la maison Porquin en Outremeuse |
Quand en 1890 les
Hospices Civils décident de la construction d'un nouvel hôpital –Bavière- le Conseil
communal de Liège discute pendant quinze ans, entre 1888 à 1903, sur la
démolition de
l’ancien hôpital, la Maison Porquin. L’édifice fut rasé en 1904.
La ville doit quand même démonter la chapelle et la remonter en 1894 à
l’endroit qu’elle occupe aujourd’hui. Elle est donc, avec le porche, l’unique
témoin encore vivant de l’hôpital du 17e siècle. La chapelle chaude et intime
où Simenon, durant ses études primaires à Saint-André, servit la messe de 6
heures, est ce qui reste de l'hôpital démoli.
Il y a à boire et à manger dans la microstoria.
Mais l’idée qu’une société se comprend souvent mieux par ses marges que par son
centre est intéressante, surtout là où cette compréhension est rendue difficile
par le voile qu’on a jeté sur l’inquisition dans la principauté de Liège.
Le droit d’aubaine
Il y a dans la microhistoire de Porquin et de
Girolamo Motta deux points communs : le droit d’aubaine et le pêché de
l’usure. Le droit d’aubaine disposait que le seigneur recueillait les biens d'un
étranger, ou «aubain» lorsque ce
dernier mourait dans le périmètre de sa souveraineté. Ce droit casuel était une
source de risque important pour les commerçants étrangers fréquentant les
foires, les étrangers possesseurs de rentes ou de titres d'emprunt, dans les
villes où les étrangers étaient nombreux. Le droit d'aubaine a été aboli par la
Révolution française.
Ce droit d'aubaine avait été suspendu à Turin
en 1702 pour attirer les marchands
étrangers mais lorsque le royaume sarde se rapproche de l'Église romaine on le
réapplique de manière plus systématique. Dans les États savoyards on réinstaure
les ghettos juifs en 1723, et on expulse les calvinistes, poussé par les
fabricants locaux qui les accusent de contrôler le marché de la soie. Le fisc
saisit ces années-là les biens des étrangers dans le cadre de la loi d'aubaine.
Les dons de Girolamo Motta en faveur de
l'hôpital de la Charité sont une manière de ‘détourner’ ce droit d’aubaine : le leg stipule que l’hôpital
doit subvenir aux besoins de sa famille. Les héritiers de Motta voient, après
son décès, ce leg à l’hôpital de la
Charité remis en question au nom du droit d’aubaine.
Les tables de prêt et les Lombards à Liège
A première vue, ce n’est pas droit d’aubaine qui menaçait directement
Porquin, qui arrive a s’acheter le
statut de citain de Liège. C’est la condamnation de l’usure, voire du prêt à
intérêt, par plusieurs conciles, à commencer par celui du Latran en 1179. Le
pape Urbain III condamne en 1187 toute forme d’intérêt en référence à Luc 6, 35
: « Prête gratuitement, n’espère rien en retour. » Les théologiens
reprennent également l’argument d’Aristote selon lequel l’argent qui n’est pas
une chose vivante ne peut engendrer. Donc selon le droit canon les lucratives opérations de prêt sont illicites. Ca se complique dans la mesure où l’Eglise
refuse d’intervenir dans ce domaine. Voyons : on se se salira pas les
mains avec la boue de la terre… « Jésus entra dans la
cour du Temple. Il renversa les comptoirs des changeurs d'argent, et il leur
dit : Il est écrit : "On appellera ma maison une maison de
prière, mais vous, vous en faites un repaire de brigands". L'Eglise
exigeait, avant la réconciliation, sinon une restitution complète des richesses
acquises dans cette vie d'un mercantilisme malsain, au moins une somme
considérable fixée à dire d'experts et destinée le plus souvent à quelque
oeuvre hospitalière ou charitable. Mais elle refile la
patate chaude au bras séculier. Qui a son tour fait l’hypocrite : en
échange de prêts, les empereurs, rois et princes, comme Charles Quint, autorisent
les tables de prêt. Et anoblissent des Lombards. Dans le Catalogue des
manuscrits de la Bibliothèque royale de Belgique (Vol. 13, p 482) de 1901 on
retrouve le «Diplôme de l'Empereur
Charles Quint en faveur des Porquin, le 4 mai 1553. Copie authentiquée du 1
juin 1609. " Le Bulletin de l'institut archéologique Liégeois mentionne
aussi le Diplôme de Noblesse pour les frères Pourquin en 1553 (Manuscrits
généalogiques de le Fort , III partie: cartons, p 229, 1862).
