la «Ligue provinciale» pavoise, avec 21 sections, 2.100 « colons » et 54 hectares de jardins. L'Institut d'enseignement horticole, dont le directeur François Charlier est administrateur de la Ligue, crée un Centre d'initiation au jardinage.
La Ligue belge compte 42.000 membres et 306 sections locales. Treize pays sont réunis dans un Office international des ligues de coin de terre, créé en 1926; 3 millions d'adhérents ; 55.000 hectares. En Allemagne, les promoteurs de cités-dortoirs doivent prévoir un espace cultivable par les locataires. Nous en avons visité plusieurs, le long de l’Elbe. Chaque ville a ses ‘Schrebergarten’.
( Le Soir 18/6 1991  et 20/07/1998).
En 2006 encore la ligue provinciale qui fêtait ses 75 ans prend contact avec les bourgmestres « car les demandes dépassent les offres". Les listes d'attente sont d'autant plus longues que le rythme de rotation des utilisateurs de parcelles est lent (DH 8 juillet 2006).
Peut-être que les apparences sont trompeuses. Peut-être j’ai vu trop de magnifiques jardins dits ouvriers et que je suis un peu blasé. Toujours est-il que les alentours des potagers de Bressoux sont très ‘urbex’. Ca se peut évidemment que derrière les barrières qui clôturent partout le site se vivent des moments agréables. Mais j’ai quand même l’impression que la découverte de la pollution a été un coup de Jarnac.
Aujourd’hui la Ligue cherche « des volontaires pour tailler la végétation des sentiers et des parcelles vides, et pour traduire des affiches en arabe, turc etc ». Et dans le cadre de l’action « 1 h pour ma ville », le 16 juin, des bénévoles ont ramassé les déchets sur ce beau sentier longeant les potagers

Le tunnel de la Chartreuse 


Au
 bout du sentier, une plaine de jeux au dessus du Thier du Bouhay et de la rue Bois-Mangon.  En dessous de nos pieds, le tunnel de la Chartreuse, une ancienne galerie minière, taillée vers le milieu du 19ème siècle, à même la roche, sous l'actuel cimetière de Robermont. Les veines de houille ont été exploitées depuis 1356 (au moins) : l’abbesse de Robermont octroya, à diverses personnes, une veine de houille dite ‘del tombéal’. En 1858 l’exploitation est reprise par les Charbonnages de la Chartreuse et Violette. Ils font creuser, en 1859, une galerie horizontale de 1.480 mètres, avec deux puits: la «Sainte Famille» (pour l’extraction, dans l’ancienne plaine de manœuvres, 400 mètres de profondeur, entièrement maçonné, 3.90 mètres sur 2.50).  Celle de « Robermont » servait pour l’aération. Ce puits profond de 605 mètres s’ouvrait dans le terrain près du monument aux morts de 14-18. Il a été remblayé en 1890.
Un coup d’eau en 1880 porte un coup sensible à cette société peu solide qui finalement est mise en liquidation. Les Charbonnages de Bonne Espérance, Batterie et Bonne-Fin s’intéressent en 1899 à cette concession à proximité des concessions de l’Espérance. Elle fusionne les deux concessions, et obtient une extension de concession de 16 ha, en fait, les gisements en-dessous du lit de la Meuse, jonction nécessaire aux deux concessions. On crée un nouveau siège à la Violette qui produit en 1913 86.000 tonnes.
La production est très réduite à la fin de la guerre. Il faut attendre 1920 pour que la Violette atteint le niveau de production de 1913. Le coup de grâce vient avec  la construction du pont barrage de l’île Monsin. Il aurait fallu prévoir des stocks très importants ce qui aurait rendu l’exploitation non rentable. La Violette est fermée en 1933
La galerie creusée en 1859 est toujours là. C’est un élément important de notre patrimoine minier. Elle permet d’étudier l’évolution des techniques d’extraction du Moyen Age à nos jours. Elle recoupe plusieurs veines de 20 à 70 cm de ‘puissance’. Dans les vides laissés par les tailles elle est maçonnée. Elle est partiellement obstruée à 1280 m. de l’entrée par un effondrement. L’entrée se trouvait dans la cave d’une maison de la rue Bois-Mangon, détruite pendant la seconde guerre mondiale. Lors de cette guerre des particuliers sont encore venus s’approvisionner en charbon.
Le puits de Sainte Famille a été sécurisé en 1999 par la DPPGSS. Il est aujourd’hui noyé jusqu’au niveau de la galerie. C’est aussi un Site de Grand Intérêt Biologique (SGIB), avec plusieurs espèces cavernicoles.
L’Ecole belge de spéléologie y a organisé des stages de biogéologie.
Le tremblement de terre de 1983 nous a rappelé que notre région n’est pas à l’abri de secousses sismiques. L’Observatoire royal considère la galerie comme un site fondamental du réseau sismique belge, aussi y a-t-il installé un sismographe.
Bien sûr, il n’est pas question d’ouvrir cette galerie au grand public. Il y a des dangers d’éboulement et aussi le grisou et autres gaz. Les visites, essentiellement à buts scientifiques et pédagogique sont réglementées. Elle est depuis 1999 sous statut de ‘cavité souterraine d’intérêt Scientifique (CSIS- dans l’Atlas du Karst Wallon N°42/2-E001). Ce statut donne un cadre général à la protection du site. Dans le comité de gestion il y a la ville, propriétaire des terrains où se situent les entrées, la DGRNE Ulg et CWEPSS.

