Manif des femmes devant l'Athenée de Herstal |
Herstal commémore cette grève avec les enfants
qui feront le trajet de la manif des femmes en 1966. Notre balade santé mplp de
février marchera aussi dans les pas des femmes-machines de la FN. Et Marianne
Liège organise une journée à MPLP sur ce thème, avec en matinée la même balade.
CSC et FGTB Liège-Huy-Waremme s’associent pour
une expo, en collaboration avec l'IHOES et le Carhop. Elle
évoquera les sixties, les grèves antérieures et ultérieures à la grève de la
FN, la vie quotidienne des femmes avant, pendant et après la grève, le travail
des femmes en général et leur quotidien à l’usine. La partie contemporaine
tentera de montrer comment cette grève de 1966 fera tache d’huile : les
hôtesses de l’air de la Sabena qui se rebelleront contre la règle de leur
licenciement une fois fêté leur 40ème anniversaire. Ou les manifestations de
soutien au docteur Peers, emprisonné en 1973 pour pratique d’avortement,
prologue d’un combat pour la dépénalisation de l’IVG. http://femmesencolere.be/
Entrée gratuite.L'expo sera ouverte tous les
jours sauf le dimanche du 16 février au 26 mars 2016, de 10 à 17 heures.
Anciens bâtiments du « Pré-Madame » à Herstal, rue du Tige, 13 à 4040 Herstal
(entrée par la rue John Moses Browning).
Et puis, le Centre culturel propose en partenariat avec La Charlemagn’rie du 7 mars au 16 mars 2016, au Vî Tinlot, une
exposition de photographies : ‘RESPECT ! Ni Putes Ni Soumises’, prises pendant
la « marche des femmes contre les ghettos et pour l’égalité », en
2003. Le vernissage est fixé le 7 mars 2016 précédé de la conférence de
Monsieur Henri DELEERSNIJDER : « Les femmes : une longue marche vers la dignité
et l’égalité », à 19h.
Je n’ai pas d’idée précise de l’itinéraire de la manifestation des
femmes. J’ai retrouvé une photo devant l’athenée de Herstal. « Nous avons également,réclamé une manifestation
régionale à Liège. Il a fallu attendre
le DEUXIEME MOIS de grève pour organiser une manifestation à Herstal (le 7 avril) seulement limitée aux femmes en grève. Alors que les
ouvrières demandaient une manifestation à Liège avec la participation de TOUTES
LES FEMMES et de TOUS LES TRAVAILLEURS.
Nous sommes montées le 25 avril à Liège après
onze semaines de grève (« Rencontre avec les grévistes de la FN »
Union des Femmes – n°3 juin 1966). Et puis, nous
emprunterons le Ravel Meuse jusqu’à la friche des ex-Acec qui se sont mis en
grève en 66 en solidarité avec la FN. Sinon on reste sur le plat et la balade
est sur des chemins en dur.
Rue J-B Cools, ‘entre les deux usines’
C’est ici que les travailleurs de la
FN-Herstal commémorent chaque 8 mai l’anniversaire de la fin de la deuxième
guerre mondiale et de la libération des camps de la mort. Ce n’est pas parce
qu’on produit des armes qu’on est
insensible à la guerre, que du contraire.
Quant à la reconversion de la FN vers le
non-gun (jargon des armuriers) ou la production civile, c’est un débat qui a
surgi déjà lors des premières années de la FN. Cette usine a été créée en
1886 par ‘le grand syndicat’, les ‘Fabricants
d'Armes Réunis’ pour fabriquer 150.000 MAUSER pour l'armée belge. A la fin de cette commande se posait déjà un
problème de reconversion, qu’on a contourné en construisant une cartoucherie.
Après la première guerre l’usine tombe sous le contrôle de la Société Générale de Belgique, qui soutient la construction d’une nouvelle usine d’automobiles.
La FN ne produit qu’un modèle unique, vendu à un prix plutôt élevé face aux
gammes nouvelles venues des États-Unis, mais aussi de France. Lors de la grande
crise des années 1930, les voitures disparaissent des productions de la FN. Cette
diversification arrive donc à un échec. Les motocyclettes continuent, en partie
pour l’armée. Mais ces fabrications ne garantissent pas la rentabilité. Il faut à l’entreprise un nouveau produit capable
de faire vivre sa toute nouvelle usine. Une fois encore, l’État belge sauve la
situation. Il propose à la FN de
fabriquer désormais des moteurs d’avions. Cette spécialisation s’avère
particulièrement porteuse au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Les familles fondatrices d’armuriers
invoquent la «destinée manifeste» de
l’entreprise, retrouvant l’expression qui avait été utilisée par le directeur
de la FN en 1939 pour parler de l’échec des voitures et pour souligner que, à
son avis, la FN ne pouvait trouver de salut que dans les armes et les
munitions.
En 1992
la SNECMA et Pratt & Whitney rachètent les activités aéronautiques
de la FN
L’usine est passés de 13.000 personnes
en 1964 à 900 actuellement. Techspace Aero ne compte plus
que 1.300 travailleurs, contre 2.000 à la sortie du programme F104G en 1964.
Le projet newmarket
En 1929 la FN construit une extension au lieu Prémadame. Deux bâtiments jumeaux surdimensionnés (180 x
94 m et 210 x 73 m) sont édifiés sur deux niveaux. Reposant sur une forêt de
650 piliers de fondations, l’étage des bâtiments est lui-même conçu pour
supporter la circulation de véhicules chargés (1500 kg/m2). Outre les armes, la
FN se lance alors dans la fabrication de voitures, camions, motocyclettes,
autobus, moteurs d’avion, etc… Au milieu des années 1960 plusieurs productions
vont être arrêtées ou déplacées et la FN à Herstal va voir son effectif fondre
de 12.000 travailleurs à moins de 2.000.
Le promoteur privé New Market, qui a acquis les
4,8 ha du site de Prémadame en 1990, louait 50% de la superficie (le rez
de chaussée) à 43 PME (250 emplois). Après le déménagement de Lachaussée aux
Hauts Sarts Newmarket demande le statut de « Site à Réaménager » (SAR) pour y
construire un “ éco-village ». Le promoteur avait même dessiné des arbres
sur la dalle.
