lundi 10 février 2014

Journées du patrimoine, 13 et 14 septembre, avec une balade sur le thème de la bataille Rhées

Résumé

Médecine pour le Peuple Herstal participe aux journées du patrimoine, le 13 et 14 septembre, avec une balade sur le thème de la bataille de Rhées en août 1914. Nous partons par une rue qui porte le nom du révolutionnaire Célestin Demblon, opposé à la participation du POB au gouvernement de guerre : "Celui qui a faim, n’a nulle part une patrie, les pauvres n’ont pas de patrie, ils n’ont rien à perdre dans cette guerre parce qu’ils n’ont rien." En janvier 1925 il s’affilie au PCB.  La Rue du Trois Juin évoque une fusillade à Liège après les élections de 1912. Les gendarmes mitraillèrent l’intérieur du café du Parti Ouvrier Belge, tuant trois personnes. La rue de la Xhorrée évoque une araine, une galerie d’évacuation des eaux des charbonnages, déjà mentionnée en 1698. La Mâle-Voie est un vieux chemin de grande communication de la Clawenne à Rhées.  De 1850 à1870 un droit de péage en frappait la circulation. Au hameau de Rhées des soldats belges endormis dans la ferme blanche sont tués en août 1914. En 1914 le cimetière de Rhées est le témoin d’une bataille furieuse. De Rhées nous prenons le sentier 86 en direction de l’hôtel Post House. Dans les champs plusieurs petits terrils. Via le « Sartage » nous rejoignons le fort de Pontisse. Nous revenons sur nos pas pour suivre le Ravel ligne 76,  qui débouche Avenue de l’Europe. Nous sommes sur le tracé du tram Genk – Liège. En 1914, ce tram s’arrêtait à Malvoye.

La rue Brixhe

Le hasard veut que l’entrée actuelle de notre maison médicale se trouve dans un sentier qui débouche dans la la rue Brixhe. Notre maison médicale se retrouve sur des terrains acquis par le citoyen Behr en l’an VI, VIII et IX , lors des ventes des biens nationaux. Ces terrains appartenaient au Prince-évêque, au chapitre de Saint Pierre et aux Etats de Liège.  On qualifiait des gens qui achetaient ces biens comme la 'bande noire'. Notre bourgeoisie actuelle a construit sa fortune sur ces expropriations. Ces ‘accapareurs’ ne sont sûrement pas des saints, mais cette opération a quand même enlevé la base économique de la noblesse et du clergé qui
formaient la base de l’Ancien régime. Ca ne saurait donc qu’apporter des ondes positives à notre maison médicale. A la formation du cadastre en 1830 nous trouvons ces terres en possession de M. Olivier Brixhe, docteur en médecine. La famille Brixhe céda gratuitement le terrain nécessaire pour l’assiette de l’avenue Ferrer et de cette nouvelle rue à condition que celle-ci s’appelait rue Brixhe. Le Collège a donné ce nom en décembre 1910. La rue Brixhe suit le tracé de l’ancien sentier 85.Cette rue aurait très bien pu ne pas exister puisqu’en 1886 les Brixhe avaient sollicité sa suppression. Les ‘sept bonniers’ de l’Evêque ont été rachetés en 1880 aux Brixhe par le charbonnage de Bonne Espérance pour un raccordement au chemin de fer et une autre partie et 1889 par la FN (Collart-Sacré, La Libre seigneurie de Herstal, éd. Thone, 1927, tII p88). 

