mercredi 31 décembre 2014

le Concerto pour la main gauche de Ravel

Le  23 JANVIER 2015 l’Orchestre Philharmonique de Liège  joue entre autres  le Concerto pour la main gauche de Ravel, dans un programme sur la grande guerre.  Ce concerto ne date pas de la grande guerre: il est créé à Vienne le 5 janvier 1932, mais sur commande du concertiste manchot Paul Wittgenstein, qui avait perdu le bras droit durant la Première Guerre mondiale sur le front russe. Ce concerto est une allégorie de la guerre : un homme seul se dresse contre l'envahisseur représenté par l'orchestre. Il s'agit là d'un combat titanesque ou le pianiste finira dévoré par la masse orchestrale.
Ce pianiste commanda des œuvres pour la main gauche à quelques-uns des plus grands compositeurs du moment : outre Ravel, il sollicita e.a. Benjamin Britten et Prokofiev (le Quatrième concerto pour piano).
La guerre a inspiré plusieurs œuvres intéressantes à Ravel. Le Tombeau de Couperin de 1917 est une œuvre en hommage à ses camarades disparus au front.
Il crée en 1918 Frontispice,  une composition pour piano à cinq mains.
Bien que exempté de service militaire pour raison de santé, Ravel tient à servir. Cela ne l’empêche pas de prendre des positions critiques par rapport à guerre.  En 1916, il justifie ainsi son refus d’adhérer à la Ligue nationale de la défense de la musique française : « Je ne crois pas que pour la sauvegarde de notre patrimoine artistique national il faille interdire d’exécuter publiquement en France des œuvres allemandes et autrichiennes contemporaines. Il m’importe peu que M. Schönberg, par exemple, soit de nationalité autrichienne. Il n’en est pas moins un musicien de haute valeur, dont les recherches pleine d’intérêt ont eu une influence heureuse sur certains compositeurs alliés, et jusque chez nous. » En 1920, il refusera la Légion d’honneur.
En mars 1915, il est reconnu apte au service auxiliaire et versé dans une unité proche du front, dans l’attente de la réparation de sa camionnette’. En mars 1917, il est muté à Versailles avant d’être réformé le 1er juin 1917.
Ravel comme chauffeur à Verdun
l’ambulance 13. Cette mutation le réjouit, même si elle ne dépasse pas une dizaine de jours. Hébergé dans un château, il se remet à la musique avec le piano de la demeure. Mon petit doigt me dit que le haut commandement ne voulait pas risquer sa vie. Un peu plus tard, on le laisse pendant trois mois séjourner à Chamouilley  ‘
La Berceuse héroïque de  Debussy cite La Brabançonne en hommage à Albert Ier. Quant à la Quatrième Symphonie de Carl Nielsen, je ne vois pas à part son année de création (1916) de lien direct avec la guerre…

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