Notre 34ième
balade santé mplp de décembre 2017 est partie de l’église de Sainte Walburge. Comme points
forts dans cette balade : la cité Naniot, et le Parc de la Paix.
Eglise Sainte-Walburge
Cet édifice de style néo-gothique est de 1879, à l'emplacement d'un précédent
sanctuaire élevé en 1614. Voici la
description du bâtiment de l'architecte Joseph Rémont dans l’Inventaire du Patrimoine Immobilier Culturel
(IPIC): « Plan en croix latine, présentant une tour occidentale, trois nefs de
quatre travées, un transept et un choeur fermé par une abside à cinq pans.
Maçonneries en moellons de grès et calcaire. Baies en tiers-point, géminées aux
nefs. Bâtières. A l'intérieur, arcades en arc brisé retombant sur des colonnes
de calcaire; voûtes sur croisées d'ogives. Mobilier néo-gothique homogène. Fonts
baptismaux datés de 1620, classés en 1986 ». C’est très jargon
architectural, mais retenons que cette église a un charme certain.
Malgré Napoléon, une concession à perpét pour la famille Orban
Autrefois, un cimetière ceinturait toute l'église Sainte-Walburge. La loi
républicaine française de 1801 interdit d’inhumer autour des églises. Un décret
de Napoléon du 12 juin 1804 le confirme et Liège définit 3 nouveaux cimetières:
Robermont, les Bayards (supprimé en 1816) et le cimetière de la rue Naimette, supprimé en 1821. En 1874, un
second grand cimetière (20 hectares) est créé de l'autre côté de la vallée : le
cimetière de Sainte-Walburge. J’y ai organisé une balade sante. Voir mon blog http://hachhachhh.blogspot.be/2015/10/16ieme-balade-sante-de-notre-maison.html
En 1855,
alors que la Ville de Liège envisage de fermer définitivement le cimetière autour
de l’église de Sainte-Walburge, la famille Orban y demande une concession à perpétuité en échange de la cession de terrains avoisinants. Le cimetière
paroissial restera encore vingt ans, et sera seulement désaffecté lors de la
construction de la nouvelle église en 1878. Seul le monument Orban fut
sauvegardé.
Mais qui est
cette famille Orban qui a défié ce décret de Napoléon ? Ses origines sont
modestes : Michel-Joseph Orban épouse vers 1779 une coiffeuse de renom. Lui ouvre un commerce de parfumerie. Il commercialise une pommade de sa
composition qu’il dénomme « A la reine », une teinture, avant la lettre, pour
cheveux, qui rencontre un grand succès. Il fit aussi une juteuse spéculation
sur l’assignat et produisit de la chicorée.
En 1804, il investit dans l’industrie charbonnière et obtient la
concession charbonnière de Bonne-Fin. Nous
sommes monté sur le terril de Bonne lors de notre 30 ième balade santé à Rocourt en mai 201.
En 1815, Orban
se jette (avec de nouveaux profits) dans la spéculation immobilière au centre
de Liège. Il décède en 1833. Son fils
Henri-Joseph Orban-Rossius (1779-1846) possédait six charbonnages, deux
fabriques d'acier, et beaucoup d'autres activités industrielles. Il y plaça ses 14 enfants qui de plus se marièrent
avec des membres d'autres familles " importantes" telle que les
Lamarche, Nagelmackers et Simonis. On
retrouve ces Orban et apparentés non seulement dans les Conseils
d’Administration de nombreuses Sociétés industrielles mais aussi en politique.
En 1840, sa
fille Claire Orban épouse l’avocat libéral Walthère Frère, dit Frère-Orban. Grâce
à la fortune de sa femme, Frère-Orban quitta le barreau pour la politique où il
fut le défenseur des sociétés charbonnières, lui-même étant président de la
S.A. de Bonne-Fin. Fondateur du parti
libéral en 1846 il en restera président jusqu'à sa mort, il fut ministre des
finances pendant 17 ans et Premier ministre pendant 8 ans. C’est donc ce
Frère-Orban qui obtient une concession à perpet devant l’église.
L’École Justin Bloom, devant nous, est de
Joseph Lousberg, architecte officiel de la ville de Liège en 1889. Je n’ai pas
réussi à avoir plus de renseignement sur le clos Petrus Stevartius, cet enfilement
de maisons annoncées par un jardinet.