Du tape à l’oeil qui a apparemment séduit le
ministre Henry qui est venu personnellement signer en 2011 le permis de
reconversion du site industriel en site résidentiel : «un très beau projet
qui vise à installer de l’habitat dense, et mixte en centre-ville ». En 2008, le
projet est présenté comme un partenariat public-privé (PPP). La Société
Régionale du Logement (SRL) de Herstal s’implique très fort : la SRLH
s’engageait à louer par un bail emphytéotique de 30 ans 36.000 m2, avec, dans
une première phase 180 logements (16.000 m2) que la SRLH s’engageait à louer au
prix du marché ; une partie seulement serait loué comme logement social.
La SRLH aurait donc financé la moitié du projet, à ses risques et périls. Nous
nous sommes opposés à cette implication de la SRL. La société ne doit pas
utiliser ses fonds pour soutenir des projets immobiliers d’un promoteur privé.
Aujourd’hui les travaux ont commencé, mais le projet a des relents spéculatifs
très forts. C'est dans ces bâtiments qu'a lieu l'expo CSC-FGTB sur la grève.
Un incendie violent avec dégagement de cyanure et l’intervention du médecin du peuple J. Vandepaer
Le 6 décembre 2015 il y a eu ici un incendie dans un ancien entrepôt de la FN de Herstal. Toute cette aile est en
fait une friche industrielle, loué à bas prix sans trop de préoccuper de ce
qu’on y stocke. Il s’y trouvait une quantité énorme de polyuréthane. L'incendie
a déclenché la phase communale du plan catastrophe. Une quarantaine de
riverains du site ont dû être évacués. Plusieurs maisons et voitures ont été
touchées par l'incendie. Des volets ont fondu à cause de la chaleur et des
fenêtres qui ont éclaté. Les pompiers ont même craint pour la stabilité du
bâtiment. « Le polyuréthane est nocif lorsqu'il brûle", a expliqué un
lieutenant des pompiers.
Le feu s’est rallumé à vingt-deux reprises. Les analyses de l’air effectuées
quinze jours après l’incendie ont démontré la présence de cyanure, suffisante
pour affecter la santé des riverains mais pas de manière irréversible. Les
riverains ont réclamé la mise en place d’une cellule rassemblant les services
environnement et urbanistiques de la Ville ainsi que des experts en
toxicologie. Notre médecin du peuple Johan Vandepaer: "Il faut constituer un cadastre des endroits
industriels et anciens d’Herstal à proximité des habitations pour constater la
toxicité potentielle des substances." En 2012, l’entreprise incendiée
avait déjà reçu une amende pour des infractions environnementales.
Un temple Antoiniste ; un mouvement religieux guérisseur
Dans la rue Emile Tilman un temple Antoiniste ; je doute que
notre Maison Médicale envoie ses cas désespérés là-bas, mais il y a des gens
qui y croient. L'antoinisme est un nouveau mouvement religieux guérisseur fondé en 1910
par Louis-Joseph Antoine (1846-1912) à Jemeppe-sur-Meuse. Avec un total de 64
temples, plus de quarante salles de lecture à travers le monde et des milliers
de membres, il se caractérise par une discrétion et une tolérance vis-à-vis des
autres croyances. Antoine, le fondateur, travailla comme mineur dans sa
jeunesse, puis comme métallurgiste. En 1906, il lance une religion, puis publie
trois livres expliquant sa doctrine et dédicace le premier temple antoiniste.
Après sa mort en 1912, sa femme Catherine établit un culte centralisé autour de
la personne de son mari. Cette religion ne pratique pas de prosélytisme et,
bien que centrée sur la guérison, n'interfère pas avec le domaine médical et ne
décourage pas le recours à la médecine traditionnelle. Les services religieux
se composent de deux formes de culte : « L'Opération
générale » et « La Lecture ».
Reconnue fondation d'utilité publique en Belgique, ils ont un temple à Herstal et à Vottem, ainsi qu’en Hors Château à Liège, à Jemeppe et à Seraing.
Voie de liège et la grande entrée historique de la FN
En 2016 on commémore donc le 50ième
anniversaire de la grève des femmes de la FN, ‘à travail égal, salaire égal’.
En 1966 l’usine emploie 13.000 personnes dont 4000 femmes presque toutes
ouvrières. En février celles-ci partent en grève. Elles tiendront pendant 3
mois.
Le 21 février 1966 le comite d'action des ouvrieres de la FN est créé à
l'initiative des militants et militantes du Parti Communiste Wallon, en dehors
des structures syndicales C'est le noyau le plus radical, avec Germaine Martens.
C'est ce comité qui, avec l'aide de la section liégeoise de l'Union des femmes diffuse
l'affiche « A travail égal, salaire égal » qui couvre bientôt les murs de
Herstal. Le lundi 28 février, les délégations FGTB et CSC créent un comité de
grève, composé de 29 militantes, présidé par Charlotte Hauglustaine ( FGTB),
avec comme secrétaire Rita Jeusette (CSC) et qui va intégrer des femmes actives
du comité d'action dont la communiste Germaine Martens. Le 19 avril, les femmes
du comité d'action exigent de participer à la rencontre avec la direction ! La
Wallonie titre : « Constitution d' un syndicat féminin? Pour préparer cette
réunion, le comité d'action appelle toutes les ouvrières à être au travail ce
matin » Le 26 avril seulement 6 militantes du comité de grève participeront
pour la première fois aux négociations. Le Comité d'Action continuera néanmoins
son action: « Dés le début, nous nous sommes rendus compte que les dirigeants
syndicaux ne voulaient pas de cette grève...
