samedi 23 décembre 2017

La Chartreuse et son patrimoine militaire

photo: photobrol
La Chartreuse n’est pas qu’une friche militaire. C’est un patrimoine militaire unique. C’est d’ailleurs ce patrimoine-là qui est le plus menacé aujourd’hui, et où l’intervention des promoteurs immobiliers la plus sournoise.
En guise d’entrée en matière, voici le témoignage de l’aumônier militaire R. MEIJERS, et du capitaine Chef  L. BALCK qui évoquent les souvenirs de ce qui symbolisait, jusqu'aux années 60, Liège, ville de garnison, avec des milliers de "ploucs" qui ont dévalé "Pierreuse" et le "Thier de la Chartreuse" pour se rendre, chaque soir durant quelques heures, dans la Cité ardente. « Dans les années 30,  le 11 novembre  toutes les écoles de la ville (communales et catholiques) s'en allaient, en cortège, à l'Enclos du Bastion devant les tombes des fusillés de "la Chartreuse". Ensuite, nous traversions, au cimetière de Robermont, la pelouse d'Honneur des Anciens, tombés durant la guerre de 14-18. La Chartreuse nous semblait immense, imposante avec ses "tunnels", ses bâtiments, ses soldats "au garde à vous". Maintenant que "la Chartreuse" est appelée à disparaître et ce dans un avenir plus ou
moins proche, nombreux sont ceux qui, un peu tard, s'y intéressent ! Depuis des années, "la Chartreuse" s'est lentement mais sûrement dégradée. Le plus bel exemple de cet état de chose est la "Maison Lambinon" connue également sous le nom de ferme Napoléon, de café Clerment ou tout simplement le "Bloc 22".Construite vers 1792, elle fut la seule maison à être incorporée dans l'enceinte du fort de 1818.Toujours intacte en 1960, allez voir ce qu'il en reste ».
La maison Lambinon est ce qui reste du hameau de Péville, démoli par Wellington pour y construire le fort.  Quant la ferme Napoléon, il a passé une nuit là-bas, mais c’est son vainqueur Wellington qui a suggéré d’y construire un fort contre l’ogre français.

Le patrimoine militaire menacé depuis la vente en 2003

Ce patrimoine militaire gène les vautours immobiliers qui tournent autour du site. Quand Immo Gérardrie achète le site en 2003 il le divise très vite en trois lots et refile les bâtiments classés à une nébuleuse Infinéa Invest.  Et puis, la vente a été organisée de telle manière que ça doit foirer : l'extérieur des remparts est à la Ville; l'intérieur appartient aux promoteurs, qui prétendent ne pas avoir les moyens de les rénover. Or, la ville avait justement préconisé un partenariat avec le privé pour manque de moyens.
photo Gaudry
L’asbl La Chartreuse l’a dit depuis vingt ans : «le réduit est le cadeau empoisonné. Les promoteurs  pensent que les pouvoirs publics devront s'impliquer si ils veulent vraiment, comme ils le prétendent, un avenir pour le domaine ».
En  2008 le R.U.E. conseille «le couplage du réaménagement de la zone centrale à celui de la zone sud et nord,  principalement destinées à la construction de logements neufs et donc bien plus rentables. Cela permettrait d’équilibrer le déficit de la zone centrale et de  limiter le portage financier sur la zone centrale tout en évitant que la dégradation du fort se poursuive et que celui-ci exerce un effet répulsif sur les acheteurs éventuels. L’urbanisation de la dernière zone (nord ou sud) ne serait autorisée qu’une fois le fort réaménagé. Ceci suppose toutefois un partenaire privé ayant les reins assez solides pour mener à bien le réaménagement de l’ensemble du site ».
A un certain moment le réduit passe d’Infinéa Invest à Immo Chartreuse ; je n’ai pas réussi à savoir les clauses de la transaction. Toujours est-il que celle-ci ne montre pas plus d’activité que son prédécesseur, que du contraire. En novembre 2009 les cachots, où étaient retenus par les allemands les condamnés à mort durant la première guerre mondiale, sont détruits. L’ancienne infirmerie, et les « nouveaux » cachots subissent rapidement le même sort. En 2017, pour l’échevin Hupkens, la zone centrale militaire est irrécupérable ou déjà démolie à moitié.
Ce réduit, c’est le souvenir de ces écoliers des années 30, qui défilaient le 11 novembre  devant les tombes des fusillés de la Chartreuse. Mais l’histoire militaire de la Chartreuse est infiniment plus riche et mérite mieux que cette lente descente aux enfers.

