Résumé
Médecine pour le Peuple Herstal participe aux
journées du patrimoine, le 13 et 14 septembre, avec une balade sur le thème de la bataille de Rhées en août 1914. Nous partons par une rue qui porte le nom du révolutionnaire Célestin
Demblon, opposé à la participation du POB au gouvernement de
guerre : "Celui qui a faim, n’a nulle part une patrie, les pauvres n’ont
pas de patrie, ils n’ont rien à perdre dans cette guerre parce qu’ils n’ont
rien." En janvier 1925 il s’affilie au PCB. La Rue du Trois Juin évoque une fusillade à
Liège après les élections de 1912. Les gendarmes mitraillèrent l’intérieur du
café du Parti Ouvrier Belge, tuant trois personnes. La rue de la Xhorrée évoque
une araine, une galerie d’évacuation des eaux des charbonnages, déjà mentionnée
en 1698. La Mâle-Voie est un vieux chemin de grande communication de la
Clawenne à Rhées. De 1850 à1870 un droit
de péage en frappait la circulation. Au hameau de Rhées des soldats belges
endormis dans la ferme blanche sont tués en août 1914. En 1914 le
cimetière de Rhées est le témoin d’une bataille furieuse. De Rhées nous prenons le
sentier 86 en direction de l’hôtel Post House. Dans les champs plusieurs petits
terrils. Via le « Sartage » nous rejoignons le fort de Pontisse. Nous revenons
sur nos pas pour suivre le Ravel ligne 76,
qui débouche Avenue de l’Europe. Nous sommes sur le tracé du tram Genk –
Liège. En 1914, ce tram s’arrêtait à Malvoye.
La rue Brixhe
Le hasard veut que l’entrée actuelle de notre
maison médicale se trouve dans un sentier qui débouche dans la la rue Brixhe.
Notre maison médicale se retrouve sur des terrains acquis par le citoyen Behr
en l’an VI, VIII et IX , lors des ventes des biens nationaux. Ces terrains appartenaient au Prince-évêque, au chapitre de Saint Pierre et
aux Etats de Liège. On qualifiait des
gens qui achetaient ces biens comme la 'bande noire'. Notre bourgeoisie actuelle a construit sa fortune sur ces expropriations. Ces
‘accapareurs’ ne sont sûrement pas
des saints, mais cette opération a quand même enlevé la base économique de la
noblesse et du clergé qui
La rue Célestin Demblon
C. Demblon- photo ILHS |
Nous débouchons de la rue Brixhe sur une rue qui
porte le nom du révolutionnaire herstalien Célestin Demblon. Demblon (1859 – 1924) commence comme instituteur dans l'enseignement communal de
Liège. L'échevin libéral chargé de l'enseignement lui fait reproche d'avoir
employé le mot socialisme, il obtient sa révocation. Demblon va alors devenir
professeur à l'Université nouvelle de Bruxelles. Lors des élections de 1894, notre
jeune instituteur révoqué bat l'ancien ministre libéral Frère-Orban (alors que
le suffrage est encore plural).
En 1903, dans « La pornographie cléricale », Demblon évoque des
passages pornographiques et des propos équivoques et grivois dans certains
cantiques de l'ancien testament. Ce qui ne l’empêche pas d’affirmer en juin 1899 au Parlement: " Si le
Christ, ce glorieux enfant naturel, revenait ici, il siégerait sur les
bancs de la gauche. "
Célestin Demblon était opposé à la
participation du POB au gouvernement de guerre : "Celui
qui a faim, n’a nulle part une patrie, les pauvres n’ont pas de patrie, ils
n’ont rien à perdre dans cette guerre parce qu’ils n’ont rien." Il
écrit en 1915 La Guerre à Liège (Paris,
Librairie anglo-française).