Dés la première assemblée, alors qu'ils venaient de se se faire traiter
de « VENDU » par toutes les ouvrières, ils annonçaient que seuls les grévistes
syndiqués pourraient y assister. C'est sur ce fait précis que la formation d'un
Comité d'Action a été décidée.... La grève avait démarré grâce à l'unité active
de TOUTES les ouvrières, syndiquées ou non syndiquées. On n'avait pas demandé
aux ouvrières si elles étaient syndiquées ou non pour faire grève. On n'avait
pas à le leur demander pour participer aux assemblées. Dans ce
tract nous avons demandé à nos camarades de se réunir avant l'assemblée et d'y entrer toutes ensemble, syndiquées et non syndiquées. Ce fut notre première action et notre premier succès». Plus dans http://rouges-flammes.blogspot.be/2016/01/fevrier-1966-herstal-la-greve-des.html
tract nous avons demandé à nos camarades de se réunir avant l'assemblée et d'y entrer toutes ensemble, syndiquées et non syndiquées. Ce fut notre première action et notre premier succès». Plus dans http://rouges-flammes.blogspot.be/2016/01/fevrier-1966-herstal-la-greve-des.html
Cette
usine a été créée en 1886 pour fabriquer
150.000 MAUSER pour l'armée belge. Tous
les pays commençaient à se réarmer. Le brevet du MAUSER appartenait à l’allemand
LOEWE. En 1896 l’usine est en difficultés suite à la fin de la commande Mauser et
LOEWE rachète 50% des parts des actionnaires belges. En 1918 les allemands sont
évincés de l’actionnariat. La Société Générale devient l’actionnaire principal.
Suite au krach de Wall Street de 1929 le nombre d’emplois à la FN Herstal
descend de 9018 en 1929 à 2580 en 1934.
Lors de la grande grève de 1936 les
travailleurs de la F.N. occupent l’entreprise. Cette grève aboutit à la
première semaine de congés payés.
En 1939 la FN donne à nouveau du travail à
11.000 personnes.
Durant la 2e guerre, une partie de la
Direction rejoint Londres. Les allemands mettent l’usine sous séquestre et en
confient la gestion à la DWM (Deutsche
Waffen Muenition ; les mêmes qui avaient contrôlé l’usine de 1896 à 1918).
La production reprend avec 12.000 travailleurs réquisitionnés par le Service du
Travail Obligatoire. La FN sera poursuivie pour collaboration jusqu’en 1948 par
le Conseil de guerre.
Rue Large Voie et le centre de contrôle médical de la FN
Au bout de la Rue Pépin de Herstal la rue
Large Voie. Notre médecin du
Peuple Johan Vandepaer a partcipé aux actions des travailleurs de la FN contre
le centre de contrôle médical de la FN, après un décès d’une femme que ce
centre avait jugé apte. Cette action a mené à la suppression de ce contrôle
pour la FN.
J’invite les non-habitués à déchiffrer les règles de stationnement de parking
payant devant la piscine. Avec un grand merci à Besix.
Quant à la piscine, elle a été réouverte en 2006.
Johan Vandepaer : « Nous avons réuni plusieurs milliers de signatures
et, en collaboration avec les centres sportifs, nous avons réussi à faire
rouvrir la piscine».
Le Nouvel Hôtel de Ville - NHV : Bling bling ?
Il y avait des
absents à la pose de la première pierre du NHV (Nouvel Hôtel de Ville) en juin
2012. Johan Vandepaer: «Si les
taxes sont la première préoccupation des Herstaliens, les dépenses de prestige
constituent leur deuxième préoccupation. La troisième est le manque de
logement. Avec l’espace libéré et les sommes investies pour ce NHV, on
pourrait construire 200 habitations sociales pour répondre aux 700 demandes en
attente. Comme parti de gauche nous avons une autre vision de la ville que des
projets bling bling».
Et de même pour l’inauguration en 2015. http://herstal.ptb.be/communiques/le-ptb-boycotte-l-inauguration-du-nouvel-hotel-de-ville-de-herstal
Nadia Moscufo: «En 2012, nous avions dénoncé que les 29.300.000 € prévus pour la
construction du Nouvel Hôtel de Ville et la rénovation de la place Jean Jaurès,
représentaient un montant exorbitant. Aujourd’hui, ce montant a été largement
dépassé. Nous estimons que ce projet est complètement démesuré, surtout en
période de crise et au vu du budget communal. »
Le contribuable
herstalien n’a pas encore bu le calice jusqu’à la lie. Le 27 novembre 2015
Urbeo a présenté devant une centaine de personnes le Cahier des Charges pour la
promotion immobilière du site de “La Ruche”. Urbeo est propriétaire des quelques 10.000 m²
situé à l’arrière du nouveau centre administratif. « Urbeo poursuit le projet d’y développer la
création de logements, d’espaces dédiés à d’autres fonctions idéalement non
commerciales, à du parking et à un aménagement public verdoyant. Le NHV, situé au cœur du site, se trouvera en
connexion avec les accès piétons périphériques desservant la nouvelle cité
administrative, le nouveau hall omnisports Michel Daerden, la rue des Mineurs
et la piscine de Herstal ». Les seules contraintes imposées dans le
Cahier des Charges et rendues publiques sont d'ordre esthétique: "Les principes urbanistiques auxquels le
Pouvoir adjudicateur est attaché dans ce projet sont la mise en évidence de la
vallée, de la vue vers le versant boisé de la rive droite de la Meuse; les
possibilités de vues générées par la ‘faille’ du nouveau centre administratif:
dégager la vue; la mise en valeur du nouveau centre administratif ; maîtriser
l’environnement visuel". Tenir compte de «l’environnement visuel ‘ sonne un peu creux pour un projet qui
épouse les principes urbanistiques du 'fuck context' énoncé par le 'grand'
architecte Koolhaas... Je suppose que l'air du Mipim à Cannes les monte à la
tête... Voir aussi http://www.herstal.be/ma-ville/gands-projets/Presentation_investisseurs.pdf
Le reste du Cahier des
Charges est dans un “espace sécurisé”,
autrement dit réservé aux promoteurs privés. J’ai demandé à Urbeo de le télécharger
Je n’ai même pas eu un accusé de réception. Le citoyen ne
sait pas ce qu'il y a dans le cahier des charges. Où est la démocratie ?
