vendredi 1 novembre 2013

L'armurier Gosuin, premier bourgmestre ‘moderne’ de Herstal

maison Goswin Coronmeuse ill G. Michel 
Dans un autre blog j’ai fait l’historique de la Révolution liégeoise (Binamêye revolucion) à partir de l’itinéraire d’une figure marquante, l’armurier Gosuin, un capitaliste révolutionnaire qui sacrifie tout pour renverser l’Ancien régime. Lors de la Restauration il voit sa maison bombardé par les troupes autrichiennes et sa fortune expropriée. Gosuin, un grand leader de la révolution  liégeoise, était aussi le premier bourgmestre de Herstal. Les Herstaliens avaient même pris les ‘Cittains’ de court en démolissant la nuit avant la prise de la Violette la maison du Receveur des domaines du Prince. Herstal a aussi sa contre-révolution : les partisans de Hoensbroeck à Herstal demandent aux Compagnies Bourgeoises de prendre les armes. Mais confrontés à la situation révolutionnaire à Liège ils laissent vite tomber.
Wikipedia reprend Jean-Michel Courard comme premier maire au sens moderne du terme’. On peut se demander ce que Wiki  comprend sous ce terme ‘sens moderne’. Courard a été bourgmestre de 1802 à 1829. Est-on rentré dans la modernité en 1802 ? Qu’y a-t-il eu en 1802 ? Le sacre de Napoléon comme sacré empereur des Français ? Mais Napoléon était au pouvoir depuis 1799. Napoléon Bonaparte à légalisé l'esclavage en 1802 : ce n’est pas spécialement une entrée dans la modernité.
Pourquoi ne pas commencer en 1789, quand la révolution  liégeoise a mis fin à l’Ancien Régime?  Ceci dit, je veux quand même relativiser le titre de’ premier bourgmestre de Herstal’. Gosuin avait été élu ‘Mambour’. Nous verrons plus loin l’ambiguité de ce titre. Et il avait trop d’autres chats à fouetter pour être très présent à Herstal.

Gosuin bourgeois de Herstal.

En 1787 Gosuin acheté plusieurs parcelles à Coronmeuse où il construit la Maison Goswin. Il acquiert ainsi le titre de bourgeois de Herstal. Ca lui servira après la restauration à récupérer ses biens confisqués en invoquant sa qualité de Bourgeois de la Terre du Brabant (en situant Coronmeuse à Souverain Wandre !).
Jean Gosuin commence selon Gobert comme vannier. Il s’essaya après à la clouterie, avant de s’attaquer au commerce des armes, par un mariage en 1764 avec une veuve qui avait un négoce d’armes. En 1776 notre humble vannier fait partie du bon Mestier des Febvres et des notables de la Cité. Il détenait une fabrique d’armes importante sur le Quai Saint Léonard.
ill arch du travail
Ce métier avait occupé en 1639  huit mille armuriers! Au XVII° siècle les Princes-Evêques avaient essayé de dissoudre les métiers jusqu’au moment où ils se sont rendus compte que tous ces ‘bons Métiers’ n’avaient que des dettes. Ils essayent de rentrer dans leurs frais en vendant plus cher la charge de certaines fonctions. La vénalité des offices fut d’ailleurs reconnue légalement en 1741. Le mal n’en devint que plus grand, puisque les titulaires n’avaient rien de plus empressé que de rentrer dans leurs débours. C’est donc dans ce contexte que Gosuin s’achète une fonction dans le Mestier des Febvres. En 1786 il achète même une dispense d’âge au Prince-Évêque Hoensbroeck pour une charge de greffier dans le même Métier pour son fils.
En plus de ces attaques politiques directes, des gens comme Gosuin avaient contribué à ronger les Métiers au niveau économique. Pour se libérer des contraintes des métiers, les armuriers s’étaient installés à la campagne. Des platineries et  forage de canons de fusils s’installaient le long des cours d’eau. Une de ces usines construite en 1547 à Chaudfontaine est transformée en 1803 en usine à canons par Gosuin. A cette époque Gosuin dirige l’une des plus grandes fabriques d’armes, qui allait révolutionner toute cette branche industrielle.
«Dans toute sa production, la bourgeoisie était restée prisonnière des formes politiques féodales du moyen âge, pour lesquelles cette production, - non seulement la manufacture, mais même l'artisanat, - était depuis longtemps devenue trop grande : prisonnière des mille privilèges corporatifs et des barrières douanières locales et provinciales, transformés en simples brimades et entraves de la production. La révolution de la bourgeoisie y mit fin, en jetant de côté le vieux bric-à-brac politique pourri et en créant des conditions politiques dans lesquelles le nouvel “ état économique ” pouvait subsister et se développer ».
En s’achetant une charge dans le métier des métallo’s, Gosuin était encore prisonnier d’une forme politique féodale. Est-il devenu révolutionnaire parce qu’armurier ? Il a en tout cas très vite compris qu’un régime pourri ne tombe jamais seul, mais qu’il faut le renverser par les armes. Or, il fabriquait des armes, et il cotise des gens qui maitrisent leur maniement.  Un de ses meilleurs amis était Jean-Pierre Ransonnet. Dès 1787 celui-ci proposait de régler à sa façon le sort du prince-évêque : «Des procès! des enquêtes! C'est la guerre des lâches. Qu'on abandonne les plaideurs à leurs rêveries, ce sont des armes rouillées.» Les «bonnes armes » se trouvaient chez son ami Gosuin. Et sa révolution va développer  un nouvel “ état économique ” où il écrase tous les armuriers liégeois, au point où en 1801 le maire de Herstal l’accusera de ruiner l’industrie herstalienne. Mais n’anticipons pas…