La rue Célestin Demblon

C. Demblon- photo ILHS
Nous débouchons de la rue Brixhe sur une rue qui porte le nom du révolutionnaire herstalien Célestin Demblon.  Demblon (1859 – 1924) commence comme  instituteur dans l'enseignement communal de Liège. L'échevin libéral chargé de l'enseignement lui fait reproche d'avoir employé le mot socialisme, il obtient sa révocation. Demblon va alors devenir professeur à l'Université nouvelle de Bruxelles. Lors des élections de 1894, notre jeune instituteur révoqué bat l'ancien ministre libéral Frère-Orban (alors que le suffrage est encore plural).
En 1903, dans « La pornographie cléricale », Demblon évoque des passages pornographiques et des propos équivoques et grivois dans certains cantiques de l'ancien testament. Ce qui ne l’empêche pas d’affirmer en juin 1899 au Parlement: " Si le  Christ, ce glorieux enfant naturel, revenait ici, il siégerait sur les bancs de la gauche. "  
Célestin Demblon était opposé à la participation du POB au gouvernement de guerre : "Celui qui a faim, n’a nulle part une patrie, les pauvres n’ont pas de patrie, ils n’ont rien à perdre dans cette guerre parce qu’ils n’ont rien." Il écrit en 1915 La Guerre à Liège (Paris, Librairie anglo-française).  Il se retire en France et y enseigne. En 1918 la création de l'Union soviétique fait naître un grand espoir: «Je suis pour la révolution russe, qui constitue une forteresse pour la classe ouvrière du monde entier. Sans cette forteresse, sans cette révolution, la bourgeoisie n’aurait pas fait de concessions concernant la sécurité sociale au POB. Une sécurité sociale que la bourgeoisie jette à la tête des travailleurs par peur panique du bolchevisme dans notre pays, comme on jette un os à un chien dangereuxSon rapprochement avec les communistes inquiète la Fédération socialiste liégeoise. Mais les statuts du parti
photo ilhs
prévoient que l'exclusion du parti ne peut être prononcée que par les militants de sa section, qui ne sont pas enclins à exclure une figure populaire telle que Demblon. La Fédération a alors recours à un subterfuge: elle «constate que Demblon n'a pas régulièrement payé ses timbres d'affiliation » et propose à l'Assemblée fédérale, beaucoup plus sensible aux désirs de l'appareil du parti, de constater « que Demblon s'est exclu de lui-même ». La fédération lui laisse jusqu’au 2 décembre 1924 pour se rétracter. En janvier 1925 il s’affilie au PCB.  Il serait sans doute devenu le premier parlementaire communiste de ce pays si la mort ne l'avait emporté brusquement le 12 décembre 1924
(A. COLIGNON, in Encyclopédie du Mouvement Wallon, p. 456).
La Fédération liégeoise se rappelle alors subitement de son passé, se bat pour lui organiser des funérailles importantes et fait aussitôt construire au cimetière de Robermont un monument grandiose. Les communistes n'entendent pas se laisser faire et ils lui dédient un second monument dans le même cimetière.

Rue du Trois juin

Le 3 juin 1912, le cartel libéral-socialiste venait de perdre les élections législatives. Le soir du 3 juin 1912, plus de 3 000 sympathisants socialistes déambulaient entre l’Hôtel de Ville et la Place Verte (ancienne place en face de la Fnac). Des manifestants assiégeaient la Violette pour obtenir la libération de camarades pris dans une rafle de la police. La police demanda le renfort de la gendarmerie au Bourgmestre Kleyer. Plutôt que de se calmer, les esprits s’échauffèrent encore et, vers 21 h, on entendit plusieurs coups de feu. Nul ne sut jamais d’où ils provenaient.  Pressentant un affrontement, les dirigeants de la Populaire firent entrer bon nombre de manifestants pour les mettre à l’abri. Les gendarmes prirent position face à la Populaire et mitraillèrent l’intérieur du café, tuant trois personnes - Joseph Peuvrade, Michel Beaujean et Pierre Balot - et en blessant une vingtaine d’autres. Le 13 juillet 1913 le conseil communal de Herstal modifie l’appellation de l’antique Voie du Taureau en Rue du 3 Juin. 

Rue de la Xhorrée

La xhorre Godin appartenait aux maîtres des fosses Gérard Godin, Lovinfosse et Renotte. Cette araine est déjà mentionnée en 1698 pour l’exploitation du bur delle cheteute ou bur marsalle, nom sous lequel il sera répéré plus tard au plan de concession de l’Espérance. Son cours longe le côté aval de la rue du 3 Juin. Une autre araine longeait le côté nord de la même rue et avait un débit suffisant pour alimenter la brasserie Neve-Delame.

La « bande verte »

