Notre 35ième balade santé mplp de janvier 2018 est partie de notre maison médicale MPLP Avenue Ferrer.
La rue des Sept Bonniers et la rue Brixhe
L’entrée actuelle de notre salle se trouve
dans la rue des Sept Bonniers. Notre maison médicale se retrouve sur des
terrains acquis par le citoyen Behr en l’an VI, VIII et IX , lors des ventes des biens nationaux. Ces terrains appartenaient au Prince-évêque, au chapitre de Saint Pierre et
aux Etats de Liège. On qualifiait des
gens qui achetaient ces biens comme la bande noire. Notre bourgeoisie actuelle a construit sa fortune sur ces expropriations. Ces
‘accapareurs’ ne sont sûrement pas
des saints, mais cette opération a quand même enlevé la base économique de la
noblesse et du clergé qui formaient la base de l’Ancien régime. Ca ne saurait
donc qu’apporter des ondes positives à notre maison médicale.
A la formation du cadastre en 1830 nous
trouvons ces terres en possession de M. Olivier Brixhe, docteur en médecine. La
famille Brixhe céda gratuitement le terrain nécessaire pour l’assiette de
l’avenue Ferrer et de cette nouvelle rue à condition que celle-ci s’appelait
rue Brixhe. Le Collège a donné ce nom le 14/12/1910. La rue Brixhe suit le
tracé de l’ancien sentier 85 dans l’Atlas des Chemins Vicinaux.Cette rue aurait
très bien pu ne pas exister puisqu’en 1886 les Brixhe avaient sollicité la
suppression de ce sentier. Les ‘sept
bonniers’ de l’Evêque ont été rachetés en 1880 aux Brixhe par le
charbonnage de Bonne Espérance pour un
raccordement au chemin de fer et une autre partie et 1889 par la FN (Collart-Sacré, La Libre seigneurie de
Herstal, éd. Thone, 1927, T II p88).
Comme il n’y a pas de plaque à l’entrée de
cette rue (si si, ce n’est officiellement pas une ruelle ou sentier) on pourrait peut être mettre une petite
plaque avec, pourquoi pas, un peu d’explications.
Le bonnier est une unité de mesure de
surface, anciennement utilisée dans les Flandres et les régions avoisinantes
comme la Principauté de Liège, qui vaut 140 ares ou 14 000 m2. Mais le Bonnier
liégeois faisait 8 716 m2. Il y a une rue Bonnier du Chêne à Vottem. eu les Charbonnages du Bonnier, à
Grâce-Hollgne, et le Charbonnage des Six Bonniers dépendant de la S.A
Ougrée-Marihaye.
Nous ferons un petit crochet dans les sept
Bonniers qui relie la rue C. Demblon et la place des Volontaires de 1830, pour
une baraque Albert. A la sortie de la première guerre mondiale, 200.000 maisons
sont détruites. Des milliers de logements préfabriqués sont construits par le Fonds Albert. Nos
baraques Albert ne datent néanmoins pas de cette époque-là :
l’administration communale de Herstal achète dix ans plus tard 322 baraques
pour ‘résoudre’ la crise du logement créée par les démolitions pour agrandir
ses ateliers de la FN (nous passons devant le Pré Madame) et pour la
rectification de la Meuse et le canal Albert: une perte de 325 maisons.
A
Herstal, on comptait en 1982 encore une centaine de ces baraques et depuis leur
nombre a à peine diminué. La plupart sont toujours habitées. L’existence de ces
baraques presqu’un siècle plus tard est un indice d’une crise de logement
permanente et centenaire. Une crise qui ne risque pas de s’arrêter. Dans la
situation actuelle ces baraques ne vont pas disparaitre bientôt !