Avec lui ont été anoblis ses deux frères, Louis
et François. Le "Bulletin de la
commission royale d'histoire » de 1845 reprend p 93 "1552 Die quarta memsis maii: acte
d'anoblissement donné par Charles Quint à Louis, Bernardin et François Porquin,
frères". Cet anoblissement ne les met pas nécessairement à l’abri de
sanctions par d’autres niveaux du pouvoir.
A Liège ça se complique encore un peu plus
dans la mesure où le Prince-Evêque, comme le nom le dit, réunit en sa personne
le pouvoir religieux et civil. Selon la ‘bonne
gouvernance’ de l’époque, ces deux pouvoirs sont exercés par des tribunaux
différents. Toujours est-il que pour un Lombard la zone grise est très large et
très opaque. Même si Porquin a acquis entre-temps le statut de citain de
Liège. Théodore GOBERT explique que Porquin, ce ‘lombard repentant’, s’est établi comme usurier lombard rue
Souverain-Pont, de 1551 à 1570. En 1571 est fondé un hôpital Porquin pour
pestiférés, à l'entrée de SaintLéonard, aux Bayards. Et l’acte de fondation
parle de lui comme ‘bourgeois de Liège’.
Attention, cet hôpital Porquin à Saint
Léonard n’est pas la maison Porquin ! « Bernardin Porquin acquit en quelques lustres une fortune des plus
opulentes par ses lucratives opérations de prêt. Il fit bientôt construire
entre le Barbou et un bras de l'Ourthe, en Outremeuse, une superbe maison en
pierre avec vastes jardins et avant-cour vers le pont Saint-Nicolas, qui ne
tarda pas à porter son nom. On l'avait surnommée « la Maison de Marbre »;
et c'était justice ».
Notre Lombard pense à sauver son âme (et
probablement aussi à mettre sa fortune à l’abri d’une expropriation pour cause
de l’argent mal acquis). Il s’adresse assez tôt à la sacrée Pénitencerie
romaine, sous le pontificat de Jules III. Celui-ci est mort en 1555;
Porquin lance donc sa demande de rémission de ses fautes un peu après son
arrivée à Liège, en 1551. Il finit par obtenir le pardon, mais il lui fut posé
la condition qu'il disposerait de l'argent provenu du commerce illicite en
faveur d'oeuvres pies, à la libre volonté de l'évêque de Liège. l'évêque de
Liège. Celui-ci établit l'estimation des biens de Bernardin acquis par l'usure
à 5.000 florins de Brabant.
Epis de Plomb de toiture Porquin |
Ca vaut la peine d’analyser le chemin
juridique qu’a emprunté Porquin, notamment par rapport à une juridiction
épiscopale ou séculière. Comme toujours dans mes blogs, je me base sur ce que je
trouve sur internet et dans les bibliothèques publiques, et je me refuse de
faire un vrai travail de recherche, sur base de documents originaux. Et je dois
donc ‘subir’ l’amalgame que la
plupart des historiens font sur ce genre de questions. Sur le document
ci-dessous il s’adresse au maire et échevins de Liège comme devant la haute cour
et justice :
« Il se fit qu'en l'an 1571, au mois de
mai, un lombard repentant, Bernardino Porquini dit Bernardin Porckin ou
Porquin, comparut devant le maire et les échevins de Liège comme devant la
haute cour et justice en compagnie de sire Baltasar Dangist, curé de l'église
paroissiale Saint-Jean-Baptiste et des quatre proviseurs et gouverneurs jurés
de Saint-Jean-Baptiste. L'intention de Bernardin Porquin était de fonder une
maison de Dieu et hôpital avec le consentement du prince-évêque Gérard de
Groesbeek. Bernardin Porquin, bourgeois de Liège, fut touché de compassion de
voir qu'en temps de peste plusieurs pauvres étaient abandonnés à leur sort,
délaissés d'un chacun et fort mal administrés. Le fondateur voulait donc créer
au Bayard en période d'épidémie un lieu où recevoir les pestiférés.L'hôpital
aurait le droit perpétuel de sépulture pour ensevelir dorénavant à cet endroit ses propres
morts » (Robert HANKART, L'ancien hôpital Saint-Abraham à Liège).