Place J. Jaurès : un espace partagé envahi par la bagnole
La nouvelle place communale de Herstal est
réaménage autour de trois pôles : le marché du jeudi (le plus fréquenté de
la région après la Batte, la « faille » du NHV et la chapelle
Oremus (voir à ce sujet: http://hachhachhh.blogspot.be/2012/06/la-chapelle-oremus-et-la-nouvelle-place.html)
Il y a quelques villes où ça marche et où le
nombre d’accidents diminue même. Mais le Bureau de prévention des accidents
suisse, le bureau des recherches des assureurs allemands et le Kuratorium für
Verkehrssicherheit autrichien avertissent contre les risques d’accidents suite
à une mauvais application de ce concept : «Les
conducteurs adaptent leur comportement à l’égard des piétons lorsqu’ils les
perçoivent en nombre. Dans les zones où la part de piétons est faible par
rapport au trafic global, le trafic motorisé est dominant. Partant, on devrait uniquement envisager l’aménagement d’un
espace routier partagé là où le trafic piéton et/ou cycliste est important. Pour garantir une bonne visibilité
dans les espaces routiers partagés, il faut éviter le stationnement.». Or,
c’est tous ces éléments-là que l’on retrouve sur la nouvelle place communale de
Herstal : part de piétons faible par rapport au trafic global, besoin de
stationnement élevé. Il faudra donc soit dévier le trafic automobile, soit
refaire des trottoirs et séparer piétons et trafic routier…
Comment ‘vendre’ Herstal à un cyclotouriste du Ravel ?
Allons maintenant voir ces vues générées par la « faille » du nouveau
centre administratif et descendons sur le Ravel Meuse (qui est devenu à Herstal
le Ravel canal). Le seul point dangereux sur notre itinéraire est la traversé
de notre ‘boulevard urbain’. Le SPW
nous l’avait promis à 50 km/h, avec des rétrécissements aux ronds point. On a
eu sur une route à quatre bandes de 70 km/h C’est à peine si on ralentit et si
on met son clignoteur en quittant le rond point….
La traversée de Herstal n’est pas la plus
belle partie du Ravel. Et même si on voudrait l’emprunter, cette
presqu’autoroute urbaine n’invite pas la traversée. Mais il y a plein de choses
intéressantes à voir.
J’invite à un peu de gymnastique
cérébrale : s’il y avait des panneaux touristiques, qu’y mettrait-on qui
pourrait intéresser le cyclotouriste ?
Je commencerais par une photo des
femmes-grévistes de 1966 devant la grande entrée de la FN. S’il y a quelque
chose qui a mis Herstal sur la carte du monde, c’est bien ça.
Sur
Google il y a 348 pages en néerlandais sur « fiets gillet herstal »,
les vélos Gillet, un des pans de notre histoire industrielle. Un certain
Jos Nuyts à même un site privé ~ Gillet Herstal ~ . Les hollandais s’intéressent aussi au vélo FN, qui n’a pas de chaîne mais un
axe cardan. Mercedes a repris en 2010 le concept. Nos amis bataves vont jusqu’à
la Ferme de Famelette à HUCCORGNE pour y admirer, dans le grande salle,
« alle Luikse fietsen van Herstal: Legia, Sarolea, F.N., Gillet,
Soleil », tous les vélos liégeois de Herstal.
Le Port charbonnier et l’avenir peu glorieux de l’île Monsin
En face de nous, le port charbonnier. Herstal
a été pendant des années dans le top pour ses poussières fines. On a montré du
doigt l’aciérie de Chertal, jusqu’à sa fermeture. On a obligé Intradel de
mettre ses émissions sur internet. Jusqu’au moment où suite à l’acharnement de
Johan Vandepaer on a mis en place des points de mesure mobiles qui
enregistraient aussi la direction du vent. On s’est rendu compte que le port
charbonnier était le coupable. Il a fallu insister un peu (beaucoup) puisque
Monsin est sur Liège, mais le port charbonnier a construit des toits et pris des mesures pour
diminuer les poussières et nous faire sortir de ce classement peu glorieux.
Attention, avec ça, nous ne sommes pas sortis
de l’auberge. En 2015 il y a eu une enquête publique de la S.A. EUROPORTS
INLAND TERMINALS pour un centre de
prétraitement et de récupération de déchets dangereux. Selon Euroports, « les deux dernières années, nombre
d'opportunités commerciales nouvelles se sont présentées pour les terminaux de
Loën, de l'Île Monsin, de Renory, de Seraing et de Couillet dans les sols
pollués, des déchets». Le centre tombe
sous les normes Seveso, en classe 9, la moins dangereuse.
ENVISAN INTERNATIONAL aussi installera un
centre de retraitement de déchets minéraux dangereux et non dangereux de
150.000 tonnes par an sur l’île Monsin. Il s’agit des boues de dragage et de
curage. Voilà une patate chaude qui traine depuis au moins 20 ans: aucune
commune wallonne voulait de ce genre de dépôt. Ces boues de dragage sont très
polluées par des métaux lourds. En ce qui me concerne on peut venir
traiter chez nous tout ce qu’on veut, à condition de le faire dans les règles. Espérons
que ce sera le cas…
En 2012, à la Braise, Robert Halleux a tracé
les origines du Port Autonome, créé en 1937. En 1939, on "jeta la Meuse dans l'Escaut" par le
canal Albert. L’ingénieur François Driesen, fils d’éclusier limbourgeois, eut
l’idée du canal Albert et d’un port sur l’île Monsin surhaussée (cent
hectares), et devint le premier directeur du Port. L’Association wallonne du
personnel de l’Etat mène en 1938 campagne “contre
la nomination d’un Flamand à la tête d’un organe liégeois”!
