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La Fabrik - ex-ACEC photo rhizome |
En 2009 l’actuel propriétaire de la Fabrik sur
le site des ex-Acec, ex CEB (Constructions Electriques de Belgique) apprend que sur la façade d’un des bâtiments y
avait jadis une plaque-mémorial dédié aux membres du personnel des ACEC
(ateliers CEB) qui ont donne leur vie lors de la deuxième guerre mondiale. Cette
plaque n’était plus là : quelqu’un l’a malheureusement volé. Il veut maintenir
la mémoire de ces gens: «on sent la douleur et la transpiration des ouvriers a
l'époque. Ca impose le respect ». Il fait des recherches et réussit à
reconstituer la plaque qui est inauguré en 2011 en présence des autorités
communales.
Je connaissais un peu Louis Neuray, délégué
des Comités de Lutte Syndicales (CLS, les syndicats clandestins sous
l’occupation) aux Acec Herstal sous l’occupation. A mon étonnement, je ne
retrouve pas son nom sur cette plaque. En regardant le texte, je me rends
compte que la plaque est dédicacée aux « 13 membres du personnel disparus pendant la guerre ». Je
savais que Louis était revenu des camps, et je croyais que pour cette raison on
n’avait pas repris son nom.
Mais en réalité la direction des Acec de
l’époque n’a pas voulu être confrontée avec le nom d’un révolutionnaire qu’elle
avait licencié le 14 décembre 1940. Dans les Mémoires d’un ancien dirigeant du
PCB, Jacques Grippa, j’apprends que Neuray avait été arrêté par les nazis sur
dénonciation de la direction, suite à une action contre une cotisation pour le
Secours d’hiver d’inspiration nazie que cette direction voulait imposer aux
ouvriers.
Ce blog demandait une mise à jour en 2021,
après la sortie du livre "Robert Dussart, une histoire ouvrière
des ACEC de Charleroi", d'Adrian Thomas. C’est une biographie de
Robert Dussart, le syndicaliste emblématique des ACEC de Charleroi. Même si
l’essentiel de son livre se situe à Charleroi, Herstal se lit dans 53
pages, dont plusieurs sur Neuray.
Voici donc la vie de ce
révolutionnaire, né à Anhée en1907 et décédé à Liège le 23.10.2002.
Des communistes dont Neuray dans les premiers occupants de Breendonck.
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photo Carcob |
Les archives de Solidaire tracent le
contexte: dès septembre 1940, il y a, sous la direction de communistes, sabotages,
propagande anti-fasciste, des grèves notamment dès juillet 1940 à Liège, en
septembre 1940 au Borinage, et qui se poursuivent en Flandre comme en Wallonie.
Ce sont des communistes tels René Dillen, responsable du Parti à Anvers;
Leenaerts, un cadre flamand; Louis Neuray des ACEC d'Herstal; Borremans, député
et Jules Vanderlinden, responsable bruxellois qui furent les premiers occupants
de Breendonck. Ceci contredit les thèses qui continuent à affirmer que la
Résistance communiste n'a vu le jour que lorsque l'URSS a été envahie par les
nazis en juin 1941.
Les pôles de la vie syndicale se recentrent autour de la figure du militant
d’usine qui se substitue à celle du dirigeant syndical. Durant l’hiver 1940-41,
les protestations contre l’insuffisance du ravitaillement se multiplient dans
les usines, avec l’aide du Parti Communiste. En Janvier 1941, 10.000
travailleurs des charbonnages liégeois se mettent en grève. Dans la métallurgie,
les premières sections syndicales clandestines sont constituées aux A.C.E.C.
d’Herstal par le militant communiste Louis Neuray et à Cockerill par Robert
Lambion. Cette activité culmine en mai 41 dans la grève des 100.000, déclenchée
par les femmes d’ouvrage de Cockerill à l’instigation de R. Lambion.
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Louis Neuray explique que c’est Lahaut même
qui lui a suggère de se présenter aux Acec. «En août 1940, j'ai dit à Lahaut qu'un
ingénieur des ACEC pouvait m'embaucher. 'Fais-toi embaucher. Aux ACEC, tu peux
prouver que l'action syndicale en temps d'occupation n'est pas morte et que le
noyau de la lutte contre l'occupant se trouve dans les usines. Combattre le
patron, c'est aussi combattre l'occupant', avait répondu Lahaut.»