Il se retire en France
et y enseigne. En 1918 la
création de l'Union soviétique fait naître un grand espoir: «Je
suis pour la révolution russe, qui constitue une forteresse pour la classe
ouvrière du monde entier. Sans cette forteresse, sans cette révolution, la
bourgeoisie n’aurait pas fait de concessions concernant la sécurité sociale au
POB. Une sécurité sociale que la bourgeoisie jette à la tête des travailleurs
par peur panique du bolchevisme dans notre pays, comme on jette un os à un
chien dangereux.» Son rapprochement avec les communistes inquiète la Fédération
socialiste liégeoise. Mais les statuts du parti
prévoient que l'exclusion du
parti ne peut être prononcée que par les militants de sa section, qui ne sont
pas enclins à exclure une figure populaire telle que Demblon. La Fédération a
alors recours à un subterfuge: elle
«constate que Demblon n'a pas régulièrement payé ses timbres
d'affiliation » et propose à l'Assemblée fédérale, beaucoup plus sensible aux désirs de l'appareil du parti, de constater «
que Demblon s'est exclu de lui-même ». La fédération lui laisse jusqu’au 2 décembre
1924 pour se rétracter. En janvier 1925 il s’affilie au PCB. Il serait sans doute devenu le premier
parlementaire communiste de ce pays si la mort ne l'avait emporté brusquement
le 12 décembre 1924 (A.
COLIGNON, in Encyclopédie du Mouvement Wallon, p. 456).
photo ilhs |
La
Fédération liégeoise se rappelle alors subitement de son passé, se bat pour lui
organiser des funérailles importantes et fait aussitôt construire au cimetière
de Robermont un monument grandiose. Les communistes n'entendent pas se laisser
faire et ils lui dédient un second monument dans le même cimetière.
Rue du Trois juin
Le 3 juin 1912, le cartel
libéral-socialiste venait de perdre les élections législatives. Le soir du 3
juin 1912, plus de 3 000 sympathisants socialistes déambulaient entre l’Hôtel
de Ville et la Place Verte
(ancienne place en face de la Fnac). Des manifestants assiégeaient la Violette
pour obtenir la libération de camarades pris dans une rafle de la police. La police
demanda le renfort de la gendarmerie au Bourgmestre Kleyer. Plutôt que de se
calmer, les esprits s’échauffèrent encore et, vers 21 h, on entendit plusieurs
coups de feu. Nul ne sut jamais d’où ils provenaient. Pressentant un affrontement, les dirigeants
de la Populaire firent entrer bon nombre de manifestants pour les mettre à
l’abri. Les gendarmes prirent position face à la Populaire et mitraillèrent
l’intérieur du café, tuant trois personnes - Joseph Peuvrade, Michel Beaujean
et Pierre Balot - et en blessant une vingtaine d’autres. Le 13 juillet 1913 le
conseil communal de Herstal modifie l’appellation de l’antique Voie du Taureau
en Rue du 3 Juin.
Rue de la Xhorrée
La « bande verte »
La Mâle-Voie (mâle=
mauvais), ce vieux chemin de
grande
communication (si, si) tendait à peu près en ligne droite de la Clawenne à
Arcis et à Milmort par Rhées. Selon un
mesurage de 1593 la voie charriable mesurait 16 pieds. En 1850 un droit de
péage de ¾ de barrière, dont le poteau se trouvait à la Clawenne, en frappait
la circulation. Ce droit fut aboli en 1870. En 1885 on la doubla de la rue
Louis Demeuse avec ses lacets.
photo http://www.aero-hesbaye.be/ |
Cette Mâle-Voie est un bel exemple de la
bande verte, une découverte des chercheurs qui ont élaboré le Schéma de
structure Communal (SSC). Le SSC est un document d’orientation de l’aménagement
du territoire. Aujourd’hui, dans le plan de secteur existant de Herstal, tout
est considéré comme urbanisable (7% seulement est vert). D’où la proposition
(rejetée en grande partie) de limiter l’urbanisation de la bande verte. Cette
bande comprend grosso modo les flancs du plateau, autrement dit les rives de
l’ancien lit de la Meuse. C’est là aussi que passent les autoroutes. La bande
verte englobe les Pré des communes, le site Chapelle de Bouxhtay, et le hameau
de Haeren (plaine de Haren = rue du plein Hareng).
Elle comprend aussi des zones inondables ou
non viabilisés, comme les terrains autour de la ferme Pataer.
Par la Malvoie, nous arrivons au hameau de
Rhées où en août 1914 des soldats belges endormis dans la grange de la ferme
Rousseau sont tués ainsi que des civils.