C’est la géopolitique, stupid : le Thier de la Chartreuse : le "Grand chemin"

Le site de Cornillon, aux portes de Liège, a été fortifié depuis que la ville existe. Mais "quoique tous ces restes (de la Chartreuse) soient d'un âge vénérable, ils ne peuvent nous renseigner sur les premiers épisodes de l'histoire militaire de la Chartreuse ; les annalistes eux-mêmes nous laissent presque ignorants sur ce point" (Gobert, Liège à travers les âges. Les rues de Liège, t. IV p. 112 ).
Mais une chose est sûre : il y avait des fortifications. C’est géopolitique. On pourrait l’oublier en arpentant ce vénérable Thier de la Chartreuse:  ce chemin fut longtemps le "Grand chemin" ou "Chemin royal". Ce Chemin royal a posé des problèmes à Coehoorn, le Vauban hollandais qui reconstruit le fort contre Louis XIV. Il a fallu attendre Wellington, le vainqueur de Napoléon, pour que ce chemin soit dévié vers ce qui est aujourd’hui la N3 dont on dit dans le plancommunal de Mobilité de 2004  que « l’accès de la Chartreuse  vers l’Est par la seule route de Fléron (N3) est particulièrement mal adapté ». Vu les bouchons sur la N3 le danger que le trafic reprend son chemin ancestral en se faufilant dans les rues non adaptées de la Chartreuse n’est pas inimaginaire… C’est les militaires qui nous apprennent que l’aménagement de la Chartreuse aujourd’hui doit se concevoir en y intégrant la problématique de la mobilité.

1336 : la forteresse démolie par nos aïeux

On sait que le prince-évêque  Jean de Flandre y installa un château fort, d’un côté pour se protéger contre ses voisins, mais probablement aussi pour y instaurer un genre de douane. Installer ce qu’on appellera plus tard une barrière sur ce Chemin Royal était tentant pour un Prince toujours à court d’argent. Les liégeois n’étaient pas particulièrement heureux avec cette initiative de leur Prince. C’était une période très turbulente notamment autour d’une taxe sur la fermeté qui frappait entre autres la bière. Cette révolte a mené au Mal Saint Martin. Ce qui explique que les Liégeois l’ont détruit en 1336, lors de leur conflit avec leur prince-évêque Adolphe de La Marck
Comme disait Gobert, qui n’aimait pas trop les révolutionnaires : « La forteresse a été démolie par nos aïeux vers ces moments dans un accès de surexcitation contre le chef de la Principauté. Il n'en resta plus pierre sur pierre... » (GOBERT Th., Liège à travers les âges. Les rues de Liège, t. IV p. 358-360).

L’évêque-mendiant assassiné au Basse-Wez

Il ne restait peut-être plus pierre sur pierre, mais le site rentre dans la grande histoire en 1482,  lorsqu’en dessous du Cornillon, au moulin de Basse-Wez, au pied des vignobles qui couvraient alors les coteaux de la Chartreuse, le Prince-Evêque Louis de Bourbon est tué par Guillaume de La Marck,  popularisé en 1823 par le romancier Walter Scott dans son Quentin Durward comme un barbu sanguinaire surnommé "le Sanglier des Ardennes". Cette scène a été immortalisée dans un célèbre tableau de Delacroix de 1829 'L'Assassinat de l'évêque de Liége'.
Il est vrai que Delacroix ne situe pas la scène au Basse-Wez, mais on peut vivre avec ça, voir demander au Louvre de retoucher cette erreur ?
Louis de Bourbon avait été remis sur son trône par Charles le Téméraire qui avait incendié la ville pour la punir de sa révolte. Mais après la mort du Téméraire les rapports de force sont tels que son successeur Jean de Hornes doit accepter de faire sa Joyeuse Entrée à Liège en compagnie de Guillaume de La Marck. Ce dernier ne cesse d'ourdir des intrigues en s’acoquinant avec l' "universelle aragne" (Louis XI).
Mais dès que sa situation se consolide de Hornes attire de la Marck dans une embuscade et l’exécute à Maastricht pour le meurtre de son prédécesseur de Bourbon.
S’ensuit une guerre civile de sept ans entre les de la Marck (Everard et Robert, frères de Guillaume) et les de Hornes où la Chartreuse joue un rôle clef. Les de La Marck, excommuniés et interdits de la avec les œuvres d'art qu'elle contenait, les autels et aussi les livres liturgiques et qui devaient, en raison de leur destination, constituer le joyau de la bibliothèque. Celle-ci, heureusement, était abritée dans un local complètement isolé par une muraille de pierre ; elle dut à cette situation privilégiée d'échapper à la destruction de tout le monastère» (Stiennon).
Cité, pénètrent en 1486 et 1487 à Liège et s'emparent de la Chartreuse. Ils sont finalement repoussées, après une occupation d'une quinzaine de jours. Un incendie consume l'entièreté de l'église des Chartreux «
Malgré le fait que les deux camps signent la Paix de Saint-Jacques, le Prince fait le siège du château de Franchimont, quartier général des La Marck, en 1488. Il décide, en accord avec la Cité, de démolir la Chartreuse. Probablement pas entièrement, puisque deux siècles plus tard, lors de la guerre franco-espagnole de Trente Ans, la Chartreuse est occupé par les troupes à la solde de Louis XII. Et en 1649,  c’est l’évêque Ferdinand de Bavière qui, pour rétablir son autorité à Liège, fait appel à des troupes allemandes qui occupent La Chartreuse.  Nous sommes en plein dans le conflit Chiroux- Grignoux.
On comprend qu’après tant de démolitions- reconstructions, les vestiges ne sauraient nous renseigner sur les premiers épisodes, comme disait Gobert.
Par contre, la documentation est très fouillée à partir de 1692 et les travaux de fortification du Vauban hollandais Coehoorn. Le Centre Liégeois d'Histoire et d'Archéologie Militaire (CLHAM) a fait un beau travail sur toute l’époque moderne.