L’église Notre-Dame de Lourdes au Bouhay

photo actibel
Notre balade se termine à l’église Notre-Dame de Lourdes au Bouhay, une église construite pour les Chanoines du Latran.
Cette église est à vendre avec ses cloches. Les biens ne sont pas classés et peuvent donc subir des modifications. L’acquéreur bénéficiera d’un revenu locatif lié aux antennes GSM dans la tour. Elle est désacralisée, c’est à dire qu’elle ne représente plus un lieu de culte officiel de la religion catholique. Mais avec ses vitraux, autels, colonnes et boiseries, l’église Notre-Dame de Lourdes au Bouhay a conservé tout son cachet. Les “plus”: un orgue et une tour haute de 43 mètres qui, en plus de la vue, abrite 6 cloches qu’il n’est peut-être pas interdit de sonner à toute volée. Le parc adjacent est agrémenté d’une réplique grandeur nature de la Grotte de Lourdes. Et pour un montant supplémentaire de 190.000€, le presbytère adjacent et son jardin peuvent compléter cette magnifique propriété. Renseignements: Actibel -Tél 081 74 99 99 (Dh 12/6/201).

La Congregatio Sanctissimi Salvatoris lateranensis

L’église a été bâtie pour les chanoines réguliers du Très Saint-Sauveur du Latran.  «Régulier »  signifie « qui suit une règle ». C’est une des premières communautés religieuses qui acceptent la Règle de saint Benoît. Le Synode de Latran de 1059 reconnut ces communautés en pleine expansion. Ils portent une soutane complètement blanche, une large ceinture, une courte pèlerine couvrant les épaules (la mozette) et une calotte, exactement ce que porte le pape tous les jours.
A propos, en 2018 Emmanuel Macron a reçu le titre de « premier et unique chanoine honoraire de l’archibasilique du Latran». Ca remonte à Louis XI et au bon roi Henri IV, qui, après avoir abjuré sa religion protestante, a fait don au Latran de l’abbaye bénédictine de Clairac. En échange, il a reçu ce titre canonial, décerné par la suite aux rois – et aux présidents - de France.
L’édifice a été construit par un grand architecte, Edmond Jamar. Il a dessiné aussi l’Hôtel des Postes (Grand Poste) de Liège, la basilique de Chèvremont (vide aussi ; elle et attend un repreneur), la Gare du Palais à Liège, (bâtiment détruit).
photo actibel
La construction a pris du temps : la crypte a été érigée en 1901-1902 ; l’église a été commencée en 1913. Mais en septembre 1914 un chanoine doit constater qu’après la décision « d'inaugurer la magnifique église, nous n'avions pas pensé que l'ère de prospérité dont jouissait la paisible Belgique pût être troublée d'une façon si soudaine et si brutale. La guerre est déclarée. La construction de notre église se trouva complètement arrêtée. Mais il n'en fut pas ainsi du culte rendu à la Vierge Immaculée. Pendant les cinq années d'inoubliable malheur, la dévotion envers Notre-Dame de Lourdes avait pris un essor merveilleux. C'était à juste titre d'ailleurs. La Vierge de Massabielle accueillit avec bienveillance les prières de ses enfants, et grâce à son intervention puissante, la terrible guerre prit fin, en assurant aux pays alliés un triomphe éclatant. Si noblesse oblige, reconnaissance exige. Il faut donc que la Vierge voie s'achever bientôt le sanctuaire. Une souscription est placée sous le haut patronage de son Eminence le Cardinal Mercier, archevêque de Malines et de Sa Grandeur Monseigneur Rutten, évêque de Liège ».
