La grève de 1966 (et encore plus sa
prolongation de 1974) s’inscrit dans la transition d’une organisation de
travail basé sur le Fordisme (ou Taylorisme) et le Toyotisme.
L’armurier Gosuin et Napoléon
Les ‘femmes-machines’ sont l’aboutissement
d’un modèle de production développé depuis des siècles. Déjà lors de la
révolution française (et liégeoise) un certain Gosuin avait révolutionné
l’armurerie. Exilé en France en 1793, il établit à la demande du ‘Comité de salut public à Sédan une manufacture
d’un ‘genre nouveau’ capable de
fournir mensuellement 7.000 garnitures de fusils complètes. Il dirige aussi la Manufacture d’Armes de Charleville. Il signe en septembre 1793 des
contrats portant sur la fourniture de 39.000 fusils. Il a le soutien complet de la ‘Commission des
Armes et des Poudres’.
En 1799 Gosuin crée à Liège la « Manufacture Nationale d’Armes de guerre ».
En 1808 il emploie 968 ouvriers armuriers. Avec ses usines en France il mettait
au travail 8.000 ouvriers. Le 24 mars 1801 il obtenait, avec la bénédiction de
Napoléon, le « privilège exclusif »
de fournir la Nation française en armes pour six ans. Ce monopole lui permettra
d’écraser ses concurrents armuriers liégeois qui se plaignent auprès de
Napoléon. Huit armuriers liégeois soumissionnent pour 47.000 fusils, aux mêmes
conditions que Gosuin. Mais huit mois plus tard, la majorité des quelques
pièces présentées aux officiers contrôleurs fut refusée. Pour le ministre de
l’Intérieur Chaptal, « Gosuin avait
fourni 14.000 fusils et il en fourniroit un plus grand nombre encore s’il
n’étoit continuellement entravé par la concurrence qu’établissent les huits
fabricants et s’ils ne lui débauchaient ses ouvriers ».
Le système de Gosuin était manifestement
supérieur, même s’il était encore basé sur l’imposition de normes aux armuriers
à domicile. Le système s’est maintenu ainsi jusqu’à la fin du 19ième
siècle. En 1870 encore se constitue à Coronmeuse ‘le petit syndicat’, qui
fabriquera le fusil « Comblain »
développé par un armurier de Cheratte qui en 1867 avait présenté à l'armée
belge un fusil à chargement par la culasse, une arme résolument moderne. Ce ‘petit
syndicat’ ne survit pas à la Grande Dépression 1873-1880. Pour en savoir plus >>> http://hachhachhh.blogspot.be/2013/08/1792-1808-gosuin-revolutionne.html
‘Les Fabricants d'Armes Réunis’et la FN
l'entrée principale en 1900 |
En 1886 l’armurerie liégeoise fait un saut
qualitatif avec une commande de l'armée belge pour 150.000 fusils MAUSER. Les
armuriers liégeois se rendent compte qu’ils doivent entrer dans une autre
organisation de travail s’ils veulent obtenir cette commande. ‘Les Fabricants d'Armes Réunis’ construisent
une nouvelle usine à Herstal.C’est du pré-Taylorisme.Le major Quinaux souligne que leur maniement
est simple et a pu être confié à des femmes: « encadrant le travail de la
main-d'œuvre spécialisée, le réglage des machines est confié à des ouvriers
habiles qui surveillent la fabrication et vérifient continuellement
l'exactitude des pièces sorties de chacune des machines lorsque le calibre
montre une différence de 1/100 de millimètre, l'outil doit être changé et la
machine réglée à nouveau » (QUINAUX,
E., La Fabrique Nationale d'Armes de Guerre à Herstal, Revue de l'Armée Belge, mai 1892, t.VI, p.137).
Cette option a été le choix explicite de la
direction dès le début d’activité de la société. Le premier directeur de la FN ,
J. Chantraine, justifie ainsi l’emploi conjoint de machines outils (ici pour
forer les canons) et de la main d’œuvre féminine : « Ces machines
malgré leur coût très élevé des forêts sont plus économiques que les anciennes.