La Chartreuse en tenaille entre Louis XIV avec Vauban, et la ligue d’Augsbourg avec Coehoorn

Devant l’hégémonie développée par Louis XIV, les puissances européennes forment la ligue d’Augsbourg en juillet 1686.  En 1688, lorsque le prince électeur et archevêque de Cologne mourut, le roi de France soutient la candidature de l’évêque de Strasbourg. Son adversaire fut Joseph Clément de Bavière. C’est compliqué, et je vous épargne les détails, mais retenons que la principauté était jusqu’au cou dans ces problèmes puisque Joseph Clément avait aussi des prétentions sur la principauté, à côté de l’archévêché de Cologne. Même le pape Innocent XI se prononce en faveur de Joseph Clément. Louis XIV déclenche alors la guerre de la ligue d’Augsbourg (la majorité des pays européens parleront de la guerre de neuf ans, c’est plus simple). Louis XIV  envahit l’archevêché de Cologne et l’évêché de Liège. En 1691, l'armée française, sous les ordres du maréchal de Boufflers, apparaît devant la Chartreuse. Après 4 jours de bombardement et plusieurs attaques, les Français s'en emparent. On peut donc supposer qu’il y avait encore des fortifications. De là, ils bombardent la ville durant plusieurs jours. Obligé de battre en retraite sous la menace des troupes hollandaises, le maréchal de Boufflers met le feu à la Chartreuse.
L’année après, en 1692, les hollandais nomment Coehoorn commandant de Liège. C’est dans ce cadre-là qu’il améliore les défenses de La Chartreuse.
Coehoorn connaissait le coin. En 1673 il avait défendu  Maastricht, contre Louis XIV, Vauban et D'Artagnan. En 1691, Coehoorn retrouve Vauban comme adversaire à Namur, où il avait construit le Fort William et La Casotte. Coehoorn est  grièvement blessé lors du siège et salué par Vauban qui rebaptise Fort William en Fort Coehoorn en son honneur.
Selon chlam http://www.clham.org/t-1-fasc-9-10-chartreuse les premiers dessins concernant la Chartreuse fortifiée datent des années 1692. Les travaux dureront trois ans. Fabrice Muller a mis sur internet une plaquette du Centre Nature et Patrimoine très instructive
Voici la situation que Coehoorn retrouve: "À la Chartreuse avait été aménagé, entre 1691 et 1693, un ouvrage stratégique dit à couronne. Ce dernier ouvrage militaire qui englobait tout le couvent de la Chartreuse était protégé par une triple ligne de défense, formée de simples terrassements, de tranchées, mais qui s'appuyaient sur la Meuse: en aval à Coronmeuse et en amont vers Avroy" (GOBERT Th., Liège à travers les âges. Les rues de Liège, t. I, p. 520).
Les espions français s’intéressent vivement à ces travaux. En 1692, Villeneuve envoie un simple dessin représentant la Chartreuse: "Plan des ouvrages qui ont été fait par les alliés pour fortifier la Chartreuse de Liège". Les alliés dont parle Villeneuve, c’est Coehoorn,  ennemi de la France. Ce qui frappe c'est l'étendue de l'enceinte fortifiée. On remarque également l'ébauche d'un chemin avec la mention : "Chemin de la Ville". Probablement le Thier de la Chartreuse.
En 1694, Villeneuve envoie un second dessin intitulé : "Plan de Liège, avec une légende relative aux lignes faites par les Alliés" avec la route qui traverse l'enceinte fortifiée au sommet de la colline.
C’est probablement ce qui a servi de base au "Plan de la Ville et Citadelle de Liège édité à Paris chez la Veuve du Sr Du Val, Géographe Ordinaire de Sa Majesté sur le Quay de l'Orloge", de 1694. Une manière de faire savoir à l’adversaire qu’on sait tout : « en partant du pont de "Mercoeur" nous avons le Réduit ou Château Neuf flanqué de Citadelle ou ouvrage à couronne, y a le "Trou des Chartreux" et devant l'Enceinte de l'Hospital, une fossé plein d'eau qui devait être la première ligne de défense ».
La Chartreuse occupe apparemment tout le plateau : le réduit et ses fortifications font environ 125 toises soit 243 m. Entre le réduit et l'enceinte de l'Hospital, il y a presque 400 m. Il est pour nous difficile à situer ce fameux "Fossé plein d'eau", qui rejoint, d'une part, "l'Ourt" et, d'autre part, "la Rivière Meuse".  Mais n’oublions pas que la ‘dérivation’ a modifié fondamentalement la situation fin du 19ième siècle. Evidemment, à part le réduit central qui devait être construit en dur, le reste est en matériau peu solide : palissades en bois, remblais de terre, etc.
En 1696, lorsque les travaux touchent à leur fin, Coehoorn envoie le "Plan et Profils des Fortifications de La Chartreuse de Liège avec Légende".