Louis NEURAY, 3 ans et demi de travaux forcés suite à une dénonciation de la
direction des ACEC Herstal
Durant l’hiver 1940-41, les protestations contre l’insuffisance du
ravitaillement se multiplient dans les usines. En Janvier 1941, 10.000
travailleurs des charbonnages liégeois se mettent en grève. Aux A.C.E.C. de Herstal,
les premières sections syndicales clandestines sont constituées par le militant
communiste Louis Neuray
Louis Neuray raconte : « Le 7/9/1940 j’entre aux Acec comme
électricien. J’y développe un travail syndical avec Sépulcre et d’autres camarades, membres du PC et des JC. Ces noms se
trouvent tous, je dis bien tous, dans la liste des fusillés ou des morts en
déportation des ouvriers des Acec. Les délégués des Acec Charleroi et Herstal
viennent avec un projet de contribution au Secours d’Hiver. Ce projet est
refusé en Assemblée Générale. Je propose de lutter pour un meilleur
ravitaillement, et de désigner d’hommes nouveaux qui refuseraient les
capitulations. Je présente la demande à la direction qui refuse. Je fais alors
des démarches auprès du colonel allemand qui alloue les contingents pour
certaines industries. Je me présente comme directeur accompagné de son délégué.
Hurlement du colonel : ‘pourquoi délégué avec directeur ? Vous n’avez
donc pas d’autorité dans votre usine’ ? Il fait quand même un bon pour un
enlèvement gratuitement de 12 ou 15 tonnes de pommes de terre. Nous organisons
la distribution de 5 kg de patates par membre du personnel. Le PDG
proteste contre l’éviction de l’ancienne délégation, et nous interdit toute
prise de parole au réfectoire. Je prends la parole quand même et je me fais
mettre en chômage pour ‘manque de travail’. Le samedi 14 décembre une Assemblée
Générale vote la grève pour lundi. Une délégation dirigée par mon ami Sépulcre
est reçue par la direction. Sans résultat. La grève est décrétée et un tramway
est pris d’assaut puis un deuxième pour monter à la Kommandantur Place Saint
Lambert. Les allemands me reçoivent en compagnie de Sépulcre mais exigent une
reprise du travail le lendemain sinon les délégués seraient arrêtés. Le 17
décembre je suis arrêté par la Feldgendarmerie et la Gestapo. Aux Acec, suite
aux menaces, le travail a repris. Des mesures sont prises pour congédier une
bonne dizaine d’ouvriers et ouvrières du ‘type Neuray’ comme le disait si bien
le directeur N. à tout qui voulait l’entendre. La direction générale impose
l’embauche d’un agent de la Gestapo.
Au sein des Acec la solidarité
s’organise : chaque quinzaine les travailleurs se cotisent pour verser à
ma femme l’équivalent de mon salaire. Pendant quatre ans avec une admirable
régularité cette collecte parviendra aux miens.
A la prison Saint Léonard, où je suis
au secret pendant l’instruction de mon procès, je suis conduit à plusieurs
reprises au siège de la Gestapo. Le commissaire de police de Herstal remet
rapport à la Gestapo sur mon activité d’agitateur communiste.
Ma direction déclare aux allemands que
j’étais un agitateur communiste, dénonciation retrouvée dans les minutes de mon
procès par les armées américaines à Berlin (PV 16/12). Un rapport est remis en
1945 à l’auditeur militaire. Je suis condamné à 3 ans et demi de travaux
forcés. En mars 1941 je suis déporté en Allemagne. Suite à une tentative
d’évasion en 1943 je ramasse 32 jours de cachot, les jambes et bras fixés dans
des fers. Je suis libéré parce que les 3 ans et demi de la peine étaient
écoulés en septembre 1944. Arrivée à Liège en même temps que les armées
américaines »
(Interview
Louis Neuray Souvenirs de guerre dans
Chroniques de la résistance du Front de l'Indépendance, 4 septembre 1976).