C'est ainsi que le 6 avril 1571, Bernardin
Porquin «Lombard repentant» achète
des maîtres et gouverneurs de l'hôpital Saint-Jean-Baptiste «une maison, chapelle, jardin, appendices et
appartenances que l'on dit communément le Bayar et chapelle Saint-Dizier,
gissans et situés près et hors la porte Saint- Léonard, joindans vers Meuse, à
intention d'en faire et fonder par le dit Bernardin, une maison de Dieu et
hospital pour le temps dangereux, recevoir les malades et infectés de peste».
Porquin s'engage à recevoir dans l'établissement tous les pestiférés de
l'hôpital Saint-Abraham, et d'y faire enterrer tous ceux qui y mourront. Bernardin
Porquin ajouta ultérieurement d'autres sommes notables pour parfaire sa
fondation.
Cette grande propriété s'étend jusqu'à la
Meuse. Le 16 juin 1571, il reçoit officiellement absolution de ses péchés, dans
un acte de l'évêque Gérard de Groesbeck. On peut noter avec amusement que,
l'année suivante, le même Bernardin Porquin fait une avance à son Prince-Évêque
de 6.000 florins.
5000 florins de Brabant pour mettre sa conscience en règle !
Pourquoi cette ‘avance’ qui n’a probablement
jamais été remboursée ? Les temps avaient changé ! La contre-réforme
s’organise face à la montée des protestants.
Le Prince-évêque Gérard de Groesbeek fut sacré en
mai 1565. Quelques mois plus tard, à
Spa, les nobles catholiques et calvinistes s'entendent pour la lutte contre
l'inquisition. C’est le Compromis des
nobles. L’année après est l’année des merveilles (pour les iconoclastes au
moins). Groesbeek sort une ordonnance qui enjoint de procéder contre les
hérétiques, conformément aux décisions du Cercle de Westphalie dont relève la
principauté.
En 1567 Hasselt, Maaseyck et Maastricht tombent
aux mains des Calvinistes. Le Prince sort une ordonnance pour le maintien de la
foi catholique, enjoignant aux étrangers qui n'ont pas acquis le droit de
bourgeoisie d'en sortir endéans trois jours. En 1568 le comté de Horne est réuni
à l'église de Liège suite à l'exécution par le duc d'Albe, du comte de Horne,
Philippe de Montmorency, sans héritiers.
Si comte de Horne n’est pas à l’abri de
l’Inquisition, les Lombards usuriers avaient aussi de quoi témoigner du remords.
Selon Gobert, il est l'un des rares usuriers
italiens dont le repentir soit mentionné dans nos annales.
Le CATALOGUE DES MANUSCRITS
DE LA BIBLIOTHÈQUE ROYALE DE BELGIQUE de
1904 reprend le ‘Recueil
d'aucuns poincts de la cause démenée par le procureur gênerai de Flandres
contre Anthoine de Flamines Pailly François Porquin et autres ausquels est
traicté si les Piedmontois ou Lombards ayant obtenu absolution et fait promesse
de ne plus exercer table de prcst ny usure, recidivans en leur exercice sont
punissables in foro exteriori notamment par le juge lay et autres poincts
notables’.
Il y a eu un raidissement contre les
protestants tout azimuth, donc aussi sur l’usure. D’autant plus que Calvin donneexplicitement dans sa « Lettre à un ami », Claude de Sachin, unelégitimité au prêt à intérêt. Il prend en compte le contexte historique et
institutionnel. Pour Calvin, elles ont été données par Dieu aux Hébreux, en
rapport avec leurs circonstances historiques. Il ne faut donc pas forcément
chercher à les mettre en application à la lettre à une autre époque, pour un
autre peuple. Ce qui est toujours valide
dans la Nouvelle Alliance correspond aux principes spirituels, comme la charité
et l’équité, qui inspirent la loi politique. Calvin utilise cette approche pour
la question du prêt à intérêt qu’il interprète comme une règle propre au peuple
juif et que les chrétiens n’ont pas à s’approprier telle quelle. Calvin affirme
que l’interdiction de l’usure est une loi adaptée aux juifs, qui n’est plus
forcément pertinente dans un cadre différent : «la situation du
lieu auquel Dieu avait colloqué les Juifs et beaucoup d’autres circonstances
faisaient qu’ils trafiquaient entre eux commodérément sans usures. Notre
conjonction n’a point de similitude".