L'île Monsin fut équipée (rail, routes, gaz,
électricité, téléphone, eau courante, éclairage public, etc.) comme un des premiers
zonings avant la lettre. On est tombée fort bas, avec le charbon et les usines de
traitement de déchets. Ceci dit, lors du lancement de l’écovillage à Coronmeuse
certains ont fait miroiter un dockside liégeois sur Monsin…
De l’autre côté du canal une écluse qui donne
accès à la Meuse et le port pétrolier. C’est à cause de ce port que nous avons
les prix d’essence le plus bas du royaume. Il y a là-bas aussi une partie de
notre stock stratégique de carburant. http://archives.lesoir.be/herstal-inaugure-le-nouveau-pont-de-milsaucy_t-19901106-Z038W7.html Robert Planchar, directeur général du port
autonome, a dû monter au créneau en 1990 : « si tant est que l'on veut maintenir le port pétrolier de Liège: il
s'agit de faire sauter, dans les délais les plus rapprochés et en tout cas pour
l'échéance de 1993, le ‘bouchon de Herstal’ sur le canal Albert « .
Le Pont de Milsaucy
Avant la construction
du premier canal latéral de Liège à Maastricht, en 1847, on traversait la Laye - un bras de Meuse - pour aller sur la
bucolique Ile Monsin par le Wez de Mille Saucy. Ce gué étant souvent
impraticable sauf en été, en 1847 le bourgmestre J-L Sauveur a fait rehausser
le gué par 1200 m3 de pierres et de gravier. Mais après le creusement de la
dérivation en 1855 à chaque inondation la chétive construction fut emportée. Laloux,
bourgmestre depuis 1848, avait des terres à Monsin et la fit réaménager à plusieurs
reprises. D’où le nom ‘pont Laloux’. Cette
construction provisoire existait toujours en 1930.
Le café à l’entrée de
ce ‘pont’ ne respectait pas toujours les heures de fermeture, à 23 heures. Notre
bourgmestre n’a rien inventé, avec son couvre-feu pour les cafés. En 1869 le
commissaire de police verbalisa. Quinze convives furent condamnés à l’amende,
mais furent acquittés en appel. Au lendemain de cette victoire le café prenait
comme enseigne le ‘Café des XV’. Et le pont Laloux devint le pont des XV (P. Baré, Herstal en cartes
postales, TII, p.31-32).
En 1935 on construit
le premier Pont de Milsaucy, en fait deux pont Vierendeel, un au-dessus du canal Albert; un pour l’écluse vers le port
pétrolier. La partie du pont enjambant le canal sautera le
10 mai 1940, ce n'est qu'en juillet de la même année que le canal sera déblayé (La forteresse "Ile Monsin" van het
Centre Liégeois d'Histoire et d'Archéologie Militaires - C.L.H.A.M.) Le pont est reconstruit en 1948. Lors l’élargissement du canal au gabarit de
9000 tonnes on l’a remplacé par le double pont en acier de 144.6m Place de la Licourt
En face de nous la très vénérable place de la
Licourt, place communale de Herstal jusqu’au début du XXième siècle, avec son Musée
et les ruines de la tour dite "Pépin", en fait la tour de François
Hanxeller, ‘seigneur gagiste de Herstal’, construite en 1575. Ce château
fut démoli en 1854.
Pour son histoire voir http://hachhachhh.blogspot.be/2012/01/comment-herstal-reste-un-fief-de.html
L’église de la Licourt a une tour en briques
reconstruite en 1677, restaurée en 1825 avec remploi de maçonneries plus
anciennes, en moellons de grès, peut-être partiellement roman (12e siècle?). L’église
a été restaurée par l'architecte Louis Habran en 1914, ainsi que le signale le
chronogramme placé à l'intérieur au-dessus de l'entrée.
Je me demande toujours ce qui a poussé nos
édiles à déplacer la maison communale en Laixheau qui n’était pas une vraie
place jusqu’à l’aménagement récente…
Avec l’élargissement du canal dans les années
20 la place de la Licourt a perdu un pan entier de bâtiments en donne plutôt l’impression
d’un rond point sacrifié à la voiture.
Culée de l’ancien pont de Wandre et la forteresse de l’Ile Monsin
Un peu plus loin un point névralgique de notre
Ravel. Il y a deux ans, Tchantches a écrit: « Si un jour tu décides d’aller te balader en vélo le long du canal
Albert, je te recommande la plus grande prudence sur le Ravel à hauteur de
l’IPES d’Herstal. Il y manque des paves, d’autres sont disjoints mais la
plupart sont cachés car recouverts par les herbes et les gravats. J’ai écrit
plusieurs fois a l’echevin des travaux d’Herstal pour lui demander d’au moins
faire dégager le passage …. mais a ce jour todi rin ».
Tchantchès a été entendu, et on voit moins de voitures
garées au beau milieu de la piste cyclable. Ca a pris du temps, parce que les chemins de halage, c’est les Voies
Hydrauliques, un service fédéral. Autant dire une autre planète.
Tchantchès n’est pas le seul à s’énerver. Pour
les cyclistes bataves qui passent sur le Ravel à Herstal: « La Belgique – et notamment la Wallonie – n’est pas très
« vélo ». Après Chératte, le cyclotouriste rencontre les premières
méchanchetés. Le SITA se trouve juste à côté du canal et il n’y a pas moyen
d’éviter les odeurs, heureusement de courte durée. A Herstal c’est les
secousses d’un chemin de halage ou trottoir (ceci est ici difficile à définir)
qui n’a pas été entretenu pour des décennies ».
Dans la culée du pont des vestiges du ‘ système des Régions Fortifiées Permanentes’
de l’entre-deux-guerres. Une commission chargée en 1927 d'étudier un système fortifié pour la Belgique,
décide de re-fortifier Liège, centre industriel important. En profitant du
double barrage de la Meuse et du futur canal, Liège préservera en cas
d'invasion son industrie, et obligera l'ennemi à passer par la Hollande. On sait
maintenant qu’ils sont passés par Eben-Emael qui n’a pas tiré un coup de canon.