La Cité Naniot
Nous remontons par le Boulevard des Hauteurs dans la cité Naniot, dont
le noyau primitif date de 1928-1930 : la Société
coopérative «La Maison liégeoise» crée cette cité-jardin pour les expropriés de
la rue Jamme en Outremeuse...
Mais les premiers
bâtiments que nous voyons sont d’après guerre. Ce quartier fut construit en plusieurs
phases, jusqu'après la deuxième guerre mondiale. Avec les immeubles
de la Place Seelinger nous sommes dans les années 30. Cette place est reprise dans l’IPIC :
« façades simples, hautes de trois
niveaux, animées par les travées d'entrée créant des ruptures verticales dans
la composition. Toitures en bâtière, excepté aux angles où des toitures
mansardées et des pignons rompent la monotonie de l'ensemble et accentuent le
caractère humain de l'architecture. Le centre de la place, planté d'arbres, a
été récemment réaménagé ».
Via la Rue
du fort de Lantin et la Rue Cdt Naessens nous arrivons dans la Rue Naniot,
premier noyau de ce quartier charmant. On a cuit les premières briques à la briqueterie qui se trouvait à la plaine
des sports de Naniot. On utilisait la terre argileuse de la colline de Naniot.
La nouvelle
cité-jardin de 1921 répondait aux nouvelles normes en matière d'hygiène et de
confort. Nous ne verrons qu’une partie : la cité se prolonge dans le boulevard
Radoux et les rues avoisinantes. Puisqu’on est dans l’IPIC, je cite «un ensemble de maisons de style cottage,
édifiées en 1930-1931 d'après des plans de l'architecte Melchior Jeurgen En retrait dans des jardins, groupes de deux,
trois ou quatre maisons, de deux niveaux, sous toiture de tuiles mécaniques à
croupes, animées par des lucarnes rampantes ou en bâtière. Façades en brique,
enduites à l'étage et percées de baies rectangulaire »
(Rue Naniot 111-157 (impairs, 132-152 (pairs) et 260-282 (pairs).
Nous montons
par ce qui reste d’un parc qui entourait un château. La chapelle remonte au
XVIIième siècle, restaurée en 1924 par la Confrérie des Anges Gardiens. Cette
confrérie a titillé ma curiosité. La
Compagnie de Jésus se montra toujours très favorable au culte de l'Ange
gardien, les Confréries seraient très nombreuses dans l'ancienne principauté de
Liège. L'auteur de L'Ange conducteur est
le R.P. jésuite Jacques Coret, arrivé à
Liège en 1685 où il décède en 1721.
En 1683 paraissait à Liège L'Ange conducteur
dans la dévotion chrétienne, ou Pratiques pieuses en faveur des âmes dévotes;
avec une instruction sur les grandes indulgences dont jouissent les personnes
associées dans la Confrérie de l'Ange Gardien. Les éditions liégeoises de ce
livre furent très nombreuses au cours du XVIIIe siècle, et l'un des libraires
qui l'imprima fut Arnould Bronckart à l'enseigne de L'Ange Gardien (quoi
d’autre ?), rue des Sœurs de Hasque.
De 1705 à 1707, de cet auteur, paraissaient à
Liège en quatre volumes, sous le titre de La Maison de l'Éternité ouverte aux vertueux et
aux pécheurs, tous ses sermons, dénommés
Étrennes, depuis 1662 jusqu’à celui de 1707. Dans la dédicace à l’Étrenne de
1696, faite à Liège, il décrit la fête qui eut lieu lorsque la statue de l’Ange
gardien fut exposée solennellement au milieu de la nef de la cathédrale
Saint-Lambert. Ainsi, grâce en grande partie au père Coret, Liège devint une
des villes où la dévotion à l’Ange gardien fut très à l’honneur.
Cette chapelle fuit endommagé pendant la
guerre 40-45, et restauré par la fabrique d’Eglise de Sainte Walburge qui en a
profité pour la dédier à la Sainte Vierge… Il n’y avait probablement plus de
confrères de l’Ange Gardien pour contester.
Via la Rue
Peclers nous retrouvons le Boulevard des hauteurs.