Nous
retrouvons la trace tragique de Sépulcre dans un témoignage de Jean Derkenne,
responsable communiste de la presse clandestine pendant toute la guerre: « Pour 1941 environ un million de journaux furent
imprimés et distribués par le service de presse de la fédération liégeoise du
Parti. Il faut ajouter à ceci les 20.000 cartes envoyées à Reeder pour la
libération du Camarade Neuray, arrêté à la suite de son activité à la CEB.
L’histoire de la Résistance conservera la souvenir de l’action courageuse de ce
résistant dénoncé par certains cadres de la CEB (ACEC), arrêté en 1940 et
condamné à trois ans de forteresse.
En avril 1942 notre service de presse
fut touché par l’arrestation du Camarade Sépulcre. Ce militant avait été le
bras droit de Louis Neuray à la CEB. A cause de ces évènements, Sépulcre avait
déjà été inquiété par la police allemande. Il fut libéré avec les autres
prisonniers de la Citadelle de Huy le vendredi qui précéda l’invasion de l’USSR.
Rentré chez lui, il fut de nouveau arrêté le dimanche matin. Déporté à
Neuengamme, il n’en revint jamais » (Chroniques de la
Résistance du FI Mai 1975 p26).
Comment le syndicaliste Robert Neuray a vécu l'arrestation de
son père
Robert Neuray, fils de Louis, et syndicaliste
dans le secteur de l’enseignement témoigne : « j'ai assisté à
l'arrestation de mon père le 17 décembre 1940. J'allais avoir 10 ans... Je me
souviens très bien des circonstances du combat syndical mené par mon père. Une
petite précision: l'usine de Herstal n'avait pas encore été reprise par la
société "ACEC" de Charleroi: c'était toujours les "CEB"
(Constructions électriques de Belgique). Un élément important à signaler, c'est
la situation dramatique dans laquelle allait se trouver notre famille, privée
de son gagne-pain, d'autant que ma mère ne trouvait plus de travail, parce que
mise à l'écart par tous les pourvoyeurs de travail de l'époque! Nous étions
complètement démunis, au point de ne plus pouvoir utiliser nos timbres de
ravitaillement... A dix ans, j'escaladais le terril de la "Petite Bacnure" pour recueillir, au
milieu des pierres, quelques morceaux de charbons déversés par les bennes
automatiques ; notre quartier n'étant pas raccordé au gaz, ce charbon était
notre seule source d'énergie pour cuisiner et se chauffer...Alors que ma mère
était dans la désespérance, un ouvrier des CEB est venu nous apporter l'argent
de la première collecte organisée - tout au long de la guerre d'ailleurs - pour
dépanner les familles des camarades arrêtés... La solidarité s'exprimait par
des travailleurs déjà démunis, qui aidaient plus démunis qu'eux-mêmes... Ce fut
un moment de grande émotion, que je n'oublierai jamais ! Je venais de
comprendre ce qu'était la solidarité... Par delà le temps, je voudrais
remercier encore ces ouvrières et ces ouvriers généreux qui nous ont rendu
l'espoir quand tout semblait perdu... N'oublions pas qu'alors, on ne pouvait
deviner l'avenir et que beaucoup étaient persuadés que l'Allemagne avait
définitivement gagné la guerre !
Un an plus tard, ma mère, qui participait à
des activités de résistance, échappa de justesse à une arrestation suite à une
dénonciation ! Elle se retrouvait ainsi dans l'illégalité, ce qui signifie que
ni elle, ni ma soeur, ni moi n'étions plus couverts par la sécurité sociale...
C'est ainsi que toute la famille fut dispersée et que nous, enfants, fûmes
placés dans des familles différentes... Je fus ainsi ballotté de ma 11ème
à ma 14ème année entre 12 ou 13 familles !...
Fin octobre 1945, ma soeur et moi, avec
d'autres enfants, avons traversé en train, durant trois jours, l'Allemagne
dévastée, pour nous retrouver finalement en Suède, où nous fûmes
chaleureusement accueillis pendant plus d'un an... Ma soeur et moi-même sommes
particulièrement sensibles aux informations ainsi mises en lignes concernant
cette époque douloureuse et nous remercions vivement celles et ceux qui ont
contribué à diffuser ces informations sur Internet »...
