lundi 1 septembre 2014

L’aménagement de la place de l’Yser

Ce 28 août 2014 l'échevin des travaux, Roland Léonard, a organisé une consultation des riverains par sur l’aménagement de la place de l’Yser après le démontage du Théâtre de la Place. 6000 invitations ; une bonne centaine de présents.
En 2013 la ville a été chercher les consultants Secchi-Vigano pour plancher sur le réaménagement de la place de l'Yser. On peut se demander s’il fallait vraiment aller chercher un bureau d’architectes à Milan pour un aménagement provisoire. Un bureau avec d’ailleurs une seule référence  sur Google.
Un premier projet avait été présenté le 16 juin aux associations du quartier. Il y avait pas mal de critiques. Serge Goreux, de l’association des commerçants d’Outremeuse l’avait exprimé ainsi: « nous n’avons pas besoin d’un nouveau Bavière».
Il peut être plus ou moins assuré sous cet aspect-là : la place ne restera pas à l’état de friche après le démontage du Théâtre. Dans un an la place de l'Yser montrera un tout autre visage: plaine de jeux, espaces verts et dalle polyvalente en feront un lieu convivial. Ce fin août 2014 des spécialistes travaillent déjà au désamiantage de l'ancien Théâtre. Ceci dit, il s’agit d’une première phase sur les 8 500 m² du centre de la place (sur un total de 21 000m²). Le reste dépendra entre autres d’un projet sur la friche de l’ex-Bavière.
Une dalle aux revêtements variés servira d'agora, "de terrasse à ciel ouvert", précise l'échevin, "on pourrait y installer une terrasse publique estivale, accueillir des petits concerts urbains sous un auvent. Il y aura du mobilier urbain comme des bancs en bois". Des allées mèneront à cette dalle un peu surélevée avec rampe d'accès, escalier et larges gradins en pierre. Du côté de la rue de Dinant, une grande plaine de jeux de 600 m², fermée par des barrières. Deux espaces seront réservés à la pétanque. Le tout sera éclairé par l'éclairage actuel en périphérie, par des mâts multiprojecteurs sur le site même, mais également par des leds au sol sur la dalle.
Le chantier commencera au printemps 2015 et devrait se terminer fin de l'année. Le tout coûtera un million d'euros financé à part égale par la région et la ville. Le projet sera présenté au conseil communal du 8 septembre pour lancer la procédure d'adjudication des travaux.
L’échevin a insisté beaucoup sur aspect sécuritaire avec tous les coins visibles de partout, et donc un contrôle social efficace. Il n’a pas précisé si les bancs auront un design anti sdf
Et j’oublie presque : 38 des 40 platanes remarquables sont sauvegardés. Un est malade et le 40° est coupé pour les besoins du chantier.
La ville a aussi rassuré les forains (15 aoûtP). Pas question, par contre, de placer des manèges ou de grosses infrastructures sur la dalle. En juin, certains avaient exprimé leur peur d’y retrouver un cirque ou les Ardentes…