Camille BOURGAULD, un architecte archéologue liégeois, loue le travail de son collègue Edmond Jamar, « notre éminent architecte liégeois qui  a créé cette œuvre toute de force et d'élégance, qu'est la nouvelle église de Notre-Dame de Lourdes au Bouxhay. L'architecte, en établissant son entrée dans le flanc de l'église, a suivi une tradition locale que nous retrouvons à Saint-Denis., Saint-Paul, Saint-Jacques, etc. Cette façon de pénétrer dans les nefs latéralement, pratique sous notre climat, est peut-être la plus dangereuse quant à l'effet que va produire sur le visiteur, cet aspect des colonnes, arcades, nervures, voûtes présentées dans leur enchevêtrement. Seule une œuvre impeccable peut affronter cette épreuve. Or c'est peut-être la plus belle vue que l'on puisse avoir sur l'intérieur de la nouvelle église du Bouxhay ».
Le  bâtiment conventuel derrière l'église est construite à partir de 1933 par L. Habran et converti en 1995 en maison de retraite.

Le Bouhay dans un film de Steven Spielberg ?

Steven Spielberg compte mettre à l'écran l'histoire d'Edgardo Mortara, un enfant juif italien de six ans kidnappé par le Vatican au milieu du 19ème siècle. A l'époque, l'affaire avait provoqué un scandale international. Cet enfant a fini sa vie à Liège : au petit cimetière de Bressoux, il est enterré dans le caveau des chanoines de Latran. Cet enfant juif avait été baptisé en cachette par une employée de maison, à l'insu de ses parents, et a ensuite été enlevé en 1858 sur ordre du pape afin, "de sauver son âme". "Cela a fait un scandale énorme, explique Eric de Beukelaer, vicaire épiscopal du diocèse de Liège. Mais le pape Pie IX est resté de marbre. Le jeune garçon sera envoyé à Rome, et finira sa vie comme prêtre à l'abbaye du Bouhay, une église de Bressoux. Il y décèdera en 1940, à l'âge de 88 an »s (rtbf 24 janvier 2018).
Le diocèse de Liège est enthousiaste pour accueillir Spielberg. "Je n’ai pas l’adresse mail de Steven Spielberg (rires), poursuit Eric de Beukelaer. Le jackpot, en tout cas, serait que Spielberg vienne ici à Liège (sourire)"
Un autre grand nom d'Hollywood voulait également porter cette histoire à l'écran : un certain Harvey Weinstein. Inutile de préciser que ce projet-là est tombé à l'eau.

Sources

Amandine Liénard et Gilles Colinet, Evaluation des risques pour la santé humaine Jardin collectif «le coin de terre de Bressoux »,  Février 2018 Rapport final



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