La Mâle-Voie (mâle= mauvais),  ce vieux chemin de
photo http://www.aero-hesbaye.be/
grande communication (si, si) tendait à peu près en ligne droite de la Clawenne à Arcis et à Milmort par Rhées.  Selon un mesurage de 1593 la voie charriable mesurait 16 pieds. En 1850 un droit de péage de ¾ de barrière, dont le poteau se trouvait à la Clawenne, en frappait la circulation. Ce droit fut aboli en 1870. En 1885 on la doubla de la rue Louis Demeuse avec ses lacets.           
Cette Mâle-Voie est un bel exemple de la bande verte, une découverte des chercheurs qui ont élaboré le Schéma de structure Communal (SSC). Le SSC est un document d’orientation de l’aménagement du territoire. Aujourd’hui, dans le plan de secteur existant de Herstal, tout est considéré comme urbanisable (7% seulement est vert). D’où la proposition (rejetée en grande partie) de limiter l’urbanisation de la bande verte. Cette bande comprend grosso modo les flancs du plateau, autrement dit les rives de l’ancien lit de la Meuse. C’est là aussi que passent les autoroutes. La bande verte englobe les Pré des communes, le site Chapelle de Bouxhtay, et le hameau de Haeren (plaine de Haren = rue du plein Hareng).
Elle comprend aussi des zones inondables ou non viabilisés, comme les terrains autour de la ferme Pataer.
Par la Malvoie, nous arrivons au hameau de Rhées où en août 1914 des soldats belges endormis dans la grange de la ferme Rousseau sont tués ainsi que des civils.

Le sentier n°86 de la rue de Milmort à la rue du Paradis

Avant d’arriver au cimétière, nous croisons le sentier n°86 qui va des Hauts Sarts au Bouxhtay et le Thier à Liège. Ce tronçon est en même temps un chemin très fréquenté par les gens de la cité pour aller au cimetière. Il est fortement menacée par le jeu de ping-pong entre lotisseurs. Combien de fois ces lots ont changé de mains depuis le début du lotissement ? Notre bourgmestre affirme que ce sentier sera incorporé dans les trottoirs des lotissements en cours. On va le croire quand on va le voir : les routes sont faites, mais on ne voit pas par où un piéton pourrait passer… Ce sentier est repris dans l’Atlas des sentiers vicinaux établi en 1841.

Le cimetière de Rhèes

Herstal décide ce nouveau cimetière en 1890, suite à une quatrième épidémie de choléra. Notre historien local met ce triste record sur le compte les travaux pour le canal Liège Maestricht commencés en 1846. Une épidémie de choléra éclata pendant les travaux, en 1849: 618 cas furent observés. La cause fut attribuée à la présence de nombreux ouvriers terrassiers ‘entassés dans des réduits infects, grouillant dans de misérables cambuses dans une honteuse promiscuïté’. Achevé, le canal ne cessa chaque été d’empester ses abords lors de la période de chômage. En 1855 et en 1866 encore le choléra et en septembre 1892 une quatrième apparition qui provoqua une mortalité sérieuse en Marexhe, au Rivage et à Milsaucy. Cette dernière épidémie est probablement lié au fait que, pour éviter les frais d’un siphon, la ville de Liège envoyait depuis 1890 des égoûts dans ‘l’areine de l’avanture’ de la grande Bacnure et l’areine Brandchyer au Bayard. Ces deux areines se déversaient dans le canal. C’est suite à cette épidémie que l’on désaffecte le cimetière de la Licourt. En attendant la création du nouveau cimetière à Rhées on enterra ‘provisoirement’ à Foxhalle. Ce provisoire dure jusqu’en 1899. Le choléra avait entretemps heureusement disparu suite à la distribution d’eau alimentaire (Collart-Sacré, La Libre seigneurie de Herstal, éd. Thone, 1927 tII p.97).
En 1914 le cimetière de Rhées est le témoin d’une bataille furieuse. La nuit du 5 au 6 août 1914 les allemands contournent le fort de Pontisse et débouchent au cimetière de Rhées au milieu d’un bataillon du 11ème de ligne belge A l’aube du jour les forts de Pontisse et de Liers bombardent les troupes allemandes dans la plaine de Rhées. Les allemands se retirent à Hermée où ils massacrent des civils en pillant les maisons. Nous distinguons deux petits terrils situés dans les champs en direction rue de Milmort. Le  août 1914 des soldats belges s’y sont cachés. Toute la campagne des Monts étaient un champ de bataille. 

Le sentier n°86 de la la rue de Milmort à la rue Hurbise

Nous suivons le sentier 86 à partir de la rue de Milmort, n° 176, au café "Le Métal", en direction de l’hôtel Post House.
La campagne des Monts est un véritable gruyère. A l’intérieur des champs deux petits terrils. Un troisième situé à une petite centaine de mètres plus en avant dans le champ est recouvert de culture.  Il reste aisément identifiable par son bombé, sa couleur noire et la présence de schiste houiller sur sa surface. Sur notre gauche, à 300 mètres, un autre petit terril avec au milieu une dalle couvrant un puits qui a servi d’aération à la petite Bacnure. Dans le champ le long de la rue de la Limite un double terril avec une dalle en béton avec l'inscription : ABFH / P.B 67 m / 1960.  Cet ancien puits de mine a été utilisé jusqu'en 1960 comme puits de retour d'air pour le siège dit des Boules (situé rue du Nouveau Siège) de la S.A. d'Abhooz et Bonne Foi-Hareng. 