1771 l'exemption du droit d'aubaine réciproque entre la royauté très chrétienne et la Principauté de Liège.
Je n’ai pas trop insisté sur le droit
d’aubaine ; cela ne veut pas dire que cet épée de Damocles sur la tête des
Lombards et autres aubains avait disparu, ni le danger de se voir retirer le
droit de citain chèrement acquis. Il faudra attendre la révolution française
pour voir abolir le droit d’aubain. Avant ça, il y a eu des exemptions
ponctuelles, entre deux états.
Une estampe de 1771 de Charles-Nicolas Cochin qui se trouve au musée d'Ansembourg
est imprimée à l’occasion de l'exemption du droit d'aubaine réciproque entre la
royauté très chrétienne et la Principauté de Liège.
Comme on a vu avec Girolamo Motta à Turin, le
duc (ou roi ?) de Savoie ne se sentait nullement gêné de retirer cette
qualité de bourgeois. Retrait qui revient dans l’actualité en 2017 avec le
débat sur la double nationalité. L’histoire avance parfois à reculons… Et
l'hôpital de la Charité de Turin refuse d’honorer le leg du musulman converti
Girolamo Motta en faveur de ses héritiers. Sa fortune tombe sous le droit
d’aubain.
Le palais de Bavière.
Porquin mourut le 2 juillet 1579. Sa maison de
marbre fut vendue par ses cinq filles en 1584 au prince-évêque de Liège, Ernest
de Bavière, pour une somme de 24.000 florins de Brabant plus une rente annuelle
de 10 à 12 florins. On parlera dorénavant de palais de Bavière. Ernest ne
parvenait pas, ‘grâce au gaspillage qui
régnait à sa Cour, à payer les rentes constituées sur cette maison et les
créanciers hypothécaires menaçaient de la faire deminer, c'est-à-dire saisir et
vendre. Le
Prince fit part des ennuis d'argent à son confesseur le chanoine Didden. Celui-ci
proposa de payer tout l'arriéré et les rentes, à condition qu'Ernest lui cédât,
pour y bâtir un hôpital, un terrain auprès de sa maison. C'est dans le jardin
de la maison de Porquin et sur le pré des Arbalétriers que l'on éleva les
premiers bâtiments la Maison de la Miséricorde’ (E. POLAIN, La vie à Liège sous Ernest de
Bavière).
Aller à Bavîre
Voilà donc l’entourloupe d’Ernest de Bavière pour échapper à ses créanciers. Bill Gates n’a rien inventé avec sa fondation Bill-et-Melinda-Gates. Le 16 septembre 1603 donation fut faite de l’hôpital de Bavière à l'association charitable de la Confrérie de miséricorde chrétienne, reconnue officiellement l’année avant. Aller à Bavîre devint synonyme d'aller à l'hôpital.
" On n'admettra dans cette maison que les
pauvres de l'un et de l'autre sexe, malades ou infirmes mais qui ne sont
déshonorés, ni par leur vie, ni par leur famille. Nous excluons ceux qui ne
sont pas de la Ville de Liège, à moins que quelqu'un ne veuille pourvoir à
l'entretien... Nous excluons ... ceux qui souffrent d'un mal incurable, contagieux,
infâme, contracté soit par leur propre faute, soit par leur lasciveté et ceux
dont la vieillesse fait désespérer de ... leur rétablissement, les enfants et
les mendiants publics, les insensés...; enfin les femmes enceintes."
La Révolution française met fin à ce système
basé sur la charité. Les maisons des pauvres sont confiées à l’état (et
évoluent rapidement en maisons de peines où les pauvres sont remis au travail).
Les Commissions des Hospices Civils, ancêtres de nos actuels Centres Publics d’Aide
Sociale, reprennent cette ‘compétence’.
En 1799, la pharmacie de Bavière devient la pharmacie générale des Hospices
civils de Liège.
En 1890
l'administration des Hospices Civils décide de la construction d'un nouvel
hôpital.
La démolition de l’ancien
hôpital fit l’objet de discussions animées au Conseil communal de Liège, entre
1888 à 1903. La société du « Vieux-Liège » s’est constituée en 1894 pour la
sauvegarde de la Maison Porquin. Hélas,
l’autorité communale eut raison de l’édifice en 1904
(Bavière », unpatrimoine peut revivre… Chronique du Vieux Liège N° 334 octobre décembre 2007) .