Cette crise du logement existe depuis le 19ième
siècle. En 1830, Herstal comptait 6140 âmes ; 15.000 en 1880 ; 30.000
en 1911. En 1910 la majorité des habitations ouvrières avait une superficie de
base de 35m2. Les ménages ouvriers consacraient en moyenne 2,32 journées de
leur revenu mensuel au loyer. Aujourd’hui l’ouvrier peut être content s’il ne
paye que 30% de son revenu pour son logement…
La rue J-L Sauveur et Rue de la Croix Jurlet
Sur notre droite, rue Croix Jurlet et la rue
J-L Sauveur (anciennement rue des Médecins), les premiers logements sociaux de Herstal. En
1919 on avait créé la Société Nationale des Habitations et Logements à Bon
Marché. Une filiale est créée à Herstal en 1922. Elle édifia ses premières
maisons rue Croix Jurlet et rue J-L Sauveur en 1923. Ces blocs de maisons sont
toujours là et la construction a un certain charme : un bloc central avec
une façade en fronton triangulaire et deux ailes flanqués de bâtiments aux
toits «à la Mansart». Au départ la
coopérative y construit 46 logements dont deux magasins. Après on y ajoute
entre 1927 et 1938 79 logements rue Célestin Demblon et rue du 3 juin.
Jean-Lambert Sauveur est bourgmestre de
Herstal de 1830 à 1848. Il fit élever des barricades sur la route vers
Maestricht. Et le 4 octobre il bloque à la tête des Volontaires de Herstal une
sortie des troupes hollandaises de la citadelle de Liège.Il a été enterré au cimetière de Foxhalle mais
il a déménagé suite à la réfection du mur.
La croix sur la façade du café ‘Au Vi Bon Dju’
réfère à cette croix Jurlet.
Rue J-B Cools ‘entre les deux usines’
C’est ici que les travailleurs de la FN commémorent
chaque année le 8 mai, fin de la deuxième guerre mondiale et de la libération
des camps de la mort.
Ce n’est pas parce qu’on fabrique des armes qu’on n’est pas sensibilisé
par le pacifisme. L’usine que nous contournons pas la rue André Deprez a d’ailleurs
été construite dans l’optique d’une divsersification vers la production civile.
Sur la diversification vers du ‘non-gun- voir http://pascaldeloge.eu/wp-content/uploads/ART/ArtFN-Lille.pdf
surtout page 6. Mais les voitures produites dans cette nouvelle usine demeurent produites «à
l’ancienne», sans recherche de nouvelles méthodes d’organisation du travail. La FN ne produit qu’un modèle unique, vendu à
un prix plutôt élevé face aux gammes nouvelles venues des États-Unis, mais aussi de France. Lors de la grande crise
des années 1930, les voitures disparaissent des productions de la FN. Sur ce
point, cette diversification arrive donc à un échec.
Pourtant, les motocyclettes continuent à être
produites. Mais ces fabrications ne garantissent pas la rentabilité. Il faut à l’entreprise un nouveau produit
capable de faire vivre sa toute
nouvelle usine. Il faudra attendre la fin de
la deuxième guerre pour que l’État belge propose à la FN de fabriquer désormais des moteurs
d’avions (militaires). en 1989 la
cession de la division aéronautique FN Moteurs (l'actuelle Techspace Aero) au
motoriste français SNECMA. la société prend le nom
Techspace Aero en 1992. Elle est ensuite intégrée au groupe Safran en 2005,
lors de la fusion de Snecma et de Sagem. En 2016, toutes les sociétés du groupe
prennent le nom Safran, et Techspace Aero est renommé Safran Aero Boosters.
En 1939 le directeur de la FN invoquait la
«destinée manifeste» de l’entreprise, pour parler de l’échec des voitures et
pour souligner que, à son avis, la FN ne pouvait trouver de salut que dans les
armes et les munitions.
En 1991 M. Santo de la société New Market achète les ateliers du Pré‐Madame à
la FN Herstal pour le prix d’une friche industrielle. Pendant dix ans il loue
le rez à une floppée de PME. Ca lui
rapporte un demi million d’€ par an. Mais le déménagement en 2011 de son
locataire principal New Lachaussée change la donne. M. Santo se trouve devant
un dilemme: la démolition des constructions (4.6 ha) coûterait plus que la
valeur des terrains, du fait de la robustesse des constructions. 650 piles de
béton de 6m³ de fondation. On dit que les bâtiments auraient été conçus pour
résister aux bombardements. Un peu improbable, mais c’est du solide.
Aux rez‐de‐chaussée, des colonnes tous les 7m
dans les deux sens. Aux étages, des colonnes tous les 21m dans un sens et 15m
dans l’autre. La toiture en shed est soutenue par des poutres Vierendeel d’une
portée de 21 m. De plus, des poutres sont placées perpendiculairement tous les
3,5m pour renforcer la structure.
