Depuis deux ans
maintenant, notre maison médicale MPLP organise chaque deuxième dimanche du
mois une balade santé. Celle du 13 mars 2016 part à 9h30 avenue Ferrer 26 Herstal d’où nous partons
en covoiturage au Thier à Liège. Départ à 10h à l’angle
Boulevard Solvay et la rue de Herstal pour ceux et celles qui ont plus facile
d’aller directement là-bas.
Avec notre 19 ième balade santé nous avons
fait la moitié du boucle Thier à Liège du GR des terrils. Pour la 21ième nous ferons l’autre moitié. Je triche un peu avec ma promesse de faire au moins 100
mètres sur Herstal ; en fait, nous commençons par la rue de
Herstal. Et la Boucle Thier à Liège part de Herstal, rue de la Crête, mais je
rogne le premier kilomètre pour nous éviter la descente et remontée de la rue
Jolivet..
Le sentier de Grande Randonnée (GR) des terrils (139,3 km) est complété par
des boucles le Tour du Thier-à-Liège (8,5 km). Comme ce tour est trop long pour
une seule balade santé, et est très sportif (il part du Bernalmont (voilà
mes 100 mètres sur Herstal) pour descendre dans la rue Jolivet, remonter au
Tribouillet, redescendre dans le fonds des Tawes et remonter sur la Citadelle) je
l’ai coupé en deux. Cette balade-ci part du Thier à Liège et descend dans le
fond des Tawes. Si tout va bien on montera sur le terril de la Batterie.
Pour ceux qui veulent
prolonger le plaisir par une petite bière ou un petit repas entre amis il y a
l’embarras du choix.
La Dame blanche, réseau de résistance de Waltère Dewé.
Nous partons donc de la
rue de Herstal. Nous croisons le Thier à Liège. Difficile de s’imaginer que
cette rue super calme était jusqu’à la création du Boulevard Solvay – je
suppose au début du XXième siècle - le seul accès au quartier.
Via la rue des Pinsons nous
débouchons dans la rue Fond des Tawes. Avant une rangée de maisons sociales la
boucle GR monte sur la gauche vers la citadelle, mais nous restons sur les
coteaux du Thier à Liège. Nous remontons le fond des Tawes pour prendre à
droite la rue coupée, avec le Monument Dewé
La
grande statue qui domine la rue Fond des Tawes n’est pas la Vierge Marie mais
la Dame blanche, le nom du réseau de résistance de Walthère
Dewé, chef du réseau durant la Première Guerre et abattu par les Allemands
durant la Seconde. Dewé a probablement choisi ce nom sur base d’un roman de Paul Morand : ‘La Dame blanche des Habsbourg’, qui se
base lui sur l’ancien mythe de la dame blanche annonciatrice d’une mort
prochaine. En 1889, un domestique aurait vu une dame blanche roder dans le parc
de Mayerling la nuit du célèbre drame. https://fr.wikipedia.org/wiki/Drame_de_Mayerling
L'archiduc héritier d'Autriche Rodolphe,
fils de l'empereur d'Autriche et de l'impératrice Élisabeth, dite « Sissi »,
est retrouvé mort en compagnie de sa maîtresse, la baronne Marie Vetsera, dans
son pavillon de chasse de Mayerling. Et apparemment, cette histoire trotte dans
la tête de l'impératrice Sissi puisqu’elle prétendit, le 30 août 1898, soit 11
jours avant son assassinat à Genève, avoir vu distinctement la dame blanche la
nuit. Mais on peut remonter plus loin encore: Une dame blanche serait
aussi apparue à l’empereur Charles Quint en 1558, la veille de sa mort. Au
début du xvie siècle de nombreuses grandes familles aristocratiques européennes
avaient leur dame blanche attitrée. On trouve des dames blanches attachées aux
Habsbourg, aux Hohenzollern, aux Brandebourg, aux Bade…
La monumentale
statue en béton est due au sculpteur Jules Brouns, disciple et héritier de Joseph Rulot. en
novembre 1914 Rulot avait réalise le modèle d’un monument pour commémorer la
bataille de Rhées. Il a fallu attendre le départ des allemands pour le
résliser, et c’est son élève Jules Brouns qui l’exécutera en 1921. Rulot est mort en 1919 à Herstal et
a légué tous ses biens à Brouns, qui les a légués à sont tour en 1971 au Musée de Herstal.
