Le 23 JANVIER 2015 l’Orchestre Philharmonique de
Liège joue entre autres le Concerto pour la main gauche de Ravel, dans
un programme sur la grande guerre. Ce concerto ne date
pas de la grande guerre: il est créé à Vienne le 5 janvier 1932, mais sur commande
du concertiste manchot Paul Wittgenstein, qui avait perdu le bras droit durant
la Première Guerre mondiale sur le front russe. Ce concerto est une allégorie
de la guerre : un homme seul se dresse contre l'envahisseur représenté par
l'orchestre. Il s'agit là d'un combat titanesque ou le pianiste finira dévoré
par la masse orchestrale.
Ce pianiste commanda
des œuvres pour la main gauche à quelques-uns des plus grands compositeurs du
moment : outre Ravel, il sollicita e.a. Benjamin Britten et Prokofiev (le
Quatrième concerto pour piano).
La guerre a inspiré
plusieurs œuvres intéressantes à Ravel. Le Tombeau de Couperin de 1917 est une
œuvre en hommage à ses camarades disparus au front.
Il crée en 1918 Frontispice,
une composition pour piano à cinq mains.
Bien que exempté de
service militaire pour raison de santé, Ravel tient à servir. Cela ne l’empêche
pas de prendre des positions critiques par rapport à guerre. En 1916, il justifie ainsi son refus d’adhérer
à la Ligue nationale de la défense de la musique française : « Je ne crois pas que pour la sauvegarde de
notre patrimoine artistique national il faille interdire d’exécuter
publiquement en France des œuvres allemandes et autrichiennes contemporaines. Il
m’importe peu que M. Schönberg, par exemple, soit de nationalité autrichienne.
Il n’en est pas moins un musicien de haute valeur, dont les recherches pleine
d’intérêt ont eu une influence heureuse sur certains compositeurs alliés, et
jusque chez nous. » En 1920, il refusera la Légion d’honneur.
En mars 1915, il est
reconnu apte au service auxiliaire et versé dans une unité proche du front,
dans l’attente de la réparation de sa camionnette’. En mars 1917,
il est muté à Versailles avant d’être réformé le 1er juin 1917.
Ravel comme chauffeur à Verdun |
La Berceuse héroïque de Debussy cite La
Brabançonne en hommage à Albert Ier. Quant à la Quatrième Symphonie de Carl Nielsen, je ne vois pas à part son année de création (1916) de lien direct avec
la guerre…
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