1701 – 1714 La Chartreuse et la guerre de Succession

La guerre de neuf ans se prolonge sans interruption dans la guerre de Succession dont l’enjeu reste le même. Il n’y a que le prétexte qui change. Louis XIV s'immisce dans la succession de Charles II d'Espagne pour éviter la reconstitution de l'empire de Charles Quint au profit des Habsbourg d'Autriche, ce qui aurait signifié un encerclement de la France. Mais la guerre de Succession d'Espagne se conclut par un demi-échec pour Louis puisque les Autrichiens remplacent les Espagnols dans les Pays-Bas espagnols (désormais autrichiens) et en Italie.
van Coehoorn
En 1701, la Chartreuse retombe dans les mains françaises. De la Combe envoie, le 26 décembre, "un projet des ouvrages à faire à La Chartreuse". Par rapport au plan de Coehoorn, les deux saillants fortifiés et la redoute ont disparu : « Toute ce qui est marque de Jaune est Entièrement demoly et le restans. des Bastions ne vaus plus grand chose. Les trois demylune sont toute Entière de mesme que les chemins couvers ou il ni aura que quelque peu de réparations a y faire ». En 1702, Filley envoie un dossier au maréchal de Boufflers en vue de rétablir "les fortifications de Liège" et indique les travaux à effectuer à la Chartreuse...
Le texte suivant inspirera peut-être un architecte-paysagiste ou un jardinier de 2018 : "Je ne voy rien de mieux que de rétablir de terre cette enceinte comme elle étoit auparavant, gazonner extérieurement tout le corps de place bastionné comme il est.  Il faut que le gazonnage commence du fond du fossé attendu qu'il n'y avoit qu'une très petite berne auparavant qui ne paroit presque plus, que ce gazonnage soit élevé jusqu'à la fraize de la hauteur de 17 pieds et audessus de la fraize de trois pieds. Il est nécessaire que les parapets soient gazonnez intérieurement en donnant 20 pieds despaisseur aux parapets des bastions et 18 a ceux des courtines, la banquette de 4 pieds de largeur et le rampart de 3 et 4 toises sans les talus, bien fraizer tout ce corps de place a planter un epalissage panchée dans le fossé a 3 pieds près du gazonnage ».
Filley estime la longueur du corps de la place bastionnée à 1,2 km. « L'angle formé des deux bastions ferment cette enceinte de place contre un très bon mur de maçonnerie l'on peut conter toue la gorge de cet ouvrage très bien escarpé; outre cela doublement fermé de bons murs de maçonnerie, de maniers qu'il n'est pas croyable qu'elle puisse être attaquée de ce coté là; il faut seulement faire deux coupures sur lavenue de la ville avec deux ou trois petits escarpemens a droite et a gauche de peu de dépense. Les Demilunes sont presque dans leurs entiers, il faut seulement en nettojer le fossé, y mettre une fraize, rétablir et gazonner les parapets intérieurement tout de même que le parapet de la place, et fermer la gorge de ces Demilune d'une palissade. Il faut rétablir entièrement le pont de charpente qui va de la place ala Demilune 4, de même celuy de la Demilune 4 ay chemin couvert.
Je ne proposeray pour le présent de faire aucun bâtiment dans cette Encainte de Place, l'on pourra très bien se servir de Ceux qui sont dedans et au bas de la Chartreuse, cest une petite paroisse ou il y a un beau bâtiment, occupé par des Béguines qui ne sont point enfermées, ou l'on pourroit faire un très bel hôpital ou y loger des troupes » (je suppose que ces béguines, c’est le couvent des sœurs augustiniennes du mont Cornillon).
« Le terrain devant le bastion va un peu en montant, les Ennemis y avoient fait sur les hauteurs deus espèces d'ouvrages de terre qui sont très ruinez et tout a fait contre la Place, mon avis est de bien applannir touts ces sortes de méchans ouvrage qui occupent la hauteur, conservant celui 16 devant le bastion, le rétablir et la palissader.
Applanir aussy les méchans retranchemens, qui ne sont soutenu de rien. Il y a aussi un petit bâtiment quarré en matière de redoute devant le bastion qui est attaché a une enceinte de maçonnerie qui joint lescarpement, autour duquel il est très neccessaire de faire un retranchement de terre bien palissade afin de voir dans les fond qui sont a la droite, et devant toute cette partie, ce Poste est très avantageusement Placé et d'un très difficile accez.
Il y a une Espèce de Retranchement qui occupe la hauteur de l'Abbaye de Robermont, ou l'on peut risquer un poste supposé qu'il y ait assé de trouppes dans la Chartreuse seulement pour la Découverte des grands fonds qui abordent a cet endroit là, mais il ne faut pas penser soutenir ce poste, je le crois trop éloigné. Pour tous les ouvrages de la Citadelle et de La Chartreuse il faut au moins 30000 fascines".
"Ce rapport fut envoy par FILLEY le 24 Janvier 1702".
Quand on parle du site de la Chartreuse, peu y incluent l’abbaye de Robermont. Or, elle y a toute se place. Même si le cimetière monumental a pris la place de l’Abbaye.
L'Ordre des Cîteaux s’étendit assez vite aux religieuses. Liège avait deux abbayes de Bernardines. La première est  Robermont mais les religieuses subissent comme les Chartreux violences et pillages et quittent ces lieux peu sûrs en 1230. Elle s’installent au Val Benoît, mais les moines Augustins refusent de quitter ces lieux. Pendant un certain temps, les deux congrégations religieuses vivent ensemble au Val Benoît En 1242, une partie de la communauté se réinstalle à Robermont.