Par le Chemin Michel Gobiet à Victor Hugo
Le Chemin Michel Gobiet nous ramène sur le
Boulevard Victor Hugo. Notre écrivain décrit Liège « gracieusement éparse sur la croupe verte de la montagne de
Sainte-Walburge ». Un peu étrange quand même, quand on sait que sur
cette croupe se trouve la citadelle. Il est néanmoins vrai que quand on regarde
un peu cette carte de 1828 on peut s’imaginer qu’il y reste encore pas mal de
cotillages. Et donc il ne ment pas quand il décrit la ville « entourée à perte de vue d’arbres, de
collines et de prairies, avec encore assez de tourelles, assez de façades à
pignons volutés ou taillés, assez de clochers romans, assez de portes-donjons
comme celles de Saint-Martin et d’Amercœur, pour émerveiller le poëte et
l’antiquaire même le plus hérissé devant les manufactures, les mécaniques et
les usines. » (Le Rhin:
lettres à un ami, 1842). D’où un siècle et demi plus tard
trois étoiles pour le réseau de sentiers sur les Coteaux ! En 2011 il y a eu au Curtius « Liège
au temps de Victor Hugo ».
L’école Justin Bloom.
Nous nous arrêtons un moment devant une plaque sur l’école Justin
Bloom.
"JUSTIN BLOOM
OFFICIER RÉSISTANT A.S.
INSTITUTEUR COMMUNAL
À CETTE ÉCOLE
DONNA SA VIE POUR LA PATRIE
FUSILLÉ PAR LES ALLEMANDS
LE 4 SEPTEMBRE 1944"
OFFICIER RÉSISTANT A.S.
INSTITUTEUR COMMUNAL
À CETTE ÉCOLE
DONNA SA VIE POUR LA PATRIE
FUSILLÉ PAR LES ALLEMANDS
LE 4 SEPTEMBRE 1944"
Le Lieutenant Justin Bloom a dirigé un groupe
de résistance "Vive" zone IV section Liège de l'Armée Secrète. Sa
capture par les Allemands est dramatique: le Comte de Looz qui dirigeait le groupe trouvait que vu la grande quantité
d'explosifs parachutés reçue, il conviendrait d'aider le groupe HOTTON, un
service de sabotage qui travaillait dans le bassin métallurgique. Cela se fait
par camion, monté par des gendarmes, ou pseudo-gendarmes belges, en tenue. Pas
de chance: les boches les attendaient ! Julien BLOOM, pour sauver ses hommes,
qu'il précédait en sidecar, revint sur ses pas. Il assura à l'ennemi que ses
gendarmes n'étaient au courant de rien. Il sera fusillé à la Citadelle de Liège.
Une issue dramatique, d’autant plus quand on
sait – après coup- qu’il y avait des indicateurs dans le groupe et que la
stratégie de l’Armée Secrète était l’attentisme : ces explosifs qui ont
coûté la vie à Justin Bloom étaient destinés à être stockés jusqu’à la
libération. Je ne sais pas très bien non plus que penser de la grande naïvité
de ces résistants, avec ces pseudo-gendarmes déguisés….
On retrouvera après la guerre le comte de Looz
dans les milieux léopoldistes. D'après le livre "Qui a tué Julien Lahaut ?", le comte de Looz-Corswarem louait
une annexe dans la propriété de la comtesse de Liedekerke de Pailhe où il hébergera Verbrugge qui probablement avait lancé une bombe fumigène lors de la
prestation de serment de Baudouin 1°.
Quelques mots encore sur l’édifice, « de style éclectique d'inspiration néo-Renaissance, construit en 1904-1905 d'après des plans de Joseph Lousberg. Sur un plan en U, ensemble de bâtiments en brique et calcaire sur soubassement de moellons de grès et calcaire. Façade de deux niveaux animée par trois avant-corps plus élevés, éclairés à l'étage par de larges baies à croisée en anse de panier. Autres baies rectangulaires à linteau métallique. Toiture en bâtière à faible pente ».
Quelques mots encore sur l’édifice, « de style éclectique d'inspiration néo-Renaissance, construit en 1904-1905 d'après des plans de Joseph Lousberg. Sur un plan en U, ensemble de bâtiments en brique et calcaire sur soubassement de moellons de grès et calcaire. Façade de deux niveaux animée par trois avant-corps plus élevés, éclairés à l'étage par de larges baies à croisée en anse de panier. Autres baies rectangulaires à linteau métallique. Toiture en bâtière à faible pente ».
Le parc Jean Lejeune ou parc international de la Paix
Deux ronds points plus loin le Parc de la Paix.