Le sentier n°86 de la rue de Milmort à la rue du Paradis
Avant d’arriver au cimétière, nous croisons le
sentier n°86 qui va des Hauts Sarts au Bouxhtay et le Thier à Liège. Ce tronçon
est en même temps un chemin très fréquenté par les gens de la cité pour aller
au cimetière. Il est fortement menacée par le jeu de ping-pong entre
lotisseurs. Combien de fois ces lots ont changé de mains depuis le début du
lotissement ? Notre bourgmestre affirme que ce sentier sera incorporé dans les
trottoirs des lotissements en cours. On va le croire quand on va le voir :
les routes sont faites, mais on ne voit pas par où un piéton pourrait passer… Ce
sentier est repris dans l’Atlas des sentiers vicinaux établi en 1841.
Le cimetière de Rhèes
Herstal décide ce nouveau cimetière en 1890,
suite à une quatrième épidémie de choléra. Notre historien local met ce triste
record sur le compte les travaux pour le canal Liège Maestricht commencés en
1846. Une épidémie de choléra éclata pendant les travaux, en 1849: 618 cas
furent observés. La cause fut attribuée à la présence de nombreux ouvriers
terrassiers ‘entassés dans des réduits
infects, grouillant dans de misérables cambuses dans une honteuse promiscuïté’.
Achevé, le canal ne cessa chaque été d’empester ses abords lors de la période
de chômage. En 1855 et en 1866 encore le choléra et en septembre 1892 une
quatrième apparition qui provoqua une mortalité sérieuse en Marexhe, au Rivage
et à Milsaucy. Cette dernière épidémie est probablement lié au fait que, pour
éviter les frais d’un siphon, la ville de Liège envoyait depuis 1890 des égoûts
dans ‘l’areine de l’avanture’ de la grande Bacnure et l’areine Brandchyer au
Bayard. Ces deux areines se déversaient dans le canal. C’est suite à cette
épidémie que l’on désaffecte le cimetière de la Licourt. En attendant la
création du nouveau cimetière à Rhées on enterra ‘provisoirement’ à Foxhalle. Ce
provisoire dure jusqu’en 1899. Le choléra avait entretemps heureusement disparu
suite à la distribution d’eau alimentaire (Collart-Sacré, La Libre seigneurie
de Herstal, éd. Thone, 1927 tII p.97).
En 1914 le cimetière de Rhées est le témoin d’une bataille furieuse. La nuit du 5 au 6 août 1914 les allemands contournent le fort de Pontisse et débouchent au cimetière de Rhées au milieu d’un bataillon du 11ème de ligne belge A l’aube du jour les forts de Pontisse et de Liers bombardent les troupes allemandes dans la plaine de Rhées. Les allemands se retirent à Hermée où ils massacrent des civils en pillant les maisons. Nous distinguons deux petits terrils situés dans les champs en direction rue de Milmort. Le août 1914 des soldats belges s’y sont cachés. Toute la campagne des Monts étaient un champ de bataille.
En 1914 le cimetière de Rhées est le témoin d’une bataille furieuse. La nuit du 5 au 6 août 1914 les allemands contournent le fort de Pontisse et débouchent au cimetière de Rhées au milieu d’un bataillon du 11ème de ligne belge A l’aube du jour les forts de Pontisse et de Liers bombardent les troupes allemandes dans la plaine de Rhées. Les allemands se retirent à Hermée où ils massacrent des civils en pillant les maisons. Nous distinguons deux petits terrils situés dans les champs en direction rue de Milmort. Le août 1914 des soldats belges s’y sont cachés. Toute la campagne des Monts étaient un champ de bataille.
Le sentier n°86 de la la rue de Milmort à la rue Hurbise
Nous suivons le sentier 86 à partir de la rue
de Milmort, n° 176, au café "Le Métal", en direction de l’hôtel Post
House.
La campagne des Monts est un véritable
gruyère. A l’intérieur des champs deux petits terrils. Un troisième situé à une
petite centaine de mètres plus en avant dans le champ est recouvert de
culture. Il reste aisément identifiable
par son bombé, sa couleur noire et la présence de schiste houiller sur sa
surface. Sur notre gauche, à 300 mètres, un autre petit terril avec au milieu
une dalle couvrant un puits qui a servi d’aération à la petite Bacnure. Dans le
champ le long de la rue de la Limite un double terril avec une dalle en béton
avec l'inscription : ABFH / P.B 67 m / 1960.