La ville doit quand
même démonter la chapelle et la remonter en 1894 à l’endroit qu’elle occupe
aujourd’hui. Elle est donc, avec le porche, l’unique témoin encore vivant de
l’hôpital du 17e siècle.
Le porche de l'hôpital
de Bavière franchi, "on percevait
les premières odeurs d'hôpital, puis, après une seconde porte, on se trouvait
dans une vaste cour où se dressaient les pavillons. De loin, on devinait les
cornettes blanches des bonnes soeurs qui se dirigeaient vers la chapelle"
(Simenon,
Témoignage de l'Enfant de choeur).
La chapelle chaude et intime où Simenon, durant ses études primaires à
Saint-André, servit la messe de 6 heures, est tout ce qui reste de l'hôpital
démoli.
Le wisselaar Lowys Porquin et son ‘Uutersten wille’
Avec
Bernardin Porquin avaient été anoblis ses deux frères, Louis et
François. Le cas de Lodovico Porchini alias Lowys Porquin (1511-1573) est encore plus intéressant que
celui de son frère Bernardin. Archieven.nl possède une lettre de la ville de
Breda au Prince d'Orange, Seigneur de Breda (et de Herstal, note HH) demandant
à pouvoir nommer Loys Porquin comme "wisselaar" (changeur), datée de
1542. Pour racheter le salut de son âme de lombard il réussit l’exploit
d’éditer un genre de catéchisme qui est accepté aussi bien par les protestants
que par les catholiques : il faut le faire, en pleine Inquisition !
Lowys Porquin est resté célèbre par
son livre: "Den Uutersten wille van Lowys Porquin, door hem by maniere van een lieflyck testament in prose gestelt
en tot onderwys en stichtinghe van zyne kinderen. oock zeer bequaem ende
dienstelyc voor alle christen-huysvaders, om haren kinderen door t'selve te
onderwyssen in de vreese des Heeren, om daardoor te mogen comen met Gods hulpe
tot een deughdelyck leven ende salich streven " (Les dernières
volontés de LOVVYS PORQUIN composées en
prose sous la forme d'un charmant Testament contenant de nombreux bons
enseignements pour l'instruction et l'édification de ses enfants. Aussi très profitable, utile et nécessaire à
tous les parents afin d'éduquer leurs enfants à l'aide de cette œuvre afin
d'arriver à l'aide
de cet enseignement, avec
l'aide de Dieu, à une vie intègre et à une mort chrétienne).
Porquin évoque «l'énormité de mes méfaits et mes mauvaises actions» Il avoue
maintes fois avoir abondamment péché: Il invoque sa peur de
l'enfer: «Lorsque la tempête de la mort m'emportera, Seigneur,
je remets mon âme entre vos mains « .
Son œuvre a eu une distribution et une
longévité étonnantes pour l'époque, au prix d'une falsification et d'un détournement
du sens premier de ce texte. Le Testament a été rééditée une vingtaine de fois
jusqu'en 1726 sous diverses formes abrégées et remaniées. La réussite de cette
mystification d'un usurier en quête de Paradis démontre à sa façon qu'en fin de
compte, au XVIe siècle également,
«l'argent n'a pas d'odeur». Son ‘testament gentil’ est édité à Anvers et Gand
en 1573 chez la veuve G. van Salenson (Bibliographie gantoise , Ferdinand Van der Haeghen p 154). Mais il sera réédité encore plusieurs fois et il a été longtemps
utilisé dans l'enseignement. L’historienne Myriam Greilsammer a travaillé sur ces
«Dernières volontés»: un testament
spirituel devenu simultanément instrument d’endoctrinement catholique et
protestant (XVIe-XVIIe siècles).
Sources
Pour blanchir son argent et son âme. La double réhabilitation d'un usurier
lombard dans les Pays-Bas du XVIe siècle. In: Revue belge de philologie et
d'histoire, tome 72, fasc. 4, 1994. Histoire medievale, moderne et
contemporaine pp. 793-833
Ce blog revisite une conférence à la Braise,
en novembre 2009, ‘Aller à Bavîre’ par Geneviève Xhayet, dans le cadre du cycle
"Des usines, des maisons et des hommes".
« Parcours karstiques. Gerolamo Motta,
turc d’Anatolie à Turin au XVIIIe siècle », in J. Dakhlia et B. Vincent
(éd.), Les musulmans dans l’histoire de l’Europe, t.I, Une intégration
invisible, Albin Michel, Paris 2011, p. 195-228
Simona Cerutti, La ville et les métiers.
