Ce 28
août 2014 l'échevin des travaux, Roland Léonard, a organisé une consultation
des riverains par sur l’aménagement de la place de l’Yser après le démontage du
Théâtre de la Place. 6000 invitations ; une bonne centaine de présents.
En
2013 la ville a été chercher les consultants Secchi-Vigano
pour
plancher sur le réaménagement de la place de l'Yser. On peut se demander s’il fallait
vraiment aller chercher un bureau d’architectes à Milan pour un aménagement
provisoire. Un bureau avec d’ailleurs une seule référence sur Google.
Un premier
projet avait été présenté le 16 juin aux associations du quartier. Il y avait
pas mal de critiques. Serge Goreux, de l’association des commerçants d’Outremeuse
l’avait exprimé ainsi: « nous n’avons pas besoin d’un nouveau Bavière».
Il
peut être plus ou moins assuré sous cet aspect-là : la place ne restera
pas à l’état de friche après le démontage du Théâtre. Dans un an la place de
l'Yser montrera un tout autre visage: plaine de jeux, espaces verts et dalle
polyvalente en feront un lieu convivial. Ce fin août 2014 des spécialistes
travaillent déjà au désamiantage de l'ancien Théâtre. Ceci dit, il s’agit d’une
première phase sur les 8 500 m² du centre de la place (sur un total de 21
000m²). Le reste dépendra entre autres d’un projet sur la friche de
l’ex-Bavière.
Une
dalle aux revêtements variés servira d'agora, "de terrasse à ciel
ouvert", précise l'échevin, "on pourrait y installer une terrasse
publique estivale, accueillir des petits concerts urbains sous un auvent. Il y
aura du mobilier urbain comme des bancs en bois". Des allées mèneront à
cette dalle un peu surélevée avec rampe d'accès, escalier et larges gradins en
pierre. Du côté de la rue de Dinant, une grande plaine de jeux de 600 m²,
fermée par des barrières. Deux espaces seront réservés à la pétanque. Le tout
sera éclairé par l'éclairage actuel en périphérie, par des mâts
multiprojecteurs sur le site même, mais également par des leds au sol sur la
dalle.
Le
chantier commencera au printemps 2015 et devrait se terminer fin de l'année. Le
tout coûtera un million d'euros financé à part égale par la région et la ville.
Le projet sera présenté au conseil communal du 8 septembre pour lancer la
procédure d'adjudication des travaux.
L’échevin
a insisté beaucoup sur aspect sécuritaire avec tous les coins visibles de
partout, et donc un contrôle social efficace. Il n’a pas précisé si les bancs auront
un design anti sdf…
Et
j’oublie presque : 38 des 40 platanes remarquables sont sauvegardés. Un
est malade et le 40° est coupé pour les besoins du chantier.
La
ville a aussi rassuré les forains (15 aoûtP). Pas question, par contre, de
placer des manèges ou de grosses infrastructures sur la dalle. En juin, certains
avaient exprimé leur peur d’y retrouver un cirque ou les Ardentes…
Le parking riverain
Comme
toujours il y a des questions sur des détails, comme l’installation d’un plan
d’eau, la couleur de l’asphalte, les caméras de surveillance. Mais la seule
intervention applaudie portait sur le parking. La volonté des commerçants était
de maintenir des emplacements de parking en suffisance. On sentait aussi que le
parking riverain pose problème en Outremeuse. En fait l'échevin a joué
habilement sur cette sensibilité, en expliquant que le parking souterrain du
théâtre deviendra un parking accessible à tous : "On perd 40 places en surface, mais avec le
parking souterrain, on augmentera quand même de 58 emplacements l'offre totale".
Là il
a trompé les gens sur la marchandise. La gestion des 90 places sera privatisée.
Le concessionnaire (éventuel) devra supporter les frais de remise à niveau
conséquents et par conséquent calculer ses tarifs en navenant. Je ne vois donc
pas en quoi cela pourrait répondre aux souhaits des riverains.