La New Market S.A. propose alors d’accueillir
des commerces et des services aux rez ‐de‐chaussée, et de réserver les étages
au logement. Une idée géniale. Au lieu d’une valeur négative M. Santo ‘crée’ 4.6 ha de terrains à construire et
la même superficie au rez pour des services. Il y avait un hic : comment
vendre –sur plan - 350 à 400 logements aux étages ? C’était quand même
hautement spéculatif ! Quid si on n’arrive pas à remplir ces deux dalles? Et là,
la Société Régionale du Logement de Herstal (SRLH) vient en aide. New
Market signe une convention en 2007 avec la SRL, qui prend en charge le risque
d’occupation en contrepartie d’un droit d’emphytéose pour 30 ans. Courant 2010,
suite à des coûts de production plus élevés qu’estimés au départ, le respect du prix plafond pour la location à la société de
logement s’avère trop élevé.New Market réoriente la gestion du projet par
de la vente des logements à la SRLH plutôt
que de la location. La SRL prend une option pour soixante logements. Autrement dit : la SRL prend sur lui la
moitié du risque de la première phase, la plus délicate!
La vente des premiers logements
Voici comment century21 essayait de les vendre: "Le futur vous appartient ! Le Pré-Madame ! Soyez les premiers à acquérir votre
maison neuve dans un Eco-Village au coeur d'Herstal sur un site chargé
d'histoire ! 350 maisons 1, 2 et 3 chambres, disposant toutes d'une terrasse,
sur un terrain de 4,8 hectares, 900 emplacements de parking (supplément de
12.500 €), un hôtel avec cafétéria, une crèche, 3.400 m² de bureaux, 1.500 m²
de commerces, un espace culturel, etc. Le tout au coeur d'une architecture
moderne (7 entrées majestueuses), mettant en valeur l'histoire du site et où la
végétation et les espaces verts sont aussi remis à l'honneur.
Mi juillet 2017 Sacha Hasson, directeur
adjoint du projet annonce la vente des premiers logements : « nous avons déjà prévendus 20 des 25
logements. Quatre le seront par la Société Régionale du Logement de Herstal,
qui au total achètera 50 de nos logements. Un autre va être acheté par l'Agence
Immobilière Sociale de la Basse-Meuse et quinze autres devraient l'être par un
investisseur privé ». Resterait donc cinq logements à acheter dont les prix
varieraient de 119.000 euros pour un une chambre à 259.000 euros pour un quatre
chambres, cave et terrasse privative comprises.
« La
première phase doit s'achever mi-2018,
et comprend, à côté des 25 premiers logements, une maison de repos et
résidence-service. Un bail a déjà été signé avec une personne qui gère deux
maisons de repos, une à Herstal et une à Xhendelesse. Il va déménager ces deux
maisons de repos au Pré Madame. Suivant les résultats, la seconde phase
comprendra au minimum 63 logements et peut-être en plus des commerces. La
seconde phase pourrait aussi comprendre l'aménagement du hall d'exposition. La
Ville de Herstal est intéressée par ce hall qui pourrait accueillir la Cité de
la mécanique qu'elle voudrait créer» (Aurélie Drion La Meuse 19 juil. 2017).
Il me semble qu’il s’avance un peu, notre M.
Hasson. La Ville intéressée, sans qu’il y a eu un débat public sur le
sujet ?
En septembre 2018 Newmarket est tombé en faillite. Le site vient de rejoindre la longue liste des friches à Herstal. La Société de Logement a heureusement réussi à tirer son épingle du jeu...
Olivier DWEK voit une Cité Radieuse !