Avec ces dernières un homme expérimenté
à qui on devait payer un salaire journalier de 4.5 frs pouvait par jour forer
neuf canons, de sorte que la main d’œuvre du forage revient à 0.5 frs par
canon. Avec la machine nouvelle une femme sans expérience peut forer jusqu’à 56
canons, de sorte que le prix de revient du forage ne dépasse pas les 0.05 frs.
Ce n’est pas la question économique seule qui nous â conduit à employer les
femmes dans le travail de l'usine de Herstal, mais aussi et surtout la
difficulté de recruter le personnel ouvrier nécessaire à l’usine. Par la crise
intense que traverse notre industrie armurière, les demandes d’emploi ne
devraient pas manquer, mais il faut remarquer que ce n’est qu’à contrecœur que les
ouvriers armuriers, habitués au travail en chambre se seraient pliés au travail
de l'usine: ils auraient quitté cette dernière à la première occasion. D'autre
part les ouvriers armuriers que nous avons essayé se contentaient de travailler
à 3/10ième de millimètre, erreur très faible et sans effet lorsqu’il s’agit
d'armes ordinaires. Et encore, dans un but de perfectionnement, il leur arrivait
de dérégler les machines. Les femmes plus soigneuses et sans prétention dans le
métier, conduisent leur machine d'une façon mécanique, suivant les indications
qui leur ont été enseignées: elles ne rudoient pas les machines et sont d’une
plus grande propreté » (CHANTRAINE.
J., La fabrication du nouveau fusil belge et l'organisation du travail à la
fabrique nationale de Herstal, Bull.
AILg, Séance du 24 avril 1892. Section de Liège, p. 147).
La main d’œuvre qui sert ces machines-outils
est ‘spécialisée’ et non plus ‘qualifiée’ : une de ses qualités
essentielles réside dans la capacité d’exécution contrôlée, de respect des
consignes établis par d’autres, et bref dans l’acceptation d’un statut
d’exécutant. L’emploi de ce main d’œuvre moins couteuse constitue une des
principales finalités de l’équipement en machines-outils spécialisés :
« plus aucune aptitude professionnelle
est nécessaire à l’opérateur, les machines-outils automatiques permettent
l’emploi d’ouvriers quelconques sans habileté particulière et nombre de ces
machines marchent automatiquement et ne demandent rien d’autre qu’une
surveillance exercé parfois par un seul ouvrier sur plusieurs outils ; le
rôle de l’ouvrier consiste surtout à alimenter en matières premières les
machines et à assurer leur graissage et leur marche régulière ».
Et puis il y a la distribution de la force
motrice grâce à l'électricité qui occupe une place importante dans différentes
présentations des installations de la Fabrique Nationale, tenue pour "la première usine sur le continent où l'on
ait appliqué d'une façon complète la transmission de la force par l'électricité".
Le concepteur de cette usine, L. Castermans,
présente le cheminement du raisonnement qui l'a amené à abandonner le
projet d'une distribution de la force motrice par courroies au départ d'un
moteur unique et à lui préférer la transmission électrique, suivant le modèle
de la Compagnie Internationale
d'Électricité (dirigée par H. Pieper, par ailleurs membre du syndicat
d'armuriers unis pour créer la FN). Il résume de la manière suivante les
avantages de la transmission électrique: la sécurité de fonctionnement est plus
grande en raison de la simplicité des organes; la suppression des éléments qui
antérieurement assuraient la transmission de la force motrice (courroies,
arbres intermédiaires, etc.) limite les probabilités d'arrêt et assure une plus
grande continuité de la production; la force motrice disponible est connue avec
plus de certitude; le système assure le meilleur rendement moyen; il permet une
extension des installations sans toucher à l'installation ancienne; il permet
de débrayer facilement chaque arbre de transmission et de faire varier la
vitesse de chacun des éléments séparément; les remises en marche ou montées en
puissance se font en souplesse; enfin, le rôle intermédiaire des dynamos assure
un fonctionnement optimal de la machine à vapeur (Eric
Geerkens, la rationalisation de l’industrie belge dans l’entre-deux guerres’ http://www2.academieroyale.be/academie/documents/2SERIE_TIII_VOL1A14507.pdf).