Abandonné par ses gardiens pendant un
transfert interrompu par un bombardement allié, Louis rentre au pays à pied au
travers de la ligne de front. Il arrive à Liège en même temps que les armées
américaines Il est présent au retour de Julien Lahaut.» (Jules Pirlot, Julien Lahaut, p.92).
Louise Beelen, militante communiste, épouse de
René Beelen, rescapée de Ravensbruck, retrouve
Neuray lors d’une visite à la Fédération liégeoise du Parti installé tout près
du pont des Arches, juste après sa rentrée des camps René Beelen s’occupera comme permanent du
parti de la cellule des ACEC (chroniques
de la résistance N°8 déc. 1982 p.35)
La direction des ACEC pas poursuivi pour ses dénonciations de plusieurs militants auprès des autorités occupantes.
Adrian Thomas m’apprend dans son livre que
cette plaque sur le mur de la Fabrik a été apposée dans la cadre d’une campagne
menée par Louis Neuray qui avait organisé des meetings dans les trois sièges
des Acec et fait apposer des plaques en souvenir des victimes lorsqu’il
apparaît que la direction des ACEC ne sera pas poursuivi pour ses dénonciations
de plusieurs militants auprès des autorités occupantes.
Après la libération, le patron des ACEC, Georges Devillez, est
rejeté par le personnel pour son attitude complaisante sous l’occupation. Fin
1940, Louis Neuray et plusieurs ouvriers avaient été renvoyés des ACEC de
Herstal. Devillez avait tenté d’amadouer le syndicaliste Neuray, avec à la clé
une somme substantielle, avant de le menacer puis de le licencier, provoquant
un cortège vers la Kommandantur dans le centre de Liège. Les Allemands ont
rencontré les directeurs des ACEC et, le lendemain de leur aparté, le délégué
principal et une série de grévistes ont été arrêtés. Treize d’entre eux ne
reviendront pas des camps, comme Jules Sépulchre, mort à Dachau. Durant la
détention, les ouvriers des ACEC ont cotisé pour leur famille. Devillez
témoigne en 1941 au Conseil de guerre nazi contre l’ »agitateur communiste »
Neuray et engage dans la foulée un gestapiste pour surveiller son personnel.
Neuray arrête le 11 octobre
1944 Jean Nollet, le directeur des CEB, avec une unité de Partisans Armés et le
confie à la prison Saint Léonard. Il exige la réintégration des ouvriers
licenciés en 1940 et une indemnité pour les familles des déportés. Neuray se
rend ensuite le 24 octobre aux ACEC de Charleroi. Son réquisitoire contre
Devillez est si lourd que les ouvriers décident de partir en cortège vers l’hôtel
de ville de Mont-sur-Marchienne pour obtenir un mandat d’arrêt contre le
directeur. Escorté par des résistants armés, la foule est si dense que le
premier échevin et la police n’ont d’autre choix que de le leur délivrer. Mais
le patron des ACEC a le temps de fuir et se cache à Bruxelles. Un comité d’épuration
de quinze employés est alors élu à bulletin secret et siège chaque jour du mois
d’octobre pour juger une quarantaine d’inciviques aux ACEC. Un tiers sera
blanchi, les autres sont exclus ou mutés. Une instruction à charge est ouverte
contre Devillez. Le Drapeau Rouge titre alors à de nombreuses reprises contre
la « Kollaboration » du patron des ACEC et de la Société Générale.
Devillez est arrêté le 31 octobre par des partisans mais est relâché le
lendemain par l’auditeur militaire.
Le procès sera retardé à janvier 1947.