Le bureau d'architecture Olivier DWEK est
spécialisé dans la réhabilitation et la rénovation d'anciens ateliers et de
manufactures. Au Prémadame il évide 56% de la toiture tout en conservant la
structure pour maintenir le caractère industriel de l’architecture. Des
«promenoirs» en plein ciel d’une largeur
de 10m, des chemins et placettes dont certains sont couverts. Sur
32.000m² pour les deux dalles, 17.500 seront consacrés aux circulations
piétonnes. Il se compare à Le Corbusier « dont
le credo était de faire vivre les gens en hauteur. Voyez les logements
sociaux de la Cité radieuse qu’il a construits à Marseille au début des années
50. C’est un projet incroyable. Quand on est sur le toit, on a une vue
imprenable sur la rade de Marseille. Ce sont des logements sociaux mais avec
une vue de milliardaires ! » Autour du village, l’architecte a prévu des
parcs au milieu desquels trônera l’hôtel. Evidemment, les parcs sont à charge
de la ville…
Une valeur architecturale incontestable
New Market invoque la valeur architecturale –
incontestable – du bâtiment.
81 de la rue Émile Tilman, héberge aussi
.
Le manoir Hanxeller
manoir Hanxeller, construit vers 1575 et détruit en 1854. Sur la carte
Ferraris on voit un bras d’eau (les rieux !) longeant la propriété. « Elle constitue le seul vestige de la
Renaissance italianisante conservé à Herstal", expliquait notre
échevin André Namotte (CDH), lors d’une ouverture au public en 2009. Je lui
demanderai à la prochaine occasion ce que veut dire ‘Renaissance
italianisante’. L'inventaire du patrimoine de Herstal, de l’Ipic, parle de
style mosan.
Place Licour 13, «en retrait, la Tour
Pépin est un vestige de l'ancien manoir Hanxeler ou château de Herstal, érigée
à la fin du 16e siècle dans un style traditionnel mosan. À l'angle sud-est, la
chaîne d'angle en tuffeau est interrompue par un fût de colonne en calcaire
dont un des tambours porte les armoiries de Hanxeler et Speis et la date de
1597. Renforcée par des chaînages d'angle, la bâtisse en briques, calcaire,
grès et tuffeau est coiffée d'un toit à deux versants à croupes d'ardoises;
baies à croisée ou traverse sur piédroits chaînés. À la façade est, vestiges de
jambages gothiques en calcaire. La tour Pépin : un hoax?
Selon d’autres sources, le bâtiment est
construit sur « les restes d'une
tour romane entièrement aveugle, appareillée en moellons de grés houiller sur
une base peut-être carolingienne ». Ce qui explique que des les
nostalgiques de Charlemagne (et ils sont nombreux à Herstal !) l’ont appelé erronément ’tour Pépin’. Nous verrons
plus loin que les fouilles de 2010 n’ont pas trouvé d’éléments antérieurs à la
fin du XVième siècle.
Ce château a été détruit en 1857 par Jean-Michel Courard pour y construire
sa maison. Dommage pour notre vieux château, même si la Maison Courard est
aussi repris dans l’IPIC, « un double-corps bien conservé en brique
et calcaire, de cinq travées sur deux niveaux, sous toiture d'ardoise à deux
versants. La façade symétrique à l'architecture soignée est percée de baies à
linteau déprimé. Un petit balcon agrémente la baie centrale de l'étage. Un
décor original en calcaire, fait de redents et d'une frise d'arceaux en plein
cintre, souligne la corniche. Une lucarne à encadrement chantourné ponctue le
centre de la toiture ».
L’erreur sur la tour Pépin remonte au moins à
1844, donc encore avant la démolition du château, quand le ‘Guide du Voyageur sur la Meuse; ou, description du fleuve, des villes, villages, châteaux’ dit
que « Herstal
a été fort célèbre dans l’histoire de France, sous les rois de la seconde race.
On remarque encore aujourd’hui, sur la grande place, dite Li Cour, les restes
de l’ancien palais, avec deux tours, de Pepin-le-Gros, à qui tous les histoires
donnent le surnom de Herstal, pour le distinguer de son aieul Pépin de Landen ».
Simenon en rajoute une couche en évoquant, dans
‘Pédigrée, son grand-père Guillaume Brüll, « habitant avec toute se famille dans l’ancien château de Pépin de
Herstal. Maman, tu avais cinq ans donc, quand tu as quitté le vieux château de
Herstal, qui avait été démolie lorsque j’ai eu l’âge de regarder autour de moi.
Pendant tes derniers jours, pensais tu parfois aux piles de bois qui
s’entassaient autour du château de Herstal ? »
Une rénovation ratée ?
projet restauration tour S. Jost |
Ce projet a eu le mérite d’avoir relancé les
recherches.