La Commission préconise de créer, tout le long
de la Meuse et du canal, une position permanente défensive en profitant du
creusement du canal Albert et de la
construction du pont-barrage et sa centrale hydro-électrique. Dans toutes les
culées de la rive gauche on prévoit des dispositifs flanquant le plan d'eau
pouvant abriter des sections de mitrailleuses. L'Ile Monsin aussi est fortifiée.
En juin 1935, on commence la construction du
nouveau pont de Wandre
L'entrée de l'abri pose un problème : si
cette entrée se fait par le chemin de halage, elle expose les occupants aux
coups de l'ennemi. L'entrée est finalement créée dans le mur de soutènement de
la rue du Prince, rue située dans l'axe du nouveau pont. Une galerie est
aménagée à une profondeur la garantissant des effets du projectile de 155 mm;
elle joint les deux locaux de l'abri.
En janvier 1938, le Ministère des Travaux
Publics et de la Résorption du Chômage projette de construire une série
d'immeubles le long de la rue du Prince. Ces immeubles rendront impossible
l'accès de l'abri MeA 3. On aménage donc une entrée dans la cave d'un de
ceux-ci.
L’ancien pont de Wandre a été construit à l’emplacement
du passage d’eau. A l’origine, une nacelle était mue par le seule force du
passeur avec sa perche. Plus tard on installa une chaine fixe reliant les deux
rives, suivi d’un câble noyé. En 1486 la concession coûtait 4 muids de spelte.
Le passeur d’eau effectuait deux ou trois fois l’an une collecte à Wandre et à
Herstal. Chaque ménage devait donner une blanmuse, càd une plaquette d’argent qu’on
appelle en langage populaire, permuzete ou payette. Les étrangers par contre
payaient quelques liards à chaque passage. En 1841 le charbonnage de Wandre
reprend le passage d’eau, avec un bac qui avait encore servi au Prince Evêque
pour son palais de Seraing. D’où la dénomination Seraing-le-bac (P.
Baré, Herstal en cartes postales, TIIp.105).
Edouard Wagener, cafetier au Rivage à Herstal,au cœur de la révolte de 1886
En dessous de nos pieds un quartier disparu : le Rivage. En 1881, Edouard Wagener, cafetier au Rivage, est aussi président des "Va-Nus-Pieds", la
fédération liégeoise de l'Association Internationale des Travailleurs. Le 18
mars 1886 Wagener appelle à un grand meeting public en commémoration du 15°
anniversaire de la Commune, suivi d’une manifestation place Saint Lambert.
C'est ce meeting qui sera le point de départ de la bourrasque sociale de 1886.
Wagener est arrêté; il finira aux Assises.
A Herstal le bourgmestre apprend qu’une
dizaine d’individus ‘s’étaient promenés à Wandre avec drapeau
rouge et bonnet phrygien, Ils avaient chanté la Marseillaise, traversé le pont
de Herstal-Wandre et ils étaient venus manifester devant la maison occupée par
la famille du détenu Wagener. Je reçus
avis de Mr le commissaire d’arrondissement de faire fermer les cafés à 7 heures
du soir, d’interdire les rassemblements et de requérir les forces
nécessaires. Le bruit circulait qu’un
meeting devait se tenir le soir place Licour.
Malgré les ordres donnés, le café Wagener, au Rivage, était ouvert ;
une visite de Mr le commissaire de police en fit sortir plusieurs individus
notoirement connus comme adeptes de Wagener.
Ils furent conduits, sous escorte de police et de pompiers,
jusqu’au-delà du pont. Aucun autre
évènement ne se passa dans la soirée. Il n’y a pas à le nier, un mouvement
était préparé pour le soir ; s’il ne s’est pas produit, c’est grâce aux
précautions prises’.
Le Rivage fut le port
Herstalien de la Basse-Meuse. Très tôt, le charbonnage de
l’Espérance exportait par le canal ses charbons. En 1836 Bonne Espérance avait
déjà un dépôt de houille au bord de la Meuse, avec un atelier de criblage et une
double bascule de chargemenrt des bateaux. Au Pétrolifère nos ménagères s’approvisionnaient
en combustible d’éclairage, aujourd’hui le port pétrolier se trouve à Wandre (P. Baré, Herstal en cartes
postales, TII, p.69).
Je ne m’étendrai pas
ici sur l’implantation d’Intradel, ni sur le nouveau pont de Wandre de Greisch, un véritable chef d'oeuvre technique et esthétique, même si ça mériterait quelques lignes
Le site des Acec
Un aspect peu connu de la grève des femmes de
1966 sont les grèves de solidarité dans les autres usines comme les Acec de
Herstal et Schreder à Ans. Germaine Martens raconte : « Dés le début de la lutte, notre action a
porté sur l'élargissement de la grève aux autres entreprises occupant du
personnel féminin, ce qui devait permettre une action plus puissante. Nous
sommes allées en délégation avec des calicots portant nos mots d'ordre aux
portes des ACEC de Herstal, de chez Schreder à Ans, des Cristalleries du Val
Saint Lambert , de chez Englebert. Ce furent d'abord nos camarades des ACEC de
Herstal qui rejoignirent la lutte et formèrent leur comité d'action, ensuite
celles de Schreder à Ans. Nous nous sommes rendues plusieurs fois avec des
camarades des ACEC Herstal aux ACEC Charleroi. Le 24 mars Charleroi débrayait
pour 24 heures, avec une manifestation dans les rues de Charleroi, avec nos
calicots en tête, portés par des femmes des ACEC. Nous y sommes retournées à
plusieurs reprises, et à chaque fois, nous avons été accueillies
chaleureusement; Finalement, suivant notre exemple, les ouvrières de Charleroi
débrayèrent contre l'avis de leurs dirigeants, et formèrent elles aussi leur
Comité d'Action »
21/02 :
En signe de solidarité, 248 femmes des ACEC HERSTAL arrêtent le travail et
envoient une délégation à l'assemblée de la FN. « Fondamentalement, le problème
des ouvrières (260 ouvrières) des ACEC de Herstal est le même que celui de la
F.N. : les femmes sont rangées à un niveau inférieur à celui du manœuvre adulte.
