lundi 12 janvier 2015

Balade santé MPLP Herstal à la tour d'Air de Boncelles


La tour du Bon Air est situé sur un « point de vue », l’horizon est loin . . . vous pouvez voir Flémalle, Bierset, et le Sart-Tilman. Nous sommes au centre d’un parcours Ravel. Seraing pourrait faire sa reconversion sous le signe de ville verte ! Et le petit musée (aujourd'hui fermé-  a commencé en 1995, quand lors du remblaiement du fort des citoyens ont interpellé Gaston Onkelinx pour dégager l’entrée du fort. Combat gagné, puisque le remblai devant la poterne d’entrée a été retiré. Sergei Alexandroff  est sur le projet de centre d’interprétation touristique (= petit musée) depuis 2001. Après un faux départ, avec un architecte qui était aux abonnés absents, la région Wallonne promet une aide financière en  octobre 2005. Arcelor accepte de fournir des tôles à prix coûtant. Après une procédure en justice coûteuse pour débouter un premier architecte, le projet aboutit en 2013. Le musée profite encore des restructurations de l’armée : les musées militaires et casernes se défont d’une partie de leur matériel blindé devant le petit musée. Cliquez ici pour l'arrivée de trois blindés sur le site du musée de la tour d'air du fort de Boncelles le 6 octobre 2010
En plus, le musée de déclare pacifiste. Pour un musée qui expose chars et autres FLAK il faut le faire. Voici leur déclaration de principe : « L'histoire a fait la démonstration que l'intolérance conduit au chaos et au désordre, à la souffrance et à la destruction. Il est de notre devoir de nous investir pour communiquer à nos enfants ainsi qu’à nombre d'adultes notre histoire et notre volonté de préserver la paix ».
Et last but not least le président de l’asbl est Sergeï Alexandroff , un Cockerillien, comme moi. 
 suit +- le même trajet, sans les détours pour voir des militaria de peu d’intérêt (à mon avis).  Nous prenons deux Ravels, et nous passons à côté de la tour d’Air et d’un bunker impressionnant, censé protéger la vallée de la Vecquée.

La tour d'air

La tour se trouve au milieu des champs entre le fossé latéral droit et le Bois de la Marchandise, à 200 mètres du fort. En fait, la tour d’air n’est pas d’origine, mais remonte au réarmement en 1928 des anciens forts de 1914. En août 1914 on avait constaté une faiblesse du système de ventilation qui rendait impossible l'évacuation des fumées dégagées par les tirs et provoquait de graves indispositions parmi les hommes. Déjà en 1916 l’armée allemande avait construit un puits d’aération, en vue d’une éventuelle offensive française.
Le rôle principal de cet ouvrage était de créer une surpression à l'intérieur afin d'évacuer les gaz de combustion des tirs et d’empêcher l'entrée d'éventuels gaz de combat. En théorie, puisque le système s’est avéré peu efficace en 1940. Il faut dire qu’en mai 1940 la tour a été canardée comme il faut, et que les installations de captage d’air ont été trouées comme des passoires.
Sa seconde mission était de servir de poste d'observation ce qui explique la présence de huit défenseurs dans la tour qui ont du se chiquer du 10 au 15 mai 1940 des coups de 88 et de 37 mm.
Les allemands y ont installé des unités anti-aériennes FLAK pour défendre  les usines Cockerill et la gare de Kimkempois contre les bombardements alliés entre 1941 à 1944.

Le tunnel qui relie la tour au fort est sous eau.  Vers le haut, la première volée d'escaliers est en partie détruite mais est encore suffisamment solide pour pouvoir supporter le poids d'un homme en toute sécurité car la rampe est solidement fixée au mur.  La porte du troisième étage a pris un impact d'obus de 110 mm dans le chambranle. Il y a donc quelques obstacles à franchir avant de déboucher  au niveau supérieur. Par les six embrasures on découvre un vaste panorama. Aujourd'hui l'observation du terrain est grandement facilitée par un trou béant dans le champignon de captage d’air mais, en 1940, on devait se contenter des six petites embrasures de 10 x 14 cm. Sur l’Esplanade en dessous on voit des blindés : un Léopard, un Guépard, un Chasseur de chars JPK JagdPanzer Kanone,  un Patton, un BDX, un Sherman de 1944, restauré par C.M.I  . CMI en a bavé : l’engin avait servi de cible sur le champ de manœuvres dans les années 50.
Et il y a le légendaire canon « 88 », conçu au départ contre les avions, mais très efficace contre les chars. En 1940 c’est avec trois ‘88’ que l’armée allemande a détruit en « tir direct » 3 des 4 coupoles éclipsables du fort.