Suite au succès des visites en septembre
2009, une conférence a réuni Jean-Marc Léotard, archéologue, Caroline Bolle,maître en architecture et Jean-Luc Charlier, docteur en histoire de l’art et
archéologie (tous trois actifs au service de l’Archéologie de Liège du Service
public de Wallonie), et Olivier Verheyden (école supérieure des Arts Saint-Luc
Liège), qui effectuent depuis 2007 des recherches sur le site.
Selon Caroline Bolle, et Jean-Marc
Léotard, les plus anciens vestiges ne seraient pas antérieurs à la fin du XVième siècle. Voici le résultat des fouilles de l’été 2010, suivies en 2011 par une analyse dendrologique. Mais Guy Paternotte ne fait rien : un
dossier qui n’est pas très glorieux pour quelqu’un qui prétend être spécialiste
de la rénovation du patrimoine…
Selon la DH, en décembre 2013, le conseil communal aurait voté l’acquisition de
la tour Pépin. Pour en faire quoi ? On peut rêver d’une extension de notre
musée.
Hanxeler, un homme de paille de Guillaume I d’Orange
En fait, Herstal n’a pas besoin d’inventer une
tour Pépin : l’histoire de Hanxeler
suffit largement pour intéresser un large public. Notre Hanxeler était en fait
un homme de paille de Guillaume I d’Orange, au moment où
il mène la guerre contre l’Espagne catholique. En 1561, suite à son mariage avec la
fille protestante de l'électeur de Saxe, Guillaume change allégrement dereligion. Le favori de Charles Quint devient persona non grata et ses biens
sont confisqués en 1569 par le duc d’Albe. Dans ces biens, sa Seigneurie de
Herstal. Guillaume met ces biens en gage auprès de Hanxeler pour 26.000 florins ;
une opération qui empêchait l’Inquisition de mettre la main dessus. Ce François
Hanxeler, chevalier de l'Ordre Teutonique depuis 1549, s’attribue le titre de ‘seigneur gagiste de Herstal’ et y construit en 1575 un manoir.
François Hanxeller était chevalier de l'OrdreTeutonique depuis 1549. Cet Ordre avait son mot à dire à Liège. Ce qui explique
que ce qu’on appellerait aujourd’hui un ‘montage financier’ a marché. C’est d’autant plus étonnant que la
principauté de Liège était en plein
impliquée dans le conflit. En 1568 Guillaume avait lancé une attaque sur les Pays
Bas espagnols via la principauté de Liège. Un assez bon nombre de liégeois lui firent
croire qu'il lui serait facile de se procurer des intelligences dans la place. Je
n’ai retrouvé aucune référence historique, mais n’est-il pas permis de penser
que la rocade de Guillaume par Liège est aussi motivée par ses liens avec Herstal ? C’est un peu comme s’il jouait à domicile de sa Seigneurie de
Herstal… Le 28 octobre 1568 il s’était
présenté devant Sainte-Walburge, mais les états de Liège refusent le passage.
Guillaume brûle alors les abbayes de Saint-Laurent, de Saint-Gilles et du Val
Benoît, Sainte-Marguerite, Hocheporte et Sainte-Walburge et essaye à travers le
Brabant de faire sa jonction avec les huguenots français. Le renfort huguenot
s’avérant assez faible, Guillaume se retire sur Strasbourg.
En 1603 Herstal retourne aux Nassau (source Collart, André, La seigneurie de
Herstal sous les Hanxeller : 1568-1604).
La maison royale de Hollande porte toujours le
titre de Seigneur de Herstal !
Le Vieux Moulin
Au bout de la place de la Licour nous prenons le
rue du Vieux Moulin, qui était à l’époque alimenté par les rieux. Nous voilà
dans la rue Léonard Jehotte et un autre chemin (sans nom) parallèle au
Boulevard. On se rend compte de la coupure que représente cette demie autoroute
entre la Ville et Le Ravel Canal. Cette voie sera bientôt à quatre bandes tout
le long, après la réouverture de la bretelle d’accès de l’échangeur n°35 vers
Aix-la-Chapelle. Nous vous invitons à réfléchir à la cicatrisation de cette
coupure.