Selon Réinventons Liège, ce parc est un ancien champ de détritus, propriété de
la Ville. Ce n’est pas tout à fait faux. Les carolos parlent encore de crassier
pour désigner un terril. Le parc a en fait été aménagé sur un terril à flanc de
coteaux. C’est ce que j’ai appris lors de la balade du 10 décembre 2017, de
Chantal Graillet qui a habité à côté. Je pense à l’exploitation charbonnière de
la Plomterie, située à Sainte-Walburge, dépendante de la concession de la
Bonnefin , appartenant à MM. Orban qu’on a salué au départ de notre balade la concession à perpétuité devant
l’église.
Ce siège d’exploitation était l’un des plus productifs que possédât
alors cette société. De nombreuses galeries à travers bancs, 320 voies de
roulage et d’aérage, mesurant la plupart 5 à 900 mètres de longueur sur 2
mètres de haut et 2 à 3 mètres de large se rattachaient à cette mine. Le 15
septembre 1825 elle fut en peu d’instants , complètement inondé. Heureusement, grâce
aux échelles inclinées dont cette mine se trouvait pourvue, les quarante-deux
ouvriers qu’elle renfermait purent en sortir sains et saufs.
Le terril a été colonisé spontanément, voire
de manière organisé. Les robiniers faux-acacias qui poussent là ont probablement été plantés
sur ce terril parce qu’ils s’adaptent bien à ces sols acides. Il est drageonnant
et peut faire en taillis des pousses de 20 m. ; plus le terrain est
mauvais et plus il drageonne. Ce qui est idéal pour fixer les sols instables
d’un terril. Il forme des bosquets parfois envahissants. Ce qui fait que ce
terril en coteau était devenu le lieu d’activités qui fuyaient la lumière du
jour.
C'est donc un arbre pionnier, se cantonnant
aux terrains dégradés qu'il enrichit, en fixant l'azote par ses racines, étant
une légumineuse.
Originaire l’Amérique du Nord, il est
considéré chez nous comme une espèce invasive. Ne soyons pas plus sévère pour
les arbres que pour les hommes : il a été importé en 1601 par arboriste de
Louis XIII ce qui devrait lui donner des droits de cité… Avec 3,2 millions d'hectares dans le monde,
il est la troisième essence de feuillus de plantation après le peuplier et
l'eucalyptus.
Il y a eu un éphémère projet immobilier Amelinckx
dans les années 80 que je décris plus loin qui n’a pas trop perturbé le site.
Quand Brigitte Ernst est devenue échevine ECOLO, de 1982 à 1988, et lance la création du Parc de la Paix, les paysagistes
décident, très judicieusement, de partir de cette végétation typique des vieux terrils et se limitent à
élaguer et ouvrir cette jungle qui avait poussé spontanément entre la rue Jean Haust, la rue de Campine et
la rue Montagne Sainte-Walburge.
http://biodiversite.wallonie.be/fr/3271-parc-de-la-paix.html?IDD=251661780&IDC=1881
Le Parc de la Paix est inscrit comme zone centrale au Plan
Communal de Développement de la Nature. Il ne constitue pas seulement un
maillon important du réseau écologique communal en prolongeant le site des
Coteaux de la Citadelle (il mérite d’ailleurs d’être repris dans ces Coteaux
trois étoiles au Michelin. On devrait mettre en avant cet aspect d’ancien
terril boisé. « Entièrement entouré de zones bâties, cet
espace vert présente un aspect sauvage assez remarquable. Il est constitué
d'une ceinture boisée au sud et à l'est, et d'une partie centrale ouverte
occupant une sorte d'amphithéâtre orienté vers le sud-ouest, où s'étendent des
prairies de fauche piquetées d'arbustes. L'une des espèces animales les plus
intéressantes est un amphibien, l'alyte accoucheur (Alytes obstetricans), une
espèce menacée. Ce parc communal est géré de manière extensive, les prairies
étant traitées en fauche tardive ».
Je n’ai pas réussi à savoir pourquoi ce parc est
parfois appelé aussi Parc Jean Lejeune. D’autant plus que Liège avait déjà un
jardin Jean-Bernard Lejeune aménagé au début des années 1970, au-dessus du
tunnel menant à l'autoroute A602-E25, avec sa Fontaine Sainte-Marie et sa sculpture
L'Ombre, de l'artiste liégeoise Mady Andrien réalisée en 2002. Est-ce pour
faire oublier les échevins Ecolo ? Si c’est ça, c’est raté, à mon avis,
parce que personne n’associe Ecolo directement à la Paix.
