mercredi 29 novembre 2017

L’art nouveau aux Guillemins- Botanique



Ce samedi j’accueille des ami.e.s de jeunesse dans ma ville ardente. Ils arrivent aux Guillemins. Comme ils logent rue Beeckman on va regarder un peu d’Art Nouveau en allant à leur hôtel. Je n’invente rien : le site cirkwi.com a tracé une belle balade bien documentée. Et je me suis documenté aussi un peu à l’Inventaire du Patrimoine Immobilier (IPIC).

Le plan incliné de la première gare

L’espace qui s’étend du jardin botanique à la rue des Guillemins est urbanisé à partir de l’implantation la première gare : il a fallu quand même attendre le plan incliné pour franchir la vallée de la Meuse. Le 1er mai 1842, le premier train fut hissé de Liège à Ans.L'effort était transmis aux trains montants par un wagon spécial, muni d'une pince dont les mâchoires saisissaient le câble moteur. En 1871, les locomotives étant devenues suffisamment puissantes pour se passer de cette machinerie. Jusqu'à l'électrification de la voie, une seconde locomotive était nécessaire pour pousser le convoi jusqu'en gare d'Ans. Cette locomotive n'était pas attelée, elle pouvait ainsi se séparer du convoi sans l'arrêt de celui-ci, avant de redescendre en gare de Liège. Cette méthode perdura jusqu'aux années 1970, les premières locomotives électriques n'étant pas suffisantes pour tracter les convois. Et je crois savoir qu’il y a toujours une loco en réserve, en cas de pépin, comme des feuilles mortes…

Un quartier résidentiel en vogue

Les Guillemins deviennent le quartier résidentiel le plus en vogue. La plupart des maisons sont dans le style néoclassique mais il y a aussi quelques perles Art Nouveau. Ce style est particulièrement présent dans les rues ouvertes à l’extrême fin du 19e siècle, comme la rue de Sélys et la rue Edouard Wacken. Cinq façades sont classées.
Nous découvrirons aussi que les grands architectes liégeois comme Victor Rogister, Paul Jaspar, Clément Pirnay ou Arthur Snyers

7 Rue des Guillemins A l’angle de la rue des Guillemins et de la rue de Serbie, une construction de l’architecte Arthur Snyers, dans un style plutôt éclectique. L’oriel aux extrémités courbes et étendue sur deux niveaux est unique à Liège. Des bouquets de feuilles sculptés sur les panneaux inférieurs des ouvrants de la porte.

Rue des Guillemins 41 -45 Art Nouveau, signée par Antoine Mottet. Trois niveaux à l'origine, exhaussés de deux niveaux dans les années 1920. Façade symétrique, en brique blanche et calcaire. Des motifs de style Art Nouveau rehaussent notamment l'encadrement des vitrines et l'allège de la loggia du premier étage.

Rue Dartois 42, 1920 architecte Clément Pirnay, immeuble de quatre niveaux commandé par la société Bacot. Une exceptionnelle composition de sgraffites de style Art Nouveau. L’ossature du bâtiment en béton armé rythme la composition intérieure et la façade. Verticalité accusé par les pilastres prolongés de plus de trois mètres au-delà de la toiture plate pour soutenir l'enseigne commerciale (Bacot, "comptoir d'Outremer pour le négoce des vins et de spiritueux"). Sgraffites s'étendant sur toute la façade, à l'exception du rez-de-chaussée affecté en commerce. Sgraffites s'étendant dans tous les panneaux enduits : des pampres de vignes s'étirent de bas en haut, à partir de deux vases situés de part et d'autre de la loggia. Quatre des panneaux supérieurs sont ornés de corbeilles de fruits. L'ensemble est complété de ferronneries peintes (garde-corps, couronnements des pilastres et du sommet de la façade). Toiture plate.

Rue Dartois 44, Art Nouveau géométrique construite de 1907 à 1911, habitation personnelle de l'architecte Clément Pirnay. Immeuble primitivement de quatre niveaux, exhaussé de deux niveaux en 1926. Le rez entièrement de calcaire était occupé jadis par le bureau de l'architecte. Au deuxième étage, loggia trapézoïdale en calcaire reposant sur deux importantes consoles figurant des sirènes antiques. Surmontant la loggia, balcon accessible par quatre baies jointives séparées par des colonnes à chapiteaux sculptés. Les quatre panneaux en pierre blanche ornés de couronnes qui amortissaient primitivement la façade servent aujourd'hui d'allèges au cinquième niveau. Les deux niveaux supérieurs en brique et béton comportent deux loggias rentrantes triangulaires. Les quatre derniers niveaux sont encadrés par deux larges pilastres en brique et calcaire. Belle rampe d'escalier en ferronnerie de style Art Déco.