L'écart entre les salaires féminins et masculins semble cependant plus creusé
aux ACEC de Herstal : il est évalué à 9,10 F. par les travailleuses. »
14/03 : les ouvrières des ACEC HERSTAL partent
en grève, « malgré les efforts des représentants syndicaux qui se soucient de
ne pas gêner la conciliation. »(CRISP §150)
22/03 :ACEC HERSTAL : « les ouvrières décident
de poursuivre la grève contre l'avis du délégué ; Les ouvrières ont durci leur
action et elles constituent également un
comité d'action».
1/04 :
Les ouvrières des ACEC HERSTAL votent la prolongation du mouvement.
19/04 : reprise du travail aux ACEC HERSTAL et
le 20/04 aux ACEC CHARLEROI: elles obtiennent une augmentation de 2 frs et une
révision des classifications des métiers féminins.
Voici un témoignage où Roger Romain, permanent fédéral du Pcb à cette époque (1965-1990) où il exprime sa déception de ne pas avoir
réussi à élargir cette grève aux Acec de Charleroi : « Pour
que les femmes de la Fn puissent gagner, elles avaient absolument besoin de la
solidarité agisssante des travailleurs des autres entreprises : le
déclenchement de la grève de solidarité des femmes des Acec de Charleroi
(quelque 7.000 travailleurs à l' époque!) était indispendable: le président et
25% des délégués syndicaux Fgtb étaient communistes et l' entreprise comptait
quelque 300 adhérents. La section communiste avait un journal d' entreprise, né
dans la clandestinité: "Dynamo !". Hélas, la Fgtb liégeoise était
contre la grève "sauvage" des femmes de la Fn. Un tract de la Fédération communiste avec le
député-président Georges Glineur n’est jamais distribué aux Acec de Charleroi devant
les réticences de la délégation syndicale des Acec’.
Les ACEC de Herstal (ex CEB - Constructions Electriques de Belgique) ont un glorieux
passé de luttes sociales. Sur le mur de la Fabrik une plaque-mémorial dédié aux
membres du personnel des ACEC qui ont donne leur vie lors de la deuxième guerre
mondiale. Le propriétaire actuel l’a fait restaurer ou plutôt reproduire :
la plaque d’origine a été volée. La plaque est dédicacée aux « 13
membres du personnel disparus pendant la guerre ». Je m’étais étonné
de ne pas y retrouver le nom de Louis Neuray, délégué des Comités de Lutte
Syndicales (CLS, les syndicats clandestins sous l’occupation) aux Acec Herstal
sous l’occupation. Ce qui m’a incité à écrire un blog http://hachhachhh.blogspot.be/2014/02/a-la-memoire-de-louis-neuray-delegue.html
Les friches des ex-Acec au cœur de la ville : une zone grise
Les friches des ex-Acec sont situées au cœur
de notre Ville. Des experts ont travaillé des années sur un Schéma de Structure
Communal pour Herstal. Ce Schéma aurait dû définir où l’on veut aller avec ces
terrains. Or, Mr Daerden a laissé cette zone en gris. Autrement dit, c’est lui
qui décide, tout seul comme un grand, sans aucun débat démocratique. En
attendant, au compte-goutte, on est mis devant le fait accompli. Le bâtiment
des Finances est à vendre. Verdir (Valorisation
de l'Environnement par la Réhabilitation Durable et l'Innovation Responsable),
développé par l'Université de Liège, veut implanter une ‘agriculture urbaine et périurbaine’ dans le bâtiment d’Inductotherm.
Le projet est basé sur « le principe du
nomadisme économique: des conteneurs empilables dans lesquels sont disposées
les cultures et qui peuvent être déménagés». Nomadisme économique, ça
annonce quoi ? Fin 2012
le recteur Bernard Rentier avait déjà promis "Verdir" à ArcelorMittal qui a mis à disposition de l'université un ancien hall de stockage de 125
mètres sur 25 situé à Flémalle.
Concernant le nomadisme économique, il suffit
de regarder les Hauts Sarts, au départ, dans les années 60, un parc
technologique. Aujourd’hui c’est devenu un parking pour camions…
En 2014 le Feder affecte à Verdir 20 millions
d'euros pour le programme 2015-2020. Eric Haubruge, vice-recteur de
l'ULg : « nous y avons une
friche industrielle de 25 ha située en milieu urbain où il faut développer des
activités non-polluantes en accord avec le voisinage. Ensuite, nous avons la
possibilité de récupérer la chaleur produite par Uvélia (Intradel)».
Haubruge précise que ces hangars industriels font office de «première peau des activités de production».
Il faut avoir du culot de développer des cultures dans des conteneurs placés
sur une friche industrielle, et en même temps exproprier 60 hectares de bonnes
terres agricoles pour une extension des Hauts Sarts. Le vice recteur a encore
le culot de prétendre que «ce qui est
innovant, c'est d'y ajouter comme matière première les friches industrielles,
soit 10.000 ha en Wallonie. Il est impossible de toutes les assainir».
Impossible de toutes les assainir ? L’assainissement est un devoir devant la
planète, et peut créer des milliers d’emplois !
En 2015 on apprend que Verdir pompera 6 millions du Feder
dans une installation pilote de production de végétaux en utilisant la
technique de l'aquaponie couplée à un chauffage urbain dû à Intradel, aussi
subsidié par des fonds Feder. Inductotherm va aux Hauts Sarts pour faire de la
place pour ‘Verdir’. Ce n’est pas clair si la SPI impose le déménagement à
Inductotherm ou si Inductotherm s’installe ‘dans
une zone périphérique plus conforme à ses besoins’ ? (La Libre Belgique 11 juin 2015)
La rue en Bois et ses camions baladeurs
Nous débouchons sur la rue en Bois. En 2012 mon
ami Yves Bernard est intervenu lors de la séance d’information du SPI sur l’extension
des Hauts Sarts, sur des camions baladeurs qui remontent au zoning des Hauts
Sarts via la rue en Bois, six mille véhicules par jour. La rue en Bois sert
aussi d’itinéraire de délestage lorsque les rues du Crucifix et Pierre-Joseph
Antoine sont embouteillées aux heures de pointe. En effet, via la rue Jean
Dessart, on peut rejoindre rapidement le centre commercial et l’autoroute. Il
dénonce l’absence de signalisation adéquate sur l’autoroute qui entraine des
chauffeurs de poids lourds à se perdre dans cette rue. Est venu s’ajouter les
gps qui mesurent la vitesse en temps réel et qui recalculent l’itinéraire en
cas d’embouteillages sur l’autoroute.