Je n’arrive pas à concilier cela avec l’existence
de la transmission par courroies dans le grand hall de la FN que l’on retrouve
sur tous les photos de la FN d’après guerre…
La commande est terminée en 1894. Le gouvernement
commande des cartouches et la FN prend des accords avec la Deutsche
Metalpatronenfabrik qui dépend également de Loewe.
La cartoucherie étant un nouveau métier,
beaucoup d’actionnaires armuriers belges décrochent : seuls trois des
actionnaires de 1889 restent. En 1896 Loewe rachète 50% des parts des
actionnaires belges. Les sortants s’en mordent les doigts : les dividendes
grimpent par trois dans les 15 années précédant la guerre. La FN est devenu un
leader dans cette fabrication en grande série.
1914 : Galopin et la Manufacture d’Armes de Paris
En 1914
la guerre signifie une rupture. Les allemands transforment la FN en
réparation de véhicules militaires, la direction refusant de collaborer avec
les allemands. Mais l’histoire de la FN continue en France.
Au début de la guerre, l’armée française disposait
de 2,9 millions de fusils Lebel : cinq mois plus tard, il en restait moins de
2,4 millions. Pire, les manufactures de l’Etat qui les fabriquaient avaient
arrêté la production 10 ans auparavant ! Un certain Louis Renault fut convoqué
par le ministre Millerand pour relancer les fabrications. Renault créa le
groupement des constructeurs d’armes portatives pour répartir les fabrications mais
constatait que ses industriels n’étaient pas équipés pour la fabrication des
canons de fusils (forage, rayure, dressage). C’est là qu’il tombe sur l’homme
providentiel, le belge Galopin, directeur de la FN exilé, qui propose de
confier à chaque entreprise du groupement une ou plusieurs pièces dont elle
organisait la production en grande série, "chaque usine n'avait de la sorte à étudier et à établir qu'un minimum
d'outillage et n'avait à faire école que sur un nombre de points réduit".
Le 5 juillet 1915, avec d’autres ‘refugiés’ de
la FN, il crée la Manufacture d’Armes de Paris (MAP). Le groupe de Galopin
dirige la fabrication du groupement français, révise des pièces, surtout les
canons des fusils, pour lesquelles une
précision très élevée est exigée (1/300 mm, précision jamais atteinte
jusqu'alors en France, en dehors des ateliers publics) et assure le montage des
pièces détachées fabriquées par les différentes usines. Galopin fabrique
surtout des canons et des mitrailleuses mais aussi de nombreuses machines à
fraiser à l’usage d’autres constructeurs. C’est le mode opératoire que Loewe
avait appliqué à Herstal.
Galopin développe donc un système qui avait
fait largement ses preuves à Herstal. Pour commencer il recrute des ouvriers
armuriers dispersés par l’exode, y compris au Limbourg hollandais tout proche
de Herstal. Il favorise même l’émigration de ses employés restés en Belgique, en
territoire occupé. Cette émigration ouvrière clandestine reste un phénomène
totalement méconnu. Il reçoit même le soutien
des syndicats qui lancent une vaste campagne de propagande clandestine
et invoquent le devoir patriotique pour les inciter à quitter le pays. J.
Verlinden et E. Schevenels de la CMB sont déportés pour cette raison en 1915. Aujourd’hui on parlerait d’un réseau de trafiquants et de passeurs.
En 1918, Galopin avait livré 800.000 fusils au
Gouvernement français, soit de 27 % de la production totale française pendant
la guerre. Plus dans http://hachhachhh.blogspot.be/2016/05/la-fabrique-nationale-fn-en-france-en.html
L’entre deux guerres pour la FN : des bénefs octuplés
la FN en 1920 |
En 1921, la FN devient majoritaire dans le capital de la MAP et y fabrique des outillages pour honorer des commandes
militaires. Entretemps, à Herstal, le 10 novembre 1918 – le jour avant
l’armistice – 5700 actions dans les mains allemandes sont mis sous séquestre. Ils
sont revendues à des prix bradés, au
profit de Gustave Joassart qui travaille pour l’UFI, une filiale de la Société Générale.