Gosuin  proclamé Mambour

Le 17 août 1789, Bassenge publia sa note aux citoyens : «L'abandon de l'exonération fiscale du Clergé ne soulagera pas la classe pauvre soumise aux taxes de consommation. C'est la constitution même du Pays qui est à réformer». Le lendemain l'armurier Gosuin s'empare à la tête de ses ouvriers de l'hôtel de ville de Liège et est proclamé Mambour. En même temps, son ami Jean-Pierre Ransonnet  s’empare de la Citadelle.
Ill F. Muller carte ferraris 1775
Selon notre historien local Pierre Baré, la nuit avant les Herstaliens ont pris les ‘Cittains’ de court en démolissant le Comptoir de Herstal, la maison du Receveur des domaines du Prince. Le gros des émeutiers venaient de la Préalle. En 1791, lors de la Restauration, on déclarera que « quantités de personnes de la Préalle, tous armés de fusils, de sabres, de fourches se sont assemblées pour démettre les Bourgemestres » (cour justice Herstal séance juillet 1791 ; cité dans Baré, p. 85).
On propose à la fonction de nouveaux bourgmestres Jean Gosuin, qui venait d’être proclamé mambour de la ville, et Michel Arnould. La Justice du Prince-Eveque signifie à la ‘ligue armée’ que s’ils osaient encore imposer aux Herstaliens les décrets de Liège, qui n’avaient jamais eu aucune jurisdiction dans la Seigneurie de Herstal, ils se verraient dans l’obligation de recourir aux armes. La « Révolution Liégeoise » ? Cela se passait à l’étranger, en dehors des Terres du Brabant! Il est vrai que le règlement de  l’affaire de Herstal entre Fredéric le Grand de Prusse et le Prince Eveque datait de 1740 et pouvait donc cinquante ans après être bien présent dans des têtes un peu rigides et obtuses. 
Fort de cette sentence, les partisans de van Hoensbroeck contremanifestent et demandent aux Compagnies Bourgeoises de prendre les armes. Mais confrontés à la situation révolutionnaire à Liège ils chantent vite un ton plus bas. Ces ergotages sur cette jurisdiction moyenâgeuse de la Seigneurie de Herstal n’impressionnent pas énormément des Préalliens armés de fusils et de sabres. Comme le disait un grand révolutionnaire russe : « Une révolution est à coup sûr, la chose la plus autoritaire qui soit. C'est un acte par lequel une partie de la population impose à l'autre partie sa volonté à coup de fusils, de baïonnettes et de canons, moyens autoritaires, s'il en fut ». Et à ce moment les compagnies Bourgeoises du ne faisaient pas le poids.
Deux chansons en dialecte traduisent l’enthousiasme du peuple devant ces conquêtes :
Monsieû Gosuin qu'aveût tant fêt
po sut'ni nosse bone vèye,
po l' ricompinser d' sès binfêts,
on l' fit mambôr dè l' vèye;