La
chapelle Saint Maurice est de l’architecte Roger Jacquemart
Les jardins communautaires, vestiges d’une tradition maraîchère
Le chainon manquant par exemple est un un potager collectif. Certains font le lien avec les Community
Garden créés dans les années 70 par la « Guérilla verte » à Manhattan. En
Belgique, l’asbl Le Début des Haricots, active à Bruxelles depuis 2005, définit
le jardin collectif comme « une parcelle
de terrain partagée et gérée collectivement (mais qui peut être partiellement
divisée en parcelles individuelles), consacrée entre autres à la production
écologique de légumes et de fruits. »
Ces jardins collectifs,
généralement implantés sur des friches urbaines, sont de réels outils de
cohésion sociale. Liège compte ainsi quelques potagers d’insertion
(nous sommes passés à la Ferme de la Vache lors de notre balade santé de
janvier) dont l’objectif est de fournir à des personnes en situation
d’exclusion un espace de revalorisation.
Le site des « Tawes » a été mis à disposition
par la famille Dewez pour y développer un projet de potagers collectifs
regroupant une vingtaine de jardiniers. On y retrouve plusieurs serres et des
parcelles individuelles ou communes qui ne sont pas clôturées.
Liège compte encore de
nombreux « jardins familiaux », sur des terrains appartenant à la commune ou
aux sociétés de logements sociaux. Ils sont mis en location sous baux précaires
(renouvelables tous les ans, résiliable moyennant un préavis de 3 mois). Une
situation qui rend l’avenir de ces potagers incertains, en proie à la pression
immobilière. En 2009 des parcelles ont ainsi été expropriées et revendues au
Thier-à-Liège, le long du boulevard Hector Denis, en vue d’y construire une
série d’habitations « quatre-façades ».
La paire du charbonnage de la Batterie
Sur la paire du charbonnage Batterie un alignement de quatre anciens puits. De
là un souterrain débouchait sur le site du Bâneux, à Saint Léonard où se trouve
encore l’ancien bâtiment administratif de la société de Bonne Espérance,
Batterie, Bonne-fin et Violette. La concession de la Batterie a été accordée le
3 février 1837. Celle-ci fut reprise en 1837 par la « Société anonyme des Hauts-Fourneaux et Charbonnages de Sclessin ». Du
temps que je travaillais à Ferblatil j’ai encore exploré des galeries de ces
hauts-fournaux en dessous du skin pass. Lors de la constitution de la Société anonyme des Charbonnages de
Bonne-Espérance et Batterie le 9 novembre 1859 il y a des apports en capital
complémentaire de la Société générale de Belgique et de la Banque Rothschild de
Paris.
En 1965, au charbonnage de Batterie, des mineurs sont licenciés tandis que les
autres manifestent leur mécontentement en partant en grève. Un peu plus de
trois mois plus tard, le site de La Batterie fermait ses portes.
Sur Youtube les témoignages de 2012 de deux anciens mineurs, Francesco Basile et José Freire, et d'un habitant du quartier
Saint-Léonard (Michel Defauwes) sur le charbonnage de Batterie.
Voici une vidéo sur les mineurs de la Batterie http://www.sonuma.be/archive/charbonnages-gr%C3%A8ves-et-fermetures
François Demarteau a été mineur au charbonnage
entre 1957 et 1965. Il organise régulièrement des balades autour du terril
Batterie Nouveau, et une autre qui part de l’esplanade Saint-Léonard pour aboutir au sommet du terril en passant par le
site des Tawes.