Cet ancien puits de mine a été utilisé jusqu'en 1960 comme puits de
retour d'air pour le siège dit des Boules (situé rue du Nouveau Siège) de la
S.A. d'Abhooz et Bonne Foi-Hareng.
Sur notre droite un terrain de foot aménagé
sur un terril rasé. En Hurbise un maître de fosse fit construire, en 1750, une
demeure pour le maître ouvrier, une forge et un magasin pour remiser l'avoine
nécessaire aux 32 chevaux employés à l'exploitation charbonnière. Plus tard ces bâtiments hébergeront la
société de l'Espérance. A mi-parcours derrière les vestiaires du terrain de
football, sur le parking, une dalle qui recouvre un puits de mine : Bure
Trixhe Maille / profondeur 140 m / remblayé en mai 1971 / Espérance. Le bur de
Trixhe Maille était assez important à son époque. En 1830 on y installe une
gralle, plan incliné suivant le pendage de la veine, sur lequel les traîneaux
chargés de charbon étaient montés à l'aide d'un tchîf. Son nom est celui du
comparchonnier Henri Maille. Situé rue de l'Ancienne Bure, il était avant 1836
le bur principal de la Bonne Espérance, avec une concession de 283
hectares. En 1836, la société s'installa
à la Chera, rue du Crucifix. Le
charbonnage de Bonne Espérance fut par la suite un des sièges de la puissante
Société Anonyme de Bonne Espérance-Batterie et Violette.
"Sous les pavés, la plage", se
traduit à Herstal "sous les champs de blé, le Jurassic Park": le toit
de la veine de charbon Haute Claire était identifié par les nombreux fossiles
(surtout végétaux).
Sur les Monts, les premières veines exploitées
étaient à fleur de terre, notamment à mi-côté du versant gauche de la vallée.
Au départ, on creusait une fosse, une tranchée à ciel ouvert. Le propriétaire
avait un droit de terrage. Petit à petit, il imposait l’exploitation ‘di chef à
cowe’ (de tête à queue, en suivant le filon). Ces ouvrages demandaient des apports
de fonds plus importants, d’où des maisses di fosses ou comparchonniers qui
possédaient un parchon, une part. Ces comparchonniers se cotisaient pour foncer
un bur. Ces fosses et burs se remplissaient d’eau qu’il fallait évacuer. Arrivé
au niveau de la Meuse, à moins 80 m., on rencontrait la mer d’aiwe (eau).
Au fond de la fosse on creusait un bougnou qui,
si on avait de la chance, se dessèchait naturellement. Sinon il fallait évacuer
ces eaux par tinnes et pompes, avec des réservoirs intermédiaires. En remontant
la veine on était obligé de creuser un nouveau puits par manque d’air. Le
premier bur (épuisé) pouvait alors servir à ‘paitre’ les eaux. On commencait à
creuser une araine ou stolle ‘pour
conduire les eawes desdicts ouvraiges’ (texte de 1556). On commençait par
l’œil et on remontait vers les veines à déhouiller. Les maitres des fosses
ralliaient alors leurs eaux moyennant le cens d’araine. On se raccordait à une araine comme on se
raccorde aujourd’hui à un égout. Sur l’araine Noppis créée en 1622 on rencontre dans l’ordre chronologique des
travaux de la société Bon Espoir et Bons Amis le puits 1 jusque 9. Cette araine
permettait le travail à - 80m. Elle part du bur Collard à Hareng, et elle a son
œil au chemin du Wérixhet, au pied du château d’Oupeye. Une seconde araine –
c’est probablement cette araine qui a permis d’exhaurer les petits puits des
Monts - part du bur de Hareng et amène ses eaux au bur aux graviers, au pied du fort de Pontisse. Vers
1920 on en a assuré l’écoulement dans la gravier de la Meuse (Collart-Sacré, La Libre seigneurie de Herstal,
éd. Thone, 1927 TI p.90-99).
Ces petites exploitations épuisées se
remplissaient d’eau et étaient une menace continuelle pour les travaux
ultérieurs. En 1872 un coup d’eau à Bonne Foi- Hareng fit 25 victimes.