Naissance d'un langage corporatif (Turin, XVIIe-XVIIIe siècleInspiré par les
méthodes à l'époque novatrice de la microstoria, Simona Cerutti a plongé dans
les archives du XVIIIe siècle turinois, pour interroger la notion «d'étranger
». La lettre de naturalité n'est pas une étape nécessaire dans le parcours
d'intégration à un État. L'exercice parcimonieux du droit d'aubaine en
fournirait d'ailleurs une autre illustration, le fisc se substituant rarement à
l'héritier d'un étranger décédé en situation d'aubain, sauf lorsqu'il y a lieu
de satisfaire des créanciers ou que le défunt n'a pas de famille. En 1702 Turin
suspend la loi d'aubaine pour attirer les marchands étrangers. Lors du
rapprochement du royaume sarde et de l'Église romaine on applique plus
systématiquement le droit d’aubaine à l'égard des protestants français ou
suisses. Girolamo Motta, tailleur de son état, fut placé à la tête de sa
corporation au tout début du XVIIIe siècle. CE musulman converti s’appelle «
turc d'Anatolie ». Mais dans son ultime testament, dicté en 1724, disparaît
toute mention de ses origines.
Dans les États savoyards des années 1720
règne, en effet, une atmosphère de suspicion à l'égard de tout ce qui n'est pas
catholique (institution des ghettos juifs en 1723, expulsion des calvinistes
entre 1722 et 1724). Les fabricants locaux, les accusant de contrôler le marché
de la soie, finirent par imposer au royaume sarde un ferme protectionnisme. Le
fisc saisit ces années-là les biens des étrangers, spécialement des
calvinistes, dans le cadre de la loi d'aubaine
CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS. — ANNALES
PARLEMENTAIRES — session du 23 Mars 1904 M. Carton de Wiart : la plus
belle exposition qu'une ville puisse offrir à ses visiteurs, c'est celle de ses
monuments et de ses souvenirs historiques. Le département prévoit des crédits
pour la maison Porquin, de Liège. La démolition de ce vénérable édifice qui est
très délabré, je le reconnais, mais qui offre un incontestable intérêt
archéologique et historique, avait déjà été décidée par le conseil communal de
Liège. On me dit qu'à l'heure actuelle les travaux de démolition sont mis en
adjudication. Ce vote ne fait pas honneur au conseil communal de Liège qui a d'ailleurs
déjà à son actif plus d'une erreur de ce genre, par exemple la démolition du
Palais, jadis votée pour prolonger jusqu'au marché la place Saint-Pierre.
Certes, la maison Porquin n'était pas une merveille d'architecture. Ouverte à
tous les vents, abandonnée aux vagabonds et aux « mauvais garçons », grâce à
une longue incurie des édiles, elle ne laissait pas d'être lépreuse, branlante
et un peu contrefaite. Le rapport de M. Micha, échevin des beaux-arts qui a
proposé celle démolition au conseil communal, déclare qu'une somme de 50,000
francs serait nécessaire pour sa restauration et que l'Etat s'est engagé à
faire le tiers de cette dépense. Mais il ajoute — argument vraiment admirable —
que le collège n'a pas trouvé «l'utilisation de cet immeuble». A la vérité, il
avait bien songé à en faire un commissariat de police... Mais il y avait des
inconvénients : manque de place, emplacement au milieu d'un parc, peu
accessible la nuit. «En présence de cette circonstance, conclut l'échevin, le
collège vous propose de faire démolir la maison Porquin. » On veut faire un «
Vieux-Liege » en staff et en carton-pierre pour l'Exposition. C'est fort bien,
mais comme il vaudrait mieux ne pas condamner d'anciens édifices!
Myriam Greilsammer (Université de Bar-Ilan,
Ramat-Gan, Israël) Le succès des « Dernières volontés » (1563) de Lowys Porquin
en tant que media de propagande moderne : un testament spirituel devenu
simultanément instrument d’endoctrinement catholique et protestant (XVIe-XVIIe
siècles) .
https://www.genealogieonline.nl/genealogie-peeters-rouneau/I4481.php Iaques Porquin geboren in
Castellemonte. overleden in Chierri. getrouwd met Marguerita Taman
Kind(eren):
Franchois Porquin ????
Michiel Porquin ????-
Bernardyn Porquin ????
Lowys Porquin 1511-1573
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