En
fait tout le projet tourne autour du maintien de ce parking construit à une
époque (laquelle ?) où les problèmes de mobilité et de l’auto en ville se
posaient différemment. Je suppose qu’il
n’a pas été construit pour le Théâtre de la Place mais qu’on a construit le
Théâtre sur cette dalle. Toujours est-il que le Théâtre utilisait ce parking
occasionnellement. En toute logique ce bunker aurait-du être rasé. On a décidé
de le concessionner au privé. Architecturalement, tout est construit autour de
cette dalle sur ce véritable bunker. Je dois néanmoins reconnaitre que le
projet a résolu ce défi difficile avec
élégance.
Mais
ça reste un projet provisoire. D’abord par rapport au maintien de ce parking et
la problématique globale des parkings ‘en ouvrage’ au centre ville. Ensuite par
rapport à l’aménagement global des boulevards qui contournent la place,
aménagement que l’échevin subordonne à un déblocage qu’il souhaite rapide de
l’Espace Bavière torpillé par crise 2008. Il annonce un projet fort avec avec une
fonctionnalité publique (déménagement de la bib des Chirous et hall omnisport).
Il annonce 4000 places sur les
P&R
Bressoux, Sclessin et Sainte Walburge. Mais en fait c’est tout le plan de
mobilité de Liège qui devra être revu avec le tram. Or, à ce niveau-là on ne
voit rien venir. C’est loi qui a soulevé la disparition de la gare des bus Léopold.
Si les lignes de la Basse Meuse feront
le transfert modal probablement à Coronmeuse, il faudra quand même aménager
quelque part en Outremeuse une gare de bus pour les lignes venant de Grivegnée,
Fléron etc.
En
marge de l’assemblée nous apprenons que l’AJ va s’étendre et créer un genre de
kots pour la location de longue durée
aux étudiants Erasme par exemple, avec aussi un parkin derrrière l’AJ.
Théâtre de la place et Théatre à la place
L’aménagement
de la place est aussi la fin de l’expérience du Théâtre à la Place. Depuis le
déménagement du Théâtre de la Place au XX août, en septembre 2013, le bâtiment
avait été investi par un certain nombre de militants culturels liégeois. Le
‘‘Théâtre À La Place’’ (TALP) se voulait une réponse provisoire au manque de
moyens et de liberté dans le domaine de la culture. Les locaux ont notamment
accueilli les représentations de ‘‘Fausse Commune’’, une création collective autour
de la Commune de 1871, ou encore une autre création collective, cette fois-ci
consacrée à la grande grève de l’hiver 60-61. Un comité de soutien avait été
lancé, avec le soutien e.a. de l’acteur David Murgia ( ‘‘Discours à la
Nation’’), Marc Emmanuel Mélon (Professeur en histoire du cinéma à l’Ulg) et
Jean-Pierre Collignon (Ex-chroniqueur à la RTBF).
Au centre le la place la maison Porquin.
Si on
remonte dans l’histoire, il y avait au centre le la place la maison Porquin. Le 16 septembre 1603, le prince évêque Ernest de Bavière fait don
d'une propriété qu'il possède en Outremeuse, à la Confrérie de la Miséricorde
chrétienne. Cette maison était construite sur une île par le banquier lombard
Bernardin Porcini, d’où Maison Porquin. Aller à Bavîre devint synonyme d'aller
à l'hôpital.
En
1890 l'administration des Hospices Civils décide de la construction d'un nouvel
hôpital sur le site des Prés Saint-Denis, entre le boulevard de la Constitution
et la rue des Bonnes-Villes.
La
démolition de l’hôpital fit l’objet de discussions animées au Conseil communal
de Liège, entre 1888 à 1903. Nombreux étaient ceux qui plaidaient pour sa
conservation et sa restauration. Hélas, l’autorité communale eut raison de l’édifice
en 1904. On peut encore voir une représentation de la Maison Porquin sur une
céramique située sur la façade Art nouveau conçue en 1907 par Joseph Barsin, au
n° 9 de la rue Ernest de Bavière: un tag de protestation avant la lettre.
La
ville doit quand même démonter la chapelle et la remonter en 1894 par Paul
DEMANY à l’endroit qu’elle occupe aujourd’hui. Elle est donc, avec le porche,
l’unique témoin encore vivant de l’hôpital du 17e siècle.
Sources
Découvrez
le futur visage de la Place de l'Yser
http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=dmf20140828_00519703
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