Une Jérémiade de Vauban au sujet de l'Entrepreneur de qui il tache vainement de tirer quelque chose

Evidemment, Filley, en ‘applannissant touts ces sortes de méchans ouvrage retranchemens’ n’a pas facilité le travail de nos archéologues.  Le 24 juin 1702, soit cinq mois après le rapport de Filley, Vauban se plaint des liégeois au maréchal de Boufflers : "Estât auquel sont les ouvrages de la Citadelle et de la Chartreuse de Liège. Il y a une Jérémiade au sujet de l'Entrepreneur mais les gens de ce pays souffrent constamen les exécutions sans beaucoup s'en émouvoir ce qui me persuade qu'il y a bien de la mauvaise volonté dans leur fait. Reste à achever le parapet... les terres s'y transportent par les Pionniers Paysans qui sont les plus grandes Canailles du monde et les plus mauvais ouvriers!!! Du fort des Chartreux a qui il restera a faire les communications de la ville au fort qui doivent envelopper tout le faubourg Damercoeur dessus et dessous et tous les batimens nécessaires a la garnison et les munitions".
Si un grand stratège comme Vauban propose de  ‘faire les communications de la ville au fort qui doivent envelopper tout le faubourg Damercoeur’, pour des raisons militaires, ne devrions-nous pas inclure aussi Amercoeur dans le périmètre de la Chartreuse ? Je reviendrai là-dessus dans un autre blog.
Quelques mois plus tard, les travaux de Vauban sont mis à rude épreuve. Le duc de Marlborough lance une nouvelle offensive contre Liège. Le livre Het Staatsche Leger décrit la prise de la place : "Le 27, les tranchées furent ouvertes et, le 29, à 10 heures du matin, les mortiers commencèrent leur travail. Les bâtiments situés à l'intérieur de l'enceinte du fort étaient la proie des flammes. Après la première salve, le son de la chamade et le hissement du drapeau blanc annonçaient la fin du combat. Le 31 octobre, la garnison forte de 1500 hommes et de deux pièces légères, partit, avec les honneurs militaires, vers Anvers via Tongres, à l'exception de 300 à 400 Suisses et sept compagnies de Wallons Liégeois qui abandonnèrent le service français et réintégrèrent la ville de Liège".

Traite des barrières et le « renversement des alliances »

Louis XIV espérait avec la guerre de Succession (1701-1714) d’avoir des frontières septentrionales en contact direct avec les Provinces-Unies. Mais il doit se résoudre à conclure le Traité d’Utrecht (1713) où ses ennemis les Habsbourg héritent des Pays-Bas. Louis XIV doit céder aux Pays-Bas la Flandre rétrocédée ou West-Flandre. Et après la mort de Louis XIV, lors du traité des Barrières de 1715, les garnisons hollandaises peuvent occuper huit places fortes afin de constituer une Barrière contre la France. Le traité prévoit aussi  la destruction de certaines places fortes, dont la citadelle de Liège… Je suppose que les ouvrages militaires de la Chartreuse ne méritaient plus une mention à part. En 1703, les Chartreux reviennent prendre possession de leur couvent. Le couvent connaît un nouvel essor et les lieux sont embellis.
Nous avons de cette époque un dessin d’un M. de Lacombe de 1744.
Le « renversement des alliances » et le traité de Versailles de 1756, une alliance offensive et défensive entre la France et la monarchie autrichienne, enlève encore plus l’intérêt militaire de la Chartreuse. En l781, l’Empereur autrichien Joseph Il abroge même le traité des barrières, toute barrière étant inutile depuis l'alliance entre la France et l'Autriche. Les hollandais retirèrent leurs troupes en 1782.