Celle-ci devient l’actionnaire principal. Galopin devient directeur général de
la FN. Il sera appelé en 1923 au holding. En plus, des indemnités importantes
sont accordées à la FN pour dommages de guerre. Les bénéfices sont octuplés de
1919 à 1926.
Les indemnités et les bénéfices permettent de
rééquiper l’usine en améliorant encore le processus sur base des expériences
avec la MAP. En 1939 la FN donne à nouveau du travail à 11.000 personnes.
Le Service du Travail Obligatoire durant la 2e guerre.
En 1940, une partie de la direction rejoint
Londres. Les allemands mettent l’usine sous séquestre et en confient la gestion
à la DWM (Deutsche Waffen
Muenitione ; les mêmes qui avaient contrôlé l’usine de 1896 à 1918).
La production reprend avec 12.000 travailleurs réquisitionnés par le Service du
Travail Obligatoire. Nous sommes avec ce travail obligatoire évidemment dans
une autre organisation de travail. La FN sera poursuivie pour collaboration
jusqu’en 1948 par le Conseil de guerre. Cela n’empêchera pas la FN de rebondir.
Le FAL, fusil mythique, et le 7.62, munition de l’OTAN
la FN en 1964 |
La guerre 40-45 se transforme assez vite en
‘guerre froide’. Et là, la FN est la première à sauter sur le réarmement et la
standardisation imposé par l’OTAN. La FN avait déjà développé un fusil
automatique léger (FAL) en 1948. Les premiers prototypes utilisaient encore la
cartouche kurz (" courte") allemande de calibre 7,92 x 33 mm. Les
efforts de standardisation entrepris par l'OTAN imposèrent une modification, et
le FAL fut rechambré pour pouvoir utiliser la cartouche désormais réglementaire
de 7,62 x 51 mm. Et la cartoucherie de la FN fabrique aussi ces cartouches.
Sous cette forme, il connut un très grand
succès, non seulement par les pays membres de l'OTAN, mais également dans le
monde entier, et fut fabriqué sous licence par des pays aussi différents que la
République d'Afrique du Sud, et le
Mexique. Le FAL est appelé parfois le
Kalachnikof du monde ‘libre’.
le FAL tombe aussi parfois dans d'autres mains |
Le FAL est une arme robuste, produite selon
des méthodes de fabrication d'une époque révolue. A Herstal le gros des
machines datent des années 30, encore actionnées par des courroies d’un arbre
de transmission qui traverse le grand hall, vestige des machines à vapeur. Mais
la FN arrive à usiner les pièces avec des marges de tolérance faibles, et ce
qui explique ses prix de revient concurrentiels, en faisant travailler des
femmes sans formation technique sur des fraiseuses, aléseuses et tours. Les
hommes qualifiés (tourneurs, fraiseurs etc.) faisaient le réglage et les femmes
fabriquaient les pièces en série, payées à la pièce.
En 1966 la F.N. emploie 13.000 travailleurs,
dont 3.900 “femmes-machines” qui travaillent dans des conditions dégueulasses
(huile, bruit, manque d’hygiène, absence de vêtements de protection). L’ouvrier
le moins qualifié qui entre à la F.N. est payé directement en classe 4 et peut
régulièrement progresser; par contre, les femmes se répartissent dans les
classes 1 à 3 et ne peuvent espérer monter plus haut puisqu’elles ne suivent
pas les formations internes à la F.N. ! La grève de 1966 secouera ce
modèle d’organisation Fordiste, mais il faudra encore deux décennies pour
l’abandonner définitivement.