Les experts du Plan Communal de Mobilité
Herstal a mesuré en 2009 sur les boulevards 10.000 evp/jour dans chaque sens. Le PCM préconisait de profiter du
réaménagement des boulevards Solvay et Gramme « pour y sécuriser les traversées et relier Herstal-centre au RAVeL Les
rond-point à la plupart des carrefours avec les pénétrantes dans Herstal
doivent présenter une branche au gabarit cycliste vers le bord du canal. Le
Pont de Wandre est le seul ouvrage permettant de relier directement Herstal à
la rive droite de la Meuse. Il est donc un passage obligé pour les cyclistes
souhaitant traverser le fleuve et doit en ce sens leur permettre une
circulation en toute sécurité. Dans un premier temps, on pourrait partager
l’usage du trottoir sur le pont entre les piétons et les cyclistes; aménager
les bordures pour permettre aux cyclistes de
monter de façon confortable sur le trottoir partagé, voire aménager une
passerelle pour cyclistes accolée au pont (exemple du Pont Atlas à Liège) ».
Le long du Ravel Canal nous avons le complexe
de l’île Monsin, trilogiport avant la lettre. Sans oublier le pont de Wandre de
Greisch (1987), classé patrimoine historique majeur en 1993, à peine six ans
après sa construction. Sur la rive droite du canal, la ‘route du feu’, ou plutôt la route de la
fonte. Dans les années 60 l’Espérance-Longdoz construit une nouvelle aciérie et
un train à larges bandes à Chertal. Entre ses
haut-fourneaux (on vient de dynamiter le dernier, le HF6 à Seraing) et cette
nouvelle aciérie la fonte est amenée en wagons thermos. Les rails sont toujours
là, sauf un petit bout que démonté en 2013 pour empêcher une centaine de
wagons-thermos de partir vers Sidmar.
1847 le canal latéral Liège-Maestricht
Avant la construction
du premier canal latéral, en 1847, on traversait la Laye pour aller sur la
bucolique Ile Monsin par le Wez de Mille Saucy. Ce gué étant souvent
impraticable sauf en été, en 1847 le bourgmestre J-L Sauveur a fait rehausser
le gué par 1200 m3 de pierres et de gravier. Mais après le creusement de la
dérivation en 1855 à chaque inondation la chétive construction fut
emportée. Laloux, bourgmestre depuis 1848, avait des terres à Monsin et la fit réaménager à plusieurs reprises. D’où le nom ‘pont Laloux’. Cette construction provisoire existait toujours en 1930.
emportée. Laloux, bourgmestre depuis 1848, avait des terres à Monsin et la fit réaménager à plusieurs reprises. D’où le nom ‘pont Laloux’. Cette construction provisoire existait toujours en 1930.
Le café à l’entrée de
ce ‘pont’ ne respectait pas toujours les heures de fermeture, à 23 heures. Notre
bourgmestre n’a rien inventé, avec son couvre-feu pour les cafés. En 1869 le
commissaire de police verbalisa. Quinze convives furent condamnés à l’amende,
mais furent acquittés en appel. Au lendemain de cette victoire le café prenait
comme enseigne le ‘Café des XV’. Et le pont Laloux devint le pont des XV (P. Baré, Herstal en cartes
postales, TII, p.31-32).
La rue de la Roche réfère au premier plateau
de la Meuse, en termes géologiques.
Le quai
de l’Abattoir se trouvait aussi le long de l’ancien canal. A côté de l’abattoir
s’étaient installés les paroi de pieux sécants (je viens de découvrir le terme) on voyait
très bien une couche de cendres au dessus des pieux, provenant
probablement de l’usine Gillet,
construite par le frère Antoiniste Tinlot.
Une nouvelle voirie pour le parking en dessous du nouveau centre administratif.
Nous avons une belle vue sur le chantier de la
nouvelle voirie pour le parking en-dessous du nouveau centre administratif.