Et de l’autre côté j’aurais tout fait pour faire oublier l’échevin
PS Lejeune qui est à la base du trou de la place Saint Lambert. Le plan Lejeune
de 1968 prévoit de transformer la place Saint-Lambert en carrefour de voies
rapides, Le projet d’une bretelle d’autoroute vers la Citadelle, c’est aussi
Lejeune. J’apprends, en préparant cette balade, que ce projet de bretelle vers
la Citadelle avait déjà connu un début de réalisation, avec l’expropriation d’une
série de maisons dans la rue Ste Walburge au profit du promoteur immobilier Amelinckx. Sur le long amphithéâtre du parc, Amelinckx présente un projet. Pour élargir l’accès du futur hôpital de la Citadelle, le
promoteur propose à la ville d’exproprier les maisons du côté gauche de la rue
Ste Walburge. La société financerait les indemnités, élargirait la rue et
bâtirait, sur la pente, un ensemble d’immeubles d’appartements (Sainte-Walburge... De rue en rue, Dusart
Michel p.134).
Les propriétés ont été revendues après la
faillite retentissante de ce promoteur immobilier…
Nous débouchons du Parc en haut de la Montagne
Sainte Walburge. Jetons un petit coup d’œil sur le début du sentier qui va vers
Favechamps, un autre triangle vert, qui débouché à 100 mètres de la Place Saint
Lambert. Favechamps est aussi enfermé par le bâti que le parc de la Paix.
Le Théâtre Le Moderne
Nous prenons sur quelques mètres la rue Sainte
Walburge. Sur notre gauche, le Théâtre Le Moderne, créé en 1985 dans un ancien
cinéma du quartier de 1928. Il y a deux
salles de spectacle, la grande d'une capacité de 120 places et la petite d'une
capacité. Le cinéma était inoccupé depuis le milieu des années 60. "C’était un cadeau empoisonné mais
heureusement, ceux qui l’ont accepté avaient le feu sacré, nous dit Claire
Heuskin, en charge des relations publiques. Il y avait alors un foisonnement de
troupes de théâtre amateur et la Ville de Liège avait sélectionné plusieurs
sites dont elle s’était rendue propriétaire. Elle a proposé cet immeuble avec
un bail emphytéotique et l’obligation de tout remettre en état".
Tous les deux mois, le cafétéria du Moderne
accueille une exposition de photographie sous la houlette de l'association de
photographes « Priorité à l'ouverture ».
L'ancienne voie médiévale de Liège à Tongres
La rue Sainte Walburge est le point de départ
de plusieurs axes routiers importants. Sur notre gauche la Vieille Voie de
Tongres qui se dirige par la rue de l’Arbre Sainte Barbe vers Juprelle (et
Tongres !). Dans le prolongement de la rue Sainte Walburge la Chaussée de
Tongres qui remonte lui à 1712 quand les Etats de Liège projettent une chaussée
pavée de Liège à Tongres d’une largeur de 60 pieds. En 1725 commencent les expropriations.
En 1740 Li grande paveye était prête. Louis XV y passe en 1747 lors de sa
visite du champ de bataille de Rocourt.
En parallèle à la vénérable Vieille Voie de
Tongres l’autoroute roi Baudouin a été commencée en 1956 et achevée en 1964.
Pour être complet, la p’tite paveye reliait
Ans à Glons. C’est aujourd’hui la rue François Lefebvre et la rue Provinciale.
De ces trois axes il n’y a que la Vieille Voie
qui ne connait pas des problèmes de mobilité. Si ce n’est des problèmes de
parking pour les riverains (stationnement alterné).
L’Impasse de Vottem
Nous prenons la rue de Vottem sur notre
droite, et ensuite l’Impasse de Vottem sur notre gauche. C’est un lieu
très bucolique. Sur une carte de 1879 le fond des Tawes s’appelle rue du fond
de Rouwa. Lors de ma reconnaissance je
n’ai pas retrouvé ce ruisseau, et encore moins ce qui reste du moulin Picha. Le
ruisseau des Tawes (ou Roua) disparait très vite dans les égoûts jusqu’au
moment où un orage rappelle son existence.