Devillez, Nollet et Georges de Grignard, directeur liégeois des ACEC, sont
défendus par des maîtres du barreau, dont le futur ministre catholique Jean
Duvieusart. Neuray, bien qu’élu député en février 1946, est secondé par un
petit avocat parfois absent des audiences. Subissant le contrecoup de quatre ans
de camp, Neuray est surmené, accablé par les attaques de la défense. Si de
Grignard est condamné le 3 mars 1947 par le Conseil de guerre de Namur à un an
de réclusion, Devillez et Nollet sont acquittés. Neuray ne lâche pas le
morceau, fait appel et organise des meetings dans les trois sièges des ACEC
pour maintenir la pression. Devillez est à nouveau acquitté le 20 avril 1948
par la Cour Militaire de Bruxelles, malgré la plaidoirie de Jean Fonteyne,
brillant avocat communiste et lui-même ancien prisonnier politique (Dussart p.70).
Le 10 décembre 1947, Louis Neuray adresse à Edgard Lalmand, secrétaire
général du PCB, sa lettre de démission comme parlementaire et militant, sans
renier son engagement communiste. La commission de contrôle politique le
convoque, il n’y répond pas. La présidente de cette commission fait des
démarches amicales pour appeler Neuray à une attitude plus coopératrice.
Il n’y a rien à lui reprocher sinon cette démission surprise. Neuray s’établit
en France. Lahaut intervient encore pour que le PCB apporte une aide à sa
famille en difficulté. Selon Jules Pirlot, « la lecture de son dossier au Carcob me fait penser que Neuray
faisait une véritable dépression nerveuse au moment de sa démission,
contre-coup de ses souffrances pendant sa détention, des déboires familiaux et
d’ une mission politique qui ne lui convenait pas ». Tout cela
n’enlève rien à sa conduite héroïque face aux nazisme. Très âgé, après le décès de sa compagne française, il
reprend sa carte à la section de Liège du PC et devient le compagnon de Jeanne
Massart, la veuve de Paul Renotte.
La cellule communiste des ACEC Herstal après le départ de
Neuray
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entrée des Acec rue en Bois fin 40 |
Nous apprenons la suite de la cellule
communiste aux ACEC Herstal via des canaux patronaux. André Moyen était le
numéro 2 du contre-espionnage belge mais dirigeait, en plus, un service de
renseignements privé, financé par la Société Générale et Brufina. Ces trusts
attendaient de Moyen une vérification politique des employés de leurs
nombreuses usines. Adrian a retrouvé dans les archives de l’Union Minière des
notes de son administrateur-délégué Herman Robillart à Devillez concernant les
délégués syndicaux des Acec. C’est ainsi que nous apprenons que le départ
soudain du flamboyant Louis Neuray en 1948 laisse ses camarades de Herstal
orphelins d’une figure dirigeante, du moins jusqu’à fin 1953 où l’Unité, leur
journal d’usine, est publiée à nouveau régulièrement. Un rapport interne d’avril
1952 atteste la reprise de l’activité militante dans cette usine de la
Basse-Meuse, sûrement grâce aux permanents ouvriers René Beelen et Léon
Timmermans qui y dirigent les réunions, avant que ClémentTholet n’en prenne la
tutelle après la grande grève de 60-61 (Dussart p.89-90).
L’influence de Clément sur Jules Letems,
délégué principal qui succède au renardiste Henri Gillon, paraît avoir été
décisive sur la pérennité de la cellule communiste des Acec. La FGTB et le PCB
locaux sont néanmoins dépassés par le grève féministe de 1966 et ne joueront qu’un
rôle passif dans les grèves à venir, à l’exception du moment-clé de 1979. Léon
Warlomont, lui aussi délégué principal, communiste, reprendra le flambeau jusqu’en
1986 (Dussart p.461).
Voilà un peu l’histoire d’un nom manquant sur
une plaque commémorative, elle-même volée et reconstituée. Une page glorieuse
et poignante de la résistance dans une usine herstalienne.
Sources
http://www.carcob.eu/IMG/pdf/neuray_louis_biographie.pdf
Souvenirs de guerre / Louis Neuray in
Chroniques de la résistance du Front de l'Indépendance, 4 (septembre 1976)
José Gotovitch du Rouge au Tricolore, Labor
1992 trois références à Louis Neuray dans
Voir aussi mon blog Les héros des cent mille
briques : la prison de Saint Léonard
et http://hachhachhh.blogspot.be/2011/12/suzanne-gregoire-une-grande-dame.html
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