Sur notre droite un terrain de foot aménagé sur un terril rasé. En Hurbise un maître de fosse fit construire, en 1750, une demeure pour le maître ouvrier, une forge et un magasin pour remiser l'avoine nécessaire aux 32 chevaux employés à l'exploitation charbonnière.  Plus tard ces bâtiments hébergeront la société de l'Espérance. A mi-parcours derrière les vestiaires du terrain de football, sur le parking, une dalle qui recouvre un puits de mine : Bure Trixhe Maille / profondeur 140 m / remblayé en mai 1971 / Espérance. Le bur de Trixhe Maille était assez important à son époque. En 1830 on y installe une gralle, plan incliné suivant le pendage de la veine, sur lequel les traîneaux chargés de charbon étaient montés à l'aide d'un tchîf. Son nom est celui du comparchonnier Henri Maille. Situé rue de l'Ancienne Bure, il était avant 1836 le bur principal de la Bonne Espérance, avec une concession de 283 hectares.  En 1836, la société s'installa à la Chera, rue du Crucifix.  Le charbonnage de Bonne Espérance fut par la suite un des sièges de la puissante Société Anonyme de Bonne Espérance-Batterie et Violette.
"Sous les pavés, la plage", se traduit à Herstal "sous les champs de blé, le Jurassic Park": le toit de la veine de charbon Haute Claire était identifié par les nombreux fossiles (surtout végétaux).
Sur les Monts, les premières veines exploitées étaient à fleur de terre, notamment à mi-côté du versant gauche de la vallée. Au départ, on creusait une fosse, une tranchée à ciel ouvert. Le propriétaire avait un droit de terrage. Petit à petit, il imposait l’exploitation ‘di chef à cowe’ (de tête à queue, en suivant le filon). Ces ouvrages demandaient des apports de fonds plus importants, d’où des maisses di fosses ou comparchonniers qui possédaient un parchon, une part. Ces comparchonniers se cotisaient pour foncer un bur. Ces fosses et burs se remplissaient d’eau qu’il fallait évacuer. Arrivé au niveau de la Meuse, à moins 80 m., on rencontrait la mer d’aiwe (eau).
Au fond de la fosse on creusait un bougnou qui, si on avait de la chance, se dessèchait naturellement. Sinon il fallait évacuer ces eaux par tinnes et pompes, avec des réservoirs intermédiaires. En remontant la veine on était obligé de creuser un nouveau puits par manque d’air. Le premier bur (épuisé) pouvait alors servir à ‘paitre’ les eaux. On commencait à creuser une araine ou stolle ‘pour conduire les eawes desdicts ouvraiges’ (texte de 1556). On commençait par l’œil et on remontait vers les veines à déhouiller. Les maitres des fosses ralliaient alors leurs eaux moyennant le cens d’araine.  On se raccordait à une araine comme on se raccorde aujourd’hui à un égout. Sur l’araine Noppis créée en 1622  on rencontre dans l’ordre chronologique des travaux de la société Bon Espoir et Bons Amis le puits 1 jusque 9. Cette araine permettait le travail à - 80m. Elle part du bur Collard à Hareng, et elle a son œil au chemin du Wérixhet, au pied du château d’Oupeye. Une seconde araine – c’est probablement cette araine qui a permis d’exhaurer les petits puits des Monts - part du bur de Hareng et amène ses eaux au bur aux  graviers, au pied du fort de Pontisse. Vers 1920 on en a assuré l’écoulement dans la gravier de la Meuse (Collart-Sacré, La Libre seigneurie de Herstal, éd. Thone, 1927 TI p.90-99).
Ces petites exploitations épuisées se remplissaient d’eau et étaient une menace continuelle pour les travaux ultérieurs. En 1872 un coup d’eau à Bonne Foi- Hareng fit 25 victimes.

Vers le fort de Pontisse.