Pourtant, le permis du 19/1/2010 prévoyait l’accès au parking via la rue des
Mineurs! On apprend aujourd’hui que cet accès était provisoire. Cet accès n’a
d’ailleurs jamais été utilisé et est impraticable: l’accès se fait par la
friche des ateliers Kraft où la Ville essaye d’attirer un promoteur immobilier. Le Conseil d’administration d’Urbeo « a
constaté le 4 octobre 2016 la fin du ‘dialogue compétitif’ pour la promotion
immobilière située entre la nouvelle
cité administrative et le boulevard urbain. Urbeo, bras armé du développement
urbain herstalien, souhaite maintenir un haut niveau d’exigence qualitatif pour
valoriser un hectare de terrain stratégiquement situé au cœur de la Ville : le
meilleur terrain mérite le meilleur projet. Dès lors, la promotion « La Ruche »
est temporairement gelée mais le site va d’ores et déjà faire l’objet de
plusieurs aménagements pour offrir rapidement une plus-value pour les usagers
du centre en créant un espace de respiration et de détente pour les
Herstaliens. Une nouvelle voirie d’accès au site depuis le hall omnisports
Michel Daerden va être réalisée dès le printemps prochain pour accéder au
centre administratif et favoriser la future promotion immobilière toujours
souhaitée. Le bâtiment « Kraft » va également être démoli pour permettre
d’améliorer le cadre de vie des riverains de la rue des Mineurs et amplifier
les opportunités de développement du site ».
En fait, la nouvelle voirie sert à rendre la
friche ‘Kraft’ plus attractive pour un promoteur, en ne lui imposant aucune
contrainte point de vue accès au centre administratif.
Si je comprends bien, en 2010, on a créé un
parking en dessous du centre administratif sans savoir par où on allait entrer…
Six ans plus tard, on arrive à la conclusion que la connexion prévue par la rue
des Mineurs « engendrerait de
nouvelles expropriations et amènerait un charroi important au carrefour E. Dumonceau/Mineurs,
déjà engorgée où passent plusieurs lignes de bus ».
Cette nouvelle voirie très raide ne sera pas
du tout attractif pour le piéton. Et un accès piéton reliant le parking du
nouvel hall omnisport vers la piscine fera l’objet d’une demande en permis
d’urbanisme à venir. «Une liaison mode
doux est prévue dans le haut de la rue des Mineurs mais celle-ci dépendra de la
future promotion immobilière».
Par contre, on a pensé à la favorisation
« d’une flore herbacée diversifiée
(plantes à fleurs inféodées aux milieux secs et sols non amendés). Il y a lieu
de ne pas mettre en place la couche de terre arable de finition prévue dans le
sujet, mais de laisser les remblais bruts. Nous recommandons l’emploi d’un
mélange de type ‘pré fleuri’ composé de 20% de dicotylées (plantes à fleur) et
de 80% de graminées suivant une densité de 100 à 200 kg/ha. Les semences
doivent avoir une origine locale (wallonne) certifiée ». Peut-être
veut on ainsi compenser l’horreur de cette façade végétalisée où la moitié des
bacs ‘verdurisés’ sont morts ? Je suppose qu’il y aura une consultation
démocratique sur le pourcentage de graminées…
En Faurieux 18, un ancien atelier du début du
20e siècle « La travée d'entrée à gauche est couronnée par un fronton aux
amortissements en calcaire ouvragés, de grandes dimensions, représentant le
monogramme H et L stylisé. Le nom de la firme Gilbert est peint au-dessus de
l'entrée et au pignon.
Au N°41 une intéressante maison de style
éclectique, teinté d'Art Nouveau géométrique, datée de 1912 et signée par
l'architecte H. Sauveur. Élégante façade en brique et calcaire, dont la travée
principale est couronnée par une grande lucarne-pignon triangulaire à ferme
débordante évoquant le style villégiature. La qualité architecturale de la façade
est renforcée par les encadrements de baies sculptés de motifs géométriques et
les menuiseries d'origine au profil particulièrement soigné et parfaitement
préservées, agrémentées de verre cathédrale coloré.
Nous passons par le chantier de la nouvelle
voirie entre la rue Faurieux et la rue Lamoureux pour rejoindre notre point de
départ.
Je vous le vends pour le prix que l’on a vendu
le projet de ‘poumon vert au coeur de Herstal’ au programme Feder :
« l’Espace Browning, ancien site
industriel (une usine désaffectée et un terrain) s’étale sur deux niveaux entre
les rues Faurieux et Jean Lamoureux. L’aménagement de cet espace en parc
urbain a pour objectif d’offrir un
espace culturel et de détente ».
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