Monsieur Gosuin, qui avait tant fait
pour soutenir notre bonne ville,
pour le récompenser de ses bienfaits,
on le fit mambour de la cité (Tchanson lîdjwèse so l' Rèvolucion d' Lîdje)
herstal Licourt
Le 27 août Hoensbroeck se réfugie à Trêves. Il appelle à l’aide son Empereur Joseph II. Mais celui-ci a d’autres chats à fouetter.  Cinq jours après la fuite de Prince, Gosuin se présenta à la « Maison Magistrale » sur la Licourt. Un groupe armé d’épées et de fusils se rend chez François-Lambert Bouille, symbole de l’ancien régime, qui fut prié de remettre à Gosuin les clefs magistrales. Notre armurier réédite ainsi son coup du 18 août à Liège. Gosuin, en sa qualité de Mambour de la Cité et de fabricant d’armes, ne fut que très peu présent à Herstal. Le second bourgmestre révolutionnaire de Herstal, Michel Arnould, avait difficile de contrôler la situation (Pierre Baré p.122).
 Le 5 septembre la Chambre impériale ordonnait "d'envoyer des troupes à Liège, de casser ce qui s'y était fait et de rétablir les magistrats dépossédés". Mais il y a une grande désunion entre les rois, princes, ducs et archevêques allemands. Le roi de Prusse qui est censé diriger l’expédition punitive déclarait prendre seulement le rôle de médiateur.
Eglise Vottem
Pour situer un peu l'atmosphère révolutionnaire, voici l'affaire du curé de Vottem. Le 22 septembre 1789, Léonard Croisier, greffier à la Cour de justice, arrêta le curé de Vottem,  pendant la nuit, dans le presbytère, le garrota et le conduisit  tambour battant et drapeau déployé, à Liège, et le mit en  prison. Puis, rentré au village, Croisier fit planter  une potence pour y pendre le prêtre s'il revenait (ialg p.168). Le curé François Laixheau eut soin de rester à Liège et d'en  référer au Tribunal des XXII du Prince. Mal lui en prit car, le 19 avril 1790,  les patriotes l'arrêtèrent à nouveau, le conduisirent à l'hôtel  de ville et, finalement, allèrent l'attacher au carcan du pont d'Ile  où il resta pendant six heures, exposé aux insultes et aux tortures. Etant parvenu à s'enfuir, il quitta le pays le soir même.  
Breughel le jeune- La Dime- Louvre
Fin novembre 1789 un corps de 4000 Prussiens et de 1000 Palatins envahit néanmoins "pacifiquement" le Pays de Liège. Mais Hoensbroeck refuse d'accepter les vues conciliatrices du roi de Prusse. En réaction Von Schlieffen évacua Liège avec ses troupes. Cela encourage le peuple à refuser de payer les dîmes, une taxe clef de l’Ancien Régime.  En février 1790 les surcéans’ de Vivegnis par exemple refusent de payer la petite et la grosse dîme: « la petite disme est un abus qui s’est glissé dans des temps d’ignorance Celle-ci n’a jamais été établie ni par le droit divin ni par le droit commun ». Les Liégeois proclament le 17 avril, six mois après la révolution, la déchéance de Hoensbroeck.