A partir du rond point du côté du zoning on part par ‘l’hôtel médicalisé’ du « Sartage » vers le fort de Pontisse.
Les plans des forts de Liège (dont Liers et Pontisse) sont l’œuvre de Brialmont, le Vauban belge (toutes proportions gardées). Le général Leman, défenseur de Liège, estimera que les forts de Liège avaient été conçus d’une manière déplorable (Hautecler Georges, rapport Leman défénse Liège http://www.ars-moriendi.be/LEMAN_FR.HTM ). En mai 1892 Brialmont fut poliment invité de faire valoir ses droits à la retraite.
Les 21 forts de la Meuse  ont coûté à l’époque de leur construction - entre 1888 et 1891 -  71.698.0000 francs; trois millions de francs-or par fort. Pour construire les 12 forts de Liège on a installé 60 km de chemins de fer afin de relier les 12 chantiers de la Ceinture des forts. Il a fallu 300.000 tonnes de ciment. A Herstal, au Jonckay (le site de Chertal, aujourd’hui Oupeye), on a installé un énorme chantier de criblage et triage des galets et graviers extraites de la Meuse « Au Dossay » à Souverain-Wandre, avec un pont levis pour traverser le canal Liège Maastricht. Dans la prolongation de la rue du Fort il y avait une gare secondaire relié à un plan incliné à quadruple voie de 221 mètres avec au dessus, à Pontisse, avec deux machines à vapeur au Thier Counotte,  actionnant quatre treuils sur quatre voies de Decauville. Ce plan incliné suivait-il le tracé du Thier Counotte ? De la gare de triage supérieure une ligne de chemin de fer partait vers les chantiers de Liers, Lantin, Loncin et Hollogne. A Liers il a fallu creuser un tunnel en dessous de la ligne Liège-Tongres.  Après la guerre, en 1929, le Conseil communal octroya à ce chemin militaire la dénomination de « Rue de l’Abbaye », en souvenir de l’abbaye de Vivegnis. La Rue de l’Abbaye existe toujours dans le zoning (Musée Herstalien mai-juin 2007 N° 137).
 Les tirs du fort, au matin du 6 août, ont obligé les allemands à abandonner – très provisoirement - la plaine de Rhées.  
Pontisse est le seul des forts belges à souffrir de l’arme mythique « Grosse Bertha », avec le fort de Loncin. En août 1914, le forts de Liège ne préoccupaient pas outre mesure les allemands, avec leurs carapaces de béton non armé calculées pour résister au 21 cm, un 21cm de 1887 qui fournissait  240 t/m (l'énergie est exprimée en tonne/mètre). Or le 21 cm allemand de 1914 avait 540 t/m et était plus que suffisant pour mettre à mal les forts belges. Les allemands avaient 210 canons de 21 cm, qui tiraient depuis des emplacements situés hors de portée des canons équipant les forts belges.
Ils avaient certes développé la "Grosse Bertha", le prénom de Madame Krupp, contre les forts français en béton armé (ne pas confondre avec le "Lange Max" qui tira sur Paris avec une portée de 110 km). Les De la guerre de Liège » Célestin Demblon fait un récit un peu exagéré de ‘huit canons gigantesques, des monstres antédiluviens, trainés par 36 chevaux, que les allemands qualifient de surprise de guerre’.
La grosse Bertha
allemands firent à son sujet un battage publicitaire destiné à bien implanter la suprématie de l'artillerie allemande. L’Etat Major mettra la chute des forts sur le compte de la présence ‘inattendue’ de cette arme ‘secrète’. Ces Bertha étaient début août 1914 toujours à Essen, chez Krupp. Le 5 août 1914 c’est des obusiers de 21 cm qui tirent sur les forts de Barchon et d’Evegnée. Le 8 août les allemands annoncent la prise de Liège. C'était vrai mais partiellement, car les forts, livrés à eux-mêmes, résistaient toujours. C’est à ce moment seulement que le Général von Bülow a demandé l'envoi d'urgence de la Grosse Bertha. Deux canons de 42 cm. (les deux seuls qui furent mis en oeuvre à Liège) n'arrivèrent que le 10 août à Herbestal. Dans son livre « De la guerre deLiège » Célestin Demblon fait un récit un peu exagéré de ‘huit canons gigantesques, des monstres antédiluviens, trainés par 36 chevaux, que les allemands qualifient de surprise de guerre’Ce n'est que le 12 août, à Mortier, 
Ce n'est que le 12 août, à Mortier, que la batterie ouvrit le feu contre Pontisse, poursuivi avec succès le 13 : le fort hissa le drapeau blanc après le 23ème coup. A noter que Pontisse était sous le feu des pièces de 21 cm depuis le 9 août. Le 15 août les Grosse Bertha provoqueront l'explosion du fort de Loncin. Le 16 août FLEMALLE et HOLLOGNE se rendent au moment  où la batterie ajustait ses tirs à partir du parc d'Avroy.
A l'occasion des Journées du Patrimoine, dédiées en 2007 au patrimoine militaire, Daniel Bastin a écrit ‘Les Forts de Pontisse et de Liers’.  Ce livre de 240 pages est abondamment illustrées de documents photographiques, dont beaucoup sont inédits, est sorti chez Memogrames, la collection Arès, du nom du dieu grec de la guerre et de la colère. Il est préfacé par Frédéric Daerden. Celui qui aurait ce livre peut me contacter.
Notre Schéma de Structure Communal parle d’un projet de classement du fort de Pontisse. Cela est un projet intéressant,  parce que ce fort est un bel exemple de la faiblesse des forts de 1886 devant les munitions de 1914 et de la ‘modernisation’ des forts ‘Brialmont’ entre les deux guerres, où l’on a construit un fort plus résistant en dessous du fort de 1886.
La Ferme Thiry ou ferme de Pontisse (rue de l'Abbaye) à Herstal est un vrai Phénix qui renaît continuellement de ses cendres. Cette ferme quadrilatère avec sa porche-colombier était une propriété de l'Abbaye de Vivegnis au XVème siècle. Elle fut reconstruite une première fois en 1661 dont témoigne une pierre commémorative. Trop près du fort, l'armée belge rase en 1914  la  ferme de Pontisse, exploitée par la famille Thiry qui dut abandonner dans les prairies de nombreux animaux qui furent tués lors de l’attaque. Elle fut réédifiée en 1923. Le 10 mai 1940 Emile Thiry dut de nouveau évacuer les lieux en y abandonnant un nombreux bétail. Il perdit 35 animaux ainsi que plusieurs chevaux. La ferme subissait une seconde fois des déprédations mais ne fut  pas détruite (Musée Herstalien mai-juin 2007 N° 137). Elle a failli disparaître lors de l'établissement du zoning des Hauts Sarts, mais en 2014 un projet ambitieux est en cours pour y installer un centre de services pour les entreprises.