Le fort

Il y a eu en 1914 une bataille importante au Sart Tilman, mais le fort de Boncelles même a été pilonné au 210 mm le 15 août seulement. Il s’est rendu deux heures plus tard. Ce qui prouve l’efficacité de cette munition de 210 mm, dotation de base des divisions allemandes, et démolit le mythe de l’arme secrète Grosse Bertha dont les allemands n’avaient que deux exemplaires.
Les forts de Brialmont étaient déjà dépassés en 1914 et on les a donc modernisés en 1930. En fait, on a construit des nouveaux forts en dessous des forts existants.
Cette modernisation s’est montré insuffisante le 14 mai 1940 : un pilonnage d'artillerie et un bombardement de Stukas anéantit toutes tourelles sauf une. Le coup de grâce vient le 16 mai par une forte charge d'explosif à la poterne d'entrée, qui éventra la gorge et par la même occasion tua le commandant Charlier. Cliquez ici pour le récit de l’attaque.
La population de Boncelles trouva refuge dans le fort pendant les bombardements par les V1 et V2. C’est probablement là qu’il a été le plus utile.
Après de longues années d'abandon, le fort fut vendu en 1984 par l'armée à un promoteur qui y construisit un lotissement et entreprit de combler les fossés. Seules à présent deux ouvertures permettent aux amateurs une visite dans l'ouvrage où des marchands de ferraille ont enlevé tous  cuirassements et armement.
Le musée ou « centre d’interprétation touristique » du fort de Boncelles (CITFB) se trouve rue du Commandant Charlier, 85-90 4100 Seraing (Boncelles) - Tél. : 04 338 06 66 - Site Internet : www.latourdairboncelles.be
Tarifs : Adulte : 6 €. Enfant (de 5 à 12 ans inclus) : 4 €.

 Le serment « Me rendre Jamais !» du commandant Charlier

Sur le monument, érigé à l'emplacement de la maison du Docteur Nicolas Fossoul, René Swinnen, ancien du fort et architecte du monument inscrivit sur le fronton en lettres de bronze le serment «Me rendre, jamais !» du commandant Charlier. Ce bronze a disparu aujourd'hui. En fait, c’est un serment prononcé un soir d’automne 1936 au fort, alors, qu’autour d’un verre, Charlier commentait avec un groupe de sous-officiers la défense de l’Alcazar de Tolède. Apparemment, le commandant avait des sympathies franquistes : lors de la guerre civile espagnole, L’Alcazar occupée par des Nationalistes fut assiégée pendant 71 jours par les Républicains.
270 soldats, victimes des guerres de 1914-1918 et 1940-1945, y reposent.  Entre le 5 et le 7 août 1914, 243 soldats perdirent la vie aux cours des combats du Sart Tilman, au Bois Saint Jean et aux abords du fort de Boncelles.
La maison du Docteur Fossoul fut détruite parce qu’elle se trouvait dans l'axe des forts. Lors de mes recherches sur le fort de Pontisse j’ai lu qu’à Boncelles une centaine de maisons ont été rasés pour dégager le champ de tir du fort. Ca mériterait une investigation plus poussée…

Biblio

« La Bible » sur le fort de Boncelles est : Seul entre Meuse et Ourthe - Le  fort de Boncelles Août 1914 – Mai 1940, 1989 de Michel Viatour

Mes blogs sur 14-18
http://hachhachhh.blogspot.be/2014/10/la-braise-cycle-de-conferences-un-autre.html
balade vers le cimetière  de Rhées et Pontisse
http://hachhachhh.blogspot.be/2014/12/le-concerto-pour-la-main-gauche-de-ravel.html


                                 

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