Le parking riverain

Comme toujours il y a des questions sur des détails, comme l’installation d’un plan d’eau, la couleur de l’asphalte, les caméras de surveillance. Mais la seule intervention applaudie portait sur le parking. La volonté des commerçants était de maintenir des emplacements de parking en suffisance. On sentait aussi que le parking riverain pose problème en Outremeuse. En fait l'échevin a joué habilement sur cette sensibilité, en expliquant que le parking souterrain du théâtre deviendra un parking accessible à tous : "On perd 40 places en surface, mais avec le parking souterrain, on augmentera quand même de 58 emplacements l'offre totale".
Là il a trompé les gens sur la marchandise. La gestion des 90 places sera privatisée. Le concessionnaire (éventuel) devra supporter les frais de remise à niveau conséquents et par conséquent calculer ses tarifs en navenant. Je ne vois donc pas en quoi cela pourrait répondre aux souhaits des riverains.
En fait tout le projet tourne autour du maintien de ce parking construit à une époque (laquelle ?) où les problèmes de mobilité et de l’auto en ville se posaient différemment.  Je suppose qu’il n’a pas été construit pour le Théâtre de la Place mais qu’on a construit le Théâtre sur cette dalle. Toujours est-il que le Théâtre utilisait ce parking occasionnellement. En toute logique ce bunker aurait-du être rasé. On a décidé de le concessionner au privé. Architecturalement, tout est construit autour de cette dalle sur ce véritable bunker. Je dois néanmoins reconnaitre que le projet a  résolu ce défi difficile avec élégance.
Mais ça reste un projet provisoire. D’abord par rapport au maintien de ce parking et la problématique globale des parkings ‘en ouvrage’ au centre ville. Ensuite par rapport à l’aménagement global des boulevards qui contournent la place, aménagement que l’échevin subordonne à un déblocage qu’il souhaite rapide de l’Espace Bavière torpillé par crise 2008. Il annonce un projet fort avec avec une fonctionnalité publique (déménagement de la bib des Chirous et hall omnisport). Il annonce 4000 places sur les
P&R Bressoux, Sclessin et Sainte Walburge. Mais en fait c’est tout le plan de mobilité de Liège qui devra être revu avec le tram. Or, à ce niveau-là on ne voit rien venir. C’est loi qui a soulevé la disparition de la gare des bus Léopold.  Si les lignes de la Basse Meuse feront le transfert modal probablement à Coronmeuse, il faudra quand même aménager quelque part en Outremeuse une gare de bus pour les lignes venant de Grivegnée, Fléron etc.
En marge de l’assemblée nous apprenons que l’AJ va s’étendre et créer un genre de kots pour la  location de longue durée aux étudiants Erasme par exemple, avec aussi un parkin derrrière l’AJ.

Théâtre de la place et Théatre à la place

L’aménagement de la place est aussi la fin de l’expérience du Théâtre à la Place. Depuis le déménagement du Théâtre de la Place au XX août, en septembre 2013, le bâtiment avait été investi par un certain nombre de militants culturels liégeois. Le ‘‘Théâtre À La Place’’ (TALP) se voulait une réponse provisoire au manque de moyens et de liberté dans le domaine de la culture. Les locaux ont notamment accueilli les représentations de ‘‘Fausse Commune’’, une création collective autour de la Commune de 1871, ou encore une autre création collective, cette fois-ci consacrée à la grande grève de l’hiver 60-61. Un comité de soutien avait été lancé, avec le soutien e.a. de l’acteur David Murgia ( ‘‘Discours à la Nation’’), Marc Emmanuel Mélon (Professeur en histoire du cinéma à l’Ulg) et Jean-Pierre Collignon (Ex-chroniqueur à la RTBF).

Au centre le la place la maison Porquin.

Si on remonte dans l’histoire, il y avait au centre le la place la maison Porquin. Le 16 septembre 1603, le prince évêque Ernest de Bavière fait don d'une propriété qu'il possède en Outremeuse, à la Confrérie de la Miséricorde chrétienne. Cette maison était construite sur une île par le banquier lombard Bernardin Porcini, d’où Maison Porquin. Aller à Bavîre devint synonyme d'aller à l'hôpital.
En 1890 l'administration des Hospices Civils décide de la construction d'un nouvel hôpital sur le site des Prés Saint-Denis, entre le boulevard de la Constitution et la rue des Bonnes-Villes.
La démolition de l’hôpital fit l’objet de discussions animées au Conseil communal de Liège, entre 1888 à 1903. Nombreux étaient ceux qui plaidaient pour sa conservation et sa restauration. Hélas, l’autorité communale eut raison de l’édifice en 1904. On peut encore voir une représentation de la Maison Porquin sur une céramique située sur la façade Art nouveau conçue en 1907 par Joseph Barsin, au n° 9 de la rue Ernest de Bavière: un tag de protestation avant la lettre.
La ville doit quand même démonter la chapelle et la remonter en 1894 par Paul DEMANY à l’endroit qu’elle occupe aujourd’hui. Elle est donc, avec le porche, l’unique témoin encore vivant de l’hôpital du 17e siècle.

Sources


Découvrez le futur visage de la Place de l'Yser

  http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=dmf20140828_00519703 

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