Des francs-tireurs commandés par Ransonnet

Le 19 avril la Chambre impériale blâme la Prusse, et insiste sur sa tâche exécutrice. À Liège on pressa la mise sur pied de la défense nationale. Les milliers de volontaires et francs-tireurs étaient commandés par Ransonnet. Pour la plupart des historiens  il est douteux qu'on ait jamais pu réunir plus de 5.000 hommes armés sur le théâtre des opérations. Mais si la valeur militaire de ces volontaires était limitée, elle était néanmoins à la hauteur de leur adversaire: les troupes du Cercle de Westphalie arrivent à peine à concentrer 4.500 hommes le 23 mai 1790.
L'armée liégeoise fut assaillie, mais résista.  Le 29 juin 1790, nouvelle offensive, les troupes exécutrices s'immobilisèrent une fois de plus. À la mi-juillet 1790 des francs-tireurs liégeois  semèrent la panique à Aix. Le 8 août 1790 l'armée liégeoise remporta la victoire de Sutendael.
Mais le sort bascule. L’Empereur Joseph II étant mort à Vienne le 20 février 1790, son successeur Léopold II s'entend avec la Prusse et la Russie pour un second partage de la Pologne, si la Prusse consentait à abandonner les Belges et les Liégeois. Petit à petit les instances de l’Ancien Régime reviennent et reprennent leurs fonctions.
Le 4 novembre 1790 les Impériaux qui patrouillaient sur le rive droite, ouvrent le feu sur Coronmeuse et la demeure de Jean Gosuin, qui se mit à l’abri dans sa demeure, quand une grêle de balles firent éclater vitres, boiseries et tuiles. Le bourgmestre Bouille – le même qui l’année avant avait remis à Gosuin les clefs magistrales - s’adresse aux Autrichiens en ces termes : « eu égard à la stricte neutralité que doit observer le dit village envers les deux partis, pour se soustraire au fléau d’une guerre qui lui est TOUT A FAIT ETRANGERE ose espérer que vous daignerez apporter les remèdes les plus prompts … pour leur tranquilleté » (Baré p.155).
Le 3 décembre 1790 l'armée autrichienne était à Bruxelles, ce qui signifiait la défaite de la "révolution" brabançonne. L'Autriche avait désormais les mains libres pour s’occuper de Liège. Les principaux chefs révolutionnaires quittèrent Liège avec quelques centaines de Volontaires: ils allèrent en France. Le lendemain 12, les Kaiserlicks entraient à Liège. Gosuin se réfugie à Bruxelles.
Le 27 février 1791 le curé Gilles-Nicolas Bertho chante en Notre-Dame de la Licourt la messe en actions de grâces préconisée par l’Eveque pour son ‘heureux retour’, suivi d’un ‘Te Deum en musique’ l’après midi (Baré p.165).
Le 8 juillet on proclame la saisie des biens des fugitifs et procède à ‘l’inquisition contre les auteurs de la rébellion’, dont le mambour Gosuin.
LaPasquèye di Dj'han Sâpîre,pwèrteû-â-sètch («Pasquille de Jean Serpillière, portefaix»), composée en 1795 par un carme déchaussé, traduit bien la haine de la réaction.
Qui n'avîz-v' turtos l' gueûye colêye,
qwand vos brèyîz à l' mâle djoûrnêye :
»Vîve Tchèstrèt, Lassince èt Fâbrî,
Cologne, Bassindje èt Dj'han l' banslî !»
Vos-ârîz bin mîs fêt dè brêre
qui l' diâle lès hièrtchahe èn-infêr,
qu'avou sès grifes è trô d' leû cou
i fîhe moussî dè plonk fondou !