Sur le site des Tawes (Club de foot), rue Haut
des Tawes, est établi l’association Identité Amérique Indienne (IAI)
(provisoirement : elle cherche un nouveau local!) Depuis 1989, ses
activités sont axées sur l’appui aux peuples indigènes pour préserver la vision
amérindienne dans le monde actuel, et dénoncer les exploitations et les
ségrégations. En 2000, I.A.I. crée une oseraie en plantant 4000 saules. «De l’oseraie au panier », elle gère
l’entretien des arbres, la récolte et la préparation du matériau,
l’enseignement de la vannerie en ateliers permanents ou en stages. En 2005, l’asbl crée le « Centre Nature des Tawes », grâce à
l’accueil du projet sur les terrains de la famille Dewé.
On débouche sur le
Boulevard et on prend à gauche le sentier matraifosse.
Le terril Batterie Nouveau (ou terril du Poyou Fossé)
Ce terril occupe une superficie de 14 ha. De
son sommet nous découvrons, quand les feuilles ne sont plus
sur les arbres, l’un des panoramas les plus impressionnants de Liège! Quelques
points de repère : le pont haubané de Wandre, les terrils de Bernalmont et de
Belle-Vue, les échancrures des vallées de la Meuse, de l’Ourthe et de la
Vesdre, la Chartreuse, l’église St-Vincent, le pont haubané, le Mémorial
interallié de Cointe, les hauteurs de Seraing. Plus près de nous, le long ruban
de platanes du bd Hector Denis, le Bois Fabry (notre balade-santé de janvier
2016) et l’hôpital de la Citadelle.
Dans les années 70, il a fourni du remblai
lors de la construction de l’hôpital de la Citadelle. Reboisé en 1984,
aujourd’hui classé non exploitable, il est repris dans l’inventaire des
paysages remarquables. C’est un milieu apprécié des rapaces, comme par exemple
l’Épervier, le Faucon crécerelle ou la Buse variable. Les habitants des rues
voisines observent régulièrement dans leur jardin les traces discrètes des
visites nocturnes des blaireaux. Le bouleau est une espèce pionnière des pentes
mobiles.
Des sentiers entretenus par les habitants du quartier des Tawes.
Le sentier Matraifosse, du nom d’une ancienne
houillère, longe la face Sud du terril. Une roselière est alimentée par les
eaux de percolation du terril. On y retrouve le crapaud calamite.
Par la rue de la Sèche
nous rejoignons le centre du Thier à Liège. L’église paroissiale
Saints-Victor-et-Léonard est une des multiples églises néo-gothiques
construites pendant la période de majorité catholique absolue d’avant-guerre.
Elle a été consacrée en 1905, d'après les plans d'Hubert Froment et de Clément
Léonard.
En 2015 on a célébré les
125 ans de l'école fondamentale du Thier-à-Liège. Une aile est réservée à la
Colline de l’Éveil, une école d'enseignement spécial qui accueille notamment des
enfants autistes.
Biblio
"Topo-guide GR 412 Est du Sentier de
grande randonnée. Sentiers des Terrils." Namurois - Hesbaye - Bassin
Liégeois. Moignelée - Blegny Mine 139,3 km complété par quatre circuits et une
liaison.
http://www.routeyou.com/fr-be/route/view/2963561/itineraire-de-randonnee-recreative/boucle-thier-a-liege-gr-terrils.fr
la boucle n’est pas complète et ne remonte pas rue des Glacis
ALEXANDRE, Serge, Joseph Rulot et Jules
Brouns. Deux sculpteurs à Herstal, dans Art&fact, 1993, p. 124-148.
Bulletin de la société royale Le Vieux-Liège,
2004, tome 14, no 308, Bornes commémoratives des puits de charbonnage- Batterie,
p. 632-640,
1 commentaire:
Vannitsen Francis
Rue du Village 319 / 14
4000 Rocourt
Je recherche le nom de la rue qui reliait la rue des Cotillages à la rue Haut des Tawes.
Aujourd'hui cette rue n'est plus visible car la nature a repris ses droits et recouvre entièrement la rue.
J'espère que quelqu'un aura la réponse.
Aujourd'hui je suis en maison de repos sur le site du Valdor.
Voici mon adresse mail :
vannitsen.f@gmail.com
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