1794 bombardements autrichiens

Lorsqu’en 1792, les troupes républicaines françaises envahissent Liège, le couvent des Chartreux, sans défense, est saccagé et pillé, les moines sont expulsés. La Chartreuse joue encore un rôle militaire en 1794, mais pas pour ses fortifications, mais par sa position stratégique au-dessus de la ville, et, pour les Autrichiens, sur leur chemin de retraite. Voici le récit :
« Au lendemain de sa belle victoire de Fleurus, Jourdan paraissait devant Liège. Avec le secours bienvenu des habitants, il est parvenu non sans mal à rejeter les Autrichiens du prince de Saxe-Cobourg des murs de cette Cité, si ardente dans son amour de la France et de la liberté. Les soldats de Jourdan, dans les rangs desquels on comptait nombre de volontaires liégeois et belges, se sont ébranlés dès l'aube du 9 thermidor (27 juillet vieux style) de la colline de la Citadelle, mais les canons autrichiens retranchés sur la rive droite les attendaient au pont des Arches, le seul que possède cette ville. Il fallut charger sous la mitraille et l'on eût perdu bien du monde sans le concours vaillant des patriotes liégeois. Nombre d'entre eux traversèrent le cours d'eau à la nage pour tenter de déloger les artilleurs autrichiens. Les Kaiserlicks firent retraite à travers le quartier qu'on nomme Outremeuse; commencé en bon ordre, ce mouvement tourna à la confusion lorsque la vaillante population du lieu se mit à faire pleuvoir sur les Impériaux les projectiles les plus divers, depuis le fruit pourri jusqu'à la lourde brique. Les Kaiserlicks se sont retranchés sur les hauteurs de la Chartreuse, d'où ils arrosé de boulets le faubourg d'Amercoeur, dont il ne reste aujourd'hui que ruines fumantes. Mais de là encore, ils furent délogés ».
Des années plus tard, Napoléon autorisera les habitants d’Amercoeur de se servir sur le chantier de démolition la cathédrale Saint-Lambert pour reconstruire leurs demeures. Et le nouveau roi des belges et holandais se servira de la même ‘carrière’ pour son fort.
Mais d’abord, la Révolution liégeoise et française fera ce que l’empereur-sacristain Joseph II n’a pas réussi : l’ordre des Chartreux fut supprimé le 13 mai 1797 et ses biens qui s'étendaient de la rue Basse-Wez à l'église Saint-Remacle-au-Pont furent vendus ou réunis à d'autres hospices civils comme le Valdor. On parle ici de la Chartreuse. Je n’ai pas retrouvé mention d’une vente d’un fort ou d’ouvrages militaires (à l’époque des ruines avaient une valeur positive : on récupérait les briques, pierre de taille etc.).

1818 le Duc de Wellington veut reconstruire la Chartreuse

En 1817, après la défaite de Napoléon à Waterloo, les vainqueurs chargent le Duc de Wellington de la construction d’une ligne défensive le long de la frontière. C’est les français qui paieront. Après on va chercher un roi pour s’en occuper : Guillaume d'Orange est mis à la tête du Royaume-Uni des Pays-Bas créé au congrès de Vienne. En 1815, Guillaume avait été à la tête de l'armée néerlandaise aux Quatre-Bras et à Waterloo. La butte du lion à Waterloo sera érigée par les Hollandais à l'endroit même où fut blessé le prince héritier. C’est l’Orangiste Cockerill qui a coulé le lion.
Après Waterloo, Wellington dessine les frontières méridionales du Royaume-Uni des Pays-Bas. De 1816 à 1825, des ingénieurs hollandais ont construit ou reconstruit 18 places fortifiées. 60 millions des indemnités de guerre imposés à la France sont alloués à la construction des forteresses.
Pour Liège, Wellington préconise la construction d'un nouveau fort sur l'ancien hameau de Péville. "Vu le rapport de notre Commissaire général de la guerre qui a fait une inspection pour le Feld-Maréchal Prince de Waterloo nous avons décidé et décidons : de consacrer une somme de deux millions cinq cent mille florins pour la construction du fort de La Chartreuse à Liège et les achats (propriétés privées)". Ce Feld-Maréchal – en fait, c’est lui qui décide et Guillaume exécute - est Arthur Wellesley, d’abord comte, puis marquis, puis duc de Wellington, après sa victoire sur Napoléon à Waterloo. En fait, Wellington avait déjà battu Napoléon en 1809 et 1812 au Portugal et en Espagne, , avec l’aide des guerilleros.
Il fait donc la belle-mère des jeunes états nés après Waterloo. Les travaux dureront jusque 1823. Comme déjà dit, de nombreuses pierres utilisées lors de la construction du fort de la Chartreuse proviennent de la cathédrale Saint Lambert.
Le rapport  sur "les travaux extraordinaires pour fortifier la frontière méridionale du Royaume des Pays-Bas" décrit les travaux à exécuter à la Chartreuse : 2.500.000 florins. Dans les prévisions pour 1821 le rapporteur écrit : "On n'a pu fermer le fort cette année à cause de la grand route qui traverse le fort, au lieu de cela on a porté tous les murs du rempart capital à la hauteur de 30 pieds". L'arrêté loi du 4 février 1815 défendu « de construire ou reconstruire des maisons ou murailles, former des élévations, faire des caves, creuser des puits ou faire toute autre excavation dans la distance de 300 toises (1.800 pieds) de l'extrémité du glacis le plus avancé ». A propos de ces glacis, Th. Gobert écrit : « Ils joignent au nord le Thier de la Chartreuse, au nord-est la route de Robermont, au sud la rue de la Piclerotte, au sud-ouest I'impasse du Chera".
L’enceinte extérieure était parcourue par une galerie voûtée permettant l'accès aux saillants. À l'origine, le fort ne comprenait qu'un étage voûté d’une épaisseur de 2 m. La devise du fort se trouve toujours au-dessus de la poterne d'entrée : "Nihil intentatum relinquit virtus". Le ravitaillement en eau potable était assuré par plusieurs puits. Le puits principal, "derrière la courtine, est couvert d'une voûte à l'épreuve. II est garni d'une roue creuse à laquelle un homme imprime en marchant le mouvement de rotation, et a une profondeur de 400 pieds ; mais il était à sec en 1825, et on avait le projet de le creuser davantage".
L'indemnité de guerre de la France s'élève à 700.000.000 francs. Une partie était destinée au réarmement des Pays-Bas. Le paiement annuel de 70 millions a été régulièrement effectué, et a permis la réalisation de tous les travaux prévus. Il coûta 86,2 millions de florins pour vingt forteresses: 28,3 millions de florins furent payés par l'indemnité, 22,6 millions de florins furent ajoutés pour le compte de la Grande-Bretagne, et les contribuables belges et néerlandais payèrent 35,2 millions de florins. Une floppée d’entrepreneurs ont pu s'enrichir grâce à cette initiative.

