Panorama la bataille de Frankenhausen
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Mon camarade Frédericq (Engels, pas l’autre)
parle quelque part de la „Marseillaise
de la guerre des paysans de 1525”. Cela était pour moi le départ d’une plongée
dans cinq siècles d’histoire de la musique. En passant je suis tombé sur un panorama magnifique sur cette guerre, en
ex-DDR (RDA), qui sert de ‘tapisserie’ à mon blog.
100.000 paysans sont morts avec ce chant de
lutte sur leurs lèvres. Il s’agit au départ d’une chorale “Ein feste Burg ist
unser Gott” (notre Dieu est une forteresse; notez: notre Dieu, pas le Dieu des
autres). Le texte est de Martin Luther. Le
même Luther prend peur face aux vagues révolutionnaires qu'il a soulevées et
condamne le mouvement. « Il faut les mettre en pièces, les étrangler, les
égorger, en secret et publiquement, comme on abat des chiens enragés !
s'écria Luther. C'est pourquoi, mes chers seigneurs, égorgez-les, abattez-les,
étranglez-les, libérez ici, sauvez là ! »
Un autre Martin Luther King écrit une version en anglais. En version ‘pianola’ Et en version ‘music box’ .
Bach et beaucoup de compositeurs l’ont mis en
musique. Mais j’ai du chercher pour trouver des versions combattives. Le plus
impressionnant est une musique de film polonais.
En Afrique du sud un certain Pienaar Fourie a
retravaillé la finale du cinquième Symphonie de Mendelssohn.
En version orgue; et un groupe portugais a fait une belle
version rock de Castelo Forte.
F. Engels a écrit des pages magnifiques sur
cette guerre des paysans allemands, et notamment sur Luther, auteur de “Ein feste Burg ist unser Gott” . Luther commence comme révolutionnaire : « Si le déchaînement de leur furie devait
continuer, écrivait-il en parlant des prêtres romains, il me semble qu'il n'y
aurait certes meilleur moyen et remède pour le faire cesser que d’attaquer
cette engeance néfaste qui empoisonne le monde et mettre fin à leur entreprise
par les armes et non par la parole. De même que nous châtions les voleurs par
la corde, les assassins par l'épée, les hérétiques par le feu, pourquoi
n'attaquons-nous pas plutôt ces néfastes professeurs de ruine, les papes, les
cardinaux, les évêques et toute la horde de la Sodome romaine, avec toutes les
armes dont nous disposons, et ne lavons-nous pas nos mains dans leur
sang ? »
Mais « en face de la révolution toutes
les vieilles inimitiés furent oubliées. En comparaison des armées paysannes,
les valets de la Sodome romaine étaient des agneaux innocents, de doux enfants
de Dieu. Bourgeois et princes, noblesse et clergé, Luther et le pape s'unirent contre les armées paysannes, pillardes et tueuses ».
« Qu'on donne de la paille d'avoine aux
paysans. Ils n'entendent point les paroles de Dieu, ils sont
stupides c'est pourquoi il faut leur faire entendre le fouet, l'arquebuse
et c'est bien fait pour eu. Prions pour eux qu'ils obéissent. Sinon, pas de
pitié ! Faites parler les arquebuses, sinon ce sera bien pis. Il faut les
mettre en pièces, les étrangler, les égorger, en secret et publiquement, comme
on abat des chiens enragés ! s'écria Luther. C'est pourquoi, mes chers
seigneurs, égorgez-les, abattez-les, étranglez-les, libérez ici, sauvez
là ! Si vous tombez dans la lutte, vous n'aurez jamais de mort plus
sainte ! »
Le bureau politique de l'ancienne RDA décida
de faire construire en 1973 un musée panoramique sur le lieu où se déroula la bataille de
Frankenhausen entre les paysans révoltés et les forces princières. Le professeur Werner Tübke travaille
sur le panorama de 1976 à 1987. La toile a une surface totale de 1800 m², 123 m
de longueur et 14 m de hauteur. 3000 personnages sont représentés dans 75 scènes. La salle a 14 m de haut
et 40 m de diamètre.
Werner Tübke devant son tableau |
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