3 Place de Bronckart  Le jardin d’hiver de cet ancien hôtel de maître héberge aujourd’hui une brasserie Art nouveau. Il se compose d’un ensemble de miroirs biseautés encadrés par des boiseries dessinant des volutes organiques.

Rue Louvrex 14 L’immeuble abritant l'Institut des Hautes Études Commerciales, à l'emplacement de l'ancien couvent des Filles de la Croix et d'une partie des bâtiments de l'école d'infirmières Ste-Julienne, a été construit en 1993 d'après les plans de B. Albert et C. Ghysen. Ensemble composé de deux ailes principales en V, articulées autour d'un espace central en béton brut et surfaces peintes éclairé par des verrières, assurant les liaisons entre les différentes parties. Longeant la rue Louvrex, la façade au parement de calcaire est animée dans la partie supérieure par un damier alternant le calcaire et la pierre rose. Dominant la composition, une tour circulaire essentée abrite un escalier et un ascenseur. Façade et toiture arrière entièrement en zinc. A l'arrière, auditoire principal comprenant cinq cents places et épousant la déclivité du terrain.
En retrait dans la propriété, vestiges de l'ancien couvent de Beauregard, ou de la Sainte Trinité de l'ordre réformé des Ermites de Saint-Augustin (171 de la rue Saint-Gilles). Long bâtiment en U, édifié au début du 18e siècle, intégré au bâtiment de l'Institut des HEC par une galerie de circulation et aménagé en médiathèque et locaux administratifs.

Rue Louvrex 62 au fond d'une cour située à l'arrière du no 62, maison personnelle de l'architecte Henri Snyers, de style moderniste, édifiée en 1934. Volumes cubiques harmonieusement disposés aux maçonneries enduites et peintes.

Des serres de style victorien au jardin botanique

En 1838, la ville de Liège acquit 5 hectares dans le quartier alors peu urbanisé du Bas-Laveu. L’architecte de la ville, Julien-Étienne Rémont est fort influencé par le style anglais. Les serres de style victorien sont achevées en 1841. Dans les années 1970, une grande partie des facultés de l’université sont déplacées au Sart-Tilman. Le jardin botanique est également déplacé. L’ancien jardin devient alors propriété de la ville. L’ancien Institut de Botanique a retrouvé une nouvelle affectation en juillet 2001, par l’installation de la Maison liégeoise de l’Environnement.


La Rue des Augustins a été percée en 1838 sur des terrains provenant de l'ancien couvent des Augustins. Ce quartier constitue une des premières extensions de la ville au 19e siècle. Au N° 33, la maison Comblen est un top. Cette maison du 19e siècle était autrefois semblable à sa voisine. Elle a été remarquablement transformée en style art nouveau par l'architecte Paul Comblen à partir de 1901. Restaurée en 2007-2008 par l'architecte Ph.A. Dirix.

La travée de gauche du bâtiment est la partie en bois. L'oriel en bois sombre dont la base est finement sculptée en forme de denticules se compose de trois baies composées de vitres surmontées de vitraux. Un balcon en bois couronne l'oriel par des motifs géométriques réguliers. La travée de droite est d'influence maure. Auvent en pierre de taille curieusement concave. Au sommet de l'édifice, il est difficile de distinguer les trois cartouches carrés représentant de gauche à droite, un faune, un lion et un diable, tous gueules (ou bouches) ouvertes. La façade en brique a été recouverte en 1901 d'un enduit blanc en intégrant de fines moulures horizontales dans l'enduit, au-dessus du soubassement en calcaire et sous la corniche. A gauche, dans une large ouverture aux arrêtes arrondies, porte d'entrée à deux vantaux en chêne ornés de vitraux nuancés de bleu et translucides, perlés. A droite, grande fenêtre en triplet à linteau métallique et grilles remarquables en fer forgé. Les deux étages sont percés chacun de trois fenêtres rectangulaires, celles du premier à châssis asymétriques encadrant un panneau de sgraffite. Attribué à E. Berchmans et réalisé en 1903 par E. Jaspar, sgraffite sur fond rouge représentant les trois Parques.

Façades couronnées d'une importante corniche concave soutenue par des consoles en fer forgé prolongeant les piédroits des baies du dernier niveau. Façade arrière plus sobre, s'ouvrant sur un jardin au fond duquel s'élève un pavillon orné d'un vitrail d'imposte représentant deux paons se faisant face. Exceptionnelle décoration intérieure de style art nouveau conçue par P. Comblen. Rampe d'escalier en fer forgé réalisée par l'Atelier Bouvy en 2008-2009 d'après les plans de l'architecte.

no 34 de la rue du Jardin Botanique. La Maison du docteur Janssens-Lycops est de 1907. L’architecte Paul Jaspar a été un initiateur de l'art nouveau en cité ardente.
Au no 39 de la même rue, la Maison Jules Alexandre signée par Victor Rogister. 

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