La Chartreuse : une des rares traces du Royaume Uni des Pays-Bas visibles en Belgique

Le fort hollandais de 1823. © Centre Nature et Patrimoine
C’est donc cette partie du fort qui est le plus intéressant point de vue patrimoine militaire. C’est une des traces du Royaume Uni des Pays-Bas visibles en Belgique encore aujourd’hui. En 2017 la Cité Miroir a acceuillie une expo du photographe gantois Michiel Hendryckx sur ce thème, dans le cadre du bicentenaire de l’ULiège. L’affiche reprenait le Canal de l’Ourthe.
En 2016 cette expo était au STAM.
Il faut que je vérifie si Hendryckx a repris la Chartreuse.
L’Uliège est d’ailleurs en elle-même une trace très visible à Liège : le 25 septembre 1816 Guillaume Ier décide la création de trois universités dont l’Academia Leodiensis, officiellement installée le 25 septembre 1817.
Sur les plans de l’époque je n’ai pas retrouvé le  hameau de Péville exproprié, avec la maison Lambinon encore repris dans les projets ZACC, et connue également sous le nom de ferme Napoléon. En 2006, la ferme Napoléon, déjà en fort piteux état, est touchée par un incendie qui provoque l’effondrement de la toiture et d’une partie des murs.

En 1830, une victoire sans péril

flêche ou redon du fort
En 1830, quand commencent les émeutes contre la Hollande,  le commandant de province de Liège, le général Cornelis Gerardus baron van Boecop, regroupe tout son monde à l’abri des remparts de la Citadelle et c’est là que le gros des escarmouches se passent. En face 4000 et 5000 hommes, soit le quintuple des forces «hollandaises».  La Chartreuse est impliqué suite à un fait-divers. Le 19 septembre, un jeune homme provoque les hollandais à la Citadelle, « door zijn partes posteriores den schildwacht te laten zien ». La sentinelle tire et la Révolution a son premier martyr à qui on fera des funérailles en grande pompe depuis la place Saint-Lambert jusqu’au cimetière de Robermont. Dans la foulée on veut s’emparer du tout proche fort de la Chartreuse. Une soixantaines de gardes s’en emparera le lendemain, capturant « la garnison » : un sergent-major conducteur des travaux, un sergent, un caporal et six hommes. Cette victoire sans péril sera célébrée par la suite comme « un épisode glorieux », et donnera même lieu à la frappe d’une médaille.
Dans la convention de reddition signée le 6 octobre on convient que la place sera occupée « par nos frères les militaires belges » Le 6 octobre, van Boecop quitte la citadelle à la tête de 900 soldats auxquels 5000 Gardes Urbains rendent les honneurs. Le butin de guerre s'éleva à 39 canons plus quatre-vingt affûts qui servirent à parquer les canons à la Fonderie de Saint-Léonard.
Durant les premières années de l'indépendance, les Français s’intéressent fortement au fort. Via leurs espions ils se rendent compte de son état lamentable. En 1831, Lafaille fait un rapport : « les chambres sont encore plus puantes et sombres que celles de la Citadelle. Les ophtalmies qui règnent dans les garnisons de la Belgique, ne paraissent pas tenir seulement au séjour des troupes dans les casemates ou dans les bâtiments voûtes ; on a voulu en trouver la cause dans l'eau, dans le collet ouvert sur le devant, ces ophtalmies sont graves et nombreuses".