La grève de 1974 et la fin d’un modèle économique et social
Cette grève de 1974 se fait dans un contexte
économique différent de celle de 66. La FN est déficitaire depuis 1972. Le
nombre d’emplois en 1974 a légèrement baissé : 10089 emplois dont 41% de
femmes. Mais l’élément-clef est peut être les nouvelles organisations de
travail qui s’imposent après un voyage d’études de la direction à Volvo en
Suède. Après la grève de 66 le patronat – et la direction de la FN en
particulier – commence à se rendre compte que ce schéma de salaires aux pièces
a fait son temps. Elle propose de remplacer le travail aux pièces par un
salaire journalier, basé sur les performances des équipes (groupes à la FN).
Elle décide la construction d’une nouvelle usine à Harzé qui travaillera sur un
nouveau schéma. Mais ces nouvelles méthodes sont lents à mettre en place, et
rencontrent beaucoup de résistances internes. Pour certains, Harzé n’est qu’un
moyen pour libérer 4000 m2 à Herstal. Il est vrai que ça permet d’espacer un
peu les machines à Herstal. Ce calcul de salaire journalier, établi sur base du
groupe, brise les repères connus de ces femmes-machines. Ca vaudrait la peine
d’approfondir l’analyse des accords de 1974 sous cet angle là.
Comme preuve ultime de ces résistances au
changement devant ces nouvelles organisations de travail, aussi au sein des
gestionnaires, au moment ou les difficultés financières s’accentuent en 1989,
le site de Harzé, qui était alors le plus performant, sera sacrifié. Volvo va
suivre la même politique, en arrêtant ses unités d'Uddevalla durant l'été 1993
et de Kalmar un an plus tard. Ces usines devaient révolutionner les relations
de travail. Les ouvriers, groupes en équipes, faisaient toute l'automobile et
n'étaient pas pressés par la chaîne. Ces expériences sont mises au pilori sous
l'influence de la dure lutte concurrentielle.
Uddevalla est encore présenté par les
syndicats belges comme un modèle, notamment par la Centrale des métallurgistes
de Belgique (affiliée à la FGTB) lors de la journée d'études syndicales de
Melreux en mai 1993. Achevée en 1989, cette usine a une capacité d'à peine
35.000 voitures par an. Durant sa courte existence, elle n'a jamais dépassé un
taux d'utilisation de 65%. L'usine d'Uddevalla occupe à peine 820 personnes. Il
n'y avait pas de quoi en faire un modèle pour l'ensemble de l'industrie
automobile. Elle a produit quelque 80.000 véhicules
(14.000 voilures produites durant le premier
semestre 1993).
Un épilogue dramatique de cette grève, en 1977, avec la démolition du centre de contrôle médical de la FN.
Au protocole proprement dit de la grève de 1966 est jointe une annexe fixant les modalités d’un organisme de contrôle médical qui devra assumer sa tâche au
plus tard le 1er juillet 1967. Ceci répond au désir de la direction de la F.N.
de contrôler plus strictement l’absentéisme féminin, accusé de grever
particulièrement la charge salariale.
Combat du 1 septembre 1977 reprend en page 8 le récit du saccage de ce centre.
Le centre de contrôle avait remis au travail à deux reprises Marie-Jeanne
Bodson du groupe 90 de la cartoucherie. Elle souffrait d’obésité et
d’hypertension. Elle ne se sent pas bien et le médecin d’entreprise la renvoie
chez elle, mais la centre de contrôle conteste et la remet au travail. Le
lendemain elle était morte. Sa maman qui travaillait au groupe 60 (polissage)
se trouvait à la FN quand on vient lui annoncer le décès. Les ouvriers se
rendent alors au centre médical où ils cassent les vitres et essayent de mettre
le feu aux dossiers médicaux.
En fait, ce centre de
contrôle était né avec le salaire hebdomadaire garanti, et avait été organisé à
l’initiative de Cockerill, en service interentreprises. De nombreuses
entreprises s’étaient affiliées et il y avait une antenne à Herstal. Mais
l’annexe au protocole de 1966 avait renforcé ce contrôle.
Le centre de contrôle
n’a jamais rouvert. Dans les locaux s’est installé le Centre Culturel de
Herstal.
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