La ligne 76 Liège Riemst
ligne 76 Trixhe Maille
A partir du Post House nous suivons le Ravel ligne 76,  Réseau Autonome de Voies Lentes, « des voies de communication autonome réservée aux déplacements non motorisés, et réunissant des conditions suffisantes de largeur de déclivité et de revêtement pour garantir une utilisation conviviale et sécurisée à tous les usagers de toute capacité ».
Le Ravel de la ligne 76 débouche Avenue de l’Europe. Nous sommes sur le tracé de la ligne Genk – Riemst – Bassenge – Houtain – Hermée – Herstal – Liège. Cette ligne, inaugurée en 1914, assurait le trafic de marchandises et de voyageurs (surtout des navetteurs des industries Herstaliennes). Au départ ce tram s’arrêtait à Malvoye à 500 m d’une correspondance vers Liège par le tram urbain. En 1927 la ligne est prolongée jusqu’à Coronmeuse. En 1959 les trams sont remplacés par des bus (le 76 du TEC Liège Léopold - Herstal - Hermée - Bassenge - Riemst / Kanne).
Oupeye a aménagé en Ravelle tronçon de Houtain. 

Sources

http://www.ihoes.be/PDF/Analyse_115-Communistes_Liege.pdf Les communistes au Pays de Liège Par Jules Pirlot (ANALYSE DE L’IHOES N°115).
sur la bataille de Liège
Musée Herstalien mai-juin 2007 N° 137
http://images.library.wisc.edu/History/EFacs/WWIArchives/Hanotaux03/reference/history.hanotaux03.i0012.pdf

Autres balades Herstal


1 commentaire:

Nicau : . a dit…

Bonjour,

Félicitation pour votre blog, il est infiniment intéressant et j'y fais de superbes découvertes.
Je m'intéresse surtout à l'histoire charbonnière du pays et je réalise un reportage le plus complet possible sur les vestiges de puits de mine.
Dans cette article vous parlez d'une borne appartenant à la société d'Abhooz et Bonne Foi Hareng ainsi que d'une servant d'aération pour la petite Bacnure. Je connais assez mal la région et même avec Google Earth ce n'est pas facile. Auriez-vous les coordonnées de ces deux bornes?
Un grand merci d'avance et un joyeux Noël