Brialmont abandonne le tracé bastionné à la Vauban de la Chartreuse

La guerre franco-allemande de 1870 et la défaite totale de l’armée française confronte tout le monde avec  les progrès révolutionnaires de l’artillerie réalisés  en Allemagne. En 1855 déjà, Brialmont avait visité les nouvelles fortifications allemandes conçues pour faire face au canon rayé. La guerre de 1870 prouve sans appel aux ingénieurs militaires que le tracé bastionné (selon les conceptions de Vauban) est désormais complètement dépassé et que seul le tracé polygonal (défendu par Brialmont) peut être envisagé. Brialmont réalise une seconde enceinte fortifiée autour d’Anvers. En 1882, il expose dans ‘La situation militaire de la Belgique. Travaux de défense de la Meuse’ ses idées sur la fortification de la vallée de la Meuse. Les travaux s'étalèrent entre 1888 et 1891, et coûtent 71,5 millions de francs or. A titre de comparaison : le Palais de justice de Bruxelles a coûté 45 millions et les nouveaux quais de l'Escaut et des ascenseurs à bateaux 72 millions.
Avec la nouvelle ceinture des forts, la Chartreuse est déclassée comme fort en 1891 et servit de caserne.  Sa superficie est réduite de 41 à 31 ha. Le domaine non aedificandi, en dessous du glacis, est urbanisé. Les bastions situés du côté de la campagne sont sortis du domaine militaire. Après démantèlement des murailles et comblement des fossés, la prestigieuse avenue de Péville et ses villas sont partiellement construites à l’emplacement des anciens espaces militaires. À l’est du fort, une cité de logements sociaux prend place le long de la bien nommée rue des Fortifications.
Les deux niveaux du fort hollandais sont exhaussés.

1927 un central téléphonique dans la Chartreuse

Au cours de la Première  Guerre mondiale, les Allemands transforment le  fort en prison pour résistants. Une stèle placée dans le bastion des Fusillés évoque l’exécution de 49 patriotes.
En 1927 la Commission d'études du Système des Fortifications du Pays préconise de créer la position fortifiée de Liège, avec un réseau téléphonique enterré.  Du central téléphonique de la Chartreuse partent les lignes principales vers les forts réarmés de la rive droite de la PFL 2 et vers les nouveaux forts de PFL 1. Une ligne principale relie le central n° 1 de la Chartreuse au central n° 36 de la Citadelle, d’où partent des lignes vers Pontisse, Eben-Emael, Flémalle, Lantin...

1944 the 28th General Hospital US Army

De septembre 44 à juillet 45 la Chartreuse sert d'hôpital pour l'armée américaine durant l'offensive des Ardennes. À droite à l'entrée, il y a une plaque commémorative: "The 28th General Hospital US Army occupied this Site of La Chartreuse - Sep 2644 to July 5 45".
Cet hôpital n’était pas une mince affaire. En novembre 1944 par exemple il y a eu 5 504 admissions (4 382 chirurgie et 1 122 malades). En décembre l’hôpital est fier de n’avoir que 2 décès dans les 4000 patients chirurgicaux des Première et Neuvième Armées US, et seulement un cas de gangrène, qui en plus s'est rétabli. Les patients étaient évacués par trains sanitaires (par ex. 314 patients ont été évacués le 11 novembre 1944).
Lors de l’offensive von Rundstedt, l’hôpital est touché par un V-1 le 26 décembre 1944 et, ironiquement, la seule personne tuée est un prisonnier de guerre allemand. L'hôpital est aussi touché par une bombe, avec de nombreuses victimes. Colonel Walter H. Gerwig a reçu le Purple Heart parce que, bien que blessé, il a refusé les premiers soins afin d'aider d’abord les nombreuses victimes. Le 17 décembre un V-1 incendie un dépôt de carburant avec 400 000 gallons de combustible précieux.
Les premiers RAMPs épuisés et affamés (recovered Allied military prisonners –des prisonniers de guerre alliés) arrivent le 6 avril 1945, et l’hôpital devint un hôpital RAMP temporaire le 9 mai.
La caserne est déclassée en 1981. Les militaires la quitteront définitivement sept ans plus tard.

Sources

Le Hulpdepot van de Rijksarchiefdienst à Arnhem a des documents originaux (devis, métrés, états d'avancement, plans généraux de la citadelle, etc.).
L'ASBL la Chartreuse a édité "Le hameau de Péville", https://www.fabrice-muller.be/bd-vieuxliege/bulletins-results.php?bulletinID=258
Liénard, Jacques, Le premier fort de la Chartreuse à Liège (1689-1702). Essai de localisation. 258. 1992. 12. 317–336.
http://www.academia.edu/22059286/The_Defensive_System_of_the_Dutch_Belgium_1815-1830_dans_CEAMA_Almeida_2014_p.151-163
The most interesting part is unquestionably the redoubt which combineds defensive bomb-proof barracks, lateral gun cellars, infantry casemates which covered the courtyard inside of the fort and platform with parapet. The main powder magazine is also noteworthy: with two levels and three naves, it sank under the rampart, matching the main entrance.
http://fortified-places.com/liege/ In September of 1689, with Liège now part of the Grand Alliance against France, Dutch engineers identified a weakness to the east, where the convent of La Chartreuse was situated on high ground overlooking the town. They began building the Fort de la Chartreuse to defend the area. However, the construction work was only undertaken slowly and the fort was practically useless when the French arrived in 1691. Boufflers' army had been sent by Louis XIV to punish the town for reneging on its promise of neutrality 2 years earlier.
http://www.chokier.com/FILES/PLANS/1693-Variante.html Plans de Liège 1567-1945
un reportage urbex https://www.youtube.com/watch?v=pvucG1ZFOMk

Mes blogs sur la Chartreuse

http://hachhachhh.blogspot.be/2017/12/chartreuse-une-nebuleuse-autour-de.html
http://hachhachhh.blogspot.be/2017/12/le-patrimoine-religieux-immateriel-et.html



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