lundi 24 avril 2017

Notre combat contre l’extension de la zone 4 n’est pas fini. Le combat continue devant le conseil d’état.



En janvier le fonctionnaire délégué de la Région wallonne a confirmé l’octroi du permis à la SPI pour l’extension du parc d’activités économiques des Hauts-Sarts sur le territoire de la commune d’Oupeye. Cette « zone 4 » comprend 60 ha de terrains agricoles dont 50 seront équipés pour accueillir de futurs entreprises et 10 serviront de zone tampon avec les villages d’Hermée et d’Oupeye.
Les recours en annulation du permis d’urbanisme ont été déposés au Conseil d’ÉTAT par des agriculteurs, des riverains et entreprises!
Parallèlement, une représentante des « irréductibles » contre l’extension des Hauts Sarts sera prochainement entendue par un représentant du gouvernement wallon.
Plein de problèmes ne sont pas résolus pour l’extension proprement dite : l’accès et la mobilité ; l’aménagement de la sortie 34 bute sur l’impossibilité légale d’exproprier Hocké ; la SPI a voulu faire l’économie d’une analyse de la pollution d’une ancienne décharge, et de l’emplacement de puits de mines ancestrals (l’areine Nopis). Et le financement de l’aménagement par les communes concernées n’est pas réglé.

Notre combat n’est pas du nimby, « Pas Dans Mon Jardin ».

Mais en même temps notre combat dépasse ce problème d’extension. Notre combat est un combat contre
-un modèle économique appliqué par nos intercommunales basé sur l’expropriation à bas prix de terres agricoles ; modèle qui décourage l’assainissement des nombreuses friches industrielles.
- un système de ventes des terrains ZAE où l’autorité publique perd définitivement la main sur les terrains vendus ; ce qui fait des premiers zonings des années 70 des nouvelles friches industrielles.
- une stratégie de développement basé sur des PPP, partenariats public-privé, où le public investit et le privé s’enrichit. Cette privatisation a mèné à un bradage du Trilogiport, où le secteur public a déjà perdu la main avant que le premier emploi a été crée. Le système de concessions appliqué au Trilogiport nous fait craindre qu’un concurrent predre une participation (bon marché) pour bloquer un concurrent potentiel d’autres ports contrôlés par ces véritables monopoles de logistique.
- un modèle urbanistique basé sur le zonage, là où de nombreuses activités économiques auraient leur place au cœur des villages
- une stratégie de reconversion basée sur une logistique délocalisée (exemple : Jost qui met la main sur une partie du Trilogiport).
- un financement des intercommunales de développement économique dépassé: les entrées fiscales des communes acceuillantes sont réduits à presque zéro par le plan Marshall.
- nous ne nous sommes pas encore attaqués aux rémunérations dans ces intercommunales, ni à leur mode de fonctionnement. La manière dont le dossier Jost a été traité au CA du PAL nous fait craindre les mêmes phénomènes que chez Publifin.

Une utilisation parcimonieuse de nos terres agricoles

-  La Déclaration de politique générale 18 juillet 2014 qui précise que, « en matière de développement économique, le Gouvernement veillera à assurer les conditions territoriales indispensables à l’accueil des entreprises, au développement de celles-ci et au redéploiement économique en améliorant l’offre wallonne de terrains attractifs pour les secteurs industriels et technologiques. Pour ce faire, elle encourage notamment de créer de nouveaux zonings, qui répondent aux critères d’usage raisonné du territoire et des ressources, dans les territoires qui en ont besoin et en priorité sur d’anciennes friches, afin d’offrir des terrains de qualité aux entreprises ». La « priorité sur d’anciennes friches » est réduit à un bout de phrase, mais si le gouvernement voudrait le prendre au sérieux, il devrait s’engager à diminuer l’objectif stratégique de 200 hectares de terres agricoles que la Région Wallonne veut ‘déstocker’ chaque année pour les zonings. Ces 200 hectares reprennent simplement la moyenne historique, or que ce sacrifice de terres agricoles a prouvé sa stérilité : la Région n’a plus la main sur les zonings créés les dernières 50 années. 
- Le CoDT doit normalement être voté avant les vacances politiques (le 22 juillet prochain). On a éliminé du nouveau CoDT toute déclaration de principe qui aurait pu être utilisée par les opposants aux zonings.  En plus, un ‘permis parlementaire’ vise à éviter les recours contre des projets comportant « des motifs impérieux d’intérêt général ». Ce permis parlementaire pour certains grands projets vise à rendre toute opposition inopérante. Pourtant, une nouvelle directive européenne l’interdit sous cette forme (source llb 30/6/2016). Ce « permis parlementaire » n’est qu’une nouvelle mouture du DAR, le décret d’autorisation régionale, annulé par la Cour Constitutionnelle en 2012 et 2014.  A mon avis, ce permis ne tient pas compte de la Convention d'Aarhus de 1998, sur l'accès à l'information, la participation du public au processus décisionnel, l'accès à la justice en matière d'environnement.

En conclusion 

En annulant le projet d’extension des Hauts Sarts sur la zone 4 le gouvernement wallon donnerait un signe de rompre avec une stratégie de gaspillage de terres agricoles et de développer une volonté de s’attaquer à l’assainissement de la reconversion de nos friches industrielles… 

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