Nous avons une vue unique sur ce qui reste des
cotillages (je préfère hortilonnages) entre Ste Walburge et le Thier à Liège. L’impasse
de Vottem n’a pas volé son nom : elle débouche sur un ancien chemin vicinal qui est aujourd´hui
tombé en désuétude comme d’ailleurs le chemin n° 33 qui relie le bas de la rue
de Vottem à la rue de la Chaîne et qui existerait encore sous la forme d´une
servitude. Mais le passage est repris dans une balade éditée par le Tourisme de
Liège et sur la carte outdoors de viamichelin. Au Boulevard Fosse Crahay on m’a
montré la grille qui ferme le passage. Je serai tenté de demander le passage,
ou au moins envoyer une remarque au service de tourisme de Liège pour qu’ils
interviennent pour fair restaurer cette servitude.
La Ferme des enfants
Créée en 1987, la Ferme des enfants organise, depuis 1994, des activités
scolaires et extrascolaires axées sur la
découverte de la vie à la ferme (les soins aux animaux, le jardinage du potager
et du verger, la filière du lait, ...),
l’alimentation saine (la fabrication du pain, du fromage, ...), la
connaissance de la nature (la vie de la mare, la découverte des arbres et des
arbustes, ...), la protection de l’environnement (la fabrication de papier
recyclé, le tri et le recyclage des déchets ménagers, le compostage, ...).
A l’arrière de la Ferme, sur une superficie de
25.000 m², l’arboretum et la mare sont utilisés pour les activités de
découverte de la nature et les animaux sont gardés dans des enclos et une
grande pâture.
Bibine la truie, Breugel l’âne, Titus, le
double-poney.
Christine Mélon : «Les groupes scolaires ne sont pas du tout les seuls à venir. Nous avons
des anniversaires pratiquement tous les mercredis et week-ends, les stages
durant les vacances scolaires, divers ateliers, depuis quelque temps les
dimanches en famille, etc. Il y a toujours de l’animation.»
La Ferme des enfants au n° 48,
Vieille-Voie-de-Tongres figure à l’inventaire du patrimoine monumental de laBelgique : « Ancien bâtiment agricole datant du
17e siècle, en brique peinte et calcaire, très remanié. Accès par un large
porche cintré à clé. Percements constitués de baies autrefois à croisée, de la
fin du 17e ou du début du 18e siècle, ou de grandes baies rectangulaires datant
de la fin du 18e et du 19e siècle. Bâtières à croupes ».
Ste Walburge et sa Fête des Fous
En sortant de la ferme par la Vieille Voie de
Tongres, vous passerez peut-être devant le local de la Fête des Fous. Au Moyen Âge, la Fête des Fous était célébrée
le jour des Saints-Innocents. On l’appelait également Fête de l’Âne, des
Sous-Diacres ou encore des Libertés de Décembre. « Un carnaval pour les impatients,
où tout devenait cul par-dessus tête: les misérables prenaient le rôle
des puissants, les pauvres jouaient les riches et on faisait la java», explique
Vincent Brichet, «pape des Fous» de Sainte-Walburge, président de la confrérie du
même nom. «Qui était puissant à l’époque? L’Église, évidemment. Du coup, elle a
entrepris de mettre fin à cette tradition.» Dans les années 1970 quelques
habitants du quartier Sainte-Walburge la remettent au goût du jour. Cette fête
début septembre est la deuxième fête populaire de quartier de la Cité ardente (40000
personnes, s’il te plait), la première restant bien entendu celle du 15 août en
Outremeuse.. « Nous recevons nos
édiles à la Fête des Fous et nous les brocardons. Cela se fait gentiment,
maintenant. Mais au Moyen Âge, c’était quand même du costaud», sourit
Vincent Brichet. Lors de cette Fête il y a aussi le Jogging des Fous, les
Auberges Espafolles, la parade, la marche aux flambeaux etc.
Sources
https://www.i6doc.com/fr/book/?GCOI=28001100253230 Sainte-Walburge... de rue en rue
Michel Dusart. C’est
un long récit : une voie traversait déjà le site à l’époque gallo-romaine,
avant même la naissance de Liège. Du lieu "Sainte-Walburge", on
trouve la première trace écrite en 1078. L’appellation "faubourg" n’a
été officiellement supprimée qu’en 1877.
http://www.faubourgwalburgis.be/media/echo/Echo20.pdf
Il suffit de changer le chiffre 20 pour consulter tous les numéros
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