Que n'aviez-vous tous de la chaux coulée dans vos gueules
quand vous criiez lors de la mauvaise journée (du 18 août)
«Vive Chestret, Lassence et Fabry
Cologne, Bassenge et Jean le vannier (= Gosuin)!»
Vous auriez bien mieux fait de crier
que le diable les traîne en enfer,
qu'avec ses griffes, dans le trou de leur cul,
il fasse entrer du plomb fondu!
La Haute Justice de Liège donne ordre d’opérer les ‘Grands Commands’ sur les possessions de Jean Gosuin dans la jurisdiction de Herstal. Mais deux semaines plus tard les enfants Gosuin-Decarme, installés comme ‘négociantes’ en armes au « Kay Saint Léonard » déposent plainte et opposition : « Tous meubles quelconcques et tout ce qui se trouve dans la ditte maison sont à eux appartenantes ». Dès la fuite du paternel à Bruxelles, les enfants s’étaient constitués en société sous la dénomination de « Jean-Joseph Gosuin fils & sœurs ». En plus, les huissiers découvrent un stock considérable d’armes, mais selon les Gosuin celles-ci étaient destinées à un certain Van Schoor, négociant à Bruxelles. La transaction de 100.000 florins était effectivement hypothèquée sur une partie des biens de Jean Gosuin.  Dans un premier temps, la Commission Impériale ne se montre pas très impressionnée par ses explications et saisit les biens de Gosuin.
En décembre 1791 le père Gosuin émancipe ses enfants devant le mayeur de Bruxelles. Là non plus la Justice de la Cité ne veut abdiquer. Mais Gosuin n’était pas né de la dernière pluie. Cette émancipation est en effet le début d’une manœuvre juridique pour faire arriver ce litige à la Justice du Brabant. Gosuin invoque sa qualité de Bourgeois de la Terre du Brabant, en insinuant même que ses biens confisqués à Coronmeuse étaient sis à « Herstal-Wandre ». Les avocats n’avaient pas oublié en quelques années de temps les chicanes possibles et imaginables à partir de cette vieille affaire de l’échange de Herstal qui remontait à 1546.
Gosuin a même le culot d’invoquer le privilège de la « Bulle d’Or » contre le Procureur Général de Liège. Cette bulle date de 1356 ! Tous ces arguments auraient probablement été balayés sans problème au niveau juridique, si Gosuin n’avait pas eu des protecteurs haut placés, en la personne du Comte de Metternich. Je reviendrai dans un autre blog sur cet ‘exil’ de Gosuin à Bruxelles, alors que la plupart des révolutionnaires Liégeois sont partis en France. Il se retrouvait finalement sous la protection de l’Empereur Léopold II, le même qu’il avait combattu à Liège ! Mais, à mon avis, l’Empire, après avoir battu la révolution brabançonne, devait s’appuyer dans les Pays Bas Autrichiens sur la bourgeoisie, contre les Vandernootistes qui représentaient tout ce qui était réactionnaire.
Toujours est-il que le Conseil de Brabant déclare de nulle valeur les saisies. Le nouveau Prince Eveque de Méan réplique en affichant un « Edit Protestatoire » dans la localité de Herstal et transmit même ses plaintes au Gouvernement des Pays Bas (Baré p. 176).
Le 10 août est en France, après le 14 juillet 1789, la plus importante des grandes journées révolutionnaires. qui consomme la chute de la monarchie constitutionnelle. Prussiens et Autrichiens envahirent la frontière française. Dumouriez contrattaque et remporta la victoire de Jemappes. Nous retrouverons Gosuin, comme commissaire de la Convention nationale, le 4 décembre 1792 en Outremeuse, où il fonda la Société des Sans-Culottes. Fin 1792 commmence une nouvelle phase: une révolution vraiment bourgeoise en tant que département de l’Ourte dans le cadre de la République française. "Jean Gosuin installe en 1799 une manufacture d’armes de guerre rue Saint Léonard. En 1801,  il reçoit le monopole de fabrication du gouvernement français. Rapidement, il met la main sur le réseau des armuriers à domicile et il dicte sa loi aux autres marchands-fabricants. Le maire de Herstal l’accuse ouvertement en 1801 d’être la cause de la ruine de l’industrie herstalienne et de la misère qui accable ses citoyens(René Leboutte Reconversions de la main-d'oeuvre et transition démographique). Je développe ça plus en détail dans un autre blog.

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