Dans l’avenue de l’Europe les logements
sociaux dela ‘Cité Nouvelle’, 166 maisons unifamiliales et 288
appartements, construits entre 1947 et 1980, avec une première inauguration en 1957-1958.
Le révolutionnaire herstalien Célestin Demblon.
Nous remontons à notre maison médicale par une
rue qui porte le nom du révolutionnaire herstalien Célestin Demblon. Célestin Demblon (1859 – 1924) commence comme instituteur dans l'enseignement communal de
Liège. L'échevin libéral chargé de l'enseignement lui reproche d'avoir employé
le mot socialisme, il est révoqué. Lors des élections de 1894, notre jeune
instituteur révoqué bat l'ancien ministre libéral Frère-Orban. En 1918 la création de l'Union soviétique fait naître un grand espoir
chez Demblon: «Je suis pour la révolution russe, qui
constitue une forteresse pour la classe ouvrière du monde entier. Sans cette
forteresse, sans cette révolution, la bourgeoisie n’aurait pas fait de
concessions concernant la sécurité sociale au POB. Une sécurité sociale que la
bourgeoisie jette à la tête des travailleurs par peur panique du bolchevisme
dans notre pays, comme on jette un os à un chien dangereux.» Cela ne plait pas à la Fédération socialiste liégeoise qui « constate » que Demblon « n'a pas régulièrement payé ses timbres
d'affiliation » et propose de constater « que Demblon s'est exclu de lui-même ». http://www.archivesdutravail.org/listes_img/2240_volume_baiwir.pdf
En janvier 1925 il s’affilie au
PCB. Il serait sans doute devenu le
premier parlementaire communiste de ce pays si la mort ne l'avait emporté
brusquement le 12 décembre 1924 (A. COLIGNON, in Encyclopédie du Mouvement Wallon, p. 456).
Rue JL Sauveur et Rue de la Croix jurlet
Dans la rue C. Demblon, du Trois Juin, Croix
Jurlet et J-L Sauveur les premiers logements sociaux de Herstal. En 1922 on
avait créé à Herstal une filiale de la Société Nationale des Habitations et
Logements à Bon Marché. Elle édifia ses premières maisons rue Croix Jurlet et
J-L Sauveur en 1923: un bloc central avec une façade en fronton triangulaire et
deux ailes flanqués de bâtiments aux toits «à
la Mansart». 46 logements dont deux magasins. Après on y ajoute entre 1927
et 1938 79 logements rue Célestin Demblon et rue du 3 Juin.
Dans le sentier qui relie la rue C. Demblon et la place des Volontaires de 1830 une baraque Albert.
A la
sortie de la première guerre mondiale, 200.000 maisons sont détruites. Des
milliers de logements préfabriqués sont
construits par le Fonds Albert. Nos baraques Albert ne datent néanmoins pas de
cette époque-là : l’administration communale de Herstal achète dix ans plus
tard 322 baraques pour ‘résoudre’ la crise du logement créée par les
démolitions pour agrandir la FN et pour la rectification de la Meuse: une perte
de 325 maisons. Aujourd’hui plusieurs dizaines sont toujours habitées.
L’existence de ces baraques presqu’un siècle plus tard est un indice d’une
crise de logement permanente et centenaire. Voir mon
blog http://hachhachhh.blogspot.be/2014/10/balade-sante-de-mplp-les-baraques.html
Payer moins d'assurance pour celui qui marche beaucoup et le prouve ?
Un mot de la fin sur les bienfaits de la
marche. Si nous le savons, d’autres l’ont compris aussi. L’assureur NN Belgique
donne à 500 Belges une montre intelligente qui mesurera pendant deux mois le
nombre de pas : "celui qui
fera pendant deux mois en moyenne 7500 pas par jour recevra en plus d’une
montre intelligente deux billets gratuits pour un évènement athlétique ».
Aujourd’hui on ne parle pas encore d'assurance avec un taux ajusté pour les
personnes en bonne santé. Mais l'assureur américain John Hancock fait déjà des
rabais de 15 pour cent pour ceux qui montrent un mode de vie sain avec une
montre intelligente. Oscar donne un dollar par jour pour les clients qui
prouvent une vie
saine par leur montre intelligente. Evidemment ce principe
peut aussi s’appliquer à l’envers :
unre prime plus élevée pour des personnes ayant une tension élevé ou des
cardiaques. Selon Assuralia, il n'y a rien de mal à encourager les gens à
rester en bonne santé. Un appareil sophistiqué comme une montre intelligente
peut donner un bonne indication de l'aptitude d'une personne et est donc d'une
manière similaire à une boîte noire dans une voiture. Lieven Annemans, économiste
de la santé (Université de Gand) avertit contre cette voie dangereuse :
"Celui qui se fait tort par son mode de vie payerait alors plus cher.
C’est blâmer la victime, alors que les soins de santé sont un droit
fondamental » (DM 27/11/2015). En accord avec Annemans, nous ne nous
engagerons pas sur cette piste glissante. Mais nous retenons qu’un peu de
marche, c’est bon pour la santé. Si même les assureurs sont prêts à donner des
ristournes, c’est que c’est bien vrai !
la marche et le pied de Berthe |
Biblio
P. Baré, Herstal en cartes postales, TII
Sur la diversification vers du ‘non-gun- voir http://pascaldeloge.eu/wp-content/uploads/ART/ArtFN-Lille.pdf
Un Herstalien, Edouard Wagener, à au cœur de
la révolte de 1886
historique de la FN Herstal
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