Vers le fort de Pontisse.
A partir du rond point du côté du zoning on
part par ‘l’hôtel médicalisé’ du « Sartage » vers le fort de
Pontisse.
Les tirs du fort, au matin du 6 août, ont obligé les allemands à abandonner – très provisoirement - la plaine de Rhées.
Les plans des forts de
Liège (dont Liers et Pontisse) sont l’œuvre de Brialmont, le Vauban belge (toutes proportions gardées). Le général Leman, défenseur de
Liège, estimera que les forts de Liège avaient été conçus d’une manière
déplorable (Hautecler Georges,
rapport Leman défénse Liège http://www.ars-moriendi.be/LEMAN_FR.HTM
). En mai 1892 Brialmont fut poliment invité de faire
valoir ses droits à la retraite.
Les 21 forts de la Meuse
ont coûté à l’époque de leur construction - entre 1888 et 1891 - 71.698.0000 francs; trois millions de francs-or
par fort. Pour construire les 12 forts de Liège on a installé 60 km de chemins
de fer afin de relier les 12 chantiers de la Ceinture des forts. Il a fallu 300.000
tonnes de ciment. A Herstal, au Jonckay (le site de Chertal, aujourd’hui
Oupeye), on a installé un énorme chantier de criblage et triage des galets et
graviers extraites de la Meuse « Au Dossay » à Souverain-Wandre, avec
un pont levis pour traverser le canal Liège Maastricht. Dans la prolongation de
la rue du Fort il y avait une gare secondaire relié à un plan incliné à quadruple
voie de 221 mètres avec au dessus, à Pontisse, avec deux machines à vapeur au
Thier Counotte, actionnant quatre
treuils sur quatre voies de Decauville. Ce plan incliné suivait-il le tracé du Thier Counotte ? De la gare de
triage supérieure une ligne de chemin de fer partait vers les chantiers de
Liers, Lantin, Loncin et Hollogne. A Liers il a fallu creuser un tunnel en
dessous de la ligne Liège-Tongres. Après
la guerre, en 1929, le Conseil communal octroya à ce chemin militaire la
dénomination de « Rue de l’Abbaye », en souvenir de l’abbaye de Vivegnis. La Rue de l’Abbaye existe toujours dans le zoning (Musée Herstalien
mai-juin 2007 N° 137).Les tirs du fort, au matin du 6 août, ont obligé les allemands à abandonner – très provisoirement - la plaine de Rhées.
Pontisse est le seul des forts belges à
souffrir de l’arme mythique « Grosse Bertha », avec le fort de Loncin. En août 1914, le forts de Liège ne préoccupaient pas outre mesure les allemands,
avec leurs carapaces de béton non armé calculées pour résister au 21 cm, un
21cm de 1887 qui fournissait 240 t/m (l'énergie
est exprimée en tonne/mètre). Or le 21 cm allemand de 1914 avait 540 t/m et
était plus que suffisant pour mettre à mal les forts belges. Les allemands avaient
210 canons de 21 cm, qui tiraient depuis des emplacements situés hors de portée
des canons équipant les forts belges.
Ils avaient certes
développé la "Grosse Bertha", le prénom de Madame Krupp, contre les forts
français en béton armé (ne pas confondre avec le "Lange Max" qui tira
sur Paris avec une portée de 110 km). Les De la guerre de Liège » Célestin Demblon fait un récit un
peu exagéré de ‘huit canons gigantesques,
des monstres antédiluviens, trainés par 36 chevaux, que les allemands
qualifient de surprise de guerre’.
La grosse Bertha |
Ce n'est que le 12 août, à Mortier, que la
batterie ouvrit le feu contre Pontisse, poursuivi avec succès le 13 : le
fort hissa le drapeau blanc après le 23ème coup. A noter que Pontisse était
sous le feu des pièces de 21 cm depuis le 9 août. Le 15
août les Grosse Bertha
provoqueront l'explosion du fort de Loncin. Le 16 août FLEMALLE et HOLLOGNE se rendent
au moment où la batterie ajustait ses
tirs à partir du parc d'Avroy.
A l'occasion des Journées du Patrimoine,
dédiées en 2007 au patrimoine militaire, Daniel Bastin a écrit ‘Les Forts de Pontisse et de Liers’. Ce livre de 240 pages est abondamment
illustrées de documents photographiques, dont beaucoup sont inédits, est sorti
chez Memogrames, la collection Arès, du nom du dieu grec de la guerre et de la
colère. Il est préfacé par Frédéric Daerden. Celui qui aurait ce livre peut me
contacter.
Notre Schéma de Structure Communal parle d’un
projet de classement du fort de Pontisse. Cela est un projet intéressant, parce que ce fort est un bel exemple de la
faiblesse des forts de 1886 devant les munitions de 1914 et de la
‘modernisation’ des forts ‘Brialmont’ entre les deux guerres, où l’on a
construit un fort plus résistant en dessous du fort de 1886.
La Ferme Thiry ou ferme de Pontisse (rue de l'Abbaye) à Herstal est un vrai Phénix
qui renaît continuellement de ses cendres. Cette ferme quadrilatère avec sa
porche-colombier était une propriété de l'Abbaye de Vivegnis au XVème siècle. Elle
fut reconstruite une première fois en 1661 dont témoigne une pierre
commémorative. Trop près du fort, l'armée belge rase en 1914 la ferme de Pontisse, exploitée par la famille
Thiry qui dut abandonner dans les prairies de nombreux animaux qui furent tués
lors de l’attaque. Elle fut réédifiée en 1923. Le 10 mai 1940 Emile Thiry dut
de nouveau évacuer les lieux en y abandonnant un nombreux bétail. Il perdit 35
animaux ainsi que plusieurs chevaux. La ferme subissait une seconde fois des
déprédations mais ne fut pas détruite (Musée Herstalien
mai-juin 2007 N° 137). Elle a failli disparaître lors de l'établissement du zoning des Hauts Sarts, mais en 2014 un projet ambitieux est en cours pour y installer un centre de services pour les entreprises.
La ligne 76 Liège Riemst
La ligne 76 Liège Riemst
ligne 76 Trixhe Maille |
A partir du Post House nous suivons le Ravel
ligne 76, Réseau Autonome
de Voies Lentes, « des voies de communication autonome réservée aux
déplacements non motorisés, et réunissant des conditions suffisantes de largeur
de déclivité et de revêtement pour garantir une utilisation conviviale et
sécurisée à tous les usagers de toute capacité ».
Le Ravel de la ligne 76 débouche Avenue de
l’Europe. Nous sommes sur le tracé de la ligne Genk – Riemst – Bassenge –
Houtain – Hermée – Herstal – Liège. Cette ligne, inaugurée en 1914, assurait le
trafic de marchandises et de voyageurs (surtout des navetteurs des industries
Herstaliennes). Au départ ce tram s’arrêtait à Malvoye à 500 m d’une correspondance vers Liège
par le tram urbain. En 1927 la ligne est prolongée jusqu’à Coronmeuse. En 1959 les trams sont remplacés par des bus (le 76 du TEC Liège
Léopold - Herstal - Hermée - Bassenge - Riemst / Kanne).
Oupeye a aménagé en Ravelle tronçon de Houtain.
Sources
sur Demblon http://ilhs.e-monsite.com/pages/biographies/celestin-demblon-neuville-en-condroz-1859-1924.html
http://www.ihoes.be/PDF/Analyse_115-Communistes_Liege.pdf
Les communistes au Pays de Liège Par Jules Pirlot (ANALYSE DE L’IHOES N°115).
sur la bataille de
LiègeMusée Herstalien mai-juin 2007 N° 137
http://images.library.wisc.edu/History/EFacs/WWIArchives/Hanotaux03/reference/history.hanotaux03.i0012.pdf
1 commentaire:
Bonjour,
Félicitation pour votre blog, il est infiniment intéressant et j'y fais de superbes découvertes.
Je m'intéresse surtout à l'histoire charbonnière du pays et je réalise un reportage le plus complet possible sur les vestiges de puits de mine.
Dans cette article vous parlez d'une borne appartenant à la société d'Abhooz et Bonne Foi Hareng ainsi que d'une servant d'aération pour la petite Bacnure. Je connais assez mal la région et même avec Google Earth ce n'est pas facile. Auriez-vous les coordonnées de ces deux bornes?
Un grand